Palestine
Intifada al-Quds en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
N°14 novembre 2016
Rim al-Khatib
Dimanche 6 novembre 2016
CIREPAL
« L’intifada
actuelle se poursuivra jusqu’à la fin
des crimes de l’occupation envers les
lieux saints, et la fin de l’oppression
et du blocus… notre peuple arrachera la
liberté par les bras des résistants et
non autour des tables rondes »
(Walid Tarayra, père du martyr Youssef
Tarayra, Bani Na’im).
L’opération de la
résistance menée par « le lion d’al-Aqsa »,
le martyr Musbah Abu Sbeih, dans la
ville d’al-Quds, au cours du mois
d’octobre, a été l’événement marquant
qui a ébranlé l’entité sioniste,
notamment qu’elle avait pris des mesures
draconniennes pour assurer la sécurité
de ses colons pendant les fêtes juives.
Mais quelles aient été ces mesures, le
résistant Abu Sbeih est parvenu à tirer
sur les sionistes, à partir de sa
voiture, abattant deux d’entre eux.
L’opération du martyr Abu Sbeih
continue, un mois après, à planer sur la
situation dans al-Quds, ville occupée en
voie de judaïsation. Malgré le vote de
l’UNESCO qui a mis en rage les
sionistes, en affirmant le caractère
arabe de la ville et le caractère
exclusivement musulman de la mosquée al-Aqsa,
les sionistes ont accentué la
profanation des lieux saints et
poursuivent la colonisation, là où ils
le peuvent, n’ayant rien à craindre
d’une communauté internationale qui a
pris la décision d’oublier la Palestine
et les Palestiniens.
Pendant que les
sionistes mènent des rafles en Palestine
occupée, démolissent les maisons,
chassent les Palestiniens de leurs
terres et villages, l’Autorité
palestinienne traverse une crise
importante due aux querelles intestines
pour le pouvoir, aux diverses exactions
commises par ses services sécuritaires
dans les camps palestiniens de la
Cisjordanie, et aux nombreuses
arrestations des militants, ainsi qu’à
la multiplication des initiatives de
normalisation des relations avec
l’occupant, qui dépassent les relations
officielles. Malgré tout, la révolte
palestinienne se poursuit, avec des
opérations de la résistance menée à la
fin du mois d’octobre, l’une menée par
un policier de l’AP, et les nombreuses
tentatives d’en mener d’autres, aux
barrages de l’occupant. Les
affrontements avec l’occupant, que ce
soit dans al-Quds et ses environs, ou
dans le reste de la Cisjordanie, se
poursuivent et s’accentuent, empêchant
les sionistes de rêver à une
« occupation dorée » et troublant leurs
projets coloniaux. La presse sioniste
n’est pas toujours optimiste quant à la
possibilité d’en finir avec l’Intifada,
elle l’ignore parfois et craint ses
retombées d’autres fois. Mais les
exécutions des Palestiniens commises aux
barrages par l’armée de l’occupation
suscite un malaise de plus en plus
profond dans la société coloniale,
d’autant plus que ces exécutions sont le
plus souvent filmées. C’est ainsi que
s’annonce la chute des tyrans, celle de
la tyrannie sioniste.
Martyrs palestiniens tombés depuis fin
septembre 2016 :
Yasser Hamdouni,
prisonnier décédé à cause de la
négligence médicale dans les prisons, 40
ans, Ya’bid, Jénine (prison de
Ramon) (25/9) ; Nassib Abu Mayzar,
28 ans, assassiné au barrage de Qalandia
(1/10), Musbah Abu Sbeih, 40 ans,
(9/10, al-Ram),
Ali Shuyukhi (ancien prisonnier,
libéré le 10/12/2015), 20 ans, Selwan,
(12/10), Mahmoud Jawda (blessé en
2007 par les forces sionistes), Rahiq
Birawi, 19 ans, (Assira shamaliya),
exécutée devant le barrage Zaatara
(18/10), Khaled Bahr, 15 ans,
Bayt Ummar – al-Khalil, 20/10 ;
Mohamad Dawud Dawud, 26/10 ;
Mohammad Turkman, 25 ans, Qabatia,
région de Jénine (31/10), Khalid
Alayan Ikhlil, 23 ans, Bayt Umar,
région d’al-Khalil, 30/10, Ma’en Abu
Qare’, 23 ans (Mazraa Qabaliya,
Ramallah), 3/11.
Scènes de l’Intifada
al-Quds
Bani Na’im,
dans la région d’al-Khalil : La localité
de Bani Na’im est en révolte contre
l’occupant. Elle est devenue l’icone de
l’Intifada al-Quds. Située à l’Est de la
ville d’al-Khalil, elle est habitée par
20.000 Palestiniens. 6 martyrs de la
localité sont tombés au cours de
l’Intifada, après avoir attaqué
l’occupant, et les prisonniers se
comptent par dizaines, dont plusieurs
condamnés à la perpétuité. Les martyrs
de Bani Na’im sont Youssef, Mohammad,
Sara et Issa Tarayra, Majd et Firas
Khodour. Walid Tarayra, père du martyr
Youssef, affirme que la localité a un
long passé de résistance contre
l’occupant. Pour Mu’ayyad Zayat, les
fermetures, les invasions, les exactions
et le retrait des autorisations
accordées par l’occupant aux fils de
Bani Na’im « n’ont pas d’effets sur la
détermination des jeunes en révolte
contre l’occupant, car c’est
l’occupation et les profanations des
lieux saints poussent les jeunes à
offrir leur vie pour mettre un terme aux
crimes perpétrés contre notre peuple et
notre terre ».
Les résistants
de la ville d’al-Khalil : selon les
statistiques de l’Intifada al-Quds, la
ville d’al-Khalil a enregistré le nombre
le plus élevé d’opérations de résistance
contre l’occupation, avec 28 opérations
de coups de poignard au cours de 2015 et
6 opérations d’écrasement ou de coups de
feu. En 2016, les résistants ont mené 20
opérations, dont 6 coups de poignard.
Depuis le début de l’Intifada, les
sionistes ont arrêté, dans la province
d’al-Khalil, 1675 jeunes, 49 femmes et
281 enfants. 629 Palestiniens de la
région ont été placés en détention
administrative. La présence de
l’occupant à l’intérieur de la ville a
créé une situation explosive, ce qui
explique d’après de nombreux analystes,
le grand nombre d’opérations de la
résistance. Faisant un Km2, 1500 soldats
sionistes protègent 400 colons qui
occupent une partie de la ville, et
l’occupant y a installé 1500 barrières
électroniques ou en ciment pour fouiller
les Palestiniens. Les résistants mènent
leurs opérations à l’intérieur de la
ville (rue al-Shuhada’, barrages) ou aux
alentours (les routes coloniales,
colonies et barrages militaires). Le
nombre d’habitants de la région
d’al-Khalil s’élève à 750.000 habitants,
soit 30% des habitants de la
Cisjordanie.
Les Palestiniens
de 48 menacés par le projet sioniste :
Les colons qui occupent la Palestine
depuis 1948 poursuivent leur projet
d’expulsion des Palestiniens en
utilisant divers moyens : le juridique
par le biais du Knesset, où des lois
sont promulguées en vue de supprimer
l’expression nationale palestinienne, le
colonial par le biais des bulldozers qui
démolissent les maisons et les villages,
notamment dans le Naqab occupé, pour
faire place aux colonies,
l’administratif, où des mesures
discriminatoires sont prises dans les
écoles et les universités pour limiter
le nombre des élèves et étudiants, et
déprécier la culture nationale
palestinienne. Appauvrie et victime du
racisme sioniste, la société
palestinienne cherche sa voie de salut
en multipliant les initiatives communes
avec les Palestiniens des territoires
occupés en 1967 et dans la défense des
lieux saints dans al-Quds et ailleurs en
Palestine.
Résistance
Des résistants ont
tiré des coups de feu le 3/11, sur la
colonie Ofra, à l’ouest de Ramallah. Ils
étaient en voiture.
Un soldat sioniste
a été blessé lors d’un tir de coup de
feu, près de la ville de Tulkarm, le
même jour. Un colon a
été blessé le 9/10 dans la colonie
Richon Letzion, au sud de Yafa, par un
coup de poignard. Un soldat sioniste a
été blessé près de la colonie Har Adar,
au nord d’al-Quds, le 15/10.
Le jeune Murad Rajabi (20 ans) de Selwan,
dans al-Quds, a été condamné par
l’occupant pour « tentative de
meurtre ». Il était sorti de sa maison
quinze jours auparavant sur sa
mobylette, un couteau à la main. Il a
foncé sur des colons, blessant trois
d’entre eux.
Le résistant
Muhammad Turkman, de Qabatia, dans la
région de Jénine, qui appartient à la
police de l’Autorité palestinienne, a
mené une opération contre les soldats de
l’occupation, au barrage Beit Il, près
de Ramallah, dans la journée du 31
octobre. 3 soldats sionistes ont été
blessés, dont un grièvement. L’occupant
a tiré et tué le résistant.
Le résistant Khalid
Alayan Ikhlil, de Bayt Umar, dans la
région d’al-Khalil, a mené une opération
d’écrasement par voiture, contre deux
soldats sionistes. Les forces de
l’occupation ont tiré et tué le
résistant, fin octobre. Le jeune Nassib
Abu Mayzar poignarde un membre des
services sécuritaires sionistes au
barrage de Qalandia, le 1/10.
Des affrontements
ont opposé les Palestiniens aux forces
sionistes devant la maison du martyr
Musbah Abu Sbeih, le 9/10, dans al-Ram.
D’autres à l’entrée du camp de Dhayshe,
le 8/10, à Selwan, le 12/10, devant le
camp al-Jalazon, le 11/10. Des
affrontements ont opposé les jeunes de
Bayt Ummar, qui réclament le corps du
martyr Khaled Bahr aux forces sionistes,
qui ont tiré sur les manifestants,
blessant deux Palestiniens, le 28/10.
Les habitants de
Qalandia continuent leurs protestations
contre la démolition de leurs maisons,
au mois de juillet dernier, par
l’occupant. 36 appartements avaient été
démolis sous le prétexte de
« constructions illégales », mais la
vraie cause demeure l’extension de la
colonisation sioniste. Dans le Naqab
occupé, les Palestiniens ont organisé
une manifestation et coupé la route 40
pour protester contre la démolition des
maisons et villages.
La lutte des
prisonniers palestiniens, détenus
administratifs, ne cesse pas. Plusieurs
prisonniers ont mené, au cours de ce
mois, la grève de la faim et réclament
leur libération. C’est la lutte pour la
dignité humaine que mènent les
prisonniers dans les geôles de
l’occupation. 5 prisonniers poursuivent
leur lutte : Ahmad Abu Fara,
d’al-Khalil, qui est hospitalisé dans la
prison-hôpital d’al-Ramleh, en grève de
la faim depuis 46 jours. Anas Shadid, 19
ans, de Doura dans la province
d’al-Khalil, hospitalisé dans al-Ramleh,
en grève de la faim depuis 42 jours.
Ahmad Salatna poursuit la grève de la
faim depuis 7 jours. Les deux
prisonniers Samer Issawi, d’al-Quds, et
Mundher Snubar, de Nablus, poursuivent
la grève de la faim illimitée depuis 13
jours dans la prison de Nafha, pour
réclamer de meilleures conditions de
détention pour les prisonnières
palestiniennes et l’hospitalisation des
prisonniers malades.
Le geôlier
sioniste: un assassin
Répression et
purification ethnico-religieuse
L’occupant a arrêté
le 2 novembre une famille entière
composée de 9 membres dans le camp
al-Am’ari, dans Ramallah. 30 unités de
l’armée sioniste ont envahi le camp et
encerclé la famille de Mahran Abu Shusha
avant de l’arrêter.
L’occupant poursuit
la colonisation dans les territoires
occupés, en 48 et en 67, et le blocus et
les arrestations de pêcheurs dans la
bande de Gaza. Au cours du mois
d’octobre, l’occupant a planifié la
construction de 772 unités locatives
pour les colons dans les colonies de la
Cisjordanie, y compris al-Quds.
L’occupant a planifié l’implantation
d’une colonie pour les personnes âgées
sur les terres du village Mas-ha dans la
province de Salfit. Le terrain avait été
déclaré zone militaire en 1978.
L’occupant installe
une « zone industrielle » entre la
Cisjordanie occupée et les territoires
occupés en 48, soit sur la « ligne
verte ». Cette installation n’est qu’une
manière d’étendre la colonisation, à
partir de l’entité sioniste, vers la
Cisjordanie, sous le prétexte de « zones
industrielles ».
Les sionistes ont
volé plus de mille dunums de terres au
cours du mois d’octobre. Les colons de
Mofo Houron, colonie implantée sur les
terres de villages palestiniens occupés
en 1967, près de « la ligne verte » se
sont emparés des terres d’une superficie
de 1500 dunums. Au cours de la saison de
la cueillette des olives, les colons ont
empêché des dizaines de familles de
cueillir leurs fruits et ont saccagé des
oliviers et des jeunes plants, dans les
régions de Qalqilya, d’al-Quds et de
Nablus.
Des colons ont
écrasé des Palestiniens dans la région
de Qalqilya, tuant une personne âgée,
Mohamad Dawud Dawud, le 26/10.
Au cours du mois
d’octobre, 88 maisons et installations
ont été démolies par l’occupant, en
Cisjordanie, y compris al-Quds. Il a
également démoli, pour la 105ème
fois, le village d’al-Araqib, et une
dizaine de maisons dans le village de
Bir Haddaj, dans la région du Naqab
occupée en 48. Par ailleurs, une maison
palestinienne appartenant à la famille
de Mustafa Qattan, dans la ville de Yafa,
a été livrée à un groupe militaire
sioniste. La famille Qattan avait été
expulsée en 48 par les bandes
terroristes sionistes, et leur maison
était devenue un « bien des absents ».
Dans la Galilée, le village non reconnu
de Ramieh, encerclé par la colonie
Karma’il, continue à se battre. La
population du village a remis en place
les plaques démolies du cimetière, aidée
par plusieurs partis et mouvements
palestiniens de l’intérieur.
Le Knesset sioniste
a refusé de considérer le massacre de
Kfar Qassem, commis par l’armée sioniste
le 29 octobre 1956, comme date
officielle, à la demande des députés
palestiniens des territoires occupés en
48. Certains députés sionistes ont même
essayé de nier qu’un tel massacre ait eu
lieu.
Les forces de
l’occupation ont envahi fin septembre,
la localité Abu Nuwwar, près d’al-Azariyé,
dans la région d’al-Quds, dans le but
d’expulser les Bédouins, originaires du
Naqab occupé, qui y vivent. Elles ont
également envahi Jabal al-Mokabber, dans
la région d’al-Quds, où des
affrontements ont eu lieu avec la
population. Plusieurs étudiants de
l’Université al-Quds ont été blessés.
Les rafles
nocturnes sont quotidiennes. Des
dizaines de Palestiniens sont arrêtés
dans toute la Cisjordanie, al-Quds y
compris. Au cours d’une seule nuit
(mi-octobre), 34 Palestiniens ont été
arrêtés, dont 5 du village de Doura,
près de Ramallah, 7 du camp de Nour
Shams, près de Tulkarm, 11 dans la
région d’al-Quds, 3 du camp Ayda dans
Bayt Laham.
Profanation des
lieux saints
La mosquée al-Aqsa,
lieu saint musulman, est en danger de
judaïsation. Les sionistes prétendent
qu’il est construit sur un temple juif.
Ils visent à construire un nouveau
temple, qu’ils appellent « le troisième
temple » à la place de la mosquée al-Aqsa.
Les multiples profanations de la mosquée
par les colons juifs, de plus en plus
fréquentes, interviennent suite à des
déclarations de rabbins extrémistes,
autorisant les juifs à prier dans
l’enceinte de la mosquée. Au même
moment, les responsables sionistes
empêchent les musulmans de se rendre
dans leur lieu sacré, et interpellent
les fidèles qui cherchent à la protéger
contre les incursions sionistes. C’est
une des causes de l’Intifada al-Quds, en
cours, les Palestiniens refusant de
laisser leurs lieux saints désacralisés
et profanés par les sionistes. Au cours
des fêtes juives, des milliers de colons
ont investi la mosquée, sous la
protection de la police sioniste, qui
ont accompli des rites talmudiques.
L’église du St
Sepulcre est en danger : les autorités
sionistes ont planté leur drapeau à
l’entrée Est de l’Eglise. Ce geste vise
à en faire un lieu de culte chrétien
sous l’égide sioniste. Les responsables
palestiniens ont vivement protesté
contre cette agression contre les lieux
de culte, chrétiens et musulmans, dans
la ville d’al-Quds et ont réclamé
l’intervention des organismes
internationaux pour faire appliquer le
droit international.
Les sionistes
entendent interdire l’appel à la prière
dans la ville d’al-Quds. Le maire
sioniste de la ville occupée a envoyé
une missive à la police de l’occupation
lui demandant d’empêcher les mosquées,
et notamment la mosquée al-Aqsa, de
lancer l’appel à la prière, sous le
prétexte que des colons s’étaient
plaints du « bruit ». Comme dans les
villes palestiniennes occupées en 48,
les colons envahissent le pays et font
pression pour interdire toute expression
non-juive. Sheikh Ikrima Sabri a déclaré
que si les sionistes ne sont pas
contents, ils n’ont qu’à s’en aller. Et
question « bruit », Sabri a accusé
l’occupation de faire survoler la ville
par des avions, de l’envahir par des
chars et de tirer des coups de feu, des
balles sonores contre les Palestiniens.
Il a finalement déclaré que l’appel à la
prière dans la ville d’al-Quds ne
disparaîtra pas.
L’occupant poursuit
la construction d’un bâtiment dans le
quartier Sharaf, au cœur de la vieille
ville, sur une terre du Waqf musulman.
Ce bâtiment comprendrait une synagogue
et 6 étages. Les habitants palestiniens
du quartier Batn el-Hawa, dans Selwan,
sont menacés d’expulsion par les colons
de l’association Atirit Cohanim, qui
s’est emparée de dizaines d’appartements
et de maisons dans ce quartier.
L’école de Dar al-Aytam
(orphelinat) dans al-Quds a été envahie
par les forces de l’occupation et les
étudiants ont été agressés et plusieurs
arrêtés.
Dans la ville
d’al-Khalil, les sionistes ont interdit
la mosquée al-Ibrahimie aux fidèles
musulmans 6 jours au cours du mois
d’octobre, comme ils ont interdit
l’appel à la prière 86 fois au cours du
même mois. Autour de la mosquée, des
travaux de judaïsation sont en cours, et
les travaux de réfection menées par les
autorités musulmanes sont interdits. Les
colons ont envahi une terre appartenant
au waqf musulman au lieu dit Jabal
Jwayhan et ont commencé à installer des
caravanes pour implanter une colonie,
après avoir accompli des rites
talmudiques.
L’occupant détruit des tombes musulmanes
dans le cimetière ar-Rahma, aux portes
de la mosquée al-Aqsa. Selon les
sionistes, les tombes seraient sur des
terres confisquées. Le waqf musulman a
vivement protesté contre cette
profanation. L’occupant vise, en
détruisant les tombes, à faire un
circuit touristique juif. Le cimetière
ar-Rahma date de plus de 1400 ans, il
renferme les corps ensevelis des
compagnons du messager de Dieu ainsi que
de nombreux combattants musulmans.
La presse
palestinienne
« Le scénario de
la terreur : ignorer l’intifada et
blanchir l’occupation » (Centre
Atlas, septembre 2016)
Les cercles militaires et de
renseignements-espionnage dans l’état
sioniste conçoivent leur stratégie et
leurs plans selon une lecture des
menaces qu’ils considèrent possibles.
Bien que ces cercles soient
professionnels, la définition de ces
menaces est soumise à des considérations
politiques. Pour Netanyahu, toute carte
des menaces qui ne parle pas du
nucléaire iranien comme première menace
ou qui considère que la poursuite de
l’occupation est une menace sur « la
judaïté de l’état démocratique », est
jugée inapte et nuisible aux intérêts de
l’entité sioniste.
Le « scénario de la terreur » que les
sionistes ont dessiné est digne des
meilleurs films d’Hollywood, qui montre
l’invasion de la terre par des entités
venues d’ailleurs. L’évocation de ce
scénario a pour fonction de poursuivre
l’occupation, la destruction et les
tueries, c’est un moyen de se défaire de
sa responsabilité . Ce scénario, à la
manière des films américains, n’est pas
nouveau. Il a déjà servi ailleurs,
lorsqu’il a fallu exterminer « les
sauvages » sans pitié et préserver sa
« propriété », rassembler la sympathie
des juifs dans le monde, et encourager
le monde occidental à soutenir l’entité
sioniste, par tous les moyens,
financiers, militaires et politiques.
Selon ce nouveau scénario, conçu pour
attirer davantage l’aide américaine, il
n’y aura que quelques centaines de morts
israéliens, ce qui semble dérisoire
devant les « israéliens » tués depuis
l’Intifada al-Quds. Mais les sionistes
veulent ignorer l’Intifada, qu’ils ont
considérée comme étant manipulée, car
pour eux, elle ne peut avoir pour cause
l’occupation sioniste.
Le discours du
secrétaire général du Mouvement du Jihad
islamique en Palestine, dr. Ramadan
Shallah, a soulevé de vives discussions,
notamment sur les 10 points proposés
pour relever la cause palestinienne.
Globalement, les responsables et
écrivains de l’Autorité palestinienne
ont critiqué les deux points les plus
importants, portant sur la suppression
des accords d’Oslo et l’annulation de la
reconnaissance de l’entité sioniste par
l’OLP. Mais le programme proposé par
Ramadan Shallah a recueilli l’adhésion
de nombreux secteurs du peuple
palestinien, et de forces politiques.
Son étude et sa mise en application,
notamment le point portant sur le débat
interpalestinien nécessaire pour sortir
de la crise, doivent à présent être
concrétisés sur la scène palestinienne,
écrit l’éditorialiste d’al-Istiqlal,
n°999.
Parmi les sujets
abordés par la presse palestinienne, on
note le vote par l’UNESCO d’une
résolution affirmant que les juifs n’ont
aucun lien avec la mosquée al-Aqsa. Ce
vote a suscité la joie et les
félicitations de la classe politique
arabe et de sa presse, mais un article
paru dans « alqudsnews.net » remarque
que ce vote favorable aux Palestiniens
et aux musulmans dans le monde n’apporte
rien de nouveau, et le caractère
musulman de la ville et de la Palestine
n’attend pas une confirmation, de qui
que ce soit. Cependant, un vote hostile
au caractère exclusivement musulman de
la mosquée al-Aqsa aurait entraîné des
conséquences désastreuses sur la mosquée
et la ville d’al-Quds. Pour sa part, le
penseur Munir Shafiq a écrit dans
al-arabi21 que le vote favorable à
la ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa
ne doit pas nous faire oublier que les
Etats arabes qui ont participé au vote
ont normalisé leurs relations avec
l’entité sioniste, et par conséquent, la
lutte pour sauvegarder l’arabité et le
caractère musulman de la ville et de la
mosquée se joue sur le terrain et non
dans les instances internationales.
La commémoration
de l’accord d’échanges des
prisonniers palestiniens contre le
soldat sioniste Shalit en octobre 2012 a
été également abordée par la presse
palestinienne, notamment après la
déclaration du porte-parole des Brigades
al-Qassam, Abu Ubayda, qui a promis un
autre échange, avec la libération
d’abord de tous les prisonniers ayant
été libérés en octobre 2012 et de
nouveau arrêtés par les sionistes.
Le FPLP a,
pour sa part, salué la date du 17
octobre, le jour où le ministre sioniste
Rahbaam Zeevi, a été assassiné par un
commando du FPLP en 2001. Soumoud
Saadate écrit que le 17 octobre n’est
pas une date anodine, mais représente un
tournant dans la résistance, d’abord
parce que ce fut une opération
exceptionnelle qui a ébranlé l’entité
sioniste, et depuis 15 ans, elle ne fut
pas renouvelée. Le pire fut que
l’Autorité palestinienne, avec ses
organes de répression et ses tribunaux,
ont arrêté et jugé les combattants,
considérant la résistance comme un acte
illégal. Mais l’Autorité n’a pu les
protéger dans ses prisons, et ils sont
devenus une monnaie d’échange avec
l’occupation. Finalement, l’occupant les
a kidnappés et détenus dans ses prisons.
Communiqués et
déclarations
Nombreuses furent
les déclarations des dirigeants et
responsables du Mouvement du Jihad
islamique en Palestine, qui célèbre la
29ème année de sa naissance
(la proclamation officielle de la
naissance du mouvement est la bataille
de Shuja’iya, en octobre 1987, dans la
bande de Gaza) et la 21ème
commémoration du martyre de son
fondateur et premier dirigeant, dr.
Fathi Shiqaqi (1995). Mais cette année,
la commémoration a insisté sur
l’Intifada al-Quds qui marque sa seconde
année, et sur les martyrs du mouvement
tombés au cours de cette année de lutte.
Ahmad al-Oury,
cadre du Mouvement du Jihad islamique en
Cisjordanie, a déclaré que les rafles
menées par l’occupant contre son
mouvement et contre les jeunes
Palestiniens plus généralement visent à
stopper l’Intifada. L’influence de ces
arrestations peut avoir un effet direct,
mais à long terme, elles ne peuvent
influer sur la volonté du peuple
palestinien. Dénonçant les arrestations
menées par les appareils sécuritaires de
l’Autorité palestinienne, il a jugé que
ces intimidations visent à rendre son
mouvement illégal.
Hassan Khrayshé,
député au conseil législatif
palestinien, a vivement dénoncé la
tentative d’assassinat de sheikh Khodr
Adnan, par les services sécuritaires de
l’Autorité palestinienne, à Nablus et
son arrestation une semaine plus tôt
lors d’une manifestation de solidarité
avec les prisonniers, à Jénine. Il a
appelé à former une commission d’enquête
sur les pratiques de ces services
sécuritaires.
Dans la presse
sioniste
Comment en finir
avec l’Intifada ? C’est le sujet souvent
abordé par la presse sioniste, pour qui
l’Intifada est une « vague terroriste ».
Il va sans dire que les commentateurs et
journalistes « israéliens », à plus
forte raison les politiques, ne pensent
jamais que l’Intifada est une réaction à
l’occupation, et par conséquent, la fin
de l’occupation (même de la Cisjordanie)
ne leur effleure même pas l’esprit.
C’est ainsi que le chercheur à
« l’institut des études pour la sécurité
nationale », Kobi Mikha’il écrit le 10
octobre que « la vague terroriste »
répond à un sentiment de pessimisme des
Palestiniens. La réponse serait donc de
leur donner un peu d’optimisme en
organisant leur vie dans les territoires
occupés de la Cisjordanie, tout en se
gardant bien de leur accorder la liberté
dans la Zone C, réservée à l’armée et
aux colons sionistes. Un peu de vie
économique et un peu de répression par
une Autorité palestinienne interposée
serait la solution toute trouvée par cet
auteur colonial pour faire cesser
le « virus » de l’Intifada. Accorder
plus de prérogatives à l’Autorité
palestinienne dans la zone A empêchera
son effondrement, ce qui lui permettra
de revenir aux négociations, aidée par
un monde arabe « pragmatique ».
L’éditorial de
Haaretz, le 14 octobre, titre « échec
dans la partie orientale d’al-Quds », en
faisant référence à la politique de la
municipalité coloniale dans la ville,
qui a échoué à stopper la « vague
terroriste » des Palestiniens.
L’éditorialiste critique cependant les
déclarations menaçantes envers les
Palestiniens, prononcées par le
sous-directeur de la municipalité,
Torjman, suivies d’une excuse du maire
sioniste, mais, souligne le quotidien
sioniste, le maire n’a pas pensé à
démettre son second à cause de ses
déclarations. Pour l’éditorial,
l’opération menée par le combattant
Musbah Abu Sbeih signifie l’échec de la
municipalité coloniale à assurer une
« égalité » de traitement envers les
Palestiniens.
Dans le quotidien
Haaretz du 1/11, le député et ancien
ministre de la guerre sioniste, Moshe
Arens, avoue que les peuples arabes
refusent la normalisation avec l’entité
sioniste, et « la paix avec Israël » ne
reflète pas nécessairement la volonté du
public, mais la volonté des dirigeants
qui craignent pour leur survie, et qui
peuvent imposer la paix à leur public
dans leur pays ». Et du côté
palestinien, il écrit que depuis « le
départ de Yasser Arafat, il n’y a pas eu
de dirigeant palestinien pouv
ant imposer au peuple palestinien
la paix avec Israël ».
Le 23/9, le
commentateur militaire Amir Rapoport se
demande, dans NRG, si les juifs veulent
encore que « leurs enfants servent »
dans l’armée sioniste ? Selon lui,
l’armée sioniste vit un moment
difficile, car elle manque de recrues.
Cette question serait l’un des problèmes
les plus inquiétants pour l’institution
« sécuritaire » alors que personne ne
veut en parler. De nombreux postes sont
inoccupés. Ce n’est pas la première fois
que l’armée sioniste vit cette crise.
Déjà lors de la guerre contre le Liban,
de nombreux officiers avaient abandonné
l’armée à cause des bas salaires, et
l’armée a mis du temps pour combler son
déficit. Ce qui inquiète les
responsables de l’armée, c’est le nombre
grandissant de militaires qui cherchent
du travail dans le « civil » pendant
leur service. Celui qui trouve un
travail abandonne l’armée.
Un an de « vague
terroriste » : il n’est pas possible de
remporter la victoire d’un seul coup
(30 / 9) « Isra’il Hum » Yoav Limur
L’auteur de cet article tente d’analyser
la première année de l’Intifada, et en
dresse le bilan. Pour lui, les profondes
racines de cette « vague » sont toujours
présentes et ne peuvent être supprimées
d’un seul coup. « Il a fallu de longues
semaines à Israël pour comprendre ce qui
se passe », après l’opération de la
résistance dans la colonie Itmar. « Ce
n’est pas par hasard que la violence
soit centrée sur deux lieux : al-Quds et
al-Khalil, qui portent des symboles
religieux, mais aussi à cause de la
présence côte à côte de Palestiniens et
d’Israéliens » (colonisation accrue à
l’intérieur de ces deux villes). Pour
l’auteur, les opérations de la
résistance sont le fait de jeunes
« paumés » (il reprend le cliché facile
pour éviter de mentionner la
colonisation et l’occupation), ce qui
« demande deux choses : laisser faire le
temps après chaque opération pour
empêcher son écho » et éviter que les
sionistes soient touchés. L’auteur
considère que les mesures de démolition
des maisons, les exécutions et les
arrestations sont dissuasives. Il
considère qu’en surveillant les pages
Facebook, les sionistes auraient empêché
plusieurs opérations !. Il absout
l’autorité palestinienne d’aider à la
révolte palestinienne, disant que dans
un premier temps, l’Autorité a laissé
faire, mais quand elle a senti que les
membres du Fateh étaient prêts à entrer
dans la lutte, elle a commencé à
réprimer les Palestiniens et à
rechercher les ateliers de fabrication
d’armes, non pour protéger les
« Israéliens » mais par crainte de
l’anarchie et de Hamas.
>> N°13 - 21.09.16
>> N°12 - 23.08.16
>> N°11 - 31.05.16
>> N°10 - 01.05.16
>> N°09 - 03.04.16
>> N°08 - 02.03.16
>> N°07 - 13.02.16
>> N°06 - 26.01.16
>> N°05 - 11.01.16
>> N°04 - 20.12.15
>> N°03 - 02.12.15
>> N°02 - 15.11.15
>> N°01 - 28.10.15
Le sommaire de Rim al-Khatib
Le dossier soulèvement octobre 2015
Les dernières mises à jour
|