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Palestine

Intifada al-Quds en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération N°10 - Mai 2016

Rim al-Khatib

Dimanche 1er mai 2016

CIREPAL

« Parce qu’elle est la glorieuse Palestine, tous les sacrifices consentis deviennent minuscules. Nous ne disons pas « nous avons donné ou nous nous sommes sacrifiés », c’est tout à fait le contraire, c’est elle qui nous donne, qui se sacrifie, qui nous élève vers les sommets et qui nous accorde l’existence » (le prisonnier Mou’ayyad Hammad, de Selwad, condamné à 7 perpétuités, père du plus jeune détenu administratif Hamza Hammad, 15 ans) 

L’opération de résistance menée dans al-Quds le 18 avril dernier a prouvé aux sionistes et leurs complices dans le monde, que l’Intifada al-Quds se poursuit, même quand le rythme de ses attaques est réduit. Car les causes de la révolte palestinienne sont toujours les mêmes : occupation, vol des terres, profanation des lieux saints, crimes et répression. Les dirigeants sionistes, politiques et militaires, le savent, mais ils pensent que leurs mesures répressives et humiliantes contre le peuple palestinien arriveront à bout de l’état de révolte et de l’esprit de la résistance. 

Depuis l’occupation britannique en 1920, qui a mis en place l’installation de la colonie sioniste, le peuple palestinien lutte et résiste. Il a su déjouer des milliers de mesures répressives, il a temporisé parfois, il a accentué d’autres fois, il a perdu à certains moments, mais il n’a jamais baissé les bras, car il sait que la terre volée en 1948 lui appartient, comme lui appartiennent l’air qu’il respire, l’eau qui le désaltère, les produits du sol qui le nourrissent et les vestiges enfouis qui témoignent de son histoire. Les envahisseurs sionistes n’ont rien, sinon la force militaire pour écraser et chasser un peuple et la complicité des puissances occidentales, qui couvrent leurs crimes.

C’est par la force militaire que les sionistes, soutenus par les puissances occidentales, envahissent quotidiennement la mosquée al-Aqsa, arrêtent les Palestiniens, même les pêcheurs à Gaza. C’est parce qu’ils veulent maintenir, par la force militaire, leur suprématie et domination de la région que les sionistes menacent la résistance armée à Gaza et au Liban, installent les barrages dans toute la Cisjordanie, démolissent les maisons dans al-Quds et al-Naqab, s’emparent des terres dans la région de Nablus et de la vallée du Jourdain, profanent les cimetières dans les villes côtières. La terreur sioniste qui s’abat sur toute la terre palestinienne, du nord au sud, du fleuve à la mer, est largement soutenue par les puisssances occidentales, et récemment encore, par la France, qui propose une conférence internationale, dont le but inavoué est de mettre fin à la révolte palestinienne et de trouver une issue à une Autorité palestinienne moribonde.

Cette Autorité palestinienne qui ne craint plus d’avouer son rôle, celui de supplétif à l’occupant, en arrêtant les militants et les anciens prisonniers, en livrant aux sionistes les informations qu’elle parvient à obtenir par la torture dans ses prisons et qui, cependant, continue à réclamer « un Etat palestinien sur les frontières de 1967 » aux côtés de l’entité sioniste implantée en 1948, tout en faisant avorter des démarches pouvant faire dénoncer l’occupant par la « communauté internationale ». La France, semble-t-il, a fait pression sur l’Autorité palestinienne pour retirer le projet de dénonciation par le conseil de sécurité de l’ONU de la colonisation en Cisjordanie, car ce vote à l’ONU serait mal perçu par les puissances qui devraient participer à la conférence internationale.

Pendant ce temps, les Palestiniens poursuivent leur Intifada al-Quds, et essaient de mettre leur ingéniosité au service de la lutte. En Cisjordanie occupée, y compris al-Quds, en Galilée, à Gaza, dans al-Naqab, la Journée de solidarité avec les prisonniers célébrée le 17 avril, dans les camps des réfugiés et dans l’exil, également, a montré que l’unité du peuple palestinien se construit dans la lutte et non dans les pourparlers engagés dans les capitales, arabes ou étrangères, ou devant les écrans de télévision.

Martyrs palestiniens tombés en avril 2016 :

210 – Ibrahim Barad’iye (54 ans, Sourif) ; 211 – Abdel Hamid Abu Srour (19 ans, camp de Ayda, 18 avril); 212 – Maram Abu Isma’il (23 ans, Qatana, al-Quds) ; 213 - Ibrahim Abu Isma’il (16 ans, Qatana, al-Quds).

Scènes de l’Intifada al-Quds

Les exécutions des Palestiniens sont devenues le quotidien des colonisateurs sionistes. Après l’exécution de Abdel Fattah Sharif dans al-Khalil, filmée par un Palestinien, et les manifestations de soutien au tueur dans la rue sioniste, pour refuser sa condamnation, les occupants considèrent qu’ils ont gagné la légitimité de tuer et d’exécuter les Palestiniens comme bon leur semble. C’est ainsi qu’ils ont froidement exécuté Maram Abu Isma’il, mère de deux enfants, et son frère Ibrahim, qui se rendaient chez le médecin. Maram était enceinte. L’occupant refuse de dévoiler ce que ses caméras ont filmé. Il prend le prétexte des opérations menées par les résistants contre ses soldats et colons pour assassiner et exécuter, et pour empêcher les ambulances palestiniennes de secourir les blessés, qui meurent faute d’avoir été secourus à temps, d’autant plus qu’une directive sioniste demande aux ambulanciers sionistes de ne pas secourir tous ceux que l’armée blesse aux barrages. Tuer, empêcher de secourir et de soigner, c’est la devise des sionistes, notamment lorsque « la communauté internationale » tourne le dos aux Palestiniens et refuse d’assumer ses responsabilités.

 L’académie de la résistance : l’Université d’al-Quds produit les combattants. C’est le titre d’un rapport du journal sioniste Yediot Ahranot, qui remarque que l’Intifada al-Quds est populaire, notamment dans la région d’al-Quds, et plus précisément dans l’université située à Abu Diss. C’est de la ville d’al-Quds que sont sortis des dizaines de jeunes qui ont pris en charge de défendre leur pays. L’Université d’al-Quds, fondée en 1984, est accusée à présent de produire des combattants, des « terroristes » selon la propagande sioniste et son quotidien. Muhannad Halabi était étudiant dans la faculté de droit. Plusieurs zones de combat contre l’occupation ont été animées par des étudiants de l’université. Des dizaines de manifestations de soutien aux combattants, à leurs familles et à l’Intifada al-Quds ont eu lieu dans l’Université, et il semblerait qu’un atelier de fabrication de munitions aurait été découvert récemment à Abu Diss, où travailleraient des étudiants de cette même université.

Suite à l’opération menée par le martyr Abdel Hamid Srour, dans al-Quds, des dizaines de jeunes ont parcouru les rues de Bayt Laham, scandant des slogans de soutien aux opérations de la résistance, comme « le toit du bus s’est envolé, nos salutations à Ayyash (martyr des Brigades d’al-Qassam – Hamas) ». Le corps du martyr est toujours confisqué par les sionistes qui ont procédé à des arrestations en nombre, dans la région de Bayt Laham, considérant que l’opération a été menée par un groupe. Mais la mère du martyr affirme le contraire, dans une interview accordée à un site palestinien d’informations, disant que son fils craignait les infiltrations, nombreuses, notamment par les services de sécurité palestiniens.

Résistance

Le 18 avril, une opération de qualité est menée contre les sionistes dans la ville d’al-Quds. Un bus transportant des colons est touché par l’explosion d’un autre bus stationné sur la route, entraînant plus de 20 blessés parmi les sionistes. Le combattant palestinien, également blessé, est transporté à l’hôpital, où il décède. Il s’agit du martyr Abdel Hamid Abu Srour, 19 ans, du camp Ayda près de Bayt Laham. L’opération de la résistance dans al-Quds a plongé l’entité coloniale et ses dirigeants dans le désarroi le plus total : ils furent surpris par le type d’opérations, s’agissant d’une explosion, et par le lieu où elle a eu lieu, dans la ville d’al-Quds, surtout que les colons se préparaient à organiser des festivités pour les fêtes juives. Les sécuritaires sionistes étaient rassurés par leur système renforcé de sécurité, et malgré cela, les combattants palestiniens ont réussi à asséner un coup dur aux colons et à leurs dirigeants militaires en s’infiltrant jusqu’à la ville d’al-Quds, pourtant transformée en bunker. Cette opération a prouvé aux sionistes que l’Intifada al-Quds ne peut être enrayée par des mesures sécuritaires, aussi musclées soient-elles. Pour les sionistes, cette opération pourrait être le retour aux opérations de résistance ayant secoué les colons au cours de l’Intifada al-Aqsa, entre 2000 et 2005, d’autant plus qu’elle semble être le fait d’un groupe organisé ou d’une opération longuement réfléchie.

Les services de renseignements sionistes ont affirmé que les opérations menées contre l’occupant au cours de la première partie de ce mois se sont élevées à 90 opérations de jets de pierre et de bouteilles incendiaires sur les véhicules des colons. Des tirs ont visé une patrouille sioniste vers la bande de Gaza. A Kfar Qaddoum,comme dans le Naqab, à Bayt Laham, à Izariyyé dans al-Quds, les jeunes palestiniens attaquent les colons et les blessent la plupart du temps. Les routes coloniales de la Cisjordanie sont de plus en plus ciblées par les résistants. Souvent, ce sont les infiltrations sionistes dans les quartiers et bourgs palestiniens qui provoquent les jeunes qui ripostent aux tirs de l’armée d’occupation. Que ce soit à She’fat, Abu Diss ou Izariyyé, dans al-Quds, les affrontements entre Palestiniens et occupants témoignent de la volonté de résistance, même si les occupants sont armés jusqu’aux dents. Le 18 avril, des pierres sont lancées sur les voitures des colons sur la route coloniale 443. Des jeunes mettent le feu à la barrière qui entoure la colonie Betar Ilit, à l’ouest de Bayt Laham, le 13 avril. Des affrontements ont lieu à Nablus lors du passage des manifestants sionistes en soutien au tueur de la famille Dawabsha, le 4 avril. Le 5 avril, un colon est touché par un coup de poignard à Tel Aviv. Une bouteille incendiaire est lancée contre un véhicule de l’armée, près de Ramallah, le 5 avril. Le 19 avril, 16 bouteilles incendiaires sont lancées sur les forces de l’occupation, à l’est d’al-Quds.

L’occupant annonce qu’il aurait découvert plusieurs ateliers de fabrication de munitions et d’armes, dans la ville de Nablus et dans les environs d’al-Quds.

Répression et purification ethnico-religieuse

Bafouant la dignité humaine et le respect aux morts, les sionistes continuent à confisquer les corps des martyrs tombés au cours de l’Intifada al-Aqsa, comme ils l’ont fait pour des martyrs tombés depuis des dizaines d’années (Dalal al-Moghrabi, par exemple). De même, les dernières directives données aux ambulanciers sionistes, de ne pas secourir les blessés palestiniens, victimes des tirs de l’armée d’occupation, montrent que le sionisme est avant tout une idéologie d’extermination des peuples. Bien que ces directives ne font qu’entériner une pratique déjà en cours envers les Palestiniens, elles sont aujourd’hui rendues publiques à cause du silence complice de la « communauté internationale ».

Les multiples invasions des bourgs, villes et camps palestiniens opérées ce mois-ci ont suscité des affrontements quotidiens, et notamment dans les camps de Qalandia et de She’fat, envahi par 40 véhicules militaires le 20 avril. Le 19 avril, le camp de Ayda, dans Bayt Laham, a été envahi pendant que des hélicoptères militaires volaient au-dessus de la ville d’al-Khalil, le 18 avril. Des affrontements entre Palestiniens et occupants ont eu lieu dans le village de Anata, qui a été envahi le 19 avril. Lors des affrontements dans le camp al-Arroub dans al-Khalil, les sionistes tirent et blessent un jeune Palestinien le 15 avril. Un enfant et trois jeunes sont blessés par les sionistes le 16 avril dans la ville d’al-Khalil. A Selwad, trois jeunes sont blessés le 15 avril lors des affrontements qui opposent la population à l’occupant. Un enfant est blessé lors des affrontements le 4 avril à Issawiya. Deux jeunes de 14 ans sont arrêtées le 28 avril, accusés d’avoir voulu poignarder des sionistes dans le village de Bayt Ur al-Tahta, dans la région de Ramallah. L’une a été blessée par balles. A Nablus, le même jour, Ahmad Mas’ud 17 ans, du camp de Balata, est blessé par balles lors d’affrontements avec les colons qui ont envahi la « tombe de Joseph ».

Au cours de ce mois, les sionistes ont tiré plusieurs fois sur les Palestiniens de la bande de Gaza, faisant plusieurs blessés. Le 1er avril, des affrontements ont eu lieu aux « frontières » séparant l’entité coloniale de la bande de Gaza. 

Tout au long du mois d’avril, les forces sionistes ont mené de vastes rafles dans les villes et villages palestiniens de la Cisjordanie, al-Quds y compris. Le 5 avril, des dizaines de militants ont été arrêtés, parmi eux des militants du Hamas. A Ramallah, l’armée d’occupation confisque et démolit un bureau de change et arrête 14 Palestiniens, le 14 avril. Le 4 avril, l’occupant arrête des jeunes au sud de Nablus en les accusant d’avoir tenté de poignarder les soldats ou de les écraser. 

La répression des journalistes se poursuit, qui sont accusés d’incitation par l’occupant. Samah Dweik, d’al-Quds, est arrêtée à cause de ses écrits sur Facebook, Omar Nazzal, secrétaire du syndicat des journalistes, est arrêté alors qu’il s’apprêtait à participer à une conférence européenne de journalistes et le 12 avril, le journaliste Khaled Abu Kharma, de la ville de Rahat, dans al-Naqab, est arrêté.

L’arrestation et la détention de sheikh Mohammad Salim, après son sermon dans la mosquée al-Aqsa, le premier vendredi d’avril, ont suscité de larges protestations, et ont été perçues comme des mesures d’intimidation en direction du régime jordanien. Au cours de ce vendredi, des dizaines de fidèles ont également été arrêtés.

5000 Palestiniens ont été arrêtés depuis le début de l’Intifada al-Quds, en octobre dernier. Au mois de mars dernier, 647 Palestiniens ont été arrêtés.

Les démolitions de maisons et de constructions diverses ont touché toute la Palestine, que ce soit dans al-Naqab, au sud du pays, dans al-Quds, ou en Cisjordanie. A Nablus, les forces sionistes ont démoli 3 maisons dans Khirbet al-Marajem, appartenant aux citoyens Jamal Tawil et Hisham Jadrawi. Ces démolitions ont suscité des affrontements entre Palestiniens et sionistes. Dans la région d’al-Khalil, les sionistes ont démoli une maison à Beit Sourif, appartenant à Majdi Ghunaymat, dont la famille a été abandonnée sans abri. Dans al-Quds, les bulldozers de l’occupant ont démoli, à Jabal al-Mukabbir une maison appartenant à Abdel Basset Abu Irmila. La maison du martyr Hassin Abu Gosh, dans le camp de Qalandia, a été démolie le 20 avril. Dans la région d’al-Naqab, occupée en 1948, les sionistes ont démoli une partie de la maison de la famille Arjan, à Rahat, et ont démoli pour la 95ème fois le village d’al-Araqib, dont la population renouvelle sa construction après chaque démolition, affirmant son droit à vivre sur ses terres et dans son village.  Selon l’ONU, l’occupant sioniste a démoli 588 structures depuis le début du mois de janvier. L’ONU ne comptabilise pas les structures palestiniennes démolies dans les territoires occupés en 48.

L’occupant poursuit sa vengeance plusieurs années après : le 1er avril, les troupes sionistes envahissent le village de Ubaydiyya, dans la province de Bayt Laham et investissent la maison de deux martyrs des Saraya al-Quds, Khaled et Aqla Shanayta, assassinés en 2006. Sous le prétexte de procéder à des fouilles, elles ont saccagé la maison.

Vol des terres : des milliers de dunums ont été volés au cours du mois d’avril. 2500 dunums ont été confisqués des terres du bourg al-Zawiya, à l’ouest de Selfit, et de Siniria, au sud-est de Qalqylia. L’occupant a annoncé qu’il confisquerait des centaines de dunums des terres du village de Jaloud, au sud de Nablus, et des villages de Termes’aya et Moghir, près de Ramallah, afin de relier entre elles les colonies implantées en Cisjordanie.

Si la ville d’al-Quds et ses lieux saints sont systématiquement ciblés par la judaïsation-sionisation, d’autres lieux en Palestine font également l’objet d’invasions et de profanations, comme la mosquée al-Ibrahimi dans la ville d’al-Khalil, interdite aux fidèles musulmans pendant plusieurs jours, les lieux appelés « tombeau de Joseph » et « tombeau de Rachel» en Cisjordanie, que les sionistes prétendent être juifs, ainsi que les « piscines de Sulayman » dans Bayt Laham.

Dans la ville d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa

Pendant plusieurs jours de suite, les forces armées de l’occupation ont envahi les bourgs de Izariyye et Abou Diss. Elles ont lancé du gaz lacrymogène sur la population et tiré des balles en caoutchouc. Plusieurs magasins et maisons ont été investis et du matériel a été confisqué. Les forces de l’occupation s’étaient préparées à l’avance pour ce pillage, en amenant des camions vides avec elles. Au cours de leur campagne militaire contre le bourg d’al-Issawiya, les sionistes ont diffusé un communiqué à la population, où ils commencent leurs menaces en citant un verset du Coran : « les agresseurs apprendront un jour quel sort funeste les attend » (al-Shu’ara’). Le village de Qatana, dans la région d’al-Quds, a été investi lors de la sortie scolaire, ce qui a provoqué des affrontements entre les jeunes et les forces de l’occupation. Celles-ci se sont déployées pendant plusieurs jours dans le pourtour de l’ancienne ville, fouillant les Palestiniens, et notamment les jeunes, de manière humiliante, en s’aidant de chiens.

Les Maqdissis sont poursuivis par l’occupant, ils sont arrêtés et détenus, sous le prétexte qu’ils résistent à l’occupation : le 20 avril, le tribunal sioniste a condamné 5 jeunes des familles Ghazawi et Ruwaydi pour avoir lancé des pierres et des bouteilles incendiaires. Le même jour, l’occupant arrête 20 Palestiniens au cours d’une incursion dans Issawiya, dont l’enfant Muhammad Mahmoud, 10 ans, Ahmad Jamjoum, 13 ans, Ahmad Ubayd, 16 ans. L’enfant Majd Idriss, 14 ans, a été arrêté dans le quartier de She’fat. Le 20 avril, 20 Palestiniens sont kidnappés de plusieurs quartiers dans la ville, investis par les forces d’occupation.

L’occupant continue à expulser les fidèles de la mosquée al-Aqsa : le 16 avril et les jours suivants, ce sont les plus âgés qui étaient sa cible préférée. 4 Palestiniens, dont Marwan Hashlamon (60 ans) et Anwar al-Qaq (63 ans) ont été interdits de fréquenter leur mosquée, et placés en détention à domicile pour 7 jours. D’autres Palestiniens du même âge ont été expulsés, portant leur nombre à 7, interdits d’entrer dans la vieille ville, jusqu’à leur comparution devant une cour sioniste, le 17 mai prochain. Le 29 avril, les soldats sionistes ont arrêté 42 Palestiniens dans la mosquée al-Aqsa, avant de les relâcher quelques heures plus tard, en maintenant 7 d’entre eux dans les centres d’interrogatoire, dont  Qussai Mohammad Khalil, 17 ans, Fadi Ahmad Met’eb, 17 ans, Ayyoub Maher al-Hindi, 18 ans, Tawfiq Mheisen, 17 ans. Des dizaines de soldats avaient envahi la mosquée après l’avoir encerclée.

Les Palestiniens sont interdits de fréquenter leur mosquée et d’y prier, et de la protéger contre les colons et la judaïsation.Bien que les dirigeants sionistes aient rassuré le régime jordanien qu’ils ne prendraient pas de mesures de judaïsation, ce sont 1058 colons qui ont envahi la mosquée pendant les fêtes juives. Les fidèles en provenance de la bande de Gaza, bien que triés sévèrement par les autorités sionistes, ont été interdits pendant deux vendredis de se rendre à la mosquée al-Aqsa.

Un rapport de la presse sioniste décrit la « ville » souterraine d’al-Quds, creusée par les sionistes. Selon le quotidien Haaretz, les vestiges musulmans ont été transformés en vestiges juifs, sans aucune assise historique. Cette « ville » souterraine sioniste creusée comprend des lieux de prière juifs, des musées, des routes (où ne circulent pas les Arabes palestiniens). Les sionistes qui ont creusé pendant des dizaines d’années sous la mosquée al-Aqsa et la vieille ville ont caché et enseveli les vestiges musulmans et antiques, loin des regards des experts internationaux, pour mettre en valeur ce qu’ils considèrent comme des vestiges juifs. Un archéologue sioniste a refusé cependant ces travaux d’exacavation qu’il juge illégaux, menés de façon incontrôlée. Un autre considère que ces excavations n’ont aucune valeur scientifique, mais contribuent seulement à développer le tourisme sioniste et à propager un mythe, celui d’une présence juive en Palestine il y a plus de 2000 ans.

Les sionistes pratiquent des rituels juifs dans la mosquée al-Aqsa, pour affirmer sa judaïsation. De plus en plus d’appels des organisations ultra sont lancés en vue de multiplier les rituels talmudiques dans les lieux saints musulmans, comme le fait d’offrir des sacrifices dans la mosquée. Le 25 avril, des milliers de juifs sionistes ont pratiqué des rituels juifs devant le mur al-Bouraq, au sud de la mosquée.

Les sources sionistes indiquent le 22 avril que 415 unités de logement dans les colonies sont prévues, ce qui signifie l’extension des colonies et l’augmentation du nombre de colons. La compagnie Euro-Israël élargit la colonie de « Pesgav Zeev » au nord d’al-Quds. La compagnie Douna a l’intention de construire 72 unités de logement dans la colonie « Modi’in ».

Jabal al-Baba dans al-Quds : la purification ethnico-religieuse à l’œuvre

La zone appelée Jabal al-Baba se situe entre les bourgs de Azariyye et Abu Diss. L’occupant veut s’en emparer pour élargir la zone des colonies dans la région d’al-Quds. Depuis plusieurs années, l’occupant démolit les maisons des Bédouins al-Jahalin qui y sont installés. 20 familles ont déjà été ciblées par les démolitions de leurs maisons, qui sont reconstruites après chaque démolition. Les familles ont déjà été expulsées de la région d’al-Naqab, en 1948, lors de la Nakba, et sont venues s’installer dans cette zone. Mais les sionistes, selon leur plan de colonisation établi dès le XIXème siècle, veulent s’emparer de toute la Palestine, et même au-delà, si les moyens leur sont assurés, et en expulser les Palestiniens et les autres Arabes. Aujourd’hui, les sionistes proposent aux Bédouins al-Jahalin, sans le légaliser, un lieu de vie, comme ils l’ont fait pour les habitants du village Um al-Hiran, dans al-Naqab. Pour les sionistes, il ne s’agit que des déplacements provisoires, jamais une installation définitive, sauf pour les colons. Comme pour le village d’Um al-Hiran, les Bédouins vivant à présent dans Jabal al-Baba sont menacés d’expulsion. C’est pourquoi ils affirment que s’il faut coûte que coûte s’en aller, c’est vers al-Naqab qu’ils retourneront, et non pas ailleurs. 

La presse palestinienne

Négociations pour une accalmie sécuritaire (10 avril, centre d’études Atlas)

Les Palestiniens se sont habitués à rattacher les négociations pour une accalmie sécuritaire à propos de la bande de Gaza, où les sionistes ont réussi à instaurer l’équation accalmie contre accalmie, mais ce qui se déroule à présent, ce sont des négociations similaires concernant la Cisjordanie, entre les bras sécuritaires palestiniens et sionistes, où l’Autorité palestinienne reprendrait son contrôle sur la zone A en contrepartie d’un rôle plus grand de ses appareils sécuritaires, en renforçant la collaboration sécuritaire avec l’occupant.

Ce n’est pas la première fois que de telles négociations ont lieu. Elles avaient pris place au début de l’Intifada al-Aqsa, lorsque les forces sionistes ont envahi la zone A en Cisjordanie et à Gaza. Elles avaient pour but de revenir à la période d’avant le 28 septembre 2000, et étaient supervisées par la CIA, par le biais de son directeur, ce qui a donné lieu au document Tenet, qui stipulait que les services sécuritaires palestiniens maintiendraient l’ordre (sioniste) à 100% en contrepartie  de l’interdiction d’envahir des territoires palestiniens par l’armée sioniste.

Mais contrairement aux précédentes, les négociations actuelles ne posent aucune condition pour arrêter la colonisation dans les territoires occupés en 67, elles « légalisent la poursuite de la colonisation et la judaïsation d’al-Quds en contrepartie du maintien de l’appareil étatique palestinien et son contrôle de ses zones d’influence, ce qui constitue un reniement des principes des négociations, qui doivent être la sécurité en contrepartie de la paix, et non la sécurité pour les colons et l’armée (sioniste) en contrepartie du contrôle conditionné de l’Autorité sur certaines zones. » Le peuple palestinien a l’impression « que sa cause nationale est en train de devenir tout simplement un moyen de lui assurer une vie civile à l’intérieur de cantons isolés les uns des autres et enfermés par des groupements coloniaux ».

L’intifada dans son septième mois par Rassim Ubaydat, 10 avril

Malgré la férocité de la répression qui s’est abattue sur les Palestiniens en révolte, l’Intifada poursuit son chemin, pour le septième mois. L’ennemi n’a pas réussi à y mettre fin, tout comme nous n’avons pas, jusqu’à présent, réussi à la transformer en alternative politique qui dépasse Oslo (les accords d’Oslo, ayant conduit à la formation de l’Autorité palestinienne) et la division interpalestinienne. La confrontation avec l’occupant reste sans direction, sans buts nationaux unifiés, dans l’absence de bases idéologiques, politiques, économiques et sociales unifiées. L’Intifada court de graves dangers. Outre l’occupant qui veut l’égorger, des parties arabes et internationales cherchent à l’étouffer, craignant qu’elle ne s’étende vers les pays voisins, comme l’Egypte ou la Jordanie et que la question palestinienne ne revienne sur le devant de la scène internationale, ce qui pourrait bouleverser les cartes, aux Etats-Unis, en Europe et dans la région. L’Intifada court le danger d’être étouffée à cause de l’absence d’une direction palestinienne unifiée et la coordination sécuritaire avec l’occupant. Cependant, l’Intifada a réussi à réaliser des acquis politiques importants, elle a ôté les illusions sur les accords d’Oslo et la formation d’un Etat palestinien qui en découlerait. Nous affrontons, avec l’Intifada actuelle, un défi existentiel et non politique seulement, puisque l’occupant refuse toujours de reconnaître l’existence du peuple palestinien.

Communiqués et déclarations

Le dirigeant dans le mouvement du Jihad Islamique en Palestine, Khaled al-Batch, a appelé, au cours d’une marche de solidarité avec les prisonniers palestiniens à Bayt Lahia, dans la bande de Gaza, à kidnapper des soldats et colons en vue de les échanger contre les prisonniers. Il a appelé les Palestiniens à redoubler les attaques contre les sionistes pour empêcher la poursuite de l’invasion coloniale et à mettre fin aux exécutions effectuées par les soldats de l’occupation.

Le membre du comité central du FPLP, Rabah Mhanna, a appelé Mahmoud Abbas à démissionner « ayant dépassé toutes les lignes rouges nationales ». Selon Mhanna, le président palestinien poursuit les liaisons sécuritaires avec l’ennemi, contrairement aux décisions prises par le conseil central de l’OLP.

Le dirigeant au FPLP, dans la ville d’al-Khalil, Badran Jaber, a dénoncé les déclarations de Mahmoud Abbas, les jugeant « honteuses et douloureuses », affirmant que le peuple palestinien poursuit sa lutte contre l’occupation qui profane la terre et humilie les Palestiniens, sans tenir compte du droit international ».

Le professeur d’université, dr. Abdel Sattar Qassem, met au défi l’Autorité palestinienne de mettre en pratique ses « menaces » à l’encontre de l’occupation. Il a déclaré que les « menaces » proférées par l’Autorité palestinienne de cesser ses engagements envers l’occupant si ce dernier poursuivait ses crimes, n’ont aucune valeur. « Ce n’est pas la première fois que l’Autorité palestinienne lance ce genre de discours, mais elle n’a aucun moyen de le mettre en pratique. Cela ne se fera jamais, car l’Autorité palestinienne est la partie faible, elle n’a jamais pu faire changer la politique « israélienne » contre notre peuple.C’est pourquoi j’affirme toujours que les négociations sans résistance n’ont aucune valeur, et la poursuite de la coordination sécuritaire sont plus nocives envers l’Autorité qu’à d’autres parties, car elles la désignent comme un supplétif de l’occupant, pas plus. »

Sheikh Ikrima Sabri, président du haut conseil islamique, a déclaré le 14/4 que l’occupant poursuit son plan de partage de la mosquée al-Aqsa, dans le temps et dans l’espace. Selon lui, l’accentuation de la répression- expulsion et des arrestations dans la mosquée al-Aqsa sont le prélude à un tel partage. Il a indiqué que la police sioniste poursuit les bus qui transportent les fidèles vers al-Aqsa et empêchent leur arrivée, afin de réduire le nombre de fidèles. De son côté, sheikh Raed Salah, président du mouvement islamique – branche nord, mouvement interdit, s’est félicité de la décision jordanienne de ne pas installer des caméras de surveillance dans la mosquée al-Aqsa. En effet, suite aux protestations palestiniennes, qui dénoncent cette installation qui ne servira qu’à l’occupant, le régime jordanien a annulé sa décision.

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Source: Rim al-Khatib

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