Palestine
Intifada al-Quds en Palestine :
Poursuivre le chemin de la libération
Rim al-Khatib
3ème
Intifada à Jérusalem et en Cisjordanie
exigée par les factions palestiniennes
Dimanche 15 novembre 2015
N°3 – Décembre 2015
« Al Hamdu Li Llah !
Ma fille a fait ce qu’il fallait faire.
J’avais aimé que Ashraqat vive des jours
meilleurs que ceux que nous avons vécus.
Je suis très fier d’elle… L’occupant ne
nous a rien laissé, hormis le fait de
résister, même au moyen des ustensiles
de cuisine, pour faire face à
l’occupation et à sa tyrannie » (le père
de la martyre Ashraqat Qatnani (16 ans),
ancien prisonnier).
L’Intifada al-Quds
se poursuit. Malgré les exécutions, les
démolitions des maisons, les menaces
d’expulsion, les états de siège, les
blocus de régions entières, les
arrestations et les tortures, les
confiscations des corps des martyrs,
pratiqués par les dirigeants de l’entité
sioniste et leurs forces militaires et
civiles, l’Intifada al-Quds reprend de
plus belle, chaque fois que les
sionistes et leurs collaborateurs
prévoient sa fin. La visite-éclair de
John Kerry, le ministre américain des
affaires étrangères, n’a pu non plus
mettre fin à la révolte palestinienne,
d’autant plus que ses déclarations ont
suscité la colère palestinienne, ayant
accusé les Palestiniens de
« terrorisme », au lieu de s’en prendre
à l’occupation coloniale.
Si l’Intifada se
poursuit, c’est parce que ses causes
sont toujours là (occupation,
colonisation, répression) et
s’accentuent, les sionistes ne pensant
qu’à sévir sauvagement , dans une fuite
en avant où ils espèrent gagner du
terrain, malgré tout. La colonisation se
poursuit, notamment dans la région d’al-Quds
et dans le Naqab occupé en 48, et malgré
l’échec du partage officiel de la
mosquée al-Aqsa, les colons protégés par
la police sioniste ne cessent de la
profaner, pendant que des fidèles sont
interdits d’y entrer. Pensant pouvoir
mettre à profit le climat international
après les attentats terroristes à Paris,
la direction sioniste a interdit le
« mouvement islamique – branche nord »
et 17 organisations sociales,
médiatiques et de protection du
patrimoine palestinien dans la partie de
la Palestine occupée en 48. Mais l’unité
des Palestiniens, que ce soit dans les
territoires occupés en 48 ou ailleurs, a
montré aux sionistes et à leurs
stratèges que le peuple palestinien ne
permettra pas d’isoler ni un mouvement,
ni une région, ni une personnalité.
C’est bien l’unité
palestinienne qui est la principale
réalisation de l’Intifada. Unité entre
les divers territoires occupés (67 et
48), entre les organisations et les
partis autour de l’Intifada, unité du
peuple palestinien (dans les territoires
occupés et dans leur exil forcé). Même
les officiels de l’Autorité
palestinienne, comme Ahmad Qray’e, sont
obligés de tenir un langage « fort »
face à l’occupation, qui ne leur laisse
aucun espoir pour poursuivre la voie de
la négociation. Cette unité dans la
lutte ne peut cependant masquer les
divergences quant à l’objectif que
certains recherchent, ni les moyens que
d’autres utilisent, ni la capacité des
uns et des autres à mobiliser et à
participer à la lutte. Mais tant que les
opérations et les affrontements se
poursuivent, la voix reste celle de
l’Intifada qui est en mesure d’estomper
peu à peu les divisions, comme l’a
exprimé et souhaité le mouvement du
Jihad islamique en Palestine. Ce dernier
est de plus en plus populaire, comme l’a
montré un sondage effectué par
« l’institut de recherche et d’études
al-Watan » en Palestine, autour de
l’Intifada al-Quds : 72% des personnes
interrogées soutiennent la poursuite de
l’Intifada, et 67,4% jugent nécessaire
de former une direction nationale
unifiée. Concernant l’action des
organisations palestiniennes, 48,8% des
personnes interrogées sont satisfaites
du mouvement du Jihad islamique en
Palestine, qui obtient le plus grand
nombre de voix parmi les organisations
citées, et sur le plan médiatique, la
chaîne « Falastin al-Yom » obtient la
préférence pour sa couverture des
événements en Palestine, à cause
précisément de leur attitude et leur ton
unitaires.
Martyrs palestiniens tombés depuis
mi-novembre :
87 – Ahmad Abu Aysh,
28 ans (Ramallah 16/11) ; 88 – Layth
Manasra, 21 ans (Ramallah, 16/11) ; 89 –
Mohammad Saleh, 24 ans (Ramallah
17/11) ; 90 - Shadi Rateb Arafa, 26 ans
(al-Khalil, 19/11) ; 91 – Mahmoud Alayan,
22 ans (Anata, 19/11) ; 92 – Shadi
Khassib, 32 ans (Ramallah, 22/11) ; 93
–Ashraqat Qatnani, 16 ans (Nablus,
22/11); 94 - Issam Thawabta, 31 ans (Bayt
Fujjar, 22/11) ; 95 – Hadil Awad,
16 ans (al-Quds, 23/11) 96 - Alaa
Hashash, 16 ans (Nablus, 23/11) ; 97 -
Jamal Taha, 22 ans (Qatana, 23/11) ; 98
- Mohammad Shawbaki, 21 ans (al-Khalil,
25/11) ; 99 – Ibrahim Daoud, 16 ans
(Ramallah 25/11) ; 100 – Khaled Jawabra,
19 ans (al-Khalil 26/11) ; 101 – Samer
Sarissi, 51 ans (Jénine, 26/11) ; 102 –
Yahya Taha, 21 ans (Qatana, 26/11) ; 103
– Umar Za’aqiq, 18 ans ( Bayt Ummar
al-Khalil, 27/11) ; 104 - Fadi Khassib,
25 ans (Bir Nabala Ramallah, 27/11) ;
105 – Bassim Salah, 38 ans (Nablus,
29/11) ; 106 - Ayman Abbassi, 17 ans (Selwan,
al-Quds, 29/11) – 107 – Maram Hassouna,
20 ans (Tulkarm, 1/12) ; 108 –
Ma’man al-Khatib, 16 ans (Bayt Laham,
1/12).
Résistance
palestinienne et crimes sionistes :
Plusieurs
opérations ont été menées par les
résistants palestiniens, souvent très
jeunes, en attaquant au couteau et à la
voiture des colons et des soldats de
l’occupation, sur des intersections de
routes, devant des barrages installés
par l’occupant ou dans des villes ou des
colonies (Kiriat Gat) situées en
Palestine occupée en 48. La
participation de la région nord de la
Cisjordanie, notamment de la région de
Nablus, témoigne de l’extension de
l’Intifada à toute la Cisjordanie,
garantie de sa durée. Dans la région de
Tulkarm, les étudiants de l’Institut
Khaddouri affrontent régulièrement les
soldats de l’occupation qui en ont
arrêté des dizaines et blessé tout
autant, et la région de Qalqylia assiste
à des affrontements réguliers entre les
Palestiniens et l’occupant. Il faut
noter la combativité des réfugiés des
camps palestiniens de la Cisjordanie, et
notamment du camp de Qalandia, où des
affrontements ont eu lieu à plusieurs
reprises, et où des martyrs sont tombés,
et où les sionistes mènent régulièrement
des incursions brutales pour arrêter les
jeunes et détruire les maisons.
Dans la ville d’al-Quds, outre les
fidèles qui continuent à protester
devant la mosquée al-Aqsa et dans la
vieille ville contre leur interdiction
de prier dans la mosquée, les opérations
se poursuivent, de même que les
affrontements entre la population et les
forces sionistes, malgré l’isolement des
bourgs et quartiers par des blocs de
ciment ou des barrages. Les
affrontements entre les jeunes insurgés
et les sionistes se poursuivent en
plusieurs endroits, en Cisjordanie, dans
les bourgs d’al-Quds, près du barrage
« frontalier » qui ronge les terres de
la bande de Gaza, et dans les
territoires occupés en 48, où la
décision d’interdire le mouvement
islamique – branche nord et 17
organismes civils a provoqué la colère,
les journées de grève et les
manifestations. Dans les camps de
réfugiés palestiniens dans l’exil forcé,
éloignés de tout affrontement avec les
sionistes, les nombreuses manifestations
internes dans les camps, les
rassemblements et des initiatives de
soutien à l’Intifada attestent de
l’unité palestinienne, par delà les
divergences idéologiques et politiques.
Le nombre de
sionistes tués a dépassé la vingtaine,
depuis le début de l’Intifada al-Aqsa en
octobre dernier, et l’occupant a
dénombré plus de 300 blessés, graves ou
légers, par suite des opérations de la
résistance. Celles-ci comprennent, outre
les coups de poignard et l’écrasement
par voiture, les jets de pierre et de
cocktails molotov et les tirs de feu.
Les organisations
nationales et islamiques palestiniennes
essaient de structurer la révolte, en
appelant à des manifestations et
affrontements aux points de
« rencontre » avec l’occupant, souvent
les vendredis, comme pour la journée de
mobilisation pour récupérer les corps
des martyrs, qui s’est déroulée le
vendredi 27 novembre, ou la journée de
mobilisation en solidarité avec l’enfant
prisonnier Ahmad Manasra, dont
l’histoire résume la sauvagerie de
l’envahisseur. Dans la bande de Gaza,
les manifestations regroupent la plupart
des formations de la résistance et les
rassemblements hebdomadaires devant le
siège du CICR maintiennent la
mobilisation sur une des questions les
plus cruciales du mouvement de
libération palestinien, celle des
prisonniers.
Dans les
territoires occupés en 48 dénommés
« Israël », l’interdiction du mouvement
islamique – branche nord et 17
institutions sociales a suscité la
colère des Palestiniens. Le Haut comité
de suivi des masses arabes, qui
rassemble tous les partis, les maires
des villes, bourgs et villages
palestiniens et les associations, a
décidé une journée de grève générale,
suivie d’un ensemble de manifestations
locales, et une manifestation générale
qui a eu lieu à Umm al-Fahem, et qui a
rassemblé près de 50.000 Palestiniens de
l’intérieur. La mobilisation se poursuit
jusqu’à la levée de l’interdiction. De
nombreuses initiatives sont prises, dont
celle des étudiants de « Abna’ al-Balad »
qui ont gelé leur inscription à
l’université de Haïfa, pour protester
contre l’interdiction du mouvement
islamique.
Les crimes
sionistes se multiplient . La plupart
des Palestiniens assassinés l’ont été de
sang-froid, les militaires n’ont même
pas envisagé de blesser et d’arrêter les
Palestiniens « suspectés » ( ?) de
vouloir mener une opération. Mais même
lorsqu’ils sont arrêtés ou blessés,
gisant au sol, l’occupant, que ce soit
les soldats ou bien les colons, les ont
exécutés, croyant pouvoir arrêter
l’Intifada de cette manière et dissuader
les jeunes de les attaquer. Non
seulement l’occupant refuse de soigner
les blessés, mais il interdit aux
ambulances du Croissant Rouge
Palestinien de parvenir jusqu’à eux, les
abandonnant au sol jusqu’à se vider de
leur sang, ce qui correspond également à
des exécutions. De plus, une campagne
virulente contre le Croissant Rouge
palestinien, contre la presse et les
médias palestiniens, est menée par
l’institution sioniste, qui les accuse
de soutenir les insurgés et d’inciter
« à la haine ». Le Croissant-Rouge
palestinien a signalé que l’occupant a
mené 277 agressions sur ses équipes
depuis début octobre. Il a blessé 131
secouristes et endommagé 76 ambulances,
et interdit 70 fois à leurs équipes de
secourir des blessés. Et l’occupant a
fermé trois stations radiophoniques à
al-Khalil pour « incitation » et menacé
d’autres situées dans d’autres villes,
si elles ne modifiaient pas leur ton.
Les hordes de
colons menacent les Palestiniens, tout
en saccageant leurs voitures, leurs
biens et leurs champs. Dans le nord, aux
abords de Nablus, les colons ont menacé
les familles de subir le même sort que
la famille Dawabche, immolée vive par
des colons que l’entité sioniste a
refusé de poursuivre. Dans le reste de
la Palestine, les colons écrasent les
Palestiniens (bébé de 2 ans blessé suite
à une tentative d’écrasement près de
Beer Nabala, le 15 novembre), les
attaquent par bandes dans les rues,
essaient de kidnapper des enfants et des
jeunes, actes ignorés par la majorité
des médias occidentaux. Dans la ville
d’al-Khalil, les soldats sionistes ont
mené des incursions dans les écoles et
les maternelles, pour arrêter des
enfants, âgés de moins de 10 ans,
accusés de lancer des pierres. Plusieurs
de ces enfants arrêtés ont été relâchés
ensuite, mais emmenés dans les centres
d’interrogatoire situés dans les
colonies et interrogés en l’absence de
leurs parents.
Pour compléter le
tableau de la répression coloniale, les
membres du Knesset sioniste ont approuvé
un projet de loi autorisant à détenir
des enfants âgés de moins de 14 ans,
dans des centres « spécialisés ». Des
dirigeants tels que Liberman appellent à
assassiner des dirigeants de la
résistance, à envahir la Cisjordanie, à
expulser les familles des résistants, à
supprimer les autorisations de travail
dans les territoires occupés en 48 et
les colonies en Cisjordanie, fournis par
l’occupant. Chaque jour, les appels
hystériques des dirigeants de cette
entité coloniale montrent leur
impuissance à enrayer la révolte
palestinienne, ce qu’ont d’ailleurs
confirmé le chef militaire de l’entité
et son premier ministre, qui ont affirmé
qu’il devient de plus en plus difficile
de contenir la révolte, surtout lorsque
les attaques sont menées en solitaires
et ne sont pas préparées.
Pour les sionistes,
tout acte palestinien, à moins de
collaborer, est passible de sauvagerie
(arrestation ou exécution). Le bras de
la répression s’est étendu jusqu’aux
territoires occupés en 48 où des
Palestiniens ont été arrêtés pour avoir
diffusé les nouvelles de l’Intifada et
des vidéos « subversives » sur leurs
pages facebook et récemment, 12
Palestiniens ont été arrêtés à Haïfa,
accusés de détention d’armes. Dans la
ville d’al-Quds, où les divers quartiers
palestiniens ont été quadrillés,
l’institution sioniste a envoyé l’unité
de police, Mabat 2000, chargée de la
surveillance technologique, qui a
installé 400 caméras dans les divers
quartiers.
L’utilisation par
l’entité coloniale des « musta’ribin »
(unités spécialisées pour infiltrer et
assassiner) dans les manifestations et
rassemblements palestiniens rappelle ce
qui s’était déjà passé durant la
première Intifada. Ces « escadrons de la
mort » infiltrent les manifestants mais
ces derniers commencent à les repérer,
par la manière dont ils laissent tomber
leurs chemises, pour cacher leurs armes.
Ces escadrons sont responsables de
l’assassinat de Abdallah Shalaldeh et de
l’enlèvement de Azzam Shalaldeh, dans
l’hôpital public d’al-Khalil, où 8
membres de leurs unités ont pénétré en
force, faisant croire à une urgence
médicale.
L’appareil sioniste
a arrêté plus de 2400 Palestiniens
depuis le début de l’Intifada, dont la
moitié sont des mineurs, principalement
de la région d’al-Khalil. Il a également
arrêté des dizaines de Palestiniens
considérés comme « meneurs » de
l’Intifada, des dirigeants
d’organisations comme Omar Barghouty,
ancien prisonnier libéré, âgé de 62 ans.
Il était recherché par les sionistes
depuis le 22 octobre dernier, lorsqu’ils
ont investi l’hôpital public à Ramallah,
où il était soigné. Les sionistes ont
arrêté ses enfants et menacé d’arrêter
son épouse s’il ne se rendait pas aux
forces de l’occupation. Les sionistes
ont également arrêté un dirigeant du
mouvement du Jihad islamique en
Palestine, Wahid Abu Maria, dans la
région d’al-Khalil, ancien prisonnier
libéré, qui avait mené la grève de la
faim contre la détention administrative
et que les sionistes tiennent en partie
responsable de l’extension de la révolte
dans la région d’al-Khalil.
Accusant les transports routiers de la
ville de Nablus de transporter les
manifestants jusqu’au barrage de Huwwara,
les sionistes ont confisqué 8 bus de la
compagnie Al-Tamimi.
Dans la ville d’al-Quds
La municipalité de
l’occupation poursuit les bourgs
palestiniens, notamment les boutiques et
les petits commerces, pour les
fragiliser et les obliger à fermer.
C’est l’objectif visé par la
multiplication des impôts et des
contraventions qui pleuvent
incessamment.
Sous le prétexte de rechercher les
lanceurs de pierre, les forces sionistes
mènent des incursions dans les clubs de
sport comme dans les écoles et les
centres sociaux, laissant derrière elles
des dégâts matériels importants. Le club
de Al-Tur a été la cible de la terreur
sioniste, où du matériel a été
confisqué.
Le théâtre madissi al-Hakawati a reçu la
menace de fermeture par l’occupation,
qui poursuit l’épuration
ethnico-religieuse de la ville d’al-Quds.
Depuis l’occupation de la partie Est de
la ville en 1967, et notamment depuis
l’Intifada al-Aqsa en 2000, l’occupant a
fermé des dizaines de lieux culturels
palestiniens.
Les hordes de colons poursuivent la
profanation de la mosquée al-Aqsa,
quotidiennement, rassemblant entre 30 et
100 colons à chaque fois. Elles ont mené
une marche nocturne le 11 novembre,
autour des portes de la vieille ville,
donnant l’occasion aux forces de
l’occupation de fermer certaines zones.
Les forces de l’occupation ont agressé
les Maqdissies inscrites sur la liste
« noire », c’st-à-dire interdites
d’entrée dans la mosquée. L’occupant a
interdit à sheikh Abdel Rahman Bkayrat
d’entrer dans la mosquée pour trois
mois.
Parmi les 17 institutions interdites par
l’occupant, figure l’agence de presse
maqdissie Qpress, très active pour
informer sur la situation dans al-Quds.
L’occupant montre une fois de plus qu’il
craint les médias qui rapporte la
vérité.
Des affrontements ont eu lieu aux abords
du camp de She’fat, le 12 novembre, à la
sortie des élèves des écoles, lorsque le
barrage des sionistes a été fermé pour
les empêcher de passer.
Une manifestation de la population de
Jabal al-Mukabbir a eu lieu le 13
novembre pour réclamer la récupération
des corps de 11 martyrs maqdissis et la
suppression des blocs de béton qui
encerclent le bourg.
Colonisation et
purification ethnico-religieuse
Les dirigeants
sionistes poursuivent la colonisation
dans la ville occupée d’al-Quds.
Netanyahu a approuvé le plan de
construction de 454 unités de logement
colonial dans la colonie de « Ramat
Shlomo » et la colonie « Ramot ». Ces
colonies sont implantées au nord de la
ville occupée sur des terres considérées
palestiniennes par les résolutions
internationales.
Un tribunal sioniste a ordonné la
démolition de deux appartements dans la
partie Est de la ville d’al-Quds, sous
le prétexte qu’ils ont été construits
sans permis. Ces appartements construits
depuis 21 ans, appartiennent à la
famille Siyam. A Silwan, l’occupant a
délivré des avis de démolition pour 10
appartements et autres bâtiments. Dans
la vallée du Jourdain, menacée par
l’épuration ethnique totale, les soldats
sionistes ont confisqué des tentes et
des puits d’eau, et en ont détruit
d’autres, pour empêcher les Palestiniens
d’y vivre.
Dans la région du Naqab, située au sud
de la Palestine occupée en 48, le
village non reconnu d’Al-Araqib a été
visé pour la 91ème fois par
la destruction. Les sionistes prévoient
la construction de plusieurs colonies,
ayant pour objectif la judaïsation
entière de la région.
L’occupant a mené des travaux de
démolition sur des centaines de dunums
cultivables en vue de construire une
colonie, au nord- ouest de Ramallah, sur
les terres du village al-Mazraa al-gharbiya.
Le village est entouré par la colonie
Telmond et une caserne militaire.
Déclarations et
communiqués
Les événements
marquants de ces deux semaines sont
l’interdiction du Mouvement Islamique –
Branche nord, dirigée par sheikh Raed
Salah, par la direction sioniste, la
visite de John Kerry, le ministre
américain des Affaires Etrangères, en
Palestine occupée et sa rencontre avec
Netanyahu et Mahmoud Abbas, et
l’intensification de l’Intifada al-Quds.
-Sheikh Khodr Adnan a appelé à la
reconstruction des maisons démolies par
l’occupant, en signe de résistance. Il a
rappelé que la démolition des maisons
vise à affaiblir les citoyens
palestiniens, et c’est pourquoi il faut
résister en les reconstruisant.
-Ripostant aux vagues d’arrestations
menées par l’occupant, sheikh Khodr
Adnan a rappelé que ces arrestations,
qui touchent notamment les prisonniers
libérés, sont signe de défaite de
l’ennemi, qui ne parvient pas à stopper
l’Intifada. Il a ajouté qu’il ne fallait
pas s’attendre à ce que le gouvernement
Netanyahu accorde quelque chose, car les
droits s’arrachent.
-Le FPLP a dénoncé la répression
sioniste visant ses membres dans les
camps palestiniens de la Cisjordanie (Dhayshé,
Ayda et She’fat), dans un communiqué du
19 novembre.
-Dr. Jamal Amrou, membre du haut conseil
islamique dans al-Quds a déclaré que
l’interdiction du mouvement islamique –
branche nord est un pas supplémentaire
dans la neutralisation par les sionistes
de toutes les parties ayant un lien avec
la mosquée al-Aqsa.
-Ismaël Haniyé, adjoint du chef du
bureau politique du mouvement Hamas, a
déclaré qu’il est nécessaire de
poursuivre la pression sur l’occupant
pour récupérer les corps des martyrs. Il
a ajouté : « Nos martyrs sont notre
fierté et la fierté de la nation, nous
ne les oublierons pas, notamment les
femmes et les jeunes filles de
Palestine ».
-Il a également déclaré que l’Intifada a
fait échec à la théorie sioniste de la
dissuassion et que l’Intifada n’a pas
encore montré tout ce qu’elle peut
faire.
-Manuel Msallam, membre du conseil
islamo-chrétien pour le soutien aux
lieux saints a déclaré que l’Intifada
al-Quds est bénie, car elle maintient
vive la question palestinienne. Il a
affirmé que « L’Intifada est comme le
poumon dont a besoin l’humain pour
respirer, la patrie a besoin d’un
poumon, l’intifada est nécessaire pour
réclamer les droits palestiniens ».
-A l’occasion de la commémoration de la
décision de partage de la Palestine, le
29 novembre 1947, le mouvement du Jihad
islamique en Palestine a publié un
communiqué affirmant que la terre de
Palestine est une et indivisible, et
toutes les décisions ayant entraîné
l’occupation par les sionistes sont
nulles. Il a ajouté que l’Intifada bénie
montre que les ayant-droits sur cette
terre n’abandonneront pas leurs droits,
et que l’insistance de cette nouvelle
génération est encore plus ferme pour
récupérer la terre et le droit.
-Le Mouvement du Jihad islamique dénonce
dans un communiqué, la poignée de main
entre le président de l’Autorité
palestinienne, Mahmoud Abbas et le
premier ministre sioniste, à Paris, lors
de la conférence sur l’environnement.
Tout en considérant ce geste déplacé et
humiliant pour les familles des martyrs
tombés au cours de l’Intifada, le
mouvement craint que ce geste ne soit
une introduction à des rencontres et
négociations prochaines.
Analyses
1-Ahmad Sadeq
(éditorialiste dans al-Istiqlal, Gaza,
Palestine) a écrit : « je ne pense pas
qu’il y a un Etat dans le monde qui
blesse un individu et qui le laisse
saigner jusqu’à sa mort, mis à part
cette horrible occupation sioniste, qui
tire sur le Palestinien, qu’il soit
jeune, enfant, fille, ou même vieillard,
et qui le laisse des heures perdre son
sang jusqu’à ce qu’il meurt. Le crime
sioniste a atteint son paroxysme, et les
moyens de tuer témoignent du nazisme et
du danger que représente cette entité. »
2-Dr. Walid Qitati,
de Gaza, écrit à propos de la crise
existentielle de l’entité sioniste,
soulignant que cette entité a relié la
sécurité à l’invasion des colons et à la
colonisation, qui sont les trois
éléments permettant le maintien du
projet sioniste en Palestine. Cela
s’applique également aux colonies
implantées en Cisjordanie, qui sont
utilisées pour assurer la sécurité et la
domination militaire de la Cisjordanie,
pour élargir les colonies et accueillir
d’autres colons. C’est pourquoi la
stratégie de la résistance globale doit
frapper la principale assise sur
laquelle s’appuie l’entité coloniale,
qui est la sécurité. Cette stratégie a
réussi à Gaza, de laquelle se sont
retirés les sionistes et où ils ont
démantelé leurs colonies. Malgré la
différence du point de vue stratégique
et religieux entre la Cisjordanie et
Gaza, dans la doctrine sioniste, la
libération de la Cisjordanie est
possible et réaliste si la résistance à
l’occupation devient globale et se
manifeste sous divers aspects
(économiques, politiques, médiatiques)
aux côtés de la résistance, pour
parvenir à mettre l’occupant dans une
impasse sécuritaire, qui pourrait
menacer toute son existence. Il se
retirerait de la Cisjordanie pour
maintenir sa présence en Palestine
occupée en 48, jusqu’à une date
ultérieure. Dans ce cas seulement,
lorsque l’entité sioniste se sentira en
crise existentielle, elle se retirera de
la Cisjordanie. Avant d’y arriver, la
route est longue, semée de sacrifices,
de martyrs, de blessés, de détenus, de
maisons démolies et de familles en
désastre. Mais nous n’avons pas d’autres
chemins.
3- Concernant la
visite de Kerry en Palestine occupée,
Hani Masri a résumé en quelques phrases
ce qu’en ont pensé toutes les
organisations de la résistance
palestinienne, à savoir que Kerry est
venu pour essayer de trouver une voie
d’entente entre l’Autorité palestinienne
et l’entité sioniste, pour retrouver le
calme qui régnait plus ou moins avant le
début de l’Intifada. Et il a
lamentablement échoué. N’ayant rien
d’autres à proposer, puisque les USA ne
souhaitent pas ouvrir la voie des
négociations, pour l’instant, Kerry est
reparti bredouille.
Solidarité et
défections
Si la république
islamique en Iran et le Hezbollah n’ont
pas manqué une occasion pour affirmer
leur solidarité avec le peuple
palestinien en lutte et l’Intifada al-Aqsa,
que ce soit dans des conférences ou des
allocutions télévisées, sayyid Hassan
Nasrullah, secrétaire général du
Hezbollah, a tenu à s’entretenir avec le
père de la martyre Ashraqat Qatnani, 16
ans, exécutée par un colon, affirmant
que la martyre occupe dans son cœur une
place aussi importante que son fils
martyr Hadi. Ce geste symbolique traduit
le soutien indefectible du Hezbollah et
de sa direction à la lutte
palestinienne. Le soutien du peuple
algérien, qui se manifeste
quotidiennement de mille manières et
mille voies, n’a pas cessé depuis le
début de l’Intifada, comme le soutien
affirmé par les peuples en Tunisie, au
Maroc, au Liban, qui ont assisté à des
dizaines de manifestations et de
rassemblements, malgré la situation
critique de certains pays. En Jordanie,
les antisionistes poursuivent leurs
rassemblements hebdomadaires commencés
il y a quelques années, pour réclamer la
fermeture de l’ambassade sioniste et
l’expulsion de l’ambassadeur. En
Turquie, les dirigeants ont affirmé leur
solidarité avec le peuple palestinien.
D’autre part, il
semble bien que le régime jordanien ait
approuvé la décision sioniste
d’interdire le mouvement islamique –
branche nord, présidé par sheikh Raed
Salah, comme l’a sous-entendu ce
dernier, qui a accusé « un régime
arabe » ayant participé à l’entente
Kerry –Netanyahu concernant la mosquée
al-Aqsa.
Le prince saoudien Turki al-Fayçal a
accordé une interview au quotidien
sioniste Haaretz, qui n’est pas à son
premier geste de normalisation avec
l’occupant. Il y déclare œuvrer pour la
« paix » avec l’entité sioniste. Selon
un média arabe, le milliardaire saoudien
al-Walid bin Talal aurait déclaré qu’il
soutenait les occupants sionistes face
au peuple palestinien.
Les Emirats arabes unis auraient accepté
d’échanger une mission diplomatique avec
l’entité coloniale, en cette fin de mois
de novembre, selon les journaux
sionistes.
Contrairement à son prédécesseur, le
chef de l’Eglise copte a accepté de se
rendre dans al-Quds occupée, sous
occupation sioniste. L’Eglise copte
avait maintenu jusque là une attitude de
refus systématique de normaliser les
relations avec l’occupant.
Dans la presse
sioniste :
Dans Haaretz, la
présidente du Bloc « le camp sioniste »
au Knesset, Mirav Mikalei écrit le
17/11/2015 que le monde entier devrait
s’unir pour combattre Daech. Concernant
la Palestine, elle conseille d’avancer
vers un règlement de la question
palestinienne, car « le désespoir et la
démoralisation aident le terrorisme
daechien ». Daech, plus que jamais, a
transformé le règlement avec les
Palestiniens en élément stratégique
important pour la sécurité d’Israël et
de ses citoyens. « Pour faire partie de
la guerre contre Daech, et du monde
occidental, et de cette alliance, Israël
doit avancer vers un règlement politique
avec les Palestiniens ».
>> N°2 - 15.11.15
>> N°1 - 28.10.15
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