Palestine
Intifada al-Quds en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
N°10 - Mai 2016
Rim al-Khatib
Dimanche 1er mai 2016
CIREPAL
« Parce qu’elle est la glorieuse
Palestine, tous les sacrifices consentis
deviennent minuscules. Nous ne disons
pas « nous avons donné ou nous nous
sommes sacrifiés », c’est tout à fait le
contraire, c’est elle qui nous donne,
qui se sacrifie, qui nous élève vers les
sommets et qui nous accorde l’existence »
(le prisonnier Mou’ayyad Hammad, de
Selwad, condamné à 7 perpétuités, père
du plus jeune détenu administratif Hamza
Hammad, 15 ans)
L’opération de résistance menée dans al-Quds
le 18 avril dernier a prouvé aux
sionistes et leurs complices dans le
monde, que l’Intifada al-Quds se
poursuit, même quand le rythme de ses
attaques est réduit. Car les causes de
la révolte palestinienne sont toujours
les mêmes : occupation, vol des terres,
profanation des lieux saints, crimes et
répression. Les dirigeants sionistes,
politiques et militaires, le savent,
mais ils pensent que leurs mesures
répressives et humiliantes contre le
peuple palestinien arriveront à bout de
l’état de révolte et de l’esprit de la
résistance.
Depuis l’occupation britannique en 1920,
qui a mis en place l’installation de la
colonie sioniste, le peuple palestinien
lutte et résiste. Il a su déjouer des
milliers de mesures répressives, il a
temporisé parfois, il a accentué
d’autres fois, il a perdu à certains
moments, mais il n’a jamais baissé les
bras, car il sait que la terre volée en
1948 lui appartient, comme lui
appartiennent l’air qu’il respire, l’eau
qui le désaltère, les produits du sol
qui le nourrissent et les vestiges
enfouis qui témoignent de son histoire.
Les envahisseurs sionistes n’ont rien,
sinon la force militaire pour écraser et
chasser un peuple et la complicité des
puissances occidentales, qui couvrent
leurs crimes.
C’est par la force militaire que les
sionistes, soutenus par les puissances
occidentales, envahissent
quotidiennement la mosquée al-Aqsa,
arrêtent les Palestiniens, même les
pêcheurs à Gaza. C’est parce qu’ils
veulent maintenir, par la force
militaire, leur suprématie et domination
de la région que les sionistes menacent
la résistance armée à Gaza et au Liban,
installent les barrages dans toute la
Cisjordanie, démolissent les maisons
dans al-Quds et al-Naqab, s’emparent des
terres dans la région de Nablus et de la
vallée du Jourdain, profanent les
cimetières dans les villes côtières. La
terreur sioniste qui s’abat sur toute la
terre palestinienne, du nord au sud, du
fleuve à la mer, est largement soutenue
par les puisssances occidentales, et
récemment encore, par la France, qui
propose une conférence internationale,
dont le but inavoué est de mettre fin à
la révolte palestinienne et de trouver
une issue à une Autorité palestinienne
moribonde.
Cette Autorité
palestinienne qui ne craint plus
d’avouer son rôle, celui de supplétif à
l’occupant, en arrêtant les militants et
les anciens prisonniers, en livrant aux
sionistes les informations qu’elle
parvient à obtenir par la torture dans
ses prisons et qui, cependant, continue
à réclamer « un Etat palestinien sur les
frontières de 1967 » aux côtés de
l’entité sioniste implantée en 1948,
tout en faisant avorter des démarches
pouvant faire dénoncer l’occupant par la
« communauté internationale ». La
France, semble-t-il, a fait pression sur
l’Autorité palestinienne pour retirer le
projet de dénonciation par le conseil de
sécurité de l’ONU de la colonisation en
Cisjordanie, car ce vote à l’ONU serait
mal perçu par les puissances qui
devraient participer à la conférence
internationale.
Pendant ce temps,
les Palestiniens poursuivent leur
Intifada al-Quds, et essaient de mettre
leur ingéniosité au service de la lutte.
En Cisjordanie occupée, y compris al-Quds,
en Galilée, à Gaza, dans al-Naqab, la
Journée de solidarité avec les
prisonniers célébrée le 17 avril, dans
les camps des réfugiés et dans l’exil,
également, a montré que l’unité du
peuple palestinien se construit dans la
lutte et non dans les pourparlers
engagés dans les capitales, arabes ou
étrangères, ou devant les écrans de
télévision.
Martyrs palestiniens tombés en avril
2016 :
210 – Ibrahim
Barad’iye (54 ans, Sourif) ; 211 – Abdel
Hamid Abu Srour (19 ans, camp de Ayda,
18 avril); 212 – Maram Abu Isma’il (23
ans, Qatana, al-Quds) ; 213 - Ibrahim
Abu Isma’il (16 ans, Qatana, al-Quds).
Scènes de
l’Intifada al-Quds
Les exécutions des
Palestiniens sont devenues le quotidien
des colonisateurs sionistes. Après
l’exécution de Abdel Fattah Sharif dans
al-Khalil, filmée par un Palestinien, et
les manifestations de soutien au tueur
dans la rue sioniste, pour refuser sa
condamnation, les occupants considèrent
qu’ils ont gagné la légitimité de tuer
et d’exécuter les Palestiniens comme bon
leur semble. C’est ainsi qu’ils ont
froidement exécuté Maram Abu Isma’il,
mère de deux enfants, et son frère
Ibrahim, qui se rendaient chez le
médecin. Maram était enceinte.
L’occupant refuse de dévoiler ce que ses
caméras ont filmé. Il prend le prétexte
des opérations menées par les résistants
contre ses soldats et colons pour
assassiner et exécuter, et pour empêcher
les ambulances palestiniennes de
secourir les blessés, qui meurent faute
d’avoir été secourus à temps, d’autant
plus qu’une directive sioniste demande
aux ambulanciers sionistes de ne pas
secourir tous ceux que l’armée blesse
aux barrages. Tuer, empêcher de secourir
et de soigner, c’est la devise des
sionistes, notamment lorsque « la
communauté internationale » tourne le
dos aux Palestiniens et refuse d’assumer
ses responsabilités.
L’académie
de la résistance : l’Université
d’al-Quds produit les combattants. C’est
le titre d’un rapport du journal
sioniste Yediot Ahranot, qui remarque
que l’Intifada al-Quds est populaire,
notamment dans la région d’al-Quds, et
plus précisément dans l’université
située à Abu Diss. C’est de la ville
d’al-Quds que sont sortis des dizaines
de jeunes qui ont pris en charge de
défendre leur pays. L’Université d’al-Quds,
fondée en 1984, est accusée à présent de
produire des combattants, des
« terroristes » selon la propagande
sioniste et son quotidien. Muhannad
Halabi était étudiant dans la faculté de
droit. Plusieurs zones de combat contre
l’occupation ont été animées par des
étudiants de l’université. Des dizaines
de manifestations de soutien aux
combattants, à leurs familles et à
l’Intifada al-Quds ont eu lieu dans
l’Université, et il semblerait qu’un
atelier de fabrication de munitions
aurait été découvert récemment à Abu
Diss, où travailleraient des étudiants
de cette même université.
Suite à l’opération
menée par le martyr Abdel Hamid Srour,
dans al-Quds, des dizaines de jeunes ont
parcouru les rues de Bayt Laham,
scandant des slogans de soutien aux
opérations de la résistance, comme « le
toit du bus s’est envolé, nos
salutations à Ayyash (martyr des
Brigades d’al-Qassam – Hamas) ». Le
corps du martyr est toujours confisqué
par les sionistes qui ont procédé à des
arrestations en nombre, dans la région
de Bayt Laham, considérant que
l’opération a été menée par un groupe.
Mais la mère du martyr affirme le
contraire, dans une interview accordée à
un site palestinien d’informations,
disant que son fils craignait les
infiltrations, nombreuses, notamment par
les services de sécurité palestiniens.
Résistance
Le 18 avril, une
opération de qualité est menée contre
les sionistes dans la ville d’al-Quds.
Un bus transportant des colons est
touché par l’explosion d’un autre bus
stationné sur la route, entraînant plus
de 20 blessés parmi les sionistes. Le
combattant palestinien, également
blessé, est transporté à l’hôpital, où
il décède. Il s’agit du martyr Abdel
Hamid Abu Srour, 19 ans, du camp Ayda
près de Bayt Laham. L’opération de la
résistance dans al-Quds a plongé
l’entité coloniale et ses dirigeants
dans le désarroi le plus total : ils
furent surpris par le type d’opérations,
s’agissant d’une explosion, et par le
lieu où elle a eu lieu, dans la ville
d’al-Quds, surtout que les colons se
préparaient à organiser des festivités
pour les fêtes juives. Les sécuritaires
sionistes étaient rassurés par leur
système renforcé de sécurité, et malgré
cela, les combattants palestiniens ont
réussi à asséner un coup dur aux colons
et à leurs dirigeants militaires en
s’infiltrant jusqu’à la ville d’al-Quds,
pourtant transformée en bunker. Cette
opération a prouvé aux sionistes que
l’Intifada al-Quds ne peut être enrayée
par des mesures sécuritaires, aussi
musclées soient-elles. Pour les
sionistes, cette opération pourrait être
le retour aux opérations de résistance
ayant secoué les colons au cours de
l’Intifada al-Aqsa, entre 2000 et 2005,
d’autant plus qu’elle semble être le
fait d’un groupe organisé ou d’une
opération longuement réfléchie.
Les services de
renseignements sionistes ont affirmé que
les opérations menées contre l’occupant
au cours de la première partie de ce
mois se sont élevées à 90 opérations de
jets de pierre et de bouteilles
incendiaires sur les véhicules des
colons. Des tirs ont visé une patrouille
sioniste vers la bande de Gaza. A Kfar
Qaddoum,comme dans le Naqab, à Bayt
Laham, à Izariyyé dans al-Quds, les
jeunes palestiniens attaquent les colons
et les blessent la plupart du temps. Les
routes coloniales de la Cisjordanie sont
de plus en plus ciblées par les
résistants. Souvent, ce sont les
infiltrations sionistes dans les
quartiers et bourgs palestiniens qui
provoquent les jeunes qui ripostent aux
tirs de l’armée d’occupation. Que ce
soit à She’fat, Abu Diss ou Izariyyé,
dans al-Quds, les affrontements entre
Palestiniens et occupants témoignent de
la volonté de résistance, même si les
occupants sont armés jusqu’aux dents. Le
18 avril, des pierres sont lancées sur
les voitures des colons sur la route
coloniale 443. Des jeunes mettent le feu
à la barrière qui entoure la colonie
Betar Ilit, à l’ouest de Bayt Laham, le
13 avril. Des affrontements ont lieu à
Nablus lors du passage des manifestants
sionistes en soutien au tueur de la
famille Dawabsha, le 4 avril. Le 5
avril, un colon est touché par un coup
de poignard à Tel Aviv. Une bouteille
incendiaire est lancée contre un
véhicule de l’armée, près de Ramallah,
le 5 avril. Le 19 avril, 16 bouteilles
incendiaires sont lancées sur les forces
de l’occupation, à l’est d’al-Quds.
L’occupant annonce
qu’il aurait découvert plusieurs
ateliers de fabrication de munitions et
d’armes, dans la ville de Nablus et dans
les environs d’al-Quds.
Répression et
purification ethnico-religieuse
Bafouant la dignité
humaine et le respect aux morts, les
sionistes continuent à confisquer les
corps des martyrs tombés au cours de
l’Intifada al-Aqsa, comme ils l’ont fait
pour des martyrs tombés depuis des
dizaines d’années (Dalal al-Moghrabi,
par exemple). De même, les dernières
directives données aux ambulanciers
sionistes, de ne pas secourir les
blessés palestiniens, victimes des tirs
de l’armée d’occupation, montrent que le
sionisme est avant tout une idéologie
d’extermination des peuples. Bien que
ces directives ne font qu’entériner une
pratique déjà en cours envers les
Palestiniens, elles sont aujourd’hui
rendues publiques à cause du silence
complice de la « communauté
internationale ».
Les multiples
invasions des bourgs, villes et camps
palestiniens opérées ce mois-ci ont
suscité des affrontements quotidiens, et
notamment dans les camps de Qalandia et
de She’fat, envahi par 40 véhicules
militaires le 20 avril. Le 19 avril, le
camp de Ayda, dans Bayt Laham, a été
envahi pendant que des hélicoptères
militaires volaient au-dessus de la
ville d’al-Khalil, le 18 avril. Des
affrontements entre Palestiniens et
occupants ont eu lieu dans le village de
Anata, qui a été envahi le 19 avril.
Lors des affrontements dans le camp al-Arroub
dans al-Khalil, les sionistes tirent et
blessent un jeune Palestinien le 15
avril. Un enfant et trois jeunes sont
blessés par les sionistes le 16 avril
dans la ville d’al-Khalil. A Selwad,
trois jeunes sont blessés le 15 avril
lors des affrontements qui opposent la
population à l’occupant. Un enfant est
blessé lors des affrontements le 4 avril
à Issawiya. Deux jeunes de 14 ans sont
arrêtées le 28 avril, accusés d’avoir
voulu poignarder des sionistes dans le
village de Bayt Ur al-Tahta, dans la
région de Ramallah. L’une a été blessée
par balles. A Nablus, le même jour,
Ahmad Mas’ud 17 ans, du camp de Balata,
est blessé par balles lors
d’affrontements avec les colons qui ont
envahi la « tombe de Joseph ».
Au cours de ce
mois, les sionistes ont tiré plusieurs
fois sur les Palestiniens de la bande de
Gaza, faisant plusieurs blessés. Le 1er
avril, des affrontements ont eu lieu aux
« frontières » séparant l’entité
coloniale de la bande de Gaza.
Tout au long du
mois d’avril, les forces sionistes ont
mené de vastes rafles dans les villes et
villages palestiniens de la Cisjordanie,
al-Quds y compris. Le 5 avril, des
dizaines de militants ont été arrêtés,
parmi eux des militants du Hamas. A
Ramallah, l’armée d’occupation confisque
et démolit un bureau de change et arrête
14 Palestiniens, le 14 avril. Le 4
avril, l’occupant arrête des jeunes au
sud de Nablus en les accusant d’avoir
tenté de poignarder les soldats ou de
les écraser.
La répression des
journalistes se poursuit, qui sont
accusés d’incitation par l’occupant.
Samah Dweik, d’al-Quds, est arrêtée à
cause de ses écrits sur Facebook, Omar
Nazzal, secrétaire du syndicat des
journalistes, est arrêté alors qu’il
s’apprêtait à participer à une
conférence européenne de journalistes et
le 12 avril, le journaliste Khaled Abu
Kharma, de la ville de Rahat, dans al-Naqab,
est arrêté.
L’arrestation et la
détention de sheikh Mohammad Salim,
après son sermon dans la mosquée al-Aqsa,
le premier vendredi d’avril, ont suscité
de larges protestations, et ont été
perçues comme des mesures d’intimidation
en direction du régime jordanien. Au
cours de ce vendredi, des dizaines de
fidèles ont également été arrêtés.
5000 Palestiniens
ont été arrêtés depuis le début de
l’Intifada al-Quds, en octobre dernier.
Au mois de mars dernier, 647
Palestiniens ont été arrêtés.
Les démolitions de
maisons et de constructions diverses ont
touché toute la Palestine, que ce soit
dans al-Naqab, au sud du pays, dans al-Quds,
ou en Cisjordanie. A Nablus, les forces
sionistes ont démoli 3 maisons dans
Khirbet al-Marajem, appartenant aux
citoyens Jamal Tawil et Hisham Jadrawi.
Ces démolitions ont suscité des
affrontements entre Palestiniens et
sionistes. Dans la région d’al-Khalil,
les sionistes ont démoli une maison à
Beit Sourif, appartenant à Majdi
Ghunaymat, dont la famille a été
abandonnée sans abri. Dans al-Quds, les
bulldozers de l’occupant ont démoli, à
Jabal al-Mukabbir une maison appartenant
à Abdel Basset Abu Irmila. La maison du
martyr Hassin Abu Gosh, dans le camp de
Qalandia, a été démolie le 20 avril.
Dans la région d’al-Naqab, occupée en
1948, les sionistes ont démoli une
partie de la maison de la famille Arjan,
à Rahat, et ont démoli pour la 95ème
fois le village d’al-Araqib, dont la
population renouvelle sa construction
après chaque démolition, affirmant son
droit à vivre sur ses terres et dans son
village. Selon l’ONU,
l’occupant sioniste a démoli 588
structures depuis le début du mois de
janvier. L’ONU ne comptabilise pas les
structures palestiniennes démolies dans
les territoires occupés en 48.
L’occupant poursuit
sa vengeance plusieurs années après : le
1er avril, les troupes
sionistes envahissent le village de
Ubaydiyya, dans la province de Bayt
Laham et investissent la maison de deux
martyrs des Saraya al-Quds, Khaled et
Aqla Shanayta, assassinés en 2006. Sous
le prétexte de procéder à des fouilles,
elles ont saccagé la maison.
Vol des terres :
des milliers de dunums ont été volés au
cours du mois d’avril. 2500 dunums ont
été confisqués des terres du bourg
al-Zawiya, à l’ouest de Selfit, et de
Siniria, au sud-est de Qalqylia.
L’occupant a annoncé qu’il confisquerait
des centaines de dunums des terres du
village de Jaloud, au sud de Nablus, et
des villages de Termes’aya et Moghir,
près de Ramallah, afin de relier entre
elles les colonies implantées en
Cisjordanie.
Si la ville d’al-Quds
et ses lieux saints sont
systématiquement ciblés par la
judaïsation-sionisation, d’autres lieux
en Palestine font également l’objet
d’invasions et de profanations, comme la
mosquée al-Ibrahimi dans la ville
d’al-Khalil, interdite aux fidèles
musulmans pendant plusieurs jours, les
lieux appelés « tombeau de Joseph » et
« tombeau de Rachel» en Cisjordanie, que
les sionistes prétendent être juifs,
ainsi que les « piscines de Sulayman »
dans Bayt Laham.
Dans la ville
d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa
Pendant plusieurs
jours de suite, les forces armées de
l’occupation ont envahi les bourgs de
Izariyye et Abou Diss. Elles ont lancé
du gaz lacrymogène sur la population et
tiré des balles en caoutchouc. Plusieurs
magasins et maisons ont été investis et
du matériel a été confisqué. Les forces
de l’occupation s’étaient préparées à
l’avance pour ce pillage, en amenant des
camions vides avec elles. Au cours de
leur campagne militaire contre le bourg
d’al-Issawiya, les sionistes ont diffusé
un communiqué à la population, où ils
commencent leurs menaces en citant un
verset du Coran : « les agresseurs
apprendront un jour quel sort funeste
les attend » (al-Shu’ara’). Le village
de Qatana, dans la région d’al-Quds, a
été investi lors de la sortie scolaire,
ce qui a provoqué des affrontements
entre les jeunes et les forces de
l’occupation. Celles-ci se sont
déployées pendant plusieurs jours dans
le pourtour de l’ancienne ville,
fouillant les Palestiniens, et notamment
les jeunes, de manière humiliante, en
s’aidant de chiens.
Les Maqdissis sont
poursuivis par l’occupant, ils sont
arrêtés et détenus, sous le prétexte
qu’ils résistent à l’occupation : le 20
avril, le tribunal sioniste a condamné 5
jeunes des familles Ghazawi et Ruwaydi
pour avoir lancé des pierres et des
bouteilles incendiaires. Le même jour,
l’occupant arrête 20 Palestiniens au
cours d’une incursion dans Issawiya,
dont l’enfant Muhammad Mahmoud, 10 ans,
Ahmad Jamjoum, 13 ans, Ahmad Ubayd, 16
ans. L’enfant Majd Idriss, 14 ans, a été
arrêté dans le quartier de She’fat. Le
20 avril, 20 Palestiniens sont kidnappés
de plusieurs quartiers dans la ville,
investis par les forces d’occupation.
L’occupant continue
à expulser les fidèles de la mosquée al-Aqsa :
le 16 avril et les jours suivants, ce
sont les plus âgés qui étaient sa cible
préférée. 4 Palestiniens, dont Marwan
Hashlamon (60 ans) et Anwar al-Qaq (63
ans) ont été interdits de fréquenter
leur mosquée, et placés en détention à
domicile pour 7 jours. D’autres
Palestiniens du même âge ont été
expulsés, portant leur nombre à 7,
interdits d’entrer dans la vieille
ville, jusqu’à leur comparution devant
une cour sioniste, le 17 mai prochain.
Le 29 avril, les soldats sionistes ont
arrêté 42 Palestiniens dans la mosquée
al-Aqsa, avant de les relâcher quelques
heures plus tard, en maintenant 7
d’entre eux dans les centres
d’interrogatoire, dont
Qussai Mohammad Khalil, 17 ans,
Fadi Ahmad Met’eb, 17 ans, Ayyoub Maher
al-Hindi, 18 ans, Tawfiq Mheisen, 17
ans. Des dizaines de soldats avaient
envahi la mosquée après l’avoir
encerclée.
Les Palestiniens
sont interdits de fréquenter leur
mosquée et d’y prier, et de la protéger
contre les colons et la judaïsation.Bien
que les dirigeants sionistes aient
rassuré le régime jordanien qu’ils ne
prendraient pas de mesures de
judaïsation, ce sont 1058 colons qui ont
envahi la mosquée pendant les fêtes
juives. Les fidèles en provenance de la
bande de Gaza, bien que triés sévèrement
par les autorités sionistes, ont été
interdits pendant deux vendredis de se
rendre à la mosquée al-Aqsa.
Un rapport de la
presse sioniste décrit la « ville »
souterraine d’al-Quds, creusée par les
sionistes. Selon le quotidien Haaretz,
les vestiges musulmans ont été
transformés en vestiges juifs, sans
aucune assise historique. Cette
« ville » souterraine sioniste creusée
comprend des lieux de prière juifs, des
musées, des routes (où ne circulent pas
les Arabes palestiniens). Les sionistes
qui ont creusé pendant des dizaines
d’années sous la mosquée al-Aqsa et la
vieille ville ont caché et enseveli les
vestiges musulmans et antiques, loin des
regards des experts internationaux, pour
mettre en valeur ce qu’ils considèrent
comme des vestiges juifs. Un archéologue
sioniste a refusé cependant ces travaux
d’exacavation qu’il juge illégaux, menés
de façon incontrôlée. Un autre considère
que ces excavations n’ont aucune valeur
scientifique, mais contribuent seulement
à développer le tourisme sioniste et à
propager un mythe, celui d’une présence
juive en Palestine il y a plus de 2000
ans.
Les sionistes
pratiquent des rituels juifs dans la
mosquée al-Aqsa, pour affirmer sa
judaïsation. De plus en plus d’appels
des organisations ultra sont lancés en
vue de multiplier les rituels
talmudiques dans les lieux saints
musulmans, comme le fait d’offrir des
sacrifices dans la mosquée. Le 25 avril,
des milliers de juifs sionistes ont
pratiqué des rituels juifs devant le mur
al-Bouraq, au sud de la mosquée.
Les sources
sionistes indiquent le 22 avril que 415
unités de logement dans les colonies
sont prévues, ce qui signifie
l’extension des colonies et
l’augmentation du nombre de colons. La
compagnie Euro-Israël élargit la colonie
de « Pesgav Zeev » au nord d’al-Quds. La
compagnie Douna a l’intention de
construire 72 unités de logement dans la
colonie « Modi’in ».
Jabal al-Baba
dans al-Quds : la purification
ethnico-religieuse à l’œuvre
La zone appelée
Jabal al-Baba se situe entre les bourgs
de Azariyye et Abu Diss. L’occupant veut
s’en emparer pour élargir la zone des
colonies dans la région d’al-Quds.
Depuis plusieurs années, l’occupant
démolit les maisons des Bédouins al-Jahalin
qui y sont installés. 20 familles ont
déjà été ciblées par les démolitions de
leurs maisons, qui sont reconstruites
après chaque démolition. Les familles
ont déjà été expulsées de la région
d’al-Naqab, en 1948, lors de la Nakba,
et sont venues s’installer dans cette
zone. Mais les sionistes, selon leur
plan de colonisation établi dès le
XIXème siècle, veulent s’emparer de
toute la Palestine, et même au-delà, si
les moyens leur sont assurés, et en
expulser les Palestiniens et les autres
Arabes. Aujourd’hui, les sionistes
proposent aux Bédouins al-Jahalin, sans
le légaliser, un lieu de vie, comme ils
l’ont fait pour les habitants du village
Um al-Hiran, dans al-Naqab. Pour les
sionistes, il ne s’agit que des
déplacements provisoires, jamais une
installation définitive, sauf pour les
colons. Comme pour le village d’Um al-Hiran,
les Bédouins vivant à présent dans Jabal
al-Baba sont menacés d’expulsion. C’est
pourquoi ils affirment que s’il faut
coûte que coûte s’en aller, c’est vers
al-Naqab qu’ils retourneront, et non pas
ailleurs.
La presse
palestinienne
Négociations
pour une accalmie sécuritaire (10 avril,
centre d’études Atlas)
Les Palestiniens se
sont habitués à rattacher les
négociations pour une accalmie
sécuritaire à propos de la bande de
Gaza, où les sionistes ont réussi à
instaurer l’équation accalmie contre
accalmie, mais ce qui se déroule à
présent, ce sont des négociations
similaires concernant la Cisjordanie,
entre les bras sécuritaires palestiniens
et sionistes, où l’Autorité
palestinienne reprendrait son contrôle
sur la zone A en contrepartie d’un rôle
plus grand de ses appareils
sécuritaires, en renforçant la
collaboration sécuritaire avec
l’occupant.
Ce n’est pas la
première fois que de telles négociations
ont lieu. Elles avaient pris place au
début de l’Intifada al-Aqsa, lorsque les
forces sionistes ont envahi la zone A en
Cisjordanie et à Gaza. Elles avaient
pour but de revenir à la période d’avant
le 28 septembre 2000, et étaient
supervisées par la CIA, par le biais de
son directeur, ce qui a donné lieu au
document Tenet, qui stipulait que les
services sécuritaires palestiniens
maintiendraient l’ordre (sioniste) à
100% en contrepartie
de l’interdiction d’envahir des
territoires palestiniens par l’armée
sioniste.
Mais contrairement
aux précédentes, les négociations
actuelles ne posent aucune condition
pour arrêter la colonisation dans les
territoires occupés en 67, elles
« légalisent la poursuite de la
colonisation et la judaïsation d’al-Quds
en contrepartie du maintien de
l’appareil étatique palestinien et son
contrôle de ses zones d’influence, ce
qui constitue un reniement des principes
des négociations, qui doivent être la
sécurité en contrepartie de la paix, et
non la sécurité pour les colons et
l’armée (sioniste) en contrepartie du
contrôle conditionné de l’Autorité sur
certaines zones. » Le peuple palestinien
a l’impression « que sa cause nationale
est en train de devenir tout simplement
un moyen de lui assurer une vie civile à
l’intérieur de cantons isolés les uns
des autres et enfermés par des
groupements coloniaux ».
L’intifada dans
son septième mois par Rassim Ubaydat, 10
avril
Malgré la férocité
de la répression qui s’est abattue sur
les Palestiniens en révolte, l’Intifada
poursuit son chemin, pour le septième
mois. L’ennemi n’a pas réussi à y mettre
fin, tout comme nous n’avons pas,
jusqu’à présent, réussi à la transformer
en alternative politique qui dépasse
Oslo (les accords d’Oslo, ayant conduit
à la formation de l’Autorité
palestinienne) et la division
interpalestinienne. La confrontation
avec l’occupant reste sans direction,
sans buts nationaux unifiés, dans
l’absence de bases idéologiques,
politiques, économiques et sociales
unifiées. L’Intifada court de graves
dangers. Outre l’occupant qui veut
l’égorger, des parties arabes et
internationales cherchent à l’étouffer,
craignant qu’elle ne s’étende vers les
pays voisins, comme l’Egypte ou la
Jordanie et que la question
palestinienne ne revienne sur le devant
de la scène internationale, ce qui
pourrait bouleverser les cartes, aux
Etats-Unis, en Europe et dans la région.
L’Intifada court le danger d’être
étouffée à cause de l’absence d’une
direction palestinienne unifiée et la
coordination sécuritaire avec
l’occupant. Cependant, l’Intifada a
réussi à réaliser des acquis politiques
importants, elle a ôté les illusions sur
les accords d’Oslo et la formation d’un
Etat palestinien qui en découlerait.
Nous affrontons, avec l’Intifada
actuelle, un défi existentiel et non
politique seulement, puisque l’occupant
refuse toujours de reconnaître
l’existence du peuple palestinien.
Communiqués et
déclarations
Le dirigeant dans
le mouvement du Jihad Islamique en
Palestine, Khaled al-Batch, a appelé, au
cours d’une marche de solidarité avec
les prisonniers palestiniens à Bayt
Lahia, dans la bande de Gaza, à
kidnapper des soldats et colons en vue
de les échanger contre les prisonniers.
Il a appelé les Palestiniens à redoubler
les attaques contre les sionistes pour
empêcher la poursuite de l’invasion
coloniale et à mettre fin aux exécutions
effectuées par les soldats de
l’occupation.
Le membre du comité
central du FPLP, Rabah Mhanna, a appelé
Mahmoud Abbas à démissionner « ayant
dépassé toutes les lignes rouges
nationales ». Selon Mhanna, le président
palestinien poursuit les liaisons
sécuritaires avec l’ennemi,
contrairement aux décisions prises par
le conseil central de l’OLP.
Le dirigeant au
FPLP, dans la ville d’al-Khalil, Badran
Jaber, a dénoncé les déclarations de
Mahmoud Abbas, les jugeant « honteuses
et douloureuses », affirmant que le
peuple palestinien poursuit sa lutte
contre l’occupation qui profane la terre
et humilie les Palestiniens, sans tenir
compte du droit international ».
Le professeur
d’université, dr. Abdel Sattar Qassem,
met au défi l’Autorité palestinienne de
mettre en pratique ses « menaces » à
l’encontre de l’occupation. Il a
déclaré que les « menaces » proférées
par l’Autorité palestinienne de cesser
ses engagements envers l’occupant si ce
dernier poursuivait ses crimes, n’ont
aucune valeur. « Ce n’est pas la
première fois que l’Autorité
palestinienne lance ce genre de
discours, mais elle n’a aucun moyen de
le mettre en pratique. Cela ne se fera
jamais, car l’Autorité palestinienne est
la partie faible, elle n’a jamais pu
faire changer la politique
« israélienne » contre notre peuple.C’est
pourquoi j’affirme toujours que les
négociations sans résistance n’ont
aucune valeur, et la poursuite de la
coordination sécuritaire sont plus
nocives envers l’Autorité qu’à d’autres
parties, car elles la désignent comme un
supplétif de l’occupant, pas plus. »
Sheikh Ikrima Sabri,
président du haut conseil islamique, a
déclaré le 14/4 que l’occupant poursuit
son plan de partage de la mosquée al-Aqsa,
dans le temps et dans l’espace. Selon
lui, l’accentuation de la répression-
expulsion et des arrestations dans la
mosquée al-Aqsa sont le prélude à un tel
partage. Il a indiqué que la police
sioniste poursuit les bus qui
transportent les fidèles vers al-Aqsa et
empêchent leur arrivée, afin de réduire
le nombre de fidèles. De son côté,
sheikh Raed Salah, président du
mouvement islamique – branche nord,
mouvement interdit, s’est félicité de la
décision jordanienne de ne pas installer
des caméras de surveillance dans la
mosquée al-Aqsa. En effet, suite aux
protestations palestiniennes, qui
dénoncent cette installation qui ne
servira qu’à l’occupant, le régime
jordanien a annulé sa décision.
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