Palestine
Al-Quds au cœur de
la Palestine et de la nation:
Soutien à la résistance maqdisie
palestinienne
Rim al-Khatib
Samedi 30 novembre 2013
N°3 - Décembre 2013
Maison maqdisie
I - Al-Quds occupée : asphyxie et
purification ethnico-religieuse
- Projet de judaïsation « Kadam » : un
nouveau projet de colonisation et de
destruction du patrimoine palestinien
dans la ville d’al-Quds a été lancé. Il
s’agit du projet « Kadam » qui se
situerait contre le mur méridional de la
mosquée al-Aqsa, sur les terres
appartenant aux Palestiniens de Selwan.
Ces terres étaient exploitées dans
l’agriculture, jusqu’à l’occupation de
la ville en 1967. Elles furent ensuite
confisquées et deux pièces construites
appartenant à la famille Abdo furent
démolies. L’espace fut transformé en
parking par l’occupant, et en 2003, il
fut investi par l’association sioniste
Elad. Depuis, celle-ci essaie de mettre
en place un projet. Le projet de
l’occupant porte le numéro 13542, il
vise à construire un lieu touristique
incluant un parking et un parc
« national ». Il est notoire que les
projets de prédilection des sionistes
sur toute la superficie de la Palestine,
occupée en 48 ou en 67, consistent en
« parcs », meilleur moyen pour raser les
vestiges palestiniens et expulser la
population autochtone, en s’affichant
« vert ». Le projet « Kadam » de
purification ethnico-religieux serait
construit sur 16000 m2, sur plusieurs
étages, avec des magasins et des
bureaux. M. Ahmad Qara’in, membre du
comité Wadi Helwa, dans Selwan, a
déclaré que l’association coloniale Elad,
qui a commencé le projet, a creusé dans
la région, détruit une tombe datant de
1000 ans et des vestiges byzantines et
romaines. Les seuls vestiges que
l’association n’a pas détruits ont été
proclamés comme étant ceux « du second
temple (juif) ». M. Qara’in a ajouté que
le projet « Kadam » se trouve sur un
réseau de souterrains creusés au cours
des années précédentes, qui vont de Ayn
Selwan (la source) jusqu’au mur al-Bouraq.
L’institution Al-Aqsa pour le waqf et le
patrimoine a affirmé qu’une maison de
production de films américaine et des
maisons « israéliennes » se préparent à
produire un série dramatique sur la
ville d’al-Quds, qui sera présentée
comme un lieu juif, où tout le
patrimoine arabo-musulman sera détourné
au profit de la propagande sioniste. Le
coût s’élève à des millions de dollars,
avec le soutien du ministre sioniste des
finances et la municipalité de
l’occupation.
L’occupation a investi les locaux de
deux associations agissant pour la
soutien à la ville d’al-Quds et les a
fermés, les accusant de soutenir le
mouvement Hamas. Il s’agit de
l’association « al-Quds pour le
développement » dont le siège est dans
la ville occupée, et qui lutte pour
maintenir les Maqdisis dans leur ville,
grâce à des projets de développement, et
« Amarat al-Aqsa » dont le siège est
dans la ville de Nazareth (Nasra) en
Galilée, et dont le but consiste à faire
revivre la mosquée al-Aqsa, pour
empêcher sa judaïsation.
L’occupant a lancé le 7 novembre une
vague d’arrestations de Palestiniens
maqdisis actifs sur « facebook ». Des
dizaines de jeunes Maqdisis ont été
arrêtés à leur domicile ou dans les
cafés internet, dans tous les quartiers
et bourgs de la région d’al-Quds, les
accusant de mobiliser contre
l’occupation de d’appeler à la révolte.
Pendant le mois de novembre, des
dizaines de Maqdisis ont été arrêtés,
soit dans les localités autour de la
vieille ville, soit dans la mosquée al-Aqsa.
Des enfants de moins de 10 ans ainsi que
des jeunes et des femmes font partie des
personnes arrêtées, pour différents
motifs : lancement de pierres, lancement
de cocktails molotov, tentative de
poignarder des colons, manifestations ou
tout simplement pris dans des rafles.
Lors d’un cortège funèbre accompagnant
le martyr Mahmud Awwad, jeune de 22 ans,
du camp de Kalandia, décédé quelques
mois après avoir été blessé par
l’occupant, les forces sionistes ont
chargé sur la foule, faisant plusieurs
blessés.
L’occupation a interdit aux Palestiniens
d’al-Quds de commémorer le martyre de
Arafat, dirigeant historique du peuple
palestinien et premier président de
l’Autorité Palestinienne, lâchement
assassiné par l’occupant. Les Maqdisis
ont refusé d’obéir aux ordres de
fermeture du club de Selwan, où se
déroulait la commémoration. La police
sioniste a chargé et a arrêté plusieurs
militants.
L’occupant creuse à l’entrée du bourg
al-Issawiya au profit de l’hôpital des
sionistes « Hadassa ». Le centre Wadi
Helwa annonce que l’occupant a
l’intention de construire un mur d’un
mètre et demi et élargir le parking de
l’hôpital au détriment des terres
confisquées à des familles de Issawiya.
La famille Kastero, composée de 30
membres, a été visée une nouvelle fois
par l’occupant. Les caravanes dans
lesquelles elle s’est réfugiée après la
démolition de leurs maisons (quatre dans
un immeuble) au mois de février dernier,
ont été démolies. Afif Kastero a déclaré
que la famille avait présenté, il y a
des mois, un permis de vivre dans les
caravanes, mais l’occupant n’a pas
répondu. Comme à son habitude,
l’occupant sioniste réclame les frais de
la démolition. Pour l’occupant, seul le
départ « volontaire » de la famille peut
le satisfaire. C’est un processus
d’épuration ethnico-religieuse sous
couvert de faire appliquer la loi,
d’ailleurs prononcée par l’occupant.
Le village de Nabi Samu’il en danger de
purification ethnique : la population du
village maqdisi est menacée d’expulsion,
après avoir été encerclée socialement et
économiquement de 4 côtés par le mur de
l’annexion. Ce village n’est pas reconnu
par l’occupant, qui a refusé, au cours
d’une séance au tribunal, de reconnaître
l’existence même du village menacé de
disparition. Le député Mohammad Baraké,
des territoires occupés en 48, a déclaré
que le blocus économique et social
imposé à la population oblige de
nombreux jeunes à quitter le village,
d’autant plus qu’aucune autorisation de
construction n’est délivrée par
l’occupant. »
II - Al-Quds occupée : les lieux
saints
Les activités coloniales se poursuivent
autour de la mosquée al-Aqsa, et
notamment près du mur occidental de la
mosquée, malgré les protestations
officielles de la Jordanie. A l’entrée
de Hosh Shehabi, depuis le 6 novembre,
la municipalité de l’occupation creuse
et modifie les traits de la place, pour
en faire un lieu de prière pour les
juifs.
Les creusements sous et près de la
mosquée al-Aqsa suscitent l’effondrement
des murs des maisons maqdisies : une
maison appartenant à la famille Zaghoul,
dans Hoch Usayli, près de la porte
Silsila a été gravement touchée par ces
creusements.
Les autorités sionistes ont installé une
nouvelle synagogue à l’intérieur des
tunnels creusés sous la mosquée al-Aqsa.
Khalil Ibrahim, organisateur de visites
touristiques dans la ville, a déclaré
que le gouvernement de l’occupation est
en train de bâtir une série de
synagogues encerclant la mosquée afin de
l’isoler.
La police sioniste a interdit depuis le
début du mois de novembre aux étudiants
et enseignants d’entrer dans la mosquée
al-Aqsa pour y poursuivre et donner des
cours. Par contre, elle autorise les
colons, sous toutes leurs formes, à y
entrer pour pratiquer des rites
religieux.
Les colons extrémistes profanent une
fois encore le cimetière historique de
Ma’manullah, en barbouillant les tombes
d’inscriptions racistes et en cassant
les dalles de celles-ci. L’association
al-Aqsa pour le waqf et le patrimoine a
lancé un appel au monde arabo-musulman
de préserver les 20 dunums qui restent
de ce patrimoine historique, qui en
faisait 200.
L’Institution Internationale al-Quds met
en garde contre la recrudescence des
incursions sionistes dans la mosquée al-Aqsa.
Elle a dénoncé l’autorisation donnée par
les autorités sionistes aux groupes
extrémistes juifs d’envahir dans la
mosquée en vue de la partager. Au cours
du mois de novembre, des centaines de
juifs ont envahi la mosquée, protégés
par la police sioniste. Pour les fêtes
juives, des autorisations sont accordées
aux sionistes de mener des incursions
« religieuses » dans la mosquée al-Aqsa.
III - Al-Quds occupée : résistance
palestinienne
Les Maqdisis et les avocats de plusieurs
associations ont présenté leur
opposition au projet de « jardin
talmudique » que l’occupant a
l’intention de construire sur les terres
de Tur et de Issawiya, au nord d’al-Quds.
Le projet vise à s’emparer de 741 dunums
des terres appartenant à ces bourgs.
L’avocat Ghaleb Nashashibi a souligné
que le bourg de Issawiya n’a plus de 500
dunums de terrains alors qu’il
s’étendait avant 1967 sur 12000 dunums.
Bien que la participation à la mascarade
juridique de l’occupation n’ait servi à
rien jusqu’à présent, il s’agit, pour
les Palestiniens, de marquer leur
opposition aux pratiques de l’occupant.
Des jeunes maqdisis ont réussi à faire
écrouler 10 mètres du mur de l’annexion,
près de Bir Nebala, à l’ouest de la
ville d’al-Quds. Abdallah Abu Rahme,
militant contre le mur de l’annexion, a
déclaré que d’autres jeunes sont
parvenus à couper sur dix mètres les
barbelés qui entourent la prison de Ofer.
Des affrontements ont eu lieu dans la
localité d’Abu Diss entre les jeunes
maqdisis et la police et l’armée
sionistes. L’armée de l’occupation a
voulu installer des barbelés
électroniques sur une partie du mur de
l’annexion. Les jeunes, à leur sortie
des écoles, se sont précipités sur les
forces de l’occupation, qui ont tiré et
lancé des gaz. Les jeunes ont brûlé des
pneus et ont empêché les forces de
l’armée d’avancer vers l’université. 40
jeunes ont été blessés.
Les autorités de l’occupation mettent en
garde contre la recrudescence de la
« violence » dans la ville d’al-Quds, à
partir de la Cisjordanie. Les Maqdisis
de plusieurs localités ont mené au cours
de ce mois de novembre différentes
protestations et ont affronté la police
de l’occupation, qui a fait appel à
l’armée et aux « snippers » pour
disperser les manifestations.
La famille Abu Irmilia s’oppose aux
employés de la « direction des
vestiges » israélienne, qui voulaient
empêcher la famille de travailler sa
terre, à Selwan. La police sioniste est
intervenue et a arrêté plusieurs membres
de la famille. Le père de famille a
expliqué que la « direction des
vestiges » essaie depuis 10 ans de
s’emparer de ses terres, sous le
prétexte qu’il existerait une tombe
juive dans le lieu.
Le 19 novembre, près de 800 étudiants
ont réussi à entrer dans la mosquée al-Aqsa,
pour y suivre des cours dispensés dans
ses locaux et ses places. De plus, les
associations maqdisies organisent à
présent des tours d’étude de la mosquée,
son histoire et l’histoire d’al-Quds,
aux élèves des écoles de la ville.
Suite à l’invasion de la mosquée al-Aqsa
par plus de cent colons, le 28 novembre,
les maqdisis ont affronté la police
sioniste aux alentours, affrontements
qui ont duré plusieurs heures. Des
centaines de fidèles présents dans la
mosquée ont empêché les colons de faire
leurs prières talmudiques, en criant
très fort « Allahu Akbar », ce qui a
alerté la police de l’occupation, qui a
accouru vers la porte al-Silsila, où se
sont regroupés les fidèles. Des
affrontements ont eu lieu.
Le mouvement Hamas a publié un long
communiqué, mettant en garde contre la
judaïsation de la ville d’al-Quds. Il a
affirmé que la ville subit une guerre
impitoyable pour modifier son caractère
de ville arabo-musulmane et a demandé le
plus large soutien à la ville et à sa
population, qui résiste.
Sheikh Raed Salah a déclaré que le
partage de la mosquée al-Aqsa est un pas
vers sa destruction et la construction
du temple juif à sa place. Il a salué
les étudiants et élèves qui protègent la
mosquée, rappelant que le projet des
études dans la mosquée date de trois ans
et qu’il a fait un bond ces derniers
temps. Concernant la solidarité avec la
mosquée al-Aqsa et la ville d’al-Quds,
plus globalement, il a affirmé que les
peuples arabes et musulmans veulent
soutenir par milliers, mais une position
officielle courageuse doit être prise
pour leur permettre de passer à l’acte.
Il a ajouté que le soutien aux cours
dispensés dans la mosquée est important,
de même que la rénovation des maisons
dans la ville d’al-Quds.
Al-Quds occupée : solidarité
Une manifestation a eu lieu en Turquie,
en solidarité avec la mosquée al-Aqsa,
contre les tentatives sionistes de la
judaïser.
Le consul britannique réclame un
supplément d’informations sur la
profanation du cimetière protestant par
les extrémistes sionistes. Notons le ton
conciliant de ce consul envers les
autorités sionistes.
Les ulémas jordaniens ont protesté
contre la judaïsation de la ville d’al-Quds,
et ont appelé la nation a accorder une
place à la ville occupée dans leurs
actions.
Le porte-parole du mouvement Hamas
(Saleh Bardawil) a dénoncé la visite du
président français à la ville occupée
d’al-Quds considérant que cette visite
n’était pas la bienvenue, car « elle
encourage les crimes de judaïsation et
de colonisation dans la ville d’al-Quds. »
Pour Bardawil, cette visite « traduit le
haut degré d’hypocrisie des pays
occidentaux envers la cause
palestinienne ».
Deux études sont parues (turque et
palestinienne), à partir des archives
ottomanes (les archives du tribunal
légal d’al-Quds), poursuivant le travail
de recherche sur l’histoire de la
ville occupée, en axant sur la
population et la vie quotidienne, au
XVIIème siècle.
Le bureau des programmes scolaires dans
la Ligue des Etats arabes a réclamé le
soutien aux écoles de la ville occupée
d’al-Quds. Elle a également protesté
contre la judaïsation des programmes
scolaires que l’occupant essaie
d’imposer aux élèves maqdisis. Le bureau
a décidé de porter ses recommandations à
la commission éducative qui se réunit au
mois de mai prochain à Amman, en
Jordanie.
Deux associations situées en Europe
réclament à la représentante de la
politique extérieure de l’Union
européenne de prendre des mesures
concrètes pour appuyer le maintien de la
population d’al-Quds dans sa ville.
Elles ont dénoncé la poursuite de la
coopération économique entre l’Union
européenne et l’entité coloniale, qui ne
prennent pas en compte la politique
raciste envers les Palestiniens, et les
Maqdisis plus particulièrement.
Le « comité national contre la
normalisation » compte organiser un
« marathon » en faveur de la ville
occupée d’al-Quds, au mois de mars 2014.
Plusieurs comités arabes sont déjà en
place (Tunisie, Jordanie, Yémen) et des
solidaires internationaux sont prévus.
Le but étant de casser le blocus qui
encercle la ville d’al-Quds.
N° 1 - 13.10.13
N° 2 - 01.11.13
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