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Centre Palestinien
d'Information
Hamas : son histoire de l'intérieur (81)
Photo CPI
Jeudi 3 juin 2010
Dr. Azzam Tamimi
L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam
Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision
du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le
département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a
donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète,
diffusée régulièrement en de nombreuses parties.
Le Hamas au
gouvernement (7)
Le jour de l’élection, les médias internationaux semblaient très
certains de leur prédiction. Chris McGreal rapporta que « le
groupe islamiste armé Hamas devrait briser la domination de
quarante ans du mouvement du Fatah de la cause palestinienne
dans des élections parlementaires durement disputées ».
Entre-temps, Donald Macintyre rapporta dans The Independent,
de la ville de Gaza : « Plus d’un million de résidents de la
Cisjordanie, de Gaza et de Jérusalem est devraient voter
aujourd’hui dans des élections qui verront le Hamas mettre un
terme au monopole du Fatah du contrôle de l’autorité
palestinienne ».
La déclaration disant que le résultat surprit le Hamas autant
qu’il surprit les autres furent démenti à plusieurs reprises par
des officiels du Hamas. Ils soutinrent que le mouvement
s’attendait à gagner, mais qu’il n’y avait pas d’accord sur la
marge. Il y avait deux écoles de pensée au sein du mouvement.
Ceux qui avaient étroitement collaboré avec les comités de
campagnes des élections avaient prédit que le Hamas allait
remporter entre soixante-dix et soixante-quinze sièges. Ils
basaient leurs prédictions sur les retours de ce qui
travaillaient pour eux pour les élections, qui avaient jauger
les opinions sur le terrain. Les responsables de campagne du
Hamas rendirent visite à des familles et des associations et
parlèrent régulièrement aux aînées des familles, aux chefs de
tribus et aux leaders d’associations professionnelles durant la
campagne et le jour des élections. D’autres officiels du Hamas,
cependant, étaient plus prudents, pensant que le Hamas s’en
allait remporter environ cinquante pour cent des sièges, mais
pas plus.
L’explication du résultat le plus souvent mise en avant était
l’hypothèse que l’électorat vota pour le Hamas pour punir le
Fatah. En réalité, seule une fraction des votes était composée
de votes de protestation. Dans les élections palestiniennes
conduites durant les décennies passées, que ce soit parmi les
étudiants au campus, dans des votes au sein de syndicats, ou
plus récemment au niveau municipal, le Hamas remportait
invariablement au moins quarante pour cent des voix totales. Les
chiffres pour les élections législatives du 25 janvier 2006
indiquent que seule une petite proportion de ceux qui votèrent
pour le Hamas semblaient l’avoir fait pour punir le Fatah. La
liste proportionnelle votante montra que 44,5 pour cent votèrent
pour le Hamas, ce qui n’est guère bien plus que les 40 pour cent
qui semblaient être le score habituel du Hamas, tandis que 41,43
pour cent votèrent pour le Fatah. La popularité du Hamas s’était
construite sur une bien plus longue période que ce que plusieurs
experts électoraux reconnaissaient.
Après une rétrospection, la victoire massive du Hamas fut
attribuée à un certain nombre de factures. Certains électeurs du
Hamas étaient déjà des supporters convaincus du Hamas, alors que
d’autres se décidèrent dans les jours avoisinant le jour du
vote. Certains qui choisirent de voter pour le Hamas donnèrent
plus d’une raison pour avoir décidé de voter pour le mouvement.
La raison principale du vote en faveur du Hamas était la
fidélité du Hamas au rêve palestinienne. La plupart des
Palestiniens, dont ceux qui exprimèrent à plusieurs reprises
être prêts à se contenter de moins, ne peuvent s’empêcher de
rêver de voir la Palestine, dans sa totalité, complètement
libre. Ils imaginent le jour où des millions de réfugiés
palestiniens retourneront à leurs villes et villages d’où ils
furent chassés lorsqu’Israël fut créée en 1948. Le Hamas, qui
croit que l’Etat d’Israël est une entité politique illégitime
qui disparaîtra un jour, tout comme les royaumes des Croisés du
XIème siècle en Palestine et en Syrie disparurent, garde le rêve
en vie. La décision de 1988 de l’OLP dominée par le Fatah de
reconnaître le droit à exister d’Israël, en échange de quoi elle
serait reconnue comme étant le seul représentant légitime du
peuple palestinien, fut le tournent pour nombre de Palestiniens.
De là, le Hamas, qui existait depuis plus d’un an, commença à
être perçu par un nombre croissant de Palestiniens comme
l’alternative au Fatah, qui avait perdu son chemin selon eux.
Traduction réalisée
par le Centre
Palestinien d’Information (CPI)
Hamas: son
histoire de l'intérieur (80)
Hamas: son
histoire de l'intérieur (82)
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