Soutenir
la lutte des prisonniers détenus dans
les les geôles sionistes
« Nés libres, nous
le resterons » (22)
Rim
al-Khatib
Jeudi 7 novembre 2013
Novembre 2013 - N° 22
L’occupant a une nouvelle fois assassiné
un prisonnier. Le martyr Hassan Turabi
est décédé à l’hôpital de Afoula, par
suite de la négligence médicale
intentionnelle suivie par l’occupant. Le
martyr Hassan Turabi (22 ans) était
membre du mouvement du Jihad islamique
et de sa banche armée. L’administration
carcérale a transféré le combattant
prisonnier le 16 octobre dernier à
l’hôpital suite à la détérioration de sa
santé, mais il n’a pu se rétablir.
Hassan Turabi avait été arrêté le 17
janvier dernier et condamné pour
appartenance au mouvement du Jihad
islamique.
Suite au martyr du
résistant Hassan Turabi, Le dirigeant
sheikh Khodr Adnan a affirmé que seul le
kidnapping de sionistes pouvait mettre
fin à la souffrance des prisonniers et
les libérer. Il a affirmé que
« l’administration carcérale a exécuté
un crime lâche, organisé et méthodique
en tuant le martyr Turabi. Les forces de
l’occupation poursuivent leurs plans
visant à assassiner d’autres
prisonniers. Il est nécessaire de mener
des pressions pour les sauver. » C’est à
cause de ces déclarations et du rôle que
joue sheikh Khodr Adnane dans le soutien
aux prisonniers et à leur lutte que les
services sécuritaires de l’AP s’en sont
pris à lui, lors des funérailles du
martyr Turabi : coups et insultes pour
l’empêcher de parler.
26 anciens
prisonniers palestiniens, détenus avant
les accords d’Oslo, signés en 1993, ont
été libérés à la fin du mois d’octobre.
Pour la deuxième fois consécutive, aucun
prisonnier de la ville d’al-Quds et des
territoires occupés en 48 ne fait partie
du groupe. Cependant, la joie des
Palestiniens fut générale, bien que les
autorités de l’occupation aient tenté de
briser la joie des retrouvailles des
prisonniers avec leurs familles et leur
peuple en retardant autant que possible
leur arrivée à Gaza et à Ramallah. Parmi
les 26 héros libérés, 5 sont de la bande
de Gaza et 21 de la Cisjordanie, hormis
al-Quds. La majorité appartiennent au
mouvement Fateh, 4 au FPLP et 2 au
mouvement Hamas.
L’institution
sioniste est en crise, à cause de la
libération des prisonniers. Pendant des
semaines, des tentatives ont été menées
pour empêcher cette libération, sur
laquelle a insisté l’Autorité
palestinienne comme condition de la
reprise des négociations avec
l’occupant. Les Etats-Unis ont posé en
retour la condition que l’AP ne ferait
aucun geste en direction des
institutions internationales pendant
toute la période des négociations.
L’institution sioniste a, une fois de
plus, voulu soumettre la libération des
prisonniers à son propre agenda, en
intensifiant la colonisation et en
menaçant la bande de Gaza d’un nouvel
acte barbare.
1 - Prisonniers
grévistes de la faim dans les prisons de
l’occupation
- Le prisonnier
jordanien Alaa Hammad poursuit la grève
de la faim depuis 5 mois, réclamant sa
libération. Le résistant Alaa Hammad
n’avait pas cessé son mouvement, qu’il
avait commencé avec les autres
prisonniers palestiniens jordaniens.
Mais le manque de solidarité et
d’information à son propos est cause du
manque de suivi de sa lutte.
- Le résistant
prisonnier Abdel Majid Khdayrat de
Toubas poursuit la grève de la faim,
qu’il a entamé il y a plus de quatre
mois, pour réclamer sa libération. Il
fait partie des prisonniers libérés à
nouveau arrêtés par l’occupant.
- Le prisonnier
Kifah Khattab (52 ans, condamné à
la perpétuité) a arrêté son mouvement de
lutte. Réclamant le statut de
« prisonnier de guerre », il avait
entamé une grève de la faim depuis le
milieu du mois de septembre. Les
autorités carcérales ont accepté
certaines de ses revendications.
- Le prisonnier
Akram Al-Fassissi du village Idhna dans
la province d’al-Khalil poursuit la
grève de la faim pour protester contre
sa détention « administrative ».
Et de l’autorité
palestinienne
- Le résistant
Izzidine Saadi, arrêté le 22 octobre par
les services sécuritaires de l’AP dans
le camp de Jénine, mène depuis une grève
dans les prisons de l’AP, réclamant sa
libération.
2 – Libérer les
prisonniers malades
Le martyre du
prisonnier résistant Hassan Turabi
dévoile la politique criminelle suivie
par l’occupation envers les prisonniers
palestiniens. Non seulement il s’agit
d’une une négligence délibérée de leur
état de santé, mais les rapports
dévoilent que les prisonniers sont des
champs d’expérience pour l’industrie
pharmaceutique sioniste. Le manque de
solidarité internationale avec les
prisonniers malades et blessés et avec
les prisonniers d’une manière globale
permettent aux colons de l’entité
sioniste de tuer à petit feu les
prisonniers et de les exécuter
froidement. Certaines voix essaient de
faire porter la responsabilité de cette
situation aux Palestiniens eux-mêmes, se
cachant derrière l’état de division, la
collaboration sécuritaire de l’AP et les
difficultés de la résistance
palestinienne. Mais au-delà de cette
situation critique vécue par le peuple
palestinien, les peuples arabes
n’assument absolument pas leur devoir,
ni d’ailleurs les peuples dans le monde.
Les prisonniers palestiniens, notamment
les malades et blessés d’entre eux, sont
bel et bien seuls et isolés, face à une
machine à tuer.
Le ministre aux
affaires des prisonniers et libérés,
dans l’AP de Ramallah, Issa Qaraqe’ a
insisté, au cours d’une interview
télévisée, sur la nécessité de libérer
80 prisonniers malades qui souffrent de
graves maladies et dont l’incarcération
peut entraîner le décès. Il a souligné
que des centaines de prisonniers ont été
rendus malades par l’occupant, mais que
les 80 cas sont urgents.
Yusri al-Masri, 30
ans, est détenu depuis juin 2003. Depuis
trois ans, il souffre de cancer. Il a
été transféré à un des hôpitaux de
l’Etat de l’occupation, le 31 octobre
dernier. Cependant, les autorités de
l’occupation ont refusé qu’il soit
accompagné par un proche, suscitant
l’inquiétude de la famille.
Thaer Halahla, non
jugé encore, lance un cri d’alarme,
réclamant des soins appropriés à
l’hépatite que la direction des prisons
lui a intentionnellement inoculée. C’est
après avoir été soigné aux dents dans la
clinique de la prison, où le dentiste de
l’occupation a utilisé des outils
infectés, que Thaer Halahla est
gravement malade. Il a été transporté à
l’hôpital mais il semble que son corps
soit devenu un champ d’expériences
pharmaceutiques, d’après un message
délivré à sa famille. Au lieu de le
soigner convenablement, l’occupant
essaie chaque jour un nouveau
médicament. Suite au martyre du
prisonnier résistant Hassan Turabi,
sheikh Khodr Adnane a insisté sur la
nécessité de sauver Thaer Halahla, qui a
été inoculé d’un virus, dans le
dispensaire de la prison sioniste.
3 – Abolir la
détention « administrative »
Les prisonniers
détenus « administratifs » ont entamé le
10 octobre un mouvement de protestation,
réclamant leur libération immédiate et
la fin de cette forme de détention
arbitraire et criminelle menée par
l’occupation pour humilier le peuple
palestinien. Pour réprimer ce mouvement,
l’occupant a isolé plusieurs dirigeants
de la section « détenus administratifs »
dans la prison du Naqab : Ra’fat Nassif,
le député Yasser Mansour, Abdel Khaleq
Natshé, Mahmoud Musalma, Abdel Hakim
Bawatne, Mahmoud Abu Sharkh, Hussein
Amrou, Yasser Badrsawi, Sufyan Wahadin
ont été transférés vers des cellules
individuelles, pour casser le mouvement.
L’administration pénitentiaire a menacé
les autres détenus de mesures similaires
s’ils n’arrêtaient pas leur lutte, et de
leur retirer les appareils électriques.
Mais les résistants ont affirmé
poursuivre le mouvement de protestation
qu’ils ont lancé, en boycottant les
tribunaux de l’occupation, les centres
médicaux des prisons et le refus, pour
les malades d’entre eux, de prendre des
médicaments. Les nouvelles récentes en
provenance de la prison Ramon dans le
Naqab signalent que 5 prisonniers
« administratifs » dont Mouayyad Sharab,
Mus’ab Manasra d’al-Khalil et dr. Ahmad
Qatamesh ont été transférés vers un lieu
inconnu, pour casser leur mouvement de
lutte.
Trois Palestiniens
arrêtés ont été transférés à la
détention « administrative ». Il s’agit
de Amjad Hussein Bashkar, du camp Askar
(6 mois), Abdel Rahman Nusuh Ishtiyé, de
Salem (3 mois), tous les deux étudiants
à l’université al-Najah de Nablus, et
Kamal Hussam Eddine Qatluni, de Nablus
(3 mois). Les autorités de l’occupation
ont renouvelé la détention
« administrative » de Waddah Khaled
Dweikat, pour trois mois.
Les deux députés
arrêtés, Mohammad Maher Badr (57 ans) et
Nizar Ramadan (53 ans) appartenant au
Bloc du mouvement Hamas, ont été
transférés à la détention
« administrative » deux jours après leur
arrestation.
4 – Répression
Les forces de
l’occupation ont arrêté le 31 octobre 7
jeunes Maqdisis dans le bourg d’al-Issawiya,
âgés entre 16 et 19 ans. Le 3 novembre,
elles ont arrêté les enfants âgés de 13
et 15 ans (Ubayda et Uthman) du
prisonnier libéré Amer Said Ihshiya,
dans la ville d’al-Quds.
Les résistants
détenus dans la prison de Gilboa,
section 1, ont subi une incursion de
forces conjointes de l’armée et d’unités
spéciales, qui ont mené une fouille
« musclée » dans la section, obligeant
les prisonniers à en sortir. Plus de
vingt prisonniers ont été blessés lors
d’une incursion des forces spéciales
dans la prison de Meggiddo.
Les services
sécuritaires de l’AP poursuivent leurs
incursions dans le camp de Jénine. Ils
poursuivent les résistants, notamment
Mahmoud Saadi et le fils du résistant et
dirigeant du mouvement Hamas, Jamal Abul
Hayga’.
Les services
sécuritaires de l’AP ont arrêté le
prisonnier libéré Rami Sulayman (32 ans)
dans la ville de Salfit, au nord de la
Cisjordanie. Le résistant Rami Sulayman
a été détenu pendant 11 ans, dont 5 ans
la dernière fois, avant sa libération,
pour appartenance aux Brigades d’al-Qassam
(Hamas).
5– Libération
En plus des 26
anciens prisonniers libérés,
l’occupation a libéré In’am Kolombu (36
ans), de la ville d’al-Quds, qui a été
condamnée à 7 mois et demi de prison,
pour avoir manifesté « illégalement »
lors du décès du résistant prisonnier
Maysara Abu Hamdiyyé, tombé martyr par
suite d’un cancer, en prison.
6 – Statistiques
Un rapport publié
par une association palestinienne pour
le soutien aux prisonniers signale que
les autorités de l’occupation ont arrêté
au cours du mois d’octobre 390
Palestiniens dans les différentes
parties des territoires palestiniens
occupés en 1967, dont 65 enfants, dont
17 enfants âgés de moins de 15 ans, le
plus jeune étant âgé de 8 ans. 2 députés
furent également arrêtés ainsi que 3
jeunes femmes.
Les Palestiniens
arrêtés viennent de toutes les provinces
palestiniennes : al-Khalil (90
Palestiniens), Nablus (43), al-Quds
(40), Ramallah (33), Palestine occupée
en 48 (29), Qalqylia (26), Bethlehem
(24), Jénine (22)…
13 incursions des
forces de répression ont été menées
contre les prisonniers détenus dans les
gêoles de l’occupation. 200 ordres de
renouvellement de détention ont été
prononcées à l’encontre de prisonniers
arrêtés mais non « jugés » et 30
renouvellements de détention à
l’encontre de détenus
« administratifs ».
7– Libération des
corps de certains martyrs
L’entité sioniste
est le seul lieu au monde où les corps
des personnes décédées sont kidnappées
et non remises à leurs familles. Après
l’action menée par un organisme
palestinien qui regroupe les familles
des martyrs kidnappés, auprès des
instances internationales, l’Etat
sioniste s’est déclaré prêt à remettre
les corps de quelques martyrs, dont
celui de la martyre Ayat al-Akhrass (Fateh).
Ces corps seront remis prochainement,
après avoir subi des analyses ADN. Des
centaines de corps de martyrs sont
encore kidnappés, l’Etat sioniste les
ayant enterrés provisoirement dans
plusieurs « tombes des numéros ».
8 – Solidarité
Les prisonniers
détenus les prisons sionistes de Nafha
et Ramleh ont organisé une grève de la
faim pour un jour en protestation du
martyre du résistant Hassan Turabi,
décédé par suite de négligence médicale.
Ils ont appelé les peuples à réagir et à
s’activer pour libérer les prisonniers
palestiniens menacés de mort par
l’occupation.
Au Liban,
l’association « les familles du Liban
solidaires des familles de Palestine »
ont organisé la venue d’une délégation
d’anciens prisonniers et de familles de
prisonniers et de martyrs, pour une
durée de cinq jours. Au cours de la
conférence de presse tenue le 31
octobre, Jabr Wishah a expliqué comment
l’institution sioniste essaie de briser
la volonté des prisonniers et d’arracher
leur humanité, en organisant une
multitude de détails de leur vie à
l’intérieur des prisons. Il a souligné
qu’un organisme supérieur d’études du
comportement, formé par l’entité
coloniale, supervisait toutes les
mesures prises par la direction des
prisons pour ce faire. La délégation a
visité le camp de réfugiés de Shatila et
le sud du pays, elle a rencontré
plusieurs associations et participé à
des débats télévisés.
Une campagne
internationale réclame la libération de
Marwan Barghouty, député et dirigeant du
mouvement Fateh, arrêté depuis 2002 et
condamné à plusieurs perpétuités. La
campagne de solidarité avec « les
prisonniers politiques » palestiniens a
débuté en Afrique du Sud.
Nadi al-Assir de la
ville d’al-Khalil a organisé un
rassemblement de solidarité avec les
détenus « administratifs » devant le
siège du CICR dans la ville avec la
présence des familles des prisonniers et
d’anciens prisonniers libérés.
Le martyre du
résistant Hassan Turabi a soulevé une
vague de colère et de protestations dans
la population palestinienne. Seuls les
services sécuritaires de l’AP ont réagi
en voyous et dirigé leur colère contre
sheikh Khodr Adnane et les cadres du
mouvement du Jihad islamique, à Nablus,
lors des funérailles, leur interdisant
d’y participer et de prononcer un
discours. Il est vrai que le martyre de
tout prisonnier, alors que l’AP poursuit
ses rencontres avec les assassins, peut
déclencher la révolte, non seulement
contre l’occupation, mais contre ceux
qui la protègent et lui assurent le
« calme ».
Le gouvernement de
l’AP à Ramallah a pris la décision
d’assurer des emplois pour les
prisonniers libérés. Ces derniers ont dû
manifester et se rassembler pendant des
mois, revendiquant des emplois, avant
que leur voix ne soit entendue. Reste à
appliquer cette décision.
L’association
européenne Ufree condamne la politique
de négligence médicale intentionnelle
suivie par l’occupation envers les
prisonniers palestiniens, suite au décès
de Hassan Turabi.
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