Palestine
Intifada al-Quds en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
N°11 - Juin 2016
Rim al-Khatib
Mardi 31 mai 2016
CIREPAL
« Ce que nous
avons donné jusque là est minime, en
tant que sacrifice pour la Palestine. Au
jour de la Résurrection, nous devrons
payer pour le sang et le martyre moins
cher que pour l’humiliation et le
mépris. »
(Sheikh Khodr Adnane, en réponse à la
menace d’exécution des prisonniers,
lancée par le sioniste Liberman).
« Admire la
beauté du ciel et des étoiles.
Imagine-toi que tu te trouves sur la
plage de Yafa. »
(le martyr Iyad Sajdieh, quelques
minutes avant son martyre, dans le camp
de Qalandia)
A l’approche du mois de Ramadan, les
occupants sionistes craignent
l’intensification de l’Intifada al-Quds.
Des déclarations de leurs dirigeants et
des analyses de leur presse mettent en
garde contre la recrudescence des
opérations de la résistance à
l’occupation, au cours de ce mois. Même
si les opérations individuelles ou les
manifestations collectives contre
l’occupation ont baissé en intensité au
cours de ces derniers mois, rien ne
permet d’affirmer que l’Intifada a
cessé, puisque ses causes sont toujours
présentes. Mais la répression sauvage,
les exécutions sommaires, les
arrestations, les barrages, les menaces
contre la résistance à Gaza, sans
compter la participation de l’Autorité
palestinienne à l’étouffement de
l’Intifada, tout cela concourt à un
recul momentané des opérations et des
manifestations.
Craignant que
l’Intifada se développe, notamment à
cause de l’intensification de la
colonisation, de la judaïsation
galopante de la ville d’al-Quds et des
menaces qui pèsent sur la résistance à
Gaza, des parties internationales et
arabes se sont données la main pour
présenter des initiatives de règlement
du conflit arabo-sioniste, rêvant
toujours d’une région dominée par
l’entité coloniale pouvant s’allier à
des Arabes « modérés » et faire des
affaires avec eux. C’est le sens des
récentes initiatives de règlement
présentées par Paris d’une part et par
le régime saoudien, d’autre part. Quant
à l’initiative du régime égyptien, elle
concerne surtout la mise en place d’une
équipe palestinienne unifiée pour
participer à des conférences et des
pourparlers futurs, avec la bénédiction
de l’anglais Tony Blair. Il semble bien
que les initiatives ignorent les droits
des Palestiniens, la France reculant
chaque fois que Netanyhau aboit, de
telle sorte que son initiative balaie
d’un coup le droit des réfugiés
palestiniens à retourner à leur terre et
leurs propriétés, et réclame la
reconnaissance par l’Autorité
palestinienne de la « judéité » de
l’entité coloniale, tout en entérinant
la présence coloniale dans al-Quds et la
Cisjordanie, en acceptant un « échange
de terres » (échange de terres
palestiniennes occupées en 48 contre des
terres palestiniennes occupées en 67).
De leur côté, les
régimes saoudien, émirati et jordanien
préparent l’après Mahmoud Abbas, en
poussant leur poulain Mohammad Dahlan,
récemment mis en cause pour ses trafics
concernant la vente de terrain maqdissis
aux sionistes, par le biais d’une
compagnie émiratie. Si ces derniers sont
impliqués dans ce trafic visant la vie
des Palestiniens dans leur ville et
capitale, le régime saoudien s’apprête,
lui, à normaliser ses relations avec
l’entité coloniale, publiquement, et non
plus secrètement, au moment où Netanyahu
nomme Liberman au ministère de la
guerre. Côté régime turc, les pourpalers
pour normaliser les relations avec
l’entité sioniste et revenir à
l’avant-Marmara se heurtent à la
condition posée par le régime turc
concernant le blocus contre la bande de
Gaza. C’est pourquoi la résistance
palestinienne appelle à l’unité des
forces
palestiniennes, à l’arrêt de la
coordination sécuritaire avec
l’occupant, car seule l’unité des
Palestiniens et l’intensification de
l’Intifada al-Quds sont capables de
freiner les plans de liquidation de la
cause palestinienne
en cours, et de ramener les peuples
arabes autour de la Palestine et d’al-Quds.
La Nakba se poursuit, comme l’a
récemment affirmé le représentant au
Liban du Jihad Islamique en Palestine,
et les scénarios qui ont vu la chute de
la Palestine en 1948
sont en train de se répéter, avec la
participation de la communauté
internationale et de puissances
européennes, et surtout de régimes
arabes. La seule différence, et de
taille, est que la résistance
palestinienne s’est développée depuis,
elle a mis en échec les sionistes
plusieurs fois depuis l’an 2000, et que,
sur le plan régional, elle est soutenue
par la république islamique en Iran.
1 -
Martyrs palestiniens tombés en mai
2016 :
214 – Ahmad Shehada
(36 ans), Camp de Qalandia 3/5. 215 -
Sawsan Mansour (17 ans), Biddu, Ramallah
23/5 -
2 - Scènes de
l’Intifada al-Quds
A - L’entité
coloniale et la confiscation des corps
des martyrs : au cours de ce mois,
plusieurs corps de martyrs confisqués
par l’entité sioniste ont été remis à
leurs familles. Les corps des martyrs
Hassan Manasra (15 ans) et Alaa Abu
Jamal (22 ans) de la ville d’al-Quds ont
été finalement remis aux familles, qui
ont procédé à leur enterrement dans le
cimetière situé dans Bab al-Asbat, dans
la vieille ville d’al-Quds, et dans
Jabal al-Mukabbir. Les corps des martyrs
Maram et Ibrahim Taha, exécutés le 28
avril, ont également été remis à la
famille et enterrés dans le cimetière de
Qatana, au cours de funérailles
populaires imposantes. Le corps du
martyr Fouad Abu Rajab, exécuté le 8
mars, a été remis à la famille qui a été
expulsée de la ville d’al-Quds. Les
corps des martyrs Bashar Masalha et
Abdel Rahman Raddad, de Qalqylia et la
région de Selfit, ont été remis aux
familles. Masalha et Raddad avaient été
assassinés le 8 mars. Le corps du martyr
Abdel Fattah Sharif (21 ans) exécuté
froidement par un soldat sioniste dans
la ville d’al-Khalil, au mois de mars
dernier, a été remis à la famille et
enterré dans la ville d’al-Khalil, lors
de funérailles imposantes.
B - Les examens de
fin d’année commencent en Palestine, en
l’absence de 16 lycéens froidement
exécutés par les sionistes. Il s’agit
de : Mustafa al-Khatib, lycéen dans al-Kulliya
al-Ibrahimiya, al-Quds ; Dania Arshid,
al-Khalil ; Ahmad Abu Rabb, lycée de
Qabatia, Jénine ; Ahmad Kamil, Qabatia ;
Noureddine Saba’na, lycée de Qabatia ;
Ashraqat Qatnani, camp de Askar ; Adnane
Michni, lycée d’al-Khalil ; Mohammad
Halbiye, Abu Diss ; Kalzar Awawi, lycée
d’al-Khalil ; Mahmoud Shalalda, lycée de
Sa’ir, al-Khalil ; Mohammad Zaghlouan,
lycée de Qariout, Nablus ; Labib Azem,
lycée de Qariout ; Ahmad Kawazba, lycée
de Sa’ir ; Ahmad Amer, lycée de Massha,
Silfit ; Youssef Tarayra, lycée de Bani
Na’im, al-Khalil ; Sawsan Mansour, lycée
de Biddu, al-Quds.
C - Le camp de
Qalandia à la pointe de la lutte : Les
incursions de l’occupant dans le camp de
Qalandia, aux portes de Ramallah, ne se
comptent plus. Des forces spéciales de
l’armée ont décidé de mettre au pas ce
camp et ses réfugiés. Tous les soirs, et
pendant plusieurs mois, ces forces
spéciales pénètrent dans le camp pour
arrêter des Palestiniens, soupçonnés de
mener la résistance. Ils témoignent aux
caméras de leurs chaînes de télévision
qu’ils ont peur, ils avancent par
groupes, et qu’ils cherchent avant tout
à se protéger des coups qui peuvent
pleuvoir sur eux. Ils arrêtent cependant
des militants, ils ont récemment arrêté
deux membres du FPLP, et parfois, ils
s’engagent dans de vraies batailles
contre les jeunes résistants, qui
refusent leur présence et les attaquent.
3 - Résistance
Un soldat sioniste
a été blessé dans la colonie Tel Aviv,
le 30 mai, par un coup de poignard. Un
jeune Palestinien de 17 ans a été
arrêté. Deux soldats sionistes ont été
blessés par des tirs de pierres, le 17
mai, au cours d’affrontements dans al-Issawiya.
Des affrontements ont eu lieu dans
Selwan le 19 mai, suite
une incursion provocatrice menée
par les sionistes dans ce quartier. A
Kfar Qaddum, dont la population
manifeste tous les vendredis contre
l’occupation, réclamant l’ouverture
d’une route fermée par l’occupant il y a
13 ans, des affrontements ont eu lieu et
les sionistes ont asphyxié la population
en lançant des gaz, à l’intérieur des
maisons.
Le 13 mai, de
violents affrontements ont opposé les
jeunes de Abu Diss aux forces de
l’occupation. Le 4 mai, 11 Palestiniens
ont été blessés lors des affrontements à
Abu Diss, dont deux secouristes. Le 7
mai, un véhicule appartenant à des
colons de « Nahgot » a été ciblé par des
bouteilles incendiaires, sans faire de
victimes. Le 3 mai, une charge explosive
a explosé près d’un groupement de
l’armée sioniste au barrage qui sépare
la Palestine occupée de la bande de
Gaza.
Le 3 mai, un
Palestinien parvient à poignarder un
rabbin et à le blesser, avant de
s’enfuir. Le rabbin a été transporté à
l’hôpital pour être soigné. Le résistant
a été arrêté. Il s’agit de Muhannad al-Muhtasib,
de la ville d’al-Khalil. Il a 18 ans, et
est le cousin du martyr Mahdi al-Muhtasib,
exécuté par l’occupant le 29 octobre
dernier. Il est détenu et son « procès »
est prévu pour le 17 juillet. Le 30 mai,
les sionistes prétendent avoir arrêté
les résistants qui ont mené une
opération –poignard dans al-Quds,
blessant deux colons dans la zone de la
colonie « Armon Hatzaf ». 3 jeunes âgés
de 16 et 17 ans ont été arrêtés à Jabal
al-Mukabbir.
Le résistant Ahmad
Shehade a tenté d’écraser des soldats
sionistes près du barrage à Betunia, à
l’ouest de Ramallah. Il a été assassiné
par les soldats. Cette opération
intervient après l’écrasement de trois
soldats sionistes près de la colonie « Doliv »
implantée sur les terres de Deir Bazigh.
Le 8 mai, trois colons ont été attaqués
au couteau près de la colonie « Amon
Hanatsif » près de Jabal al-Mukabbir,
dans al-Quds.
Le 10 mai, un
officier et deux soldats de l’armée
d’occupation ont été gravement blessés
par une charge explosive à l’entrée du
village de Hazma, à l’est d’al-Quds. Peu
avant, deux colons avaient été
poignardées dans al-Quds. Les militaires
sionistes pensent que la charge
explosive à Hazma a été déposée par « un
professionnel », qui est parvenu à faire
des leurres avec d’autres charges, dans
le but de causer beaucoup de dégâts
parmi les occupants. Les spécialistes
militaires considèrent que l’opération à
Hazma a été préparée d’avance et qu’elle
n’est pas le fait d’un seul résistant,
mais d’un groupe, et que les sionistes
n’étaient pas préparés à y faire face.
Le tram colonial
circulant dans al-Quds a été la cible
plusieurs fois, au cours de ce mois, de
jets de pierre lancés en plusieurs
endroits de son passage. Ce tram fut
construit par une compagnie française
qui a refusé de respecter le droit
international, qui considère al-Quds
comme une ville occupée. Pour le
construire, des milliers de dunums de
terrains appartenant aux Palestiniens
ont été confisqués et des maisons ont
été démolies.
Au cours de la
dernière semaine du mois de mai, 77
points d’affrontements entre les
Palestiniens et les sionistes ont été
recensés, situs dans al-Quds, al-Khalil,
Beit Laham, Ramallah, Nablus et les
territoires occupés en 48. Des
bouteilles incendiaires ont été lancées
au cours de la semaine sur les véhicules
de l’armée sioniste et en direction de
la colonie Betar Ilit.
De nombreux points
d’affrontements ont eu lieu entre les
Palestiniens et les occupants, à
l’occasion de la commémoration de la
Nakba, que ce soit à Bayt Lahem ou à
Nablus. Des soldats de l’occupation ont
été ciblés par des jeunes près du
village Ba’el Hassour, au centre de la
Cisjordanie. Des affrontements ont eu
lieu le 28 mai lors d’une incursion des
forces de l’occupation dans le camp de
Dhayshé. Un jeune de 21 ans a été
blessé. D’autres affrontements se sont
déroulés dans le camp de Ayda, et dans
le village de Bayt Fujjar, après
l’arrestation de jeunes.
Les familles
maqdissies résidant dans l’ancienne
ville ont appelé à un rassemblement
populaire pour dénoncer la vente des
propriétés palestiniennes aux sionistes,
le 31 mai. Elles ont l’intention de
faire signer le document d’engagement
envers al-Quds affirmant le refus des
ventes des propriétés maqdissies, et
l’attachement à la terre palestinienne,
et de consacrer tous leurs efforts
« pour protéger nos propriétés, malgré
toutes les pressions exercées sur
nous », car ces propriétés
« appartiennent à tous les musulmans, et
Dieu nous demandera des comptes à leur
propos ». Le communiqué des familles
appelle l’Autorité palestinienne, les
Awqaf, les organisations et les
institutions palestiniennes à prendre
tous les moyens pour poursuivre les
agents des sionistes qui font passer les
propriétés aux sionistes. Il réclame la
mise en place de plans pour protéger les
propriétés maqdissies face à la
judaïsation.
4 -
Répression et purification
ethnico-religieuse
Le village de Hazma,
au nord est de la ville d’al-Quds, a
subi un blocus de plusieurs jours, suite
à une opération menée par les résistants
contre l’occupant. Les entrées du
village ont été bloquées par des
barbelés puis par des blocs de béton, et
le village a été encerclé par des
patrouilles sionistes. Les unités
spéciales de l’armée d’occupation ont
arrêté des dizaines de jeunes du
village,
Les forces
d’occupation sionistes installées aux
barrages dans la Cisjordanie ont arrêté
des dizaines de jeunes, au cours du mois
de mai, alléguant qu’ils voulaient mener
des opérations contre l’occupant. Elles
ont arrêté deux jeunes du village de
Qabatia, Abdallah Malahla (20 ans) et de
la ville de Qalqylia, Na’el Walid Hajj,
le 20 mai.
Sheikh Raed Salah,
président du Mouvement islamique,
tendance du nord, a été arrêté et
condamné à 9 mois de prison ferme. Il a
été placé en isolement dans la prison de
Ramon. Son avocat et ses amis affirment
que les sionistes cherchent à
l’assassiner en prison.
L’occupation arrête
les pêcheurs de Gaza et confisque leurs
bateaux. Le 22 mai, les sionistes ont
arrêté 10 pêcheurs de Gaza. Selon le
centre « al-Mizan », les sionistes ont
arrêté depuis le début de l’année 65
pêcheurs, certains ont été relâchés
après quelques jours de détention.
Plus de 2000
Palestiniens arrêtés depuis le début de
l’année, au cours d’incursions menées
par les forces de l’occupation dans les
villes, villages, bourgs et camps
palestiniens de la Cisjordanie, mais
aussi dans les villes et bourgs situés
en Palestine occupée en 48. Le 29 mai, 9
Palestiniens ont été arrêtés dans les
provinces de Ramallah et de Bayt Lahem,
dont un enfant de 14 ans,
Mohammad Thawabta. Au cours des
deux jours précédents, 18 Maqdissis
avaient été arrêtés. La mère d’un
martyr, Wafa’ Suyuri, 45 ans, a été
arrêtée dans la ville d’l-Khalil. Le
tribunal de l’occupant a condamné
Youssef Rajabi, 19 ans, de la vieille
ville d’al-Quds, à 9 ans de prison.
Arrêté le 24 novembre dernier, il est
accusé d’avoir planifié une opération de
résistance. La mère de Muhannad Halabi,
le résistant qui a déclenché l’Intifada
en menant une opération poignard début
octobre, a été convoqué par le poste
militaire de Salem.
Les sionistes
menacent la présence
musulmane dans la ville d’al-Lid. Le
maire sioniste de cette ville occupée en
48 s’en prend aux appels à la prière à
partir des minarets des mosquées. Le
village de Ramieh, situé aux abords de
la colonie sioniste « Karma’il » est
menacé de disparition, dans la région de
Galilée. La colonie s’agrandit aux
dépends du village, mais les
Palestiniens se sont organisés depuis
plus d’un an pour arrêter le processus
de leur extinction.
Avant d’être nommé
ministre de la guerre, le sioniste
Liberman menace d’exécuter les
prisonniers palestiniens, « coupables »
de mener des opérations de résistance à
l’occupation de leur pays. Il a promis
de mettre en place une loi au service de
son plan. La répression sioniste contre
les prisonniers palestiniens s’est
accentuée ces derniers mois. De nombreux
témoignages, notamment d’enfants,
dénoncent les tortures physiques et
morales. Les familles des prisonniers
sont malmenées et humiliées, lors des
visites, rares et pénibles. Les
prisonniers sont assaillis par des
unités formées spécialement pour les
réprimer, dans plusieurs prisons.
5 - Dans la ville
d’al-Quds et la mosquée al-Aqsa
La profanation de
la mosquée al-Aqsa, dans la ville d’al-Quds,
se poursuit, du fait de la
non-assistance des musulmans dans le
monde aux Palestiniens et maqdissis qui
continuent à la protéger, malgré le
rapport de forces défavorable pour les
Palestiniens. La profanation est un acte
quotidien mené par les sionistes, qu’ils
appartiennent aux bandes de colons ou
aux forces sécuritaires. Par leur
profanation quotidienne, les sionistes
veulent entériner un mythe, celui de la
présence d’un temple juif à
l’emplacement même de la mosquée. Un
chef d’une bande de colons, Yehuda Glick,
blessé par un résistant palestinien il y
a plusieurs mois, a repris ses
incursions dans la mosquée al-Aqsa,
protégé par des dizaines de policiers et
d’hommes des services de renseignement.
Ces incursions profanatrices à
l’intérieur de la mosquée sont dénoncées
et parfois repoussées par les fidèles
palestiniens qui continuent à défendre
la mosquée, jour et nuit. Aux cris de
« Allah Akbar », les fidèles
palestiniens de tout âge parviennent
parfois à déstabiliser les colons
profanateurs. Mais les militaires et
policiers sionistes se jettent sur eux
et les pourchassent. Certains sont
arrêtés et conduits au poste de police
sioniste, d’autres reçoivent des
convocations. Il est évident que les
sionistes sont en train d’instaurer une
présence permanente des juifs dans la
mosquée, en vue de réduire au moins une
partie de la mosquée en lieu de culte
pour les juifs, comme ils l’ont fait
pour la mosquée al-Ibrahimi dans la
ville d’al-Khalil.
Plusieurs des
mourabitun dans la mosquée ont été
arrêtés ou interdits de présence dans la
mosquée ou même dans la ville d’al-Quds.
Ali Abu Sabitan et son épouse ont été
convoqués à la prison Moskobiyya et
Hanadi Helwani, enseignante maqdissie, a
été arrêtée. Jamal Amru et son épouse
Zeina, ont été interdits de voyage au
motif de soutenir la mosquée al-Aqsa et
les mourabitoun.
Au cours de ce
mois, a été révélé par le quotidien
al-Akhbar (son correspondant dans al-Quds)
le réseau arabe composé de Palestiniens
liés à Mohammad Dahlan et d’Emiratis qui
aident à faire passer les propriétés
palestiniennes dans la ville aux mains
des colons sionistes. Les Arabes
achètent les propriétés (que les
Palestiniens ne veulent pas vendre aux
sionistes), qui passent par une
compagnie émiratie (al-Thuraya) pour
être revendus aux sionistes. C’est de
cette manière que plusieurs propriétés
palestiniennes situées dans Selwan et
dans la vieille ville sont passées aux
mains des colons. Mais les sionistes
utilisent d’autres moyens pour arracher
les propriétés aux Palestiniens avant de
les expulser. L’entité coloniale a
promulgué quantité de lois pour
exproprier les Palestiniens, le dernier
en date est appelé « la loi de la
troisième génération », selon laquelle
les sionistes peuvent expulser de leurs
maisons les familles vivant en location,
depuis 1968. Selon cette loi, la
troisième génération ne serait plus
protégée par la loi sioniste des
locations et pourrait être expulsée.
D’autre part, les sionistes trafiquent
des actes de vente à l’aide d’avocats
véreux, vivant en Europe ou dans
l’entité coloniale. Le but étant de
judaïser toute la Palestine et
d’expulser les Palestiniens de leur
patrie.
Le recensement
comme moyen d’oppression à l’encontre
des Maqdissis : c’est au cours de la
nuit que la police et l’armée sionistes
mènent leurs enquêtes, soi-disant de
recensement, dans les quartiers
palestiniens de la ville d’al-Quds.
Réveiller les membres de la famille en
pleine nuit, frapper aux portes,
rassembler la famille, poser des
questions sur les enfants, leurs écoles,
sur les jeunes et leur travail,
photographier les cartes d’identité,
harceler les vieillards…
Des centaines de maisons situées
dans les quartiers Issawiya, At-Tour,
Sawaneh ont subi ce traitement, au cours
de ce mois, traitement en vue de futures
arrestations et expulsions.
Tous les jours, les
sionistes démolissent des maisons et des
constructions diverses appartenant à des
maqdissis, dans l’espoir de les chasser
de leur ville. Le 18 mai, une maison
appartenant à Rajeh Sabbar a été démolie
dans le quartier de She’fat, sous le
prétexte qu’elle a été construite sans
autorisation. Mais le but est d’agrandir
la route coloniale reliant deux
colonies, « Ramot Shlomo » et « Pesgar
Zeev ». Le 23 mai, c’est un lieu de
prière dans le quartier Mosrara qui a
été démoli. Le 24 mai, deux bâtiments
situés dans al-Issawiya sont détruits au
moment où un dépôt appartenant à un
Palestinien dans Selwan a subi le même
sort. Début mai, une famille de Selwan a
été obligée de démolir un dépôt et à la
fin du mois, c’est un citoyen de Selwan,
Mohammad Abu Tayeh, qui a été obligé de
démolir sa maison.
Les arrestations de
Maqdissis de tout âge et pour plusieurs
motifs se poursuivent presque
quotidiennement. Le 20 mai, le jeune
Mohammad Samir Mashahra (16 ans) est
arrêté dans Jabal al-Mukabbir. Le 23
mai, les forces de l’occupation arrêtent
Mohammad Abu Homs, Adam Mahmoud, dans
al-Issawiya et le jeune Mohammad Abu
Hamam (17 ans) et Shadi Abu Hamam (19
ans) dans Ayn Lawzé, à Selwan. Asma’
Moghrabi (23 ans), épouse du prisonnier
Nasser Moghrabi a également été arrêtée.
Une association de
colons s’active pour judaïser le
quartier de Sheikh Jarrah dans al-Quds.
Elle a déposé son intention de
construire 38 unités de logement
colonial dans le lieu dit « Qubbaniat Um
Haroun », dont la propriété revient à la
famille Hijazi. La municipalité
coloniale prévoit la construction d’une
colonie pour les colons de « Atirat
Cohonim » au cœur du quartier Selwan.
6 - La
presse palestinienne
La revue
al-Istiqlal, qui paraît à Gaza, se
demande, dans son numéro daté du 26 mai,
et son éditorial « une fois encore » à
quoi sert l’initiative française, mais
aussi à quoi servent les protestations
internationales concernant la poursuite
de la colonisation en Cisjordanie, si
celles-ci ne sont pas accompagnées de
pressions pour arrêter le processus
colonial. « Les Etats-Unis dénoncent la
colonisation mais cela n’a aucun effet
sur les relations entre elles et
l’entité sioniste ». Et « les parties
internationales dénoncent la
colonisation et évoquent son rôle
négatif sur le processus de règlement,
en bouchant l’horizon à la solution de
deux Etats, mais elles ne prennent
aucune décision capable d’arrêter la
colonisation. »
7 - Communiqués et
déclarations
Sheikh Khodr
Adnane, cadre dirigeant au Mouvement
du Jihad islamique en Palestine, a
dénoncé la campagne d’arrestations des
militants en Cisjordanie menée par les
services sécuritaires de l’Autorité
palestinienne. Il a déclaré que
l’appareil sécuritaire de l’Autorité a
intensifié les arrestations des cadres
du mouvement au cours des dernières
semaines. Il a arrêté Nidal Musa’ed,
cadre ayant été emprisonné pendant 9 ans
dans les prisons de l’occupation, et
Yousse Mushar, et Ahmad Nasr (58 ans)
qui avait été expulsé en 1992 vers le
Liban (Marj al-Zuhur) par l’occupation.
Le mouvement du Jihad islamique a
dénoncé cette campagne d’arrestations,
menée pour justifier le retour de
l’Autorité palestinienne au choix des
négociations avec les sionistes et
confirmer sa volonté de poursuivre la
liaison sécuritaire avec l’occupant pour
étouffer l’Intifada al-Quds.
Professeur Abdel
Sattar Qassem, de l’Université al-Najah
à Nablus, a déclaré que les efforts en
cours pour un règlement servent en
premier l’entité sioniste, leur but
n’étant pas de mettre fin au conflit,
mais de détourner la colère des
Palestiniens en leur offrant des
illusions et une vie économiquement
valable. « Chaque fois que les
Palestiniens sont au bord de
l’explosion, un Etat arrive et proclame
une initiative pour la « paix » et le
règlement. »
Daoud Shehab,
responsable de l’Information au
Mouvement du Jihad Islamique, a dénoncé
la presse « jaune » (Sharq al-Awsat,
Londres, affiliée au régime saoudien)
qui diffuse de fausses informations sur
le mouvement, et notamment concernant la
dernière visite de ses dirigeants à
Téhéran. Daoud Shehab a placé cette
campagne contre le mouvement dans le
cadre de la volonté de certains
d’empêcher les efforts du mouvement du
Jihad islamique de parvenir à une
réconciliation inter-palestinienne et
d’ouvrir enfin le poste-frontière de
Rafah, avec l’Egypte, pour alléger les
souffrances des Palestiniens de Gaza.
Sami Abu Zuhri,
porte-parole du mouvement Hamas, a
déclaré, concernant la nomination de
Liberman au ministère sioniste de la
guerre, que ce dernier « et tous les
membres du gouvernement, ainsi que les
dirigeants de l’entité israélienne sont
des criminels et des tueurs…
Mais la nomination de Liberman
indique clairement que le fascisme dans
les rangs de l’entité est en hausse.
Nous sommes à présent face à une entité
raciste dans tout le sens du terme ». Il
a ajouté que les menaces de Liberman
contre son mouvement ne font pas peur au
peuple palestinien. Quant à Khaled
al-Batch, dirigeant au mouvement du
Jihad islamique, il a déclaré, après
cette nomination, qu’il était temps de
revenir au début et de retirer toutes
les concessions scandaleuses que
l’Autorité a faites, à commencer par la
reconnaissance de l’occupation sur 78%
de la terre palestinienne, jusqu’à la
dépendance économique et sécuritaire, et
la normalisation des relations, le refus
de la résistance et son rejet, et
l’acceptation du principe de « l’échange
des terres », et la question des
réfugiés.
Le député Hassan
Khrayshé a déclaré début mai que les
déclarations de l’Autorité palestinienne
concernant l’arrêt de la coordination
sécuritaire avec l’occupant ne sont pas
sérieuses, mais qu’elles ont été faites
sous la pression du peuple palestinien.
Lors de la
commémoration de la Nakba, le 15 mai
1948, le représentant au Liban du
Mouvement du Jihad islamique en
Palestine, Abu Imad Rifa’î a
affirmé que « la Nakba se poursuit sous
toutes ses formes. La souffrance du
peuple palestinien augmente de jour en
jour, mais cela ne fait que consolider
sa détermination à revenir à sa terre,
et à affronter l’occupant et à
s’attacher à la résistance. Dans l’exil,
il y a une détermination forte et
sérieuse pour le retour à la terre. » Il
a ajouté qu’il est vain de compter sur
la communauté internationale pour
récupérer ses droits, car cette dernière
exerce toujours des pressions sur les
Palestiniens pour qu’ils concèdent leurs
droits. « L’occident n’intervient que
lorsque les « Israéliens » reçoivent des
coups », a-t-il ajouté.
8 - Dans la presse
sioniste
Selon la presse
sioniste, les quelques opérations de
résistance menées au cours de ce mois ne
prévoient rien de bon pour l’entité
coloniale. Elles signifient d’abord que
la coordination sécuritaire avec
l’Autorité palestinienne et les mesures
répressives de l’occupant ne peuvent
arrêter la résistance, et ensuite, que
ces opérations risquent de s’intensifier
au cours du mois prochain, pendant le
mois de Ramadan. Le site des services de
renseignements de l’occupation, Walla, a
signalé que les forces de l’occupation
ont arrêté au cours des derniers mois
plus de 2000 Palestiniens, la plupart
résidant dans les villes de la
Cisjordanie, pour éviter précisément la
poursuite de l’Intifada. Selon le site,
l’Autorité palestinienne a intensifié sa
répression envers les militants du Hamas
et du Jihad islamique, non seulement
pour étouffer la révolte, mais par
crainte pour son propre avenir, menacé
selon elle par les organisations de la
résistance.
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