Palestine
Intifada al-Quds en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
N°13 septembre 2016
Rim al-Khatib
Mercredi 21 septembre 2016
CIREPAL
« Il rêvait
de prier dans la mosquée al-Aqsa. Il
était parti concrétiser son rêve. Il
nous est revenu martyr, après avoir été
exécuté par les « Israéliens », de
sang-froid »
(Abdallah, le frère du martyr jordanien,
Sa’id Amrou, exécuté dans al-Quds).
L’Intifada al-Quds est de nouveau
au-devant de la scène, en Palestine
occupée, selon même les commentateurs et
responsables politiques et militaires
sionistes. En réalité, elle ne s’était
pas arrêtée, mais juste un peu
essoufflée. « Un combattant entraîne
l’autre », dira un officier colonial.
C’est la réalité sur
le terrain et personne ne peut ni
contrôler, ni arrêter, ni prévoir ce que
les résistants palestiniens préparent à
l’entité sioniste et ses colons. Ils se
réveillent un matin, prennent leur
courage à deux mains et s’en vont en
direction des sionistes, qu’ils soient
armés ou non, aux barrages, dans les
rues, dans les colonies qui infestent la
Cisjordanie occupée et al-Quds, et
attaquent. Ces résistants défient une
des armées les plus puissantes dans le
monde, qu’ils ne veulent plus voir dans
leur pays. La spontanéité des attaques
ne signifie nullement des actes de
désespoir, au contraire. Attaquer
l’ennemi qui n’hésite pas à tirer et à
exécuter les résistants ou tout
simplement des Palestiniens parce qu’ils
sont Palestiniens, relève d’un courage
exceptionnel et d’une détermination
ancrée dans la conscience du peuple
palestinien. Les résistants ont réalisé
que dans la situation présente, où les
services sécuritaires de l’Autorité
palestinienne guettent toute possibilité
d’attaque et poursuivent les résistants,
et même tout simplement les militants,
la seule voie qui reste est de passer à
l’acte, attaquer et faire mal. Car ce
genre d’attaques, quand elles se
multiplient, suscitent le chaos et la
peur chez l’ennemi, même s’il est
super-armé. Elles signifient avant tout
que les Palestiniens n’ont pas laissé
les bras, malgré la sauvagerie des
terroristes sionistes, et c’est ce qui
plonge l’entité coloniale dans un
défaitisme grandissant. Ni massacres de
masses (camp de Sabra et Chatila au
Liban, Dawayma dans la région
d’al-Khalil, camp de Jénine et mosquée
al-Ibrahimi en Cisjordanie, pour ne
citer de mémoire que certains) ni
exécutions, ni rafles, ni expulsions
massives, ne peuvent arrêter le chemin
vers la libération de la Palestine.
C’est ce que disent les jeunes et moins
jeunes résistants qui attaquent ou
envisagent d’attaquer les sionistes,
tous les sionistes, les colonisateurs de
la Palestine.
Martyrs palestiniens tombés depuis
mi-août 2016 :
Sari
Abu Gharab, 26 ans (Qabatia, 24/8),
membre du Jihad islamique en Palestine
et ancien prisonnier libéré le 5/7/2016
- Iyad Zakariya Hamad, 38 ans (Silwad
26/8) handicapé, père trois enfants -
Abd al-Rahman Dabbagh, (camp al-Breij,
Gaza, 9/9), - Lama Moussa, 6 ans (Bayt
Laham, 11/9) écrasée par un colon la
veille de la fête du sacrifice, -
Mustafa Nimr (Camp Shu’fat, 5/9), -
Mohamad Sarahin (al-Khalil, 15/9),
exécuté après avoir été arrêté dans sa
maison, et blessé. Il était recherché
par les renseignements sionistes. -
Sa’id Amrou, 28 ans (Jordanie, 16/9), en
visite en Palestine et il voulait prier
dans la mosquée al-Aqsa. - Fares Khadour,
18 ans (Bani Na’im, 16/9),-
Mohamad Thalji Rajabi, 16 ans
(al-Khalil, 16/9), - Hatem Shaloudi, 25
ans (al-Khalil, 17/9), - Muhannad Rajabi,
21 ans (al-Khalil, 19/9), - Amir Rajabi,
17 ans (Al-Khalil, 19/9) - ‘Issa Tarayra,
16 ans (Bani N’aîm, 20/9).
Scènes
de l’Intifada al-Quds
L’occupant poursuit les familles des
martyrs et des prisonniers : Les
sionistes crient vengeance, même après
avoir exécuté les résistants. Ils
poursuivent leurs familles, investissent
leurs maisons, s’ils n’ont pas été
démolis, et trouvent divers moyens pour
leur empoisonner la vie. Le frère du
martyr Diya’ Talhami, Mahmoud, 24 ans, a
été interdit de voyager en Jordanie pour
recevoir des soins. Sa mère a attendu 8
heures sur le pont, en revenant de
Jordanie, sans explications. Mohammad
Talhami, son autre frère, est détenu
depuis le mois d’octobre. Le martyr Diya’
Talhami avait mené une opération contre
l’occupant, il y a un an (septembre
2015) lors du passage d’un groupe de
soldats sur une route coloniale. Il a
été tué par l’occupant, de 5 balles. Il
était étudiant à la faculté d’ingénieurs
à Abu Diss. Les frères Talhami sont les
fils de sheikh Abdel Halim Talhami, un
des dirigeants fondateurs du mouvement
du Jihad islamique en Palestine. La
famille du martyr Muhannad Halabi est
également poursuivie par l’occupant. Son
frère Muhammad a été arrêté et sa
famille menacée d’arrestation. Le martyr
Muhannad Halabi avait poignardé trois
sionistes, dont deux rabbins, dans la
ville d’al-Quds.
Selwan : un bourg menacé par la
destruction : Des failles
apparaissent de plus en plus dans les
maisons situées dans le bourg de Selwan,
au sud de la mosquée al-Aqsa, à cause
des travaux de creusement menés par les
sionistes. La population est menacée par
les chutes des pierres, des toits ou des
murs de leurs maisons, à tout moment,
explique le centre de Wadi Helwa, à
Selwan. Même les rues sont touchées.
Fakhri Abu Diab, du comité de défense de
Selwan, affirme que 45 maisons du
quartier et 16 magasins et deux écoles
risquent de s’effondrer à cause des
creusements permanents sous la terre.
D’ailleurs, les sionistes ne cachent pas
leurs plans d’expulsion de la population
palestinienne du quartier, ils ont
menacé de démolir 4980 maisons,
prétextant qu’elles sont construites
sans autorisation.
Jénine et la solidarité avec l’Intifada
et les prisonniers : Il semble bien
que la mobilisation des Palestiniens de
la région de Jénine autour de la lutte
contre les sionistes, que ce soit dans
les prisons (grève de la faim de trois
prisonniers) ou dans la ville d’al-Quds,
n’est pas du goût des services
sécuritaires de l’Autorité
palestinienne. Elles ont foncé le
vendredi 16 septembre sur la marche
pacifique de militants de toutes
tendances, à l’appel du mouvement du
Jihad islamique, arrachant les pancartes
et arrêtant les militants et surtout,
tirant à bout portant sur les
manifestants. Pourtant, un des
prisonniers grévistes de la faim est un
membre de la police palestinienne
(Mohammad Balboul). Ce que craignent ces
services sécuritaires qui se sont
placées dans la lignée des accords
d’Oslo, c’est d’être dépassées par une
large mobilisation populaire contre
l’entité coloniale, risquant
d’embarrasser leurs « partenaires »
sionistes. Ce qui confirme une fois de
plus que l’Autorité palestinienne née
des accords d’Oslo n’est en réalité
qu’une structure de protection pour
l’entité sioniste.
Résistance
Au
cours du mois de septembre, et notamment
pendant la période des fêtes d’al-Adha,
la résistance palestinienne s’est
développée, et surtout dans la ville
d’al-Quds et dans la région d’al-Khalil.
Les Palestiniens utilisent plusieurs
moyens de lutte, le couteau, les bombes
incendiaires, les pierres et les armes,
pour signifier aux sionistes colons que
leur place est ailleurs, dans leur pays
d’origine.
Le
résistant Sari Abu Ghrab parvient à
blesser un soldat près de la colonie de
Itsar, près de Nablus (24/8) . Deux
policiers sionistes ont été blessés par
une attaque dans la ville d’al-Quds
menée par Ayman al-Kurd, 20 ans. Le
résistant a été gravement blessé par les
tirs des sionistes (19/9). Un officier
de l’armée sioniste a été blessé par une
attaque près de la colonie Efrat, au sud
de Bayt Lahem. Le résistant ayant mené
l’attaque est Baha’ Eddine Awda (20
ans), gravement blessé par les
sionistes. Trois soldats sionistes ont
été blessés près de Nablus, lorsque leur
véhicule a basculé.
Selon
les sionistes, plusieurs
ateliers de fabrication d’armes
artisanales se trouveraient en
Cisjordanie. Il a lancé une campagne
pour les détruire. Il aurait trouvé 22
ateliers, fin août, dans la région
d’al-Khalil et Bayt Laham et 300 armes
dont se servent les résistants.
Des
affrontements ont eu lieu tout au long
de ce mois, entre la population et les
forces d’occupation sionistes, dans
plusieurs localités d’al-Quds et dans la
Cisjordanie occupée. 3 Palestiniens ont
été blessés lors d’affrontements dans la
région de Jénine –village de Zabouba
(16/9). Ce même jour, les habitants du
camp de Qalandia ont accomli la prière
collective sur les ruines des 11 maisons
démolies il y a un mois par
l’occupation, pour affirmer qu’ils ne
quittent pas le lieu, malgré les
démolitions. Le 12/9, plusieurs
affrontements ont eu lieu à l’est de
Bayt Lahem, où une soldat sioniste a été
blessée, et dans la région de Nablus, où
trois Palestiniens ont été blessés dans
le village de Qasra. Le 11/9, les jeunes
de la région d’al-Khalil se sont opposés
à l’occupant près du pont de Halhoul, en
lançant des pierres. Des affrontements
ont eu lieu dans le camp de Jénine, où
les forces d’occupation sont entrées. Le
jeune Ra’fat Saadi, 25 ans, a été
gravement blessé.
Les
Palestiniens de ‘Ara et ‘Ar’ara et
d’autres régions de la Palestine occupée
en 48 se sont opposés aux colons
sionistes qui avaient décidé de démolir
la maison du martyr Nash’at Melhem, dans
le bourg de ‘Ara, lors d’une marche
coloniale (19/9). Au même moment, le
village de Soussia dans la région
d’al-Khalil s’opposait à l’invasion
coloniale décidée par des députés du
knesset sioniste.
Le
prisonnier gréviste de la faim, Bilal
Kayed, a réussi, par sa lutte, à obtenir
sa prochaine libération, les sionistes
ayant été obligé d’admettre que sa
détention ne sera pas renouvelée. Le
mouvement de solidarité qui a aidé le
prisonnier à tenir et à remporter la
victoire s’était essouflé lorsqu’il a
fallu se battre pour soutenir les trois
prisonniers qui menaient un mouvement de
grève de la faim contre la détention
administrative. Mohammad et Mahmoud
Balboul, fils du martyr Ahmad Balboul,
du Fateh, et Malik Qadi, du mouvement du
Jihad islamique, ont mené un mouvement
de grève exemplaire, dans une situation
extrêmement difficile pour eux, isolés
de tous, pendant plus de 75 jours. Ils
viennent finalement de remporter la
victoire sur le geôlier sioniste. Malik
Qadi sera libéré le 22/9 (sa détention
ne sera pas renouvelée) et les frères
Balboul seront libérés en décembre
prochain. Les prisonniers grévistes de
la faim représentent la détermination du
peuple palestinien à lutter contre
l’occupant.
Le
corps du martyrs Baha’ Alayyan (Jabal
al-Mukabbir) a été remis à la famille et
aux proches après avoir été confisqué
pendant 324 jours. Les autorités de
l’occupation ont exigé que les
funérailles soient discrètes. Le père du
martyr avait exigé que le corps de son
fils soit remis décongelé, afin qu’il
puisse être reconnu. Le corps du martyr
Mohammad Abu Khalaf, tué le 19 février
dernier, a été remis à la famille dans
al-Quds. Il avait été atteint de 50
balles tirées par plusieurs soldats,
devant Bab al-Amoud.
Répression et
purification ethnico-religieuse
Le
tribunal de l’occupation a condamné la
prisonnière Amal Taqatqa, 21 ans, de
Bayt Fujjar, à 7 ans de prison pour
avoir tenté de poignarder un colon près
de la colonie de « Gush Atzion » (21/9).
Il a également condamné le jeune
prisonnier Fahmi Tabib, de Azzoun, 18
ans à 14 ans de prison, qui avait été
arrêté il y a deux ans, âgé de 16 ans.
L’armée sioniste tire sur une enfant
palestinienne de 13 ans, Bara’ Uwaysi,
au barrage près de Qalqylia. La jeune
enfant est la nièce de la martyre Rasha
Uwaysi, exécutée par l’occupant en
novembre dernier (21/9).
L’occupant démolit le village d’al-Araqib
pour la 103ème fois, depuis
le mois de juillet 2010. Il réclame à
présent à la population de payer les
frais de démolition (plus de 530.000
dollars). La population du village
sinistré manifeste tous les dimanches
contre l’occupation pour faire cesser
cet épuration ethnico-religieuse menée
par les sionistes dans la région du
Naqab. Par ailleurs, les sionistes ont
démoli des maisons palestiniennes dans
la zone Ar’ara du Naqab, et une station
pour laver les voitures dans le village
de Beer Mashash, toujours dans le Naqab
occupé (18 août).
250
habitants du village de Soussia dans la
région d’al-Khalil sont menacés
d’expulsion de leur village. Les
autorités d’occupation ont décidé de
démolir leurs maisons. Le cas du village
de Soussia a interpellé l’administration
des US qui s’inquiète des pratiques de
son rejeton sioniste dans les
territoires occupés de la Cisjordanie.
Selon les sionistes, le village de
Soussia comtiendrait un site religieux
juif.
Les
autorités de l’occupation arrêtent
plusieurs membres du parti palestinien
« Rassemblement National démocratique »,
dont le président. Les sionistes
prétendent qu’il reçoit de l’argent
occulte, ce qu’ils avaient déjà affirmé
lorsqu’ils ont interdit et arrêté
plusieurs membres du Mouvement
Islamique, branche nord. En réalité,
l’entité sioniste a décidé de supprimer
le vernis qui faisait croire à une vie
démocratique, en autorisant les
Palestiniens de s’exprimer et d’exprimer
leur vision nationale à l’intérieur de
l’entité sioniste. Par cette rafle (plus
de 30 membres du parti), les sionistes
ont décidé que seule l’expression de
soumission à leur politique est
autorisée, de la part des Palestiniens.
Des
protestations ont eu lieu dans la ville
de Ramla, en Palestine occupée en 48,
après le meurtre d’un Palestinien,
Jibril Jawarish, 18 ans, qui se trouvait
dans la colonie de Tel Aviv (17 août).
Ahmad Tibi, de la liste arabe unifiée et
membre du Knesset sioniste, a déclaré
que si Jibril n’était pas arabe, les
autorités sionistes auraient mené une
enquête sur sa mort.
Dans
la nuit du 19 au 20/9, l’occupant a
arrêté 12 Palestiniens, en Cisjordanie
occupée, dont Akram Fsissi, ancien
prisonnier du mouvement du Jihad
islamique et des membres des familles de
martyrs dans la région d’al-Khalil.
Plusieurs jeunes Palestiniens ont été
blessés et arrêtés dans le camp de
Dhayshe, qui fut investi par les troupes
sionistes.
Le 18
août, les sionistes envahissent le camp
d’al-Fawar, dans la région d’al-Khalil,
soi-disant à la recherche d’armes. Des
affrontements ont eu lieu avec les
enfants et les jeunes, qui lançaient des
pierres sur les soldat.
La
mosquée Ibrahimi dans la ville
d’al-Khalil est menacée par des travaux
menés par les sionistes pour modifier
son caractère arabo-musulman. Les
sionistes prétendent que leurs
constructions sont de nature
« sécuritaire », mais il semble, d’après
les spécialistes, que ces bâtiments
qu’ils envisagent d’installer ont
d’autres fonctions, notamment la
destruction du patrimoine arabo-musulman
de la ville.
Le
30/8 l’occupation démolit
la maison du prisonnier Mohammad
Ibriush, de Doura, au sud d’al-Khalil.
Le prisonnier Ibriush est accusé d’avoir
participé à une opération de la
résistance, avec le martyr Mohammad al-Faqih,
près d’al-Khalil, ayant entraîné la mort
d’un rabbin sioniste.
L’occupation s’est emparé de 231 dunums
des terres de Selwad, considérées comme
appartenant à des Palestiniens
« absents » (réfugiés). Au cours du mois
d’août, les autorités de l’occupation
ont démoli 104 maisons et structures, en
Cisjordanie et al-Quds.
Dans la ville d’al-Quds
Les
forces sionistes ont arrêté 9
Palestiniens de la ville d’al-Quds dans
le bourg de Issawiya, dont des mineurs :
Rida Ubayd, Dawud Attiye (17 ans),
Mu’min Mhaysen (15 ans) (20/9).
La
mosquée al-Aqsa est profanée
quotidiennement par des dizaines de
sionistes, qui accomplissent des rites
talmudiques à l’intérieur, protégés par
les policiers de l’occupation. Dans son
rapport mensuel début septembre, le
centre Wadi Helwa annonce la profanation
de la mosquée al-Aqsa par 1811 colons,
protégés par les forces armées
sionistes. De plus, celles-ci ont
attaqué les fidèles dont 15 ont été
durement brutalisés. Elles ont
particulèrement visé les gardiens de la
mosquée, ont empêché les travaux de
réfection de la mosquée, ainsi que les
travaux d’entretien comme l’électricité.
Les forces sionistes ont éloigné 33
fidèles de la mosquée, dont une femme,
pour des périodes allant de 5 jours à 4
mois. Le centre a dénombré 139
arrestations de Maqdissis, dont 32
enfants, et trois femmes, au cours du
mois d’août.
Le
19/9, l’occupant éloigne un responsable
du mouvement Fateh, Shadi Mtawwar, 39
ans, de la mosquée al-Aqsa, pendant 6
mois. Il est accusé de s’en prendre aux
colons qui profanent la mosquée, d’après
la décision du centre de police de
l’occupant. Les sionistes considèrent
qu’en l’éloignant, la tension baisserait
dans la mosquée, lorsque les colons la
profanent. Mtawwar a appelé les
Maqdissis à se rendre à la mosquée al-Aqsa
le plus massivement possible et à
empêcher les colons de pratiquer leurs
rites.
L’occupant poursuit sa politique
d’épuration ethnique, en prétextant le
« développement » de la ville : la
municipalité sioniste prévoit de mettre
en route un téléférique qui s’arrêterait
à Selwan pour que « ses usagers
comprennent à qui appartient cette
ville » (Nir Barakat). Pour lui, le
tourisme dans la ville occupée devrait
attirer 10 millions de touristes par an.
La recrudescence des opérations de
l’Intifada al-Quds risquent bien de le
faire déchanter.
Les
forces d’occupation ont obligé la
famille de Mazin al-Qirch, dans la
vieille ville, de quitter leur maison
pour la donner aux colons. Cette maison
se situe dans le quartier Saadia. Elles
ont également onligé Morad Ja’bis, de
Jabal Mukabbir, de démolir sa propre
maison le 19/9, qu’il a constuite il y a
plus de dix ans et où il vit avec son
épouse et 8 autres membres de la
famille.
Les
industriels et commerçants sionistes
décident, le 29 août, de célébrer « la
fête du vin » dans le cimetière musulman
historique de Ma’manullah. La
municipalité de l’occupation a donné son
accord. Par cette fête orgie
profanatrice, les sionistes entendent
nier la présence d’un passé musulman et
arabe dans la ville.
La
presse palestinienne
« Israël » tue et tire sur
les Palestiniens, puis clôt les dossiers
d’enquête contre ses criminels
(Al-Istiqlal, 1er septembre)
La
couverture des crimes commis par les
« Israéliens » n’est pas nouvelle, elle
est issue des longues années d’éducation
dans les maternelles, puis les écoles
puis l’armée et l’université. La
« jeunesse des collines » (organisation
fasciste qui sévit dans la Palestine
occupée) illustre cette couverture. Elle
commet ses crimes sous la protection de
l’armée d’occupation, et enfante les
criminels comme celui qui a tué la
famille Dawabcha. Des officiers et
responsables de l’armée, anciens et
nouveaux, ont défendu le meurtrier du
martyr Abdel Fattah Sharif, le soldat
Azraya, mais aussi le premier ministre
Netanyahu et son équipe
ministérielle.Cela a eu pour conséquence
l’exécution de Iyad Hamed à Selwad, et
le soutien du ministre de la guerre
« israélien » Avigdor Liberman au
criminel. Tout ceci prouve que la
doctrine du meurtre est
institutionnalisée et méthodique, elle
est appliquée quotidiennement par
l’armée de l’occupation, qui tire et tue
les Palestiniens, avant de prétendre que
les soldats étaient menacés. Cette
doctrine montre l’impossibilité de vivre
et de faire la paix avec les
« Israéliens », qui ne cessent de crier,
dans les médias sociaux, qu’il faut tuer
les Palestiniens.
« Rendre le bien par le bien » Dans
un article du 18/9, Bassam Maw’id
rappelle (alqudsnews.net) ce qu’était la
Palestine, avant l’occupation
britannique, une terre riche avec sa
population qui exerçait les métiers les
plus divers. Puis ce fut la Nakba, avec
l’occupation sioniste et l’expulsion des
Palestiniens, qui sont nombreux à se
diriger vers le Liban. Que ce soit dans
ce pays ou ailleurs, dans les pays
arabes de l’exil, les Palestiniens ont
travaillé dur, et ont fait profiter ces
pays de leur labeur et particulièrement
au Liban, où ils peuvent être fiers
d’avoir relevé le niveau de vie du pays.
Cependant, il semble que certains du
pays ne l’ont pas compris. L’auteur
conseille alors aux autorités libanaises
de leur accorder un service : « pousser
les réfugiés palestiniens en une seule
fois vers la porte Fatima (à la
« frontière » avec la Palestine
occupée). Qu’ils entrent dans leur Jalil
palestinien, ou qu’ils meurent sans
avoir pu le faire ».
Communiqués et déclarations
Commentant les exécutions de
Palestiniens que les sionistes
commettent, Thabet Ammour, écrivain à
Gaza, a déclaré que « ces exécutions ne
feront qu’augmenter le nombre des
opérations de la résistance, et en même
temps, elles traduisent l’état chaotique
et de panique vécu par les soldats de
l’occupation. »
Dans
un communiqué, le FPLP met en garde
contre le rôle dangereux mené par les
normalisateurs palestiniens. Il a appelé
à la cessation immédiate des rencontres
organisées par Mohammad al-Madani,
président de ce qui s’appelle « comité
de liaison avec la société
israélienne », au moment où les martyrs
tombent, où les prisonniers luttent
contre l’occupant. Le FPLP a dénoncé la
rencontre entre Mahmoud Abbas et une
délégation « israélienne » au Mexique.
Le
secrétaire général du comité
islamo-chrétien pour le soutien à al-Quds
et les lieux saints que l’occupant
poursuit la judaïsation du cimetière de
Ma’manullah par l’organisation des
« fêtes du vin » dans le cimetière,
considérant ces actes comme une
violation de sa sacralité. Hanna ‘Issa a
dénoncé cette violation tout comme il a
dénoncé la poursuite de la judaïsation
de la ville, contraire à toutes les lois
internationales.
Appelant à soutenir la lutte des
prisonniers grévistes de la faim, sheikh
Khodr Adnane, cadre du mouvement du
Jihad islamique en Cisjordanie occupée,
a déclaré que la victoire du prisonnier
Bilal Kayed, qui a mené une grève de la
faim pour réclamer sa libération, est
une signe annonçant la possibilité de
vaincre l’occupant. « Qui emprunte la
voie de la liberté et
de la dignité, en étant prêt à en payer
le prix, peut vaincre l’ennemi ».
Le
directeur du bureau d’Information du
mouvement du Jihad islamique en
Palestine, Daoud Shihab, a dénoncé au
cours d’un rassemblement à Gaza,
l’attitude des services sécuritaires de
l’AP, qui avaient attaqué une
manifestation de soutien aux prisonniers
grévistes de la faim, à Jénine. Après
avoir assuré que la manifestation
n’était pas au profit d’une
organisation, mais pour la Palestine, il
a affirmé « le Jihad (islamique) nous a
appris, comme l’a affirmé le dirigeant
Bassam Saadi, que chaque fois que des
pressions sont exercées sur nous et que
nous subissons les exactions des autres,
nous dirigeons nos armes contre
l’occupant. C’est le message du Jihad ».
Il a ajouté : « le complot contre
l’Intifada ne passera pas, les membres
des services sécuritaires ne doivent pas
être au service du maître sioniste. Que
tout le monde sache : les armes de la
résistance sont la protection de la
terre et de l’honneur, à Gaza, à Jénine
et al-Khalil. Qui pense profiter du fait
que la résistance ne dirige ses armes
que contre l’ennemi, en s’abattant sur
elle, il est perdant, car si les armes
de la résistance sont touchées, les
jeeps de l’occupant seront dans toutes
les rues, les ruelles et les villes.
Toucher les armes de la résistance est
interdit ».
Dans la
presse sioniste
Une
récente étude de l’Institut de
recherches « pour la sécurité
nationale » de l’Université de Tel Aviv
explique les causes de l’Intifada al-Quds,
et notamment dans la ville d’al-Quds :
ce serait, non pas l’occupation, mais
les conditions économiques des
Palestiniens en premier lieu, puis le
manque de perspective politique. Pour
remédier à cet état, l’Institut
conseille d’améliorer la situation
économique des Palestiniens en
installant des zones industrielles près
des bourgs palestiniens, et d’obliger
l’apprentissage de l’hébreu, langue de
l’occupant, dans les écoles administrées
par la municipalité sioniste, augmenter
le nombre de classes dans ces écoles et
judaïser l’enseignement (enseignements
sionistes). Le ridicule de ces
propositions réside dans le fait que les
sionistes n’ont, jusque là, installé que
très peu de zones industrielles dans les
territoires occupés en 48, pour réduire
le chômage des Palestiniens de 48.
Ayant
affiché une satisfaction du fait du
recul des opérations de la résistance
palestinienne, au cours des mois
derniers, les analystes de la presse
sioniste avaient considéré que cela
était dû à la présence renforcée de leur
armée dans les « territoires » et à la
répression des « social media » qu’ils
considèrent responsables du
déclenchement et du développement des
opérations armée. Ils doivent déchanter.
Ils mettent en cause aujourd’hui la
politique de Lieberman (ministre de la
guerre) qu’ils jugent responsable de la
recrudescence des opérations de la
résistance (la nature de leur entité les
empêche de penser que les crimes qu’ils
commettent sont largement suffisants
pour soulever des montagnes). Alex
Fishman, commentateur militaire du
Yediot Aharanot, explique que les
opérations actuelles ne sont que « le
sommet du glacier » et que le « calme
précédent » n’était qu’une « illusion. »
Même si ce commentateur relie les
opérations de la résistance
palestinienne aux actions des groupes
terroristes agissant en Syrie et Irak,
ou en Europe (c’est la fonction même des
sionistes de semer le chaos dans les
esprits pour disculper les sionistes de
tout terrorisme), il décrit un scénario
« catastrophe » où les opérations de la
résistance en Cisjordanie seraient
suivies par une attaque de la résistance
à Gaza, relayée au nord par le
Hezbollah.
Dans
un article paru dans le journal sioniste
Maariv, Arieh Eldad explique que les
appareils sécuritaires de l’entité
sioniste ont du mal à connaître par
avance quand se terminera la « vague de
violence » en Cisjordanie et al-Quds. Il
considère que les opérations de la
résistance ont réussi à former une
nouvelle conscience dans la jeunesse
palestinienne. « Cette Intifada fait
partie d’un conflit qui s’étend depuis
des dizaines d’années entre les Arabes
et ceux qui habitent le pays »,
admet-il, et « les Palestiniens lancent
de temps à autre leur Intifada étant
convaincus qu’à chaque déclenchement
d’une Intifada, les Israéliens se
soumettront à eux ».
>> N°12 - 23.08.16
>> N°11 - 31.05.16
>> N°10 - 01.05.16
>> N°9 - 03.04.16
>> N°8 - 02.03.16
>> N°7 - 13.02.16
>> N°6 - 26.01.16
>> N°5 - 11.01.16
>> N°4 - 20.12.15
>> N°3 - 02.12.15
>> N°2 - 15.11.15
>> N°1 - 28.10.15
Le sommaire de Rim al-Khatib
Le dossier soulèvement octobre 2015
Les dernières mises à jour
|