Palestine
Intifada al-Quds en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
N°12 août 2016
Rim al-Khatib
Mardi 23 août 2016
CIREPAL
« La
légitimité la plus large que peut
obtenir un responsable ou officiel (de
l’Autorité) consiste à rendre visite aux
familles des martyrs et des prisonniers,
et à ceux dont les maisons ont été
démolies » (Khodr Adnane, cadre du
mouvement du Jihad islamique, initiateur
en 2011 des grèves de la faim dans les
prisons pour réclamer la fin de la
détention administrative)
Parce
que les opérations de la résistance
palestinienne se sont espacées, nombre
de médias et commentateurs ont considéré
que l’Intifada al-Quds a dit son dernier
mot. Il est vrai que la férocité de la
répression sioniste et les rafles
nocturnes quotidiennes ont entamé, non
le désir de résister, mais la capacité
physique de le faire.
Les démolitions de
maisons, des martyrs ou des prisonniers,
n’ont eu aucun effet sur la baisse des
opérations, au contraire. La bestialité
des soldats de l’armée d’occupation n’a
fait qu’entériner la volonté d’en finir
une fois pour toute
avec ces colons d’outre-mer. Les
promesses vengeresses des officiels de
l’entité coloniale, contre le peuple
palestinien dans son ensemble, et même
contre l’Autorité palestinienne,
pourtant bien disposée à jouer son rôle
en arrêtant les militants, notamment les
prisonniers libérés, n’ont aucun effet
sur le moral de la population, qui
n’espère que le départ de ces colons qui
leur pourrissent la vie depuis près de
70 ans. La bestialité des sionistes a
semble-t-il, pu limiter le nombre des
attaques au couteau, mais elle n’a pu
mettre fin, au contraire, aux opérations
armées menées par des Palestiniens
endurcis. Trois opérations de la
résistance ont suscité le désarroi de
l’occupant sioniste, l’une au début du
mois de juin dans la colonie de Tel Aviv,
et les autres, au début du mois de
juillet près de la ville d’al-Khalil.
Ces opérations qualitatives ont défié le
système sécuritaire de l’occupant et
montré que la résistance se poursuit.
Les exécutions des combattants
retranchés que les sionistes veulent
afficher et propager comme des gestes de
courage ou de fermeté ne montrent, aux
yeux d’une opinion internationale
civilisée, qu’une lâcheté abjecte, digne
de tous les colonialistes au cours des
siècles précédents.
Tout
au long de ces derniers mois, c’est la
mosquée al-Aqsa qui a subi les
provocations les plus graves depuis son
occupation. En effet, la ville d’al-Quds
et les maqdissis vivent les moments les
plus graves de l’histoire de cette
ville, avec les multiples invasions et
profanations de la mosquée al-Aqsa. Pour
la première fois depuis l’occupation de
la partie orientale de la ville en 1967,
les sionistes ont empêché les
Palestiniens musulmans de fréquenter
leur mosquée et de s’y recueillir en
l’absence de colons profanateurs. Pour
la première fois, et à cause de
l’indifférence arabe et musulmane dans
le monde, les sionistes ont osé briser
un statu-quo jusque là maintenu, pendant
le mois béni pour les musulmans, en
autorisant la souillure de la mosquée
par les profanateurs et la provocation
des fidèles. Les plans sionistes de
judaïsation de la ville se poursuivent,
profitant de la normalisation des
relations d’officiels et semi-officiels
arabes et musulmans avec l’entité
sioniste.
Martyrs palestiniens tombés depuis mi-
juin 2016 :
216 -
Arif Sharif Jaradat (22 ans, Sa’îr),
19/6 ; 217 - Mahmoud Ra’fat Badrane (15
ans, Bayt Or, Ramallah), 21/6 ; 218 -
Mohammad Tarayra (19 ans, Bani Na’im
al-Khalil), 30/6; 219 -
Wael Abu Saleh (46 ans, Tulkarm),
30/6 ; 220 - Sara Tarayra (27 ans, Bani
Na’im -al-Khalil), 1/7 ;
221 – Jamal Dwaykat (20 ans,
Nablus) (mi-juin) ; 222 - Tayseer
Mohammad Habach (63 ans, Assira), 1/7 ;
223 - Anwar Salayme (Al-Ram, 22 ans),
13/7 ; 224 – Mohieddine Tabakhi (12 ans,
Al-Ram), 19/7 ; 225 – Mustafa Baradhia
(50 ans, Bayt Fujjar), 19/7 ; 226 –
Mohammad al-Faqih (29 ans, al-Khalil)
27/7 ; 227 – Rami Awartani (31 ans,
Nablus), 31/7 ; 228 – Moussa Salman (83
ans, Talfit, Nablus) 10/8 ; 229 -
Mohammad Abu Hash-hash (Camp al-Fuwwar,
17 ans), 16/8 ;
Le
martyr prisonnier libéré Na’im Shawamra,
de Doura, al-Khalil, est décédé des
suites d’une longue maladie, contractée
dans les prisons de l’occupation. Le
martyr avait été condamné à la prison à
perpétuité, mais libéré en 2013 (16/8)
Scènes
de l’Intifada al-Quds
Yatta assiégée : la vengeance de
l’occupant : Parce que les
résistants ayant mené une opération dans
la colonie de Tel Aviv sont de Yatta,
dans la province d’a-Khalil, les
occupants s’en sont pris à tout le bourg
et exercent un siège qui a duré
plusieurs semaines. Toutes les voies
vers le bourg ont été fermées, des blocs
de ciment ont obstrué la circulation des
Palestiniens. Il s’agit d’une punition
collective, comme l’occupant a pris
l’habitude de le faire, croyant
intimider le peuple palestinien. Les
malades ne peuvent aller se faire
soigner dans la ville d’al-Khalil, les
ateliers ont cessé de fonctionner, dans
leur majorité, les importations de
marchandises et les exportations ont
cessé, les ouvriers au nombre de 22.000
ne peuvent travailler, et parmi eux,
ceux qui pouvaient se rendre en
Palestine occupée en 48. Au cours de la
nuit, les sionistes investissent les
maisons, arrêtent les Palestiniens,
brisent les portes et cassent les
mobiliers des maisons, comme à leur
habitude (au cours du mois de juin 2016)
Extension de la lutte dans les prisons
de l’occupation : le mouvement de
grève de la faim dans les prisons s’est
étendu à plusieurs prisons sionistes.
Commencé par Bilal Kayed, le combattant
du FPLP que les sionistes ont refusé de
libérer après 15 ans de détention, en
transformant sa détention en détention
administrative, le mouvement s’est
élargi lorsque 4 prisonniers détenus
administratifs, dont les frères Mohammad
et Mahmoud Balboul, ont entamé leur
grève de la faim. La solidarité avec
Bilal Kayed a touché la plupart des
prisons de l’occupation, puisque le
nombre des grévistes est passé à presque
200 prisonniers, dont le secrétaire
général du FPLP, Ahmad Saadate. Malgré
la répression féroce de la lutte par les
sionistes, le mouvement de grève se
poursuit, grâce à la solidarité du
peuple palestinien, qui manifeste dans
les rues dans toute la Palestine
occupée, comme à Haïfa, ou devant les
hôpitaux où sont enfermés Bilal Kayed et
Mahmoud Balboul. Plusieurs prisonniers
mènent également la grève de la faim
depuis presque deux mois, pour réclamer
la fin de la détention administrative,
et Walid Mussalma, pour réclamer la fin
de son isolement dans la prison d’Eshel.
Qalandia et le camp s’opposent au rasage
des maisons : Au cours du mois de
juillet, les forces de l’occupation ont
fixé leurs opérations de démolitions des
maisons dans le camp de Qalandia, devenu
un « nœud de vipères » pour elles. Elles
ont démoli les
maisons des martyrs Issa Assaf et Anan
Abu Habsa, accompagnées de 70 véhicules
militaires. Elles ont fait exploser la
maison du martyr Abu Hasna et démoli par
bulldozer celle du martyr Assaf. Des
affrontements ont eu lieu lors de la
présence des sionistes dans le camp, et
20 citoyens Palestiniens ont été
blessés. Dix jeunes ont été arrêtés,
dont Ahmad Matar (26 ans), le frère du
martyr Omar Matar. Les martyrs Abu Habsa
et Assaf avaient mené une opération de
la résistance dans Bab al-Amoud, dans
al-Quds, au mois de décembre dernier. Le
25 juillet, les sionistes ont démoli 12
immeubles dans le bourg de Qalandia
comprenant 30 appartements sous le
prétexte de constructions illégales. La
population du camp et de la ville
appellent à une large mobilisation.
La
région d’al-Khalil vit sous couvre-feu
militaire : Suite à plusieurs
opérations hardies menées par les
résistants dans la région d’al-Khalil,
les forces sionistes ont bouclé la
région pendant plusieurs semaines,
enfermé 600.000 Palestiniens et supprimé
2800 autorisations de travail dans les
territoires occupés en 48. La communauté
internationale n’a rien vu, n’a pas
commenté, les pays arabes et musulmans
ont tourné les regards vers d’autres
cieux. Abdel Hadi Hantash, spécialiste
des questions relatives à la
colonisation, a déclaré que l’occupant
impose une punition collective à la
population d’al-Khalil, en les empêchant
de se rendre à leurs travaux, en les
empêchant de poursuivre leur vie.
L’occupant a bloqué les routes menant
aux camps et aux villages dans la
province et installé des blocs de béton
et des barrages sur les routes pour
empêcher les gens de circuler. Les
soldats sionistes ont investi les rues
de la ville et fermé les magasins, à la
recherche des résistants. La ville
d’al-Khalil est l’une des plus grandes
en Cisjordanie occupée. Ses habitants
sont au nombre de 270.000 habitants, et
le nombre des colons qui l’ont envahie
s’élève à 850 colons.
Les
services sécuritaires de l’Autorité
palestinienne font le travail de
l’occupation : les arrestations des
militants, les incursions de nuit dans
les maisons paisibles des familles
palestiniennes, à la recherche des
jeunes et des prisonniers libérés, ce ne
sont plus seulement les sionistes qui
pratiquent cette terreur, mais c’est
aussi la pratique des services
sécuritaires de l’Autorité
palestinienne. Ds dizaines de militants
et d’anciens prisonniers libérés ou des
membres de leur famille ont été ciblés
ces derniers temps. Parmi eux, le
militant du Mouvement du Jihad
islamique, récemment libéré des prisons
de l’occupation, Salameh Abdel Jawad, du
camp Askar dans la ville de Nablus. Il a
été kidnappé par les services de
l’Autorité palestinienne. Torturé au
cours de sa détention (10 jours), il a
été emmené à l’hôpital pour être soigné.
Le militant a déclaré que les services
de l’Autorité palestinienne l’ont arrêté
parce qu’il était actif dans le soutien
et la solidarité avec les prisonniers
palestiniens, et notamment ceux qui
mènent la grève de la faim.
Résistance
Un
soldat sioniste a été poignardé près de
Jénine par un Palestinien, qui a été
arrêté, selon l’armée de l’occupation
(15/8). Au mois de juin dernier, un
officier sioniste a été blessé par un
coup de feu au barrage du tunnel près de
Bayt Lahem, et des jeunes Palestiniens
lancent des pierres sur un véhicule
appartenant à des sionistes. Au mois de
juillet, un colon a été tué et trois
autres blessés près de la colonie
Atna’il, près d’al-Khalil.
Une
opération de résistance est menée dans
la région d’al-Khalil, tuant sur le coup
un rabbin membre du Mossad sioniste
(mi-juillet). Le résistant est parvenu à
prendre la fuite. Cette opération a
suscité la panique chez les sionistes,
notamment parce qu’elle s’est produite
dans la région d’al-Khalil, quelques
jours après une autre opération dans la
même zone. Suite à l’opération, les
Palestiniens ont fait circuler une vidéo
annonçant une opération similaire contre
le rabbin député Gluck, responsable de
la profanation de la mosquée al-Aqsa. A
la fin du mois de juillet, le combattant
Mohammad Faqih, responsable de
l’opération, a mené un combat de 7
heures contre les forces de l’occupation
avant de tomber au cours du siège de la
maison dans laquelle il s’était
barricadé
Le
jeune Palestinien, Mohammad T
arayra, de Bani Na’im, mène une
opération courageuse contre la colonie
Kharsina, malgré la surveillance
électronique installée par les colons.
Les médias sionistes affirment que le
jeune Mohammad fut plus rapide que
l’armée d’occupation, alertée par un
coup de fil. Il réussit à abattre une
femme colon et à blesser grièvement un
autre. Le martyr a été exécuté alors
qu’il s’apprêtait à poignarder un autre
colon. Les responsables sécuritaires de
l’occupation ont considéré que
l’opération du martyr est un coup dur
pour les sionistes car il a pu infiltrer
leur système de sécurité. (juin)
Un
Palestinien de Tulkarm, Wa’el Abu Saleh,
46 ans, parvient à mener une opération
par poignard, et à blesser deux colons
dans la colonie de Natanya, en Palestine
occupée en 48 (juillet). Exécuté sur
place, le martyr a été laissé dans la
rue jusqu’à ce que son corps se vide de
son sang.
Les
Palestiniens s’opposent à l’invasion de
colons dans le bourg de Hawwara, au sud
de Nablus. Les forces de l’occupation
sont intervenues et ont arrêté un
Palestinien de 20 ans, Ghazi Lafi. Des
affrontements ont opposé les
Palestiniens aux forces militaires qui
protégeaient les colons (12/8).
Les
forces sécuritaires de l’entité sioniste
craignent la propagation des armes dans
les territoires occupés en 1967.
Plusieurs ateliers d’armes auraient été
découverts par les sionistes au cours
des mois précédents et notamment des
ateliers pour la fabrication de l’arme
« Carlo », fréquemment utilisée par les
Palestiniens au cours de l’Intifada en
cours. Dans la nuit du 17 août, les
sionistes ont même volé de l’argent,
dans la région de Jénine, considérant
que cet argent sert à financer les
opérations de la résistance.
Des
affrontements ont eu lieu entre les
forces de l’occupation et les jeunes du
village de Jaba’, dans la région de
Jénine, après que les sionistes aient
investi le village et ses maisons au
cours de la nuit du 17 août. L’occupant
a arrêté Ahmad Kan’an (30 ans).
Le
corps du martyr Mohammad Kalouti (21
ans) d’al-Quds, a été rendu par
l’occupant à sa famille, 5 mois après
son martyre. Les sionistes ont empêché,
en encerlant le cimetière, la
participation populaire à l’enterrement.
14 corps de martyrs tombés au cours de
l’Intifada al-Quds, depuis début octobre
2015, sont toujours détenus par les
sionistes. Le père du martyr Baha’
Alayan a refusé les conditions sionistes
pour la remise du corps de son fils, qui
est toujours détenu par l’occupant.
Une
campagne populaire est lancée dans le
bour de Bani Na’im à l’est de la ville
d’al-Khalil pour reconstruire la maison
du martyr Mohammad Tarayra, que les
sionistes ont démolie deux jours
auparavant (août).
Khodr Adnane, cadre du mouvement du
Jihad islamique, appelle à l’unité pour
reconstruire les maisons que l’occupant
a démolies dans la ville de Yatta, et
notamment la maison du prisonnier Mourad
Id’iss (juin)
Les
Palestiniens des territoires occupés en
48 manifestent contre la présence d’une
ministre sioniste dans la ville de
Ar’ara, dans la région du Triangle.
Cette ministre avait été invitée par des
avocats appartenant à des syndicats
sionistes (juin).
Des
jeunes Palestiniens empêchent 60 colons
de se rendre à la tombe de Youssef, près
de Nablus, que les sionistes prétendent
être un lieu juif. Ils ont bombardé aux
cailloux le car qui transportait les
colons (22 août).
Un
groupe de Palestiniens, dirigés par
Sheikh Khodr Adnane, a occupé le
principal bâtiment de l’ONU à Ramallah
pour protester contre l’attitude passive
de l’ONU concernant la lutte du
prisonnier Bilal Kayed et tous les
prisonniers en grève de la faim contre
la détention administrative, le 21 août.
Les
statistiques des sionistes montrent que
21 attaques menées par les Palestiniens
– jets de pierre et de bouteilles
incendiaires – ont été enregistrées au
cours d’une seule journée. Une semaine
auparavant (mi août), 47 points
d’affrontements ont été enregistrés dans
la seule ville d’al-Quds entre les
forces sionistes et les Palestiniens, au
cours desquels 58 Palestiniens ont été
blessés.
Répression et purification
ethnico-religieuse
Les
forces sionistes tirent sur un groupe de
manifestants dans la ville de Nablus,
qui s’opposaient à l’invasion de colons
(2 juin). Jamal Douweikat est gravement
blessé. Il meurt plusieurs jours plus
tard à l’hôpital de Nablus. Jamal
Duwaykat avait été libéré de la prison
sioniste quelques mois auparavant.
Détenu pendant trois ans, il était
accusé de s’être opposé à l’invasion
coloniale de la tombe de Youssef, à
Nablus.
Le 20
juin, les sionistes tirent sur 4 enfants
et tuent Mahmoud Badrane, 15 ans, près
de Ramallah. Les trois enfants blessés
sont Daoud Kharoub, son frère Issam, et
Ikram Sulayman. Les témoins affirment
que les 4 enfants ne faisaient que
passer par la route coloniale 445, et
plus tard, le porte-parole de l’armée
sioniste a affirmé qu’ils n’étaient pas
impliqués dans le tirs de cailloux
contre les véhicules des colons. Les
forces sionistes dans la ville
d’al-Khalil exécutent Sara Tarayra, 27
ans, de Bani Na’im. Arrêtée et en cours
d’être fouillée, les soldats tirent sur
la jeune femme, enceinte.
Les
arrestations quotidiennes et les rafles
nocturnes menées par l’occupant dans les
villes, villages et camps palestiniens
en Cisjordanie témoignent du
durcissement du conflit et de la crainte
des sionistes de l’extension du
mouvement de révolte. Les sionistes ont
arrêté des dizaines de Palestiniens en
prétendant qu’ils préparaient des
attaques contre eux. Le 17 août, la
police sioniste a arrêté le jeune Ahmad
Achayer (20 ans) de At-Tur dans al-Quds,
prétendant qu’il avait exécuté poignardé
un colon une semaine auparavant. Le même
jour, les forces de l’occupation ont
arrêté, au cours de raids nocturnes, 23
Palestiniens à Ramallah, et les camps de
Am’ari et Qaddura ont été le théâtre
d’affrontements entre forces occupantes
et Palestiniens.
Le
Shabak, organe de renseignements des
sionistes, a déclaré (juin) qu’il a
arrêté trois membres d’une cellule
familiale responsable de l’opération
militaire exécutée il y a plusieurs mois
contre des soldats sionistes à Hazma,
près d’al-Quds. Il s’agirait de la
famille Halabiyé d’Abu Diss.
La
démolition des maisons des résistants se
poursuit. Les forces de l’occupation ont
investi avec 30 véhicules militaires le
bourg de Bani Na’im dans la région
d’al-Khalil pour démolir la maison du
martyr Mohammad Tarayra. Elles ont fait
exploser la maison le 14 août. Les
sionistes ont décidé de démolir la
maison du prisonnier Mohammad Amayra,
qui est la maison familiale. Le
prisonnier Amayra est accusé d’avoir
aidé le martyr Mohammad al-Faqih à
exécuter son opération contre une base
militaire sioniste. D’autre part, une
partie de la maison du martyr Bashar
Musalha à l’est de Qalqylia, a été
démolie par les sionistes début juin. Le
martyr Bashar Masalha avait excuté une
opération au mois de mars dernier à Yafa.
En
l’absence de tout intérêt arabe et
international au sort du peuple
palestinien, les sionistes multiplient
les confiscations de terrains, la
construction de colonies et l’invasion
de colons. Un ministre de l’entité
sioniste a déclaré récemment que son
gouvernement avait posé un plan de
multiplier par dix, au cours des dix
prochaines années, le nombre de colons
dans la seule région de Bayt Lahem.
D’autre part, les autorités sionistes
ont commencé des travaux d’extension des
colonies Efrat et Tal Amim, pour les
relier entre elles afin de séparer la
ville de Bayt Laham de la ville d’al-Quds.
Un autre plan vise à séparer la ville de
Bayt Laham de la ville d’al-Khalil,
transformant les deux agglomérations en
véritables ghettos.
Un
plan de colonisation est en cours pour
installer des colons en plein cœur de la
ville d’al-Khalil, près du point
militaire de l’occupation, entre la
colonie « Afraham Afino » et la rue des
martyrs.
L’invasion coloniale se poursuit avec
l’arrivée au cours de cet été de plus de
500 colons en provenance des Etats-Unis,
du Canada et de la France. Plus de 50%
de ces colons participent à la
colonisation en Cisjordanie, les autres
participent à la colonisation des terres
occupés en 48, et notamment dans les
villes arabes, comme Haïfa et ‘Akka.
Dans
la ville occupée en 1948 d’al-Lid,
l’occupant impose la baisse du son des
appels à la prière en provenance des
mosquées sous le prétexte que cela
« dérange les juifs » (les colons).
Dans la
ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa
La
judaïsation de la ville d’al-Quds a pris
une tournure dramatique ces derniers
temps. Les Palestiniens s’opposent tous
seuls à cette menace, sans aucune
couverture arabe et musulmane,
politique, médiatique ou diplomatique,
qui puisse les aider à résister. La
municipalité de l’occupant prétend
vouloir modifier l’entrée principale de
la ville, du côté ouest, pour supprimer
entièrement le caractère arabo-islamique
de la ville. D’autre part, dans la
vieille ville, un projet de
« modernisation » du quartier jouxtant
la porte « al-Jadid » (de son vrai nom
porte Abdel Hamid) est en cours, pour
modifier le caractère arabo-musulman du
quartier. Dans le langage sioniste, la
judaïsation prend plusieurs appellations
telles que « modernisation »,
« rénovation » ou « développement ».
Le
gouvernement de l’occupation a approuvé
la construction de « Bayt al-Jawhar »,
bâtiment sioniste en plein centre de la
place al-Bouraq, qui jouxte la mosquée
al-Aqsa. Ce bâtiment serait utilisé par
et pour les sionistes pour propager leur
idéologie rétrograde et raciste envers
les Palestiniens, arabes et musulmans.
Les sionistes avaient, au cours des
années précédentes, mener plusieurs
excavations dans le lieu prévu, en
détruisant des centaines d’objets et de
traces de présence musulmane dans la
ville sainte.
La
municipalité de l’occupation a approuvé
la construction d’un immeuble pour les
colons dans Selwan, au sud de la mosquée
al-Aqsa. Cet immeuble serait construit à
la place de plusieurs maisons
palestiniennes démolies ou assaillies
par les colons (juin).
Le
centre d’information de Wadi Helwa a
déclaré, au mois de juillet, que les
sionistes ont assassiné 7 Maqdissis,
depuis le début de l’année 2016, dont
une femme et un enfant, et arrêté 963
Palestiniens de la ville d’al-Quds, dont
47 femmes, 58 vieux, 366 mineurs (moins
de 18 ans), et parmi eux, 32 enfants
âgés de moins de 12 ans. Il a annoncé
que 6272 profanateurs se sont introduits
dans la mosquée al-Aqsa, avant le mois
de Ramadan.
1059
sionistes ont profané la mosquée al-Aqsa
au cours du mois de juillet. Plusieurs
gardiens de la mosquée ont été arrêtés
par l’occupation. Le 12 juillet, 313
colons ont profané la mosquée en
pratiquant des rites talmudiques. Le 27
juillet, 96 membres des services de
renseignements de l’occupation ont
profané la mosquée. Les sionistes
essaient de pratiquer des rites
talmudiques, mais sont souvent empêchés
par les fidèles et les gardiens de la
mosquée. Les forces de l’occupation ont
mené des campagnes d’arrestations
massives des fidèles au cours du mois de
juillet avant de prononcer à l’encontre
de plusieurs fidèles des interdictions
d’entrer dans la mosquée allant de deux
semaines à six mois.
La
presse palestinienne
Plusieurs sujets ont été abordés par la
presse palestinienne au cours des
derniers mois, dont l’accord de
réconciliation entre le régime turc et
l’entité sioniste auquel des dizaines
d’articles ont été consacrés, aux côtés
de la judaïsation galopante dans la
ville d’al-Quds, la réconciliation
inter-palestinienne, l’opération de la
résistance dans la ville de Yafa, au
début du mois et la résistance héroïque
du combattant Mohammad al-Faqih contre
les forces de l’occupation, dans la
région d’al-Khalil. L’accord de
réconciliation entre le régime turc et
l’entité sioniste a été largement
dénoncé par la presse palestinienne et
les organisations de la résistance, qui
ont refusé toute normalisation avec
l’occupant, quelles que soient les
circonstances. La critique de
l’association turque IHH, qui avait
organisé la flotille Mavi Marmara, de
cet accord disant qu’il légalise le
blocus au lieu de le supprimer, et la
virulente réponse d’Erdogan qui a remis
en cause même la flotille, ont été
passées sous silence par une presse
favorable au régime turc. Dans
al-Istiqlal, bi-hebdomadaire qui paraît
à Gaza, l’éditorial du 30 juin affirme
que cet accord sert d’abord les intérêts
sionistes, puisque le blocus va
demeurer, et que les constructions à but
humanitaire ne verront pas le jour avant
5 ans. Même si « on ne peut faire
supporter au régime turc plus qu’il ne
peut porter », il va sans dire que tout
accord et toute normalisation avec
l’occupant doit être dénoncés comme
étant des coups de poignard dans le dos
des Palestiniens, arabes et musulmans.
Au
cours des mois de juillet et août, la
presse palestinienne a consacré
quotidiennement des articles ou des
études sur la ville d’al-Quds et la
mosquée al-Aqsa, et sur le mouvement de
grève de la faim dans les prisons
sionistes. De plus, la normalisation
entre des responsables saoudiens et
l’entité coloniale a été largement
commentée par la presse palestinienne.
Pour certains commentateurs, les
champions saoudiens de la normalisation
(des officiels ou semi-officiels)
agissent en plein jour alors que le
régime lui-même a normalisé depuis
longtemps en cachette. Pour d’autres,
qui attendent toujours une dénonciation
des normalisateurs par le régime, ces
derniers agissent individuellement et ne
représentent pas la ligne du régime. La
presse a largement publié le communiqué
signé par des personnalités du Golfe et
notamment de l’Arabie saoudite dénonçant
la normalisation des relations avec
l’occupant.
Communiqués et déclarations
Sheikh
Youssef Salame, prédicateur à la mosquée
al-Aqsa, a déclaré : « Nous avons
maintes fois mis en garde contre les
projets de l’occupant qui vise la ville
d’al-Quds, mais certains ont jugé que
nous exagerions. L’occupant est en train
d’enterrer le caractère arabo-musulman
et chrétien de la ville, pour faire
croire que cette ville est juive. Il
s’agit d’un véritable massacre pour
installer une majorité juive dans la
ville sainte, en vue de concrétiser des
fables inventées par les rabbins juifs,
et détruire la mosquée al-Aqsa ».
Ahmad
Al-Moudallal, cadre dirigeant au
Mouvement du Jihad islamique en
Palestine, a déclaré, au cours d’une
manifestation à Gaza pour soutenir la
lutte des prisonniers palestiniens, que
l’occupant exerce ses mesures et sa
répression contre les prisonniers pour
tuer l’âme de la résistance dans les
prisons. Par la maladie qu’il néglige de
soigner, il cherche à soumettre les
prisonniers.
Le
mouvement du Jihad Islamique en
Palestine salue l’opération de la
résistance menée par un résistant près
de la ville d’al-Khalil (juillet). Dans
son communiqué, le mouvement affirme que
l’augmentation des opérations contre les
colons et les soldats de l’occupation
reflète la détermination de notre peuple
à poursuivre l’Intifada en défense de sa
terre et de ses sacralités. Le mouvement
a appelé à la poursuite des opérations.
Commentant l’opération de la résistance
dans la région d’al-Khalil au mois de
juillet dernier, le politologue Abdel
Sattar Qassem a déclaré que seule la
résistance armée pourra mettre fin à la
présence des colons en Palestine, et
pour cela, il est nécessaire d’avoir le
souffle long. Pour lui, lorsque les
colons ressentiront la menace contre
leur vie dans le pays, ils fuiront. Cela
ne se fera ni par la résistance
pacifique.
Dans la
presse sioniste
Li’or
Akerman, ancien responsable du Shabak
remet en question, dans « Maariv » le
3/8/2012, les déclarations du Shabak
selon lesquelles ce service de
renseignements aurait réussi à empêcher
la poursuite des opérations de la
résistance en Cisjordanie, par ses
mesures répressives. Il affirme que le
Shabak agit dans les territoires occupés
depuis 1967, et qu’il a un puissant
réseau de renseignements, et qu’il est
parvenu, au fil du temps de
l’occupation, à quadriller toute la
Cisjordanie. Malgré cela, les opérations
de la résistance ont eu lieu, même si
elles ont diminué, ces derniers temps,
probablement à cause de la chaleur, et
non à cause des efforts du Shabak.
L’editorialiste
de Haaretz daté du 10 juin met en doute
l’efficacité des mesures sionistes
prises à l’encontre du bourg de Yatta,
dans la région d’al-Khalil, où vivent
les résistants ayant mené l’opération à
Tel Aviv et tourne au ridicule toutes
les déclarations de la classe politique
sioniste promettant de sévir contre le
peuple palestinien, en affirmant que
toutes ces promesses de violence et de
vengeance ne peuvent assurer la sécurité
des « israéliens », car elles vont
pousser de plus en plus de jeunes
(palestiniens) vers la « violence ».
Le
commentateur militaire de la chaîne
sioniste 10, Alon ben David, écrit :
« les murs élevés que nous avons érigés
aux frontières peuvent probablement
arrêter les « terroristes », mais ils ne
peuvent empêcher les idées violentes de
s’infiltrer dans les cœurs et les
cerveaux des Palestiniens. »
Yossi
Beilin, écrit dans Ysrael Yom » le 16
août « Non à Hamas » et réclame
l’interdiction de la participation du
Hamas aux élections municipales qui
devraient se dérouler dans les
territoires occupés en 1967. L’auteur se
base sur un article du protocole de 1995
dépendant des accords d’Oslo qui stipule
l’interdiction de toute formation
politique prônant le racisme ou qui vise
à réaliser ses objectifs de manière
illégale. Il aurait attiré l’attention
de Sharon, au cours des élections
législatives en 2006, sur cet article,
mais Sharon n’en a pas tenu compte. Il
réclame aujourd’hui à la classe
politique de faire attention…
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