Palestine
Al-Quds au cœur de
la Palestine et de la nation:
Soutien à la résistance maqdisie
palestinienne
Rim
al-Khatib
Profanation et destruction du cimetière
historique de Ma’manullah
Vendredi 1er novembre 2013
N°2 – Novembre 2013
I - Al-Quds
occupée : asphyxie et purification
ethnico-religieuse
- Un nouveau tram
éventre les quartiers musulmans : la
presse sioniste a dévoilé que l’occupant
prépare un nouveau plan pour détériorer
et éventrer la vieille ville d’al-Quds.
Ce plan conçu par le ministre des
transports avec la municipalité sioniste
vise à tracer une ligne de chemin de fer
qui passerait par le cimetière
historique musulman de Ma’manullah, où
serait construit une gare souterraine.
- Des analystes
affirment : l’exclusion de la ville
d’al-Quds des négociations en cours
entre l’Autorité palestinienne et
l’entité sioniste signifie un « feu
vert » pour sa judaïsation. Pour eux,
l’occupant cherche à s’emparer
entièrement de la ville pendant les
négociations.
C’est ce qu’affirme
Ziyad Hammouri, le directeur du centre
al-Quds pour les droit sociaux et
économiques : « Israël utilise les
négociations pour couvrir ses plans
coloniaux, il ne veut ni paix ni
négociations, mais profite de ce dossier
pour gagner du temps », ajoutant que
l’occupant prépare à présent de
nouvelles lois pour annuler toute
souveraineté palestinienne sur la ville
occupée, y compris des décisions
relatives aux coutumes palestiniennes et
aux rites religieux.
- Démolition de la
maison du prisonnier libéré Amin Shweiky
dans le quartier Ashqariye dans Beit-Hanina,
al-Quds. Les autorités de l’occupation
ont arrêté le propriétaire de la maison
et l’ont obligé à assister à la
démolition de sa maison, par pur
sadisme. Le prétexte de l’occupant est
que la maison , construite il y a dix
ans, ne bénéficie pas d’une
autorisation, sans dire cependant que le
propriétaire a fait une demande, a payé
les taxes diverses à cause de la
construction avant de recevoir
l’autorisation. Pour Amine Shweiky,
c’est tout le quartier Ashqariyeh qui
est visé par la démolition, mais Ziad
Hammouri considère que la vague de
purification ethnico-religieuse menée
par l’occupant concerne toute la partie
orientale de la ville, celle qui fut
occupée en 1967 car plus de 2000 ordres
de démolition attendent leur exécution.
Avec la démolition de la maison Shweiky,
ce sont vingt personnes qui sont jetées
à la rue, dont plusieurs enfants.
- Un immeuble
composé de trois étages appartenant à la
famille Qarsh à Beit Hanina a également
été démoli par l’occupation.
- L’occupant
poursuit la colonisation de la ville
d’al-Quds et de la Cisjordanie, en
construisant et projetant de construire
des milliers de logements pour les
colons juifs. Malgré ou à cause des
négociations, l’occupant veut créer un
état de fait, comme il le fait depuis le
début du siècle dernier, depuis que les
premiers colons ont débarqué en
Palestine. C’est d’ailleurs le sens d’un
article écrit par un analyste sioniste
(Elie Hazan) qui explique que les
sionistes poursuivent la judaïsation de
la ville sans tenir compte des critiques
qui leur sont adressés, comme cela a eu
lieu lors des accords de Camp David avec
l’Egypte. A l’époque déjà, les
Etats-Unis ont laissé faire et ont
accepté l’état de fait.
- L’occupation
interdit au Maqdisi Khaled Zeer
d’aménager la grotte où il vit avec ses
enfants après la démolition de sa maison
au mois d’août 2013. Il semble que les
sionistes aient là aussi découvert des
« vestiges » historiques liées à leur
histoire mythique. C’est en tout cas le
prétexte fourni pour interdire
l’aménagement.
- Un projet de loi
sioniste pour empêcher tout retrait
sioniste de la ville d’al-Quds : le
comité ministériel de l’occupation a
ratifé le projet de loi qui interdit
tout retrait de la ville occupée sans
avoir été soumis au préalable au vote de
deux tiers des députés au parlement
sioniste.
- La ville
arabo-musulmane d’al-Quds transformée en
« ville juive » lors d’un festival
organisé par diverses institutions
sionistes dans la ville, pour attirer
les touristes férus non seulement de la
prétendue histoire juive de la ville,
mais de la présence européenne croisée
dans la ville sainte. Ce festival
devrait débuter début novembre et
s’étendre sur un mois.
- Une nouvelle
fois, les prisonniers palestiniens de la
ville d’al-Quds et des territoires
occupés en 1948 sont exclus de l’accord
de libération des anciens prisonniers.
Cet accord conclu sous l’égide des
Etats-Unis devrait permettre la
libération des anciens prisonniers, ceux
qui furent détenus avant les accords
d’Oslo en 1993. Dix prisonniers maqdisis
font partie de ces anciens prisonniers.
- L’occupation a
prolongé l’arrestation de 8 Maqdisis,
dont des enfants de 14 ans. La
prolongation de l’arrestation signifie
que les Palestiniens détenus ne sont pas
traduits devant les tribunaux, et
peuvent être emprisonnés plusieurs mois
sans charge et sans « condamnation ».
- Les réfugiés de
Lifta et le retour : le retour des
habitants du village de Lifta, dévasté
par les bandes sionistes et occupé en
1948, est de nouveau en discussion.
Alors que les sionistes libéraux
réclament que ses maisons soient
rénovées et que les habitants
palestiniens y reviennent en
coordination et dans le cadre d’un
projet sioniste de gauche (partage de
l’espace), les réfugiés de Lifta
réclament leur retour au village sans
être supervisés par les associations
sionistes de gauche.
- Dans une étude
récente, le professeur dr. Azmi
Baha’Eddine Abu Saoud a souligné que 86%
des Maqdisis ont subi au cours de ces
dernières années diverses entraves à
leur vie quotidienne (obtention de
documents, barrages, incursions,
arrestations) et 55% ont été exposés à
des agressions de la part des autorités
de l’occupation (violences verbales ou
physiques, agressions et destructions de
leurs biens, coups, vols). L’étude
insiste sur la politique suivie par
l’occupation pour priver les Maqdisis
d’étudier et de travailler dans leur
ville.
II - Al-Quds
occupée : les lieux saints
- Les autorités de
l’occupation volent les chaises des
salles de cours dans la mosquée al-Aqsa
pour empêcher les étudiants d’assister
au cours. La police de l’occupation a
mené 5 incursions au moins dans la
mosquée al-Aqsa pour voler les chaises
et saccager les locaux dans lesquels se
tiennent des cours auxquels assistent
différentes catégories d’étudiants
(jeunes, âgés, enfants, femmes ou
hommes) pour assurer une présence
permanente dans la mosquée. Elle a
interdit de faire entrer de nouvelles
chaises. Les étudiants et élèves ont
assisté aux cours, assis par terre.
- Une association
féminine juive réclame la construction
d’un lavoir purificateur pour les femmes
à la place d’un site historique
musulman, près de la mosquée al-Aqsa.
Des sources palestiniennes affirment
qu’une partie des excavations faites par
l’occupant dans la partie sud-ouest de
la mosquée al-Aqsa risque d’être
consacrée à ce lavoir, ou alors ce
serait le site des excavations menées à
l’extrême partie ouest de la zone d’al-Bouraq.
- Le cimetière
historique de Ma’manullah est ciblé par
la judaïsation : depuis que l’occupant
s’en est emparé en 1947, il n’a cessé de
le profaner. Il détruit d’abord les murs
qui l’entourent afin de pouvoir le
transformer à sa guise, sans aucune
considération pour la sacralité
historique du lieu. En 1967, il
transforme une partie du cimetière en
« parc de l’indépendance » après avoir
creusé et profané les tombes et déterré
les ossements. Entre 1985 et 1987, il
creuse encore et fait passer des
canalisations et y installe un parking
en détruisant des dizaines de tombes. En
2004, il prétend vouloir y construire le
« musée de la tolérance », poursuivant
son acte de vandalisme. Pour les
sionistes qui occupent la Palestine, les
vestiges millénaires de la Palestine
n’existent pas : seule la prétendue
présence juive dans ce pays compte.
C’est également une « purification
historique » de la Palestine qui est en
cours.
- Presque tous les
jours, les colons en vêtements civils ou
militaires, appartenant aux services de
sécurité ou aux associations
para-militaires, femmes ou hommes,
profanent la mosquée al-Aqsa, en menant
des incursions sous la protection de la
police sioniste. La recrudescence de ces
incursions vise à légaliser la présence
juive dans la mosquée, en prétendant que
c’est le lieu où était bâti le temple
juif, alors toutes les fouilles menées
par les sionistes n’ont apporté aucune
preuve à ces allégations. L’assaut
répété contre la mosquée al-Aqsa prépare
son partage, dans le temps et dans le
lieu, comme ce fut le cas de la mosquée
al-Ibrahimi dans la ville d’al-Khalil.
III - Al-Quds
occupée : résistance palestinienne
- Les maqdisis
ont boycotté les élections municipales
dans la ville d’al-Quds organisées par
l’occupant. Moins de 1% de participation
des Palestiniens, selon les estimations
des sionistes, qui pensaient ou
espéraient, à cause de la crise
inter-palestinienne, pouvoir attirer les
Maqdisis dans leur giron. Depuis que
l’occupant a annexé la partie orientale
d’al-Quds, occupée en 1967, à la colonie
fondée en 1948, il cherche à entériner
cette annexion en réclamant une
participation formelle des Palestiniens
à la gestion de la ville. Mais les
Palestiniens maqdisis votent plutôt aux
élections organisées par l’Autorité
Nationale Palestinienne, en risquant
d’être arrêtés et expulsés, pour
affirmer leur identité et leur désir de
libération.
- Affrontements
entre les jeunes maqdisis de Abu Diss et
les forces de l’occupation, le 22
octobre. Les jeunes protestaient contre
la démolition d’un immeuble, sous
prétexte qu’il est construit sans
permis. 4 jeunes ont été arrêtés par
l’occupant.
- L’institution al-Aqsa
pour le waqf et le patrimoine a annoncé
que 1000 étudiants ont participé ces
dernières semaines aux cours dispensés
dans la mosquée al-Aqsa, en tant que
geste de résistance à sa judaïsation.
Al-Quds
occupée : solidarité
- Des milliers de
Jordaniens ont assisté au festival « le
cri d’al-Aqsa » organisé par le
mouvement islamique jordanien à Amman,
pour la soutien à la mosquée al-Aqsa et
dénoncer les tentatives de sa
judaïsation.
- L’université
jordanienne a décidé d’inclure la
matière sur la ville d’al-Quds dans son
cursus.
- La Ligue arabe
proteste et dénonce le projet de loi
sioniste réclamant l’interdiction de
négocier à propos d’al-Quds. Elle a jugé
que ce projet de loi menace « le
processus de paix ».
- Le Parlement
Arabe a conclu ses travaux en dénonçant
les dangers qui menacent la ville
sainte, l’expulsion de sa population et
la destruction de ses lieux saints,
chrétiens et musulmans.
- Le mouvement
Hamas appelle l’Organisation de la
coopération islamique et la Ligue arabe
à agir rapidement et à assumer leurs
responsabilités pour protéger la mosquée
al-Aqsa.
- Un livre récent
« al-Quds et l’Islam » est paru à
l’Institut d’Etudes Palestiniennes,
rédigé par le chercheur Khalil Athamna.
Il explique comment la ville d’al-Quds a
acquis, même avant l’Islam, son
caractère de ville sacrée. Les tribus
arabes chrétiennes y étaient attachées
et ont préparé le terrain à l’Islam et
aux musulmans, qui ont accordé une place
primordiale à la ville sainte, tout au
long de leur histoire. Le caractère
sacré de la ville tient à la doctrine de
l’Islam, mais aussi à sa place politique
aux premiers temps de l’Islam. L’auteur
consacre un chapitre à chacun des
éléments qui ont contribué à sa
sacralité, ainsi qu’un chapitre pour
analyser l’importance du « jihad »
(lutte) pour libérer al-Quds lorsqu’elle
fut occupée par les Croisés.
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