Soutenir la lutte des prisonniers
détenus dans les geôles sionistes
« Nés libres, nous
le resterons » (15)
Rim al-Khatib
Dimanche 16 juin
2013 Juin
2013 - N° 15
La lutte des
prisonniers détenus dans les prisons
de l’occupation se poursuit.
Dirigeants et société coloniale dans
l’entité sioniste, dans toutes ses
composantes, ont déclaré la guerre
aux prisonniers, à leurs familles et
à leur société. A travers les
prisonniers, la société coloniale se
venge et exerce son racisme
inhérent. Des émissions de
télévision aux journaux, la presse
coloniale se déchaîne contre des
Palestiniens désarmés et enfermés
dans des conditions inhumaines, qui
n’ont que leur foi, leur volonté et
leur « ventre creux » pour se
défendre contre la pire machine à
tuer qu’est l’Etat sioniste.
Le fait de visiter
la famille d’un combattant
prisonnier est devenu un « crime »
pour les sionistes et leurs alliés
américains, qui ont demandé à
l’Autorité Palestinienne d’expulser
des territoires occupés un
responsable du Fateh (rien que
ça !!) qui a rendu visite à la
famille d’un combattant, d’ailleurs
gravement blessé et détenu. En
réalité, les sionistes sont sur le
qui-vive, puisque des dizaines de
tentatives de kidnapper des soldats
sionistes ont eu lieu, en vue de les
échanger contre des prisonniers (30
selon Netanyahu depuis le début de
cette année). Il a même fallu qu’un
quotidien sioniste publie les photos
d’un camp de jeunes organisé par le
mouvement du Jihad islamique, où ils
ont vu les jeunes s’entrainer à
kidnapper des soldats, pour que les
sionistes tombent « en émoi » !!!
Cependant, l’AP de
Ramallah veille. C’est d’ailleurs ce
que vient de déclarer Nabil Shaath,
un haut responsable du Fateh, qui
s’adressant à la presse sioniste, a
voulu rassurer les sionistes, en
leur disant que l’AP a dépensé pour
la collaboration sécuritaire avec
l’Etat colonial plus qu’elle n’a
dépensé pour l’éducation dans les
territoires occupés sous sa tutelle.
De quoi être fier !!
Solidarité avec
les prisonniers jordaniens en grève
de la faim
Les prisonniers
jordaniens détenus dans les prisons
de l’occupant poursuivent la grève
de la faim, depuis le 2 mai 2013 (45
jours). 5 prisonniers sont dans ce
qui tient lieu d’ans la
prison de Ramleh : Mohammad Rimawi,
Hamze Osman, Mounir Mar’i, Alaa
Hamad. Le dirigeant des Brigades al-Qassam,
Abdallah Barghouty, a été visité par
l’avocat de Nadi al-Assir à l’hopital
de Afoula. Il a annoncé que le
résistant refusait les analyses
médicales, et qu’il poursuit la
grève de la faim. Ce 16 juin, une
rencontre a eu lieu entre le consul
jordanien et les familles des
prisonniers et certains prisonniers
jordaniens ont reçu sa visite, dans
la prison de Haddarim. Le consul a
déclaré que les autorités
jordaniennes envisageaient de
discuter la question, d’autant plus
que le parlement jordanien avait
affirmé sa solidarité avec la lutte
des prisonniers et réclamé leur
libération ainsi que l’expulsion de
l’ambassadeur sioniste installé à
Amman.
I – Abolir la détention
« administrative »
Les autorités de l’occupation
étudient les moyens de « légaliser »
la détention « administrative ». La
loi proposée à la Knesset, le
parlement de l’occupation, propose
d’autoriser une détention de 96
heures, avant que la personne
arretée ne soit traduite devant un
juge et plusieurs autres mesures,
renforçant la répression. En somme,
le système judiciaire de la colonie
est en retard, puisque toutes les
pratiques illégales sont en cours
depuis l’existence de l’entité
sioniste. Juste un peu de poudre
dans les yeux, de façon à faire
croire que l’entité sioniste est
« légale ». Néanmoins,
l’organisation Ufree Network, basée
en Europe, a décidé de mener une
campagne de dénonciation de la
pratique de la détention
administrative en expliquant
également la gravité de ces
propositions de lois.
Le détenu « administratif » Ayman
Hamdan, de Beit-Laham poursuit la
grève de la faim, depuis 50 jours,
protestant contre la détention
« administrative ». Il est
actuellement détenu dans la prison
de Ofer.
Le détenu « administratif » Imad
Batrane, de la ville d’al-Khalil,
est toujours en grève de la faim,
depuis 41 jours, réclamant
l’abolition de cette forme de
détention qui menace tous les
Palestiniens.
Le détenu Ayman Itbichiya (33 ans)
de Doura – al-Khalil, a été arrêté
le 9 mai. Il a entamé la grève de la
faim, qu’il poursuit depuis 25
jours, juste après la décision de sa
détention « administrative » pour 4
mois. Il a été enfermé dans les
cellules de la prison de Ofer.
Le détenu Adel Herbiyat, 38 ans, de
Doura, poursuit la grève de la faim,
depuis 25 jours, pour protester
contre sa détention
« administrative », qui a été
renouvelée pour 6 mois. Il a été
enfermé, dans les prisons de
l’occupation, pendant 10 ans, en
tant que détenu « administratif ».
2 – Libérer les prisonniers malades
Le prisonnier Riad Dakhlallah (43
ans) et condamné à la perpétuité a
déclaré que 15 prisonniers malades
se trouvant en permanence dans la
prison de Ramleh ont décidé de
rendre les repas, en protestation
contre la politique de négligence
médicale suivie par l’occupant. De
plus, les prisonniers malades
protestent contre leur transfert en
« bosta » (car spécial pour le
transfert des prisonniers qui
ressemble plus à une prison plutôt
qu’autre chose), au lieu des
ambulances, ce qui accentue leurs
maladies et handicaps. Les
prisonniers sont : Nahed Al-Aqraa,
Riad al-Ammour, Usman Khalili,
Mansour Moqada, Mahmoud Salman,
Samer Uwaysat, Iyad Radwan,
Mu’tassem Raddad, Salah Ali, Mu’tazz
Ubaydu, Salah Titi, Ameer Assaad,
Mohammad Assaad, Salam Zaghl, Khaled
Shawich.
Le résistant prisonnier Thaer
Halahla accuse les autorités de
l’occupation de vouloir son décès
puisqu’elles ne le soignent pas de
l’hépatite virale B dont il a été
atteint, en prison. Thaer Halahla
avait mené la grève de la faim pour
faire cesser sa détention
administrative, avec Bilal Diab et
d’autres frères du mouvement du
Jihad islamique. Les autorités de
l’occupation l’avaient libéré. Au
mois d’avril dernier, il est de
nouveau arrêté, et il subit un dur
interrogatoire de 24 jours. Il
découvre ensuite être atteint
d’hépatite virale B, suite à une
intervention de la clinique dentaire
de la prison. Le père du résistant a
déclaré que Thaer entamerait une
grève de la faim, si les autorités
de l’occupation ne le soignaient
pas, malgré son état de fatigue
extrême dans laquelle il se trouve.
Ahmad Saadate, secrétaire général du
FPLP, prisonnier dans les geôles de
l’occupation, a demandé que les
prisonniers malades soient les
premiers sur toute liste de
prisonniers devant être libérés. Il
a déclaré à son avocat que la
direction palestinienne devrait
accorder la priorité aux prisonniers
malades, d’autant plus que l’Etat de
l’occupation a reconnu que 25
prisonniers sont atteints de cancer.
Le ministre chargé des prisonniers
dans l’AP de Ramallah, Issa Qaraqe’
a affirmé les maladies graves dont
les prisonniers sont atteints ont
augmenté de 80% depuis 2010. Il a
affirmé que la situation médicale
des prisonniers s’est gravement
détériorée depuis 3 ans. C’est
suite à la visite du prisonnier
Mansour Youssef Shahatit, de la
région d’al-Khalil, que le ministre
a fait ses déclarations. Le
résistant prisonnier Mansour,
condamné à 18 ans de prison, souffre
de troubles psychiques graves et la
perte de mémoire, depuis son long
isolement. Il a été emmené
finalement à l’hôpital Soroka, dans
le Naqab occupé.
Un autre prisonnier, isolé dans la
prison de Ascalan, souffre de
troubles psychiques, c’est Said
Shahadé Hijaz, de Ramallah, 49 ans.
Il a également été agressé et blessé
par les prisonniers de droit commun,
et à l’hôpital où il a été emmené,
il est attaché par les pieds et les
mains.
Le résistant prisonnier Khodr Amin
Dabaya, du camp de Jénine (28 ans)
et condamné à 16 ans et demi de
prison, a été touché par 9 balles
aux jambes . Il est enfermé dans la
prison de Ascalan. Il souffre
également de troubles psychiques
après avoir été sauvagement frappé
par les forces sécuritaires « Nahshon »
spécialisées dans la répression des
prisonniers.
3 – Libération
L’ancien ministre chargé des
prisonniers, Wasfi Qubbah, qui avait
été détenu administratif pendant
plusieurs années, a été libéré au
cours de ce mois. Il a déclaré que
les prisonniers étaient en train
d’étudier les moyens d’entrer en
lutte, massivement, au mois de
septembre prochain.
Après 9 ans de détention, le
résistant membre des Brigades al-Qods,
branche armée du mouvement du Jihad
islamique, Adham Youssed Abdel Karim
Aydi, 27 ans, a été libéré. Il
habite dans le camp Nusayrat, dans
la bande de Gaza.
Après 20 ans de détention, le
résistant Riad Said Abdel Aziz Issa,
du FPLP, a été libéré, vers la bande
de Gaza. Il a été arrêté en 1993, et
condamné à 20 ans de prison pour
appartenance au FPLP et pour avoir
résisté à l’occupation. L’occupant
avait refusé de réduire sa
« peine ».
Les forces de l’occupation ont remis
en liberté la prisonnière Salwa
Hassan, 54 ans, de la ville
d’al-Khalil, après 21 mois de
détention. 15 résistantes sont
toujours détenues, la plus ancienne
étant Lina Jarbouni, des territoires
occupés en 48, accusée d’appartenir
au mouvement du Jihad islamique.
Raed Halabi (29 ans), de la ville
d’al-Quds, a été libéré après 26
mois de détention dans la prison de
Nafha, où il a subi un
interrogatoire sauvage. Son crime ?
Appartenir au FPLP.
4 – Portrait
Le prisonnier Iyad Abu Khdayr a
décidé de reprendre la grève de la
faim, après le refus des autorités
de l’occupation de le libérer vers
la bande de Gaza. Citoyen jordanien,
le prisonnier résistant Abu Khdayr a
achevé sa « peine » et est devenu,
de ce fait, « clandestin » dans
l’Etat de l’occupation. Le ministre
de l’intérieur sioniste a décidé de
l’expulser vers la Jordanie, mais de
le garder en prison le temps de
finir les modalités administratives
de l’expulsion. Dans ce laps de
temps, l’avocat d’Abu Khdayr a
réclamé que le prisonnier soit
libéré vers Gaza, où vit toute sa
famille. Les sionistes ont refusé.
Ils avaient proposé de l’expulser
vers un pays européen, mais le
résistant a refusé. La crainte
actuelle est qu’il reste en prison,
la Jordanie refusant de le recevoir,
et les sionistes refusant de le
libérer vers sa famille. Il avait
d’ailleurs été arrêté en 2005 au
barrage militaire de Netsarim, et a
fini sa « peine » le 12 avril
dernier. Le prisonnier a mené une
grève de la faim, le 13 mai dernier,
puis l’a cessée après avoir reçu une
promesse verbale de le libérer.
5 – Condamnations
Deux enfants de 13 et 14 ans ont été
condamnés par un tribunal sioniste :
Ahmad Moufid Khalaf (13 ans) et
Ussama Yasser Sobh (14 ans) de
Borqin, dans la région de Jénine,
ont été condamnés à trois mois de
prison et 2000 shekels.
Les tribunaux de l’occupation ont
condamné 6 jeunes Maqdisis, de la
région de Issawiya et du camp de
Sheefat, pour résistance à
l’occupation. Mohammad Nayef Ubayd
(42 mois), Mohammed Maher Ubayd,
Imjad Idriss et Ali Moussa Mustafa
(34 mois), ont été condamnés pour
appartenance au FPLP et faits de
résistance. Ahmad Derbas (7 mois) et
Mohammad Fawzi Mhaysen (10 mois) ont
été condamnés pour résistance à
l’occupation dans la mosquée al-Aqsa.
Le renouvellement de la détention a
été prononcé à l’encontre de 9
Maqdisis, dont deux enfants de 13
ans et 14 ans.
Tahrir Qinni, de Kfar Qalil,est
toujours arrêtée, sans condamnation.
L’occupant a reporté son
« jugement » au premier juillet. Au
cours de son dernier passage au
tribunal, Tahrir Qinni a été accusée
d’appartenir au FPLP. Son frère
Saddam est toujours en phase
d’interrogatoire, dans la prison de
Ascalan.
6 – Droits des prisonniers
Les prisonniers, et notamment les
enfants, ont été privés de passer leurx examens « Tawjihi ». Cette
violation des droits des prisonniers
ne suscite aucune réaction de la
part de la « communauté
internationale » ni de ses
institutions. Cela fait plusieurs
années que l’occupation le leur
interdit.
Jamil Umayra, de Sour Baher dans al-Qods,
a été interdit de se présenter aux
examens du Tawjihi : il a été
arrêté
il y a un mois, dans sa maison,
alors qu’il dormait. Aucune
« charge » n’a été fournie contre
lui.
7– Solidarité
Le dirigeant du mouvement du Jihad
islamique, Khaled Batch a affirmé
que « le chemin pour la libération
des prisonniers est clair, il s’agit
de kidnapper des soldats sionistes
pour les échanger. … Nous ne
manquerons aucun effort pour ce
faire ». Se demandant où se trouve
la nation et la Ligue des Etats
arabes concernant la lutte des
prisonniers, il s’est adressé aux
prisonniers, leur demandant d’avoir
confiance en Dieu, puis dans les
combattants, car « nous ne vous
laisserons pas derrière les
barreaux ».
Une nouvelle manifestation a eu
lieu dans la région de Tulkarm, en
soutien aux prisonniers malades, et
notamment Mu’tassem Raddad, qui
souffre d’un cancer et dont l’état
de santé est devenu très grave. Les
autorités de l’occupation refusent
de le libérer afin qu’il soit
soigné. D’un jour à l’autre,
Mu’tassem Raddad risque de mourir,
faute de soins. Le 12 juin, il a été
transféré à l’hopital Kfar Saba,
suite à la détérioration de son état
de santé. Mu’tassem Raddad
finira-t-il comme Maysara Abu
Hambiyyeh, en martyr ?
De nombreuses pages « facebook »
sont dédiées aux prisonniers
palestiniens, principalement en
langue arabe. Elles suivent les
informations relatives aux
prisonniers et à leurs familles.
Elles mobilisent les Palestiniens
mais malheureusement, très peu les
autres Arabes, pris dans leurs
tourmentes. Plusieurs campagnes de
solidarité sont lancées et plusieurs
mouvements surgissent dans les
territoires occupés, en 48 ou en 67,
pour soutenir telle ou telle
revendication des prisonniers. La
question de la libération des
prisonniers détenus dans les geôles
de l’occupation reste une des
principales questions qui mobilisent
le peuple palestinien. A travers les
prisonniers et leur résistance, le
peuple palestinien se lie à la
résistance à l’occupation et refuse
toute sorte de marchandages et
démissions.
Cependant, les services sécuritaires
de l’AP de Ramallah poursuivent leur
« sale boulot » consistant à
arrêter
les résistants et les prisonniers
sitôt libérés des geôles de
l’occupation. Celles-ci ont été
rendues responsables, par le
mouvement du Jihad islamique, du
décès de Hajj Said Sakhel le 15
juin, dans les locaux des services
sécuritaires, alors qu’il
accompagnait son fils, que ces
services venaient d’arrêter. Hajj
Saadi Sakhl est père du prisonnier
libéré Nael Sakhl, éloigné vers
Gaza, du prisonnier dans les geôles
de l’occupation Mustafa Sakhl et du
prisonnier dans les geôles de l’AP,
Anwar Sakhl. En Palestine,
nombreuses sont les familles dont
tous les membres résistent et se
sacrifient pour la liberté et la
libération.
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