Soutenir
la lutte des prisonniers détenus dans
les les geôles sionistes
« Nés libres, nous
le resterons » (20)
Rim
al-Khatib
Mercredi 2 octobre 2013
Octobre 2013 - N° 20
Les dossiers des prisonniers malades et
la détention des enfants palestiniens
sont à présent les deux dossiers sur
lesquels insistent les associations
palestiniennes et le ministre chargé des
prisonniers de l’AP de Ramallah. Plus
d’un millier de prisonniers malades,
souvent au bord de la mort, croupissent
dans les prisons de l’occupation, sans
que des soins appropriés leur soient
délivrés. C’est la politique de la
« négligence médicale intentionnelle »
de l’occupant que très peu
d’associations internationales agissant
pour les droits de l’homme dénoncent, en
premier lieu le CICR, qui mène la
politique de l’autruche quand il s’agit
de l’Etat sioniste. Le CICR se cache
derrière la pseudo-neutralité et profite
largement de la douleur des familles des
prisonniers pour se hisser au rang
d’intermédiaire quand il s’agit de faire
passer des lettres, des colis ou
d’assurer les visites. Le CICR profite
de sa situation de seul interlocuteur
pour humilier ou laisser humilier des
milliers de familles, et c’est dans ce
sens que l’on peut affirmer que le CICR
est tout autant responsable que les
autorités de l’occupation du sort des
prisonniers palestiniens, les malades
surtout.
1 - Prisonniers grévistes de la faim
dans les prisons de l’occupation
-
Le prisonnier Abdel Majid Khdayrat de
Toubas mène toujours la grève de la
faim, qu’il a entamé il y a plus de
trois mois.
-
Le prisonnier Kifah Khattab (52
ans, condamné à la perpétuité) a entamé
une grève de la faim pour réclamer le
statut de « prisonnier de guerre », dès
le milieu du mois de septembre. Ce n’est
pas la première fois que le résistant
Kifah Hattab, qui appartient aux
services sécuritaires de l’AP,
entreprend une grève de la faim dans ce
but. Il avait mené une grève de la faim
de 50 jours, pendant lesquels les
autorités de l’occupation avaient
accentué leur répression envers lui.
-
Plusieurs prisonniers ont momentanément
arrêté leur lutte, ayant reçu
l’assurance des autorités de
l’occupation que leur détention
« administrative » ne sera pas
renouvelée.
2 – Libérer les prisonniers malades
Seule la volonté de vengeance envers les
prisonniers palestiniens, détenus pour
fait de résistance à l’occupation, armée
ou non armée, peut expliquer la
négligence délibérée de l’occupation
envers leur état de santé. Il faut
ajouter à cela le racisme intrinsèque de
l’occupant qui a du mal à admettre que
les Palestiniens sont des êtres humains
à part entière dont il doit respecter la
dignité. De nombreuses associations
palestiniennes accusent les autorités de
l’occupation de mener une politique
criminelle délibérée envers les
prisonniers, qui consiste à les rendre
malades et à les tuer. L’opinion
internationale n’est pas parvenue,
malgré quelques voix courageuses, ici et
là, à stopper ces meurtres, à cause de
la connivence manifeste des cercles du
pouvoir dans le monde avec l’entité
coloniale.
Les pouvoirs et médias sionistes lancent
régulièrement des campagnes pour
réclamer des mesures plus sévères envers
les prisonniers, considérant qu’ils
vivent dans des « hôtels à cinq
étoiles ». Mais en réalité, c’est
l’enfer, notamment pour les prisonniers
qui ont la « malchance » d’avoir une
santé fragile. 120 prisonniers souffrent
de maladies graves, dont 18 de cancer.
Les autorités de l’occupation refusent
toujours de libérer le prisonnier
Mu’tassam Raddad, afin qu’il puisse être
soigné convenablement. Malgré les
diverses protestations menées par les
Palestiniens de la région de Tulkarm,
réclamant sa libération, aucune instance
internationale n’a osé prendre le
dossier en main et réclamer sa
libération auprès de l’occupant. Arrêté
depuis janvier 2006, il a été condamné à
20 ans de prison.
Le prisonnier Nassim Khattab, 43 ans,
est marié et père de 7 enfants. Il est
détenu dans la prison Eschel depuis
novembre 2003. Condamné à 12 ans de
détention pour appartenance au mouvement
du Jihad islamique, il a été arrêté
après être rentré d’Egypte, où il se
faisait soigner pour de graves
blessures.
Yusri al-Masri, 30 ans, est détenu
depuis juin 2003. Il est atteint de
cancer
Les prisonniers malades détenus dans la
prison-hôpital de Ramleh ont entamé un
mouvement de protestation pendant trois
jours, dont une grève de la faim, pour
protester contre la négligence médicale
dont ils sont les victimes. La
direction de la prison a finalement
accepté leus revendications : changer
les matelas abîmés, permettre aux
prisonniers de cuisiner, hâter les
interventions chirurgicales nécessaires
et l’ouverture d’un espace séparé pour
les visites familiales.
Le prisonnier Mohammad Salem Abdel Badan
(24 ans) de la province de Bethlehem et
condamné à la perpétuité + 14 ans de
détention, s’est plaint auprès de
l’avocat de Nadi al-Assir d’être un
champ d’expériences médicales pour les
autorités de l’occupation. Blessé lors
de son arrestation, il souffre de
plusieurs maux. Il a affirmé que plus de
13 sortes de médicaments lui ont été
administrés sans que sa douleur ne soit
calmée.
Nadi al-Assir lance un appel pour faire
libérer le prisonnier résistant Naïm
Younes Shawamra, condamné à la
perpétuité, et détenu depuis 1995, à
cause de la détérioration de sa santé.
Le résistant Shawamra est incapable de
parler et de bouger et la maladie
envahit son corps.
L’état de santé du prisonnier Hussam
Zaanine de Gaza s’est rapidement
détériorée. Il a été transporté
d’urgence au « centre de soins » de la
prison de Ascalan. Le prisonnier a été
arrêté au mois de juillet dernier, au
passage de Beit-Hanoun, alors qu’il se
rendait à un hôpital dans les
territoires occupés en 48 pour se faire
soigner.
Le prisonnier Thaer Halahla menace
d’entamer la grève de la faim si les
soins appropriés ne lui sont pas
administrés. Depuis son arrestation au
mois d’avril dernier, Thaer Halahla a
été victime de la « négligence
intentionnelle » médicale de
l’occupation, qui a provoqué une
hépatite. Le résistant est dans
l’incapacité de s’asseoir, et les soins
administrés ne font qu’empirer son cas.
Nadi al-Assir a réclamé des soins
urgents aux prisonniers Mohammad Mardawi
et à Murad Abu Ulay, qui a été transféré
d’urgence à un hôpital « civil » après
la détérioration de son état de santé.
3 – Abolir la détention
« administrative »
L’occupation a renouvelé au cours
du mois de septembre la détention
« administrative » de 20 détenus, dont
sheikh Abdel Khaleq Natsché, pour la
seconde fois.
Ahmad Qatamesh, écrivain et
universitaire, est détenu
« administratif » depuis avril 2011.
Lors de son transfert en « bosta » (bus
de l’occupation spécialisés dans le
transfert des prisonniers et qui ont la
mauvaise réputation d’être plutôt des
caisses ambulantes), il est tombé. Il a
dû être transféré à l’hôpital pour
soigner les diverses blessures subies.
4 – Répression
Les séances de torture lors des
interrogatoires ont été dénoncées par
des associations palestiniennes. Le
dernier rapport du centre d’études sur
les prisonniers concerne la torture des
enfants prisonniers. Alors que 70
prisonniers palestiniens sont morts sous
la torture, les services de
renseignements sionistes poursuivent
leurs pratiques, légalisées par l’Etat
de l’occupation. Les témoignages des
enfants détenus ne laissent aucun
doute : ils subissent diverses formes de
tortures, morales, psychologiques et
physiques, dont la privation de sommeil.
Lors de leurs arrestations, les enfants
sont sauvagement battus par les soldats,
puis les séances de torture se
poursuivent, avant et pendant les
interrogatoires.
Le résistant Darrar Abou Sissi est
toujours détenu en isolement, malgré la
promesse faite par les autorités
sionistes, après la grève de la faim
qu’il avait menée et la solidarité
d’autres prisonniers, ayant réclamé la
fin de son isolement. Le résistant
envisage de recourir à la grève de la
faim, malgré son état de santé.
Le résistant Nahar Saadi, de Jénine,
déclare être toujours en isolement
individuel, depuis trois mois, accusé de
représenter un danger pour la sécurité
de l’occupant. Le prisonnier Nahar
Saadi, cadre du mouvement du Jihad
islamique, a été détenu dans la prison
de Ramon, au mois de février 2013. Il
fut interrogé pendant plus d’un mois sur
sa participation à la tentative de
kidnapper un soldat sioniste. Sa mère
fut arrêtée pour faire pression sur lui.
Au mois de mai, il fut transféré à la
prison de Shatta dans un cellule
individuelle, lui interdisant de
rencontrer même son frère déjà détenu.
Nahar Saadi, arrêté en septembre 2003,
est condamné à 4 perpétuités + 20 ans.
L’AP de Ramallah poursuit l’arrestation
des militants et résistants en
Cisjordanie. Ses services sécuritaires
ont investi la maison du cadre du Jihad
islamique dans le camp de Jénine,
Mahmoud Saadi, maintes fois arrêté par
les forces de l’occupation et placé en
détention administrative. Elles ont
arrêté Alaa Saadi, neveu de shekh Bassam
Saadi. Elles ont également arrêté Fadi
Raddad, dans le village Sayda, de la
province de Tulkarm. Fadi Raddad (32
ans) a été maintes fois arrêté par les
forces de l’occupation, et par les
services sécuritaires de l’AP. Elles ont
arrêté le prisonier libéré Jalal Melhem,
23 ans, de Kfar Ra’i, dans la province
de Jénine, qui a entamé une grève de la
faim pour obtenir sa libération.
Jalal Melhem a été arrêté pendant trois
ans par l’occupation, à cause de son
activité militante dans la résistance.
Il n’a été libéré qu’au mois de juin
dernier.
Les services sécuritaires de Ramallah
ont lancé cette nouvelle vague de
répression après l’opération courageuse
de la ville d’al-Khalil, où un soldat
sioniste a été tué. Le président de l’AP
avait d’ailleurs proclamé son « regret »
lors de la mort de deux soldats
sionistes.
5– Libération
Le prisonnier Mus’ab Shamasna a été
libéré le 17 septembre dernier. Sa
famille, ses voisins et amis l’ont
accueilli dans l’allégresse et la joie
dans le village Qatna, près d’al-Quds,
malgré le report successif de sa
libération jusqu’au milieu de la nuit.
Ses 15 mois de détention représentent la
septième arrestation et détention,
depuis l’âge de 18 ans.
6 – Arrestation et condamnation
Le journaliste Mahmoud Abul Ata a été
arrêté le 24 septembre à l’intérieur de
la mosquée al-Aqsa. Il est le directeur
de l’information de l’institution « al-Aqsa
et le parimoine » qui surveille et
dénonce les atteintes quotidiennes des
sionistes envers la mosquée al-Aqsa et
autres lieux saints en Palestine.
7 – Statistiques
Au cours du mois de septembre,
l’occupant a arrêté 380 Palestiniens, au
cours de 320 raids en Cisjordanie, al-Quds
et la bande de Gaza. Parmi eux, 70
enfants et deux femmes. 120 Palestiniens
de la ville d’al-Khalil font partie de
ceux qui furent arrêtés, 80 de la ville
d’al-Quds. Le plus jeune des enfant est
Ahmad Yahya Abu Rajab, âgé de 10 ans.
Le nombre des prisonniers palestiniens
ayant été détenus pendant 20 ans et
plus, s’élève à présent, à 69
prisonniers. L’occupation détient
dans ses geôles 78 prisonniers avant les
accords d’Oslo, dont 47 résistants de
Cisjordanie, 8 de la bande de Gaza, 9 de
la ville d’al-Quds et 14 des territoires
occupés en 1948. Parmi eux, 23
prisonniers sont détenus depuis un quart
de siècle.
86 prisonniers palestiniens sont
originaires des territoires occupés en
1948. Parmi ces prisonniers, 14 sont
détenus avant les accords d’Oslo, dont 6
condamnés à la perpétuité. 13
prisonniers dans l’ensemble sont
condamnés à la perpétuité, et 9 à plus
de vingt ans de prison.
8– Solidarité
Les prisonniers palestiniens détenus
dans la prison de Haddarim ont tenu à
présenter leurs condoléances au
prisonnier Sa’id Toubassi, dont le frère
est tombé martyr dans le camp de Jénine.
C’est dans la cour de la prison qu’ils
ont organisé un séance de récitation du
saint Coran. Sa’id Toubassi, combattant
des Brigades al-Quds (Jihad islamique)
est condamné à 31 perpétuités + 50 ans).
Son frère Ahmad avait été assassiné par
une unité spéciale sioniste en 2006.
Lors de cette séance, Le résistant Abbas
Sayyid, des Brigades al-Qassam, a fait
une courte intervention rappelant que
l’un des moments les plus pénibles pour
le résistant prisonnier est la mort d’un
de ses proches, et rappelant les
qualités du martyr et leur degré de
proximité auprès du Très-Haut.
Des associations britanniques lancent
une campagne pour faire cesser
l’arrestation des enfants palestiniens.
Dans un rapport de 46 pages, 130
personnalités britanniques dénoncent les
pratiques des autorités sionistes envers
les enfants palestiniens, affirmant que
celles-ci violent l’article 76 de la 4ème
convention de Genève. Selon le rapport,
les autorités de l’occupation détiennent
423 enfants âgés entre 12 et 16 ans dans
les geôles de l’occupation, dont 223
enfants de la ville d’al-Quds.
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