Centre Palestinien
d'Information
Hamas : son histoire de l'intérieur (84)
Photo CPI
Mardi 22 juin 2010
Dr. Azzam Tamimi
L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam
Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision
du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le
département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a
donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète,
diffusée régulièrement en de nombreuses parties.
Le Hamas au
gouvernement (10)
Une autre question cruciale était que l’unilatéralisme israélien
était jusque-là limité à la bande de Gaza. L’occupation d’Israël
de la bande de la Cisjordanie se poursuivit, tout comme la
provocation et la persécution de sa population palestinienne.
Les assassinats ciblés et la détention d’activistes palestiniens
en Cisjordanie ne diminuèrent pas. Cependant, les Israéliens
aimaient croire que la bande de Gaza et la Cisjordanie étaient
deux entités séparées et que les gens vivant dans un de ces deux
endroits n’avaient rien à faire avec ceux vivant dans l’autre,
ou n’avaient que peu de sympathie pour eux. En réalité, les
Palestiniens dans la bande de Gaza soi-disant libérée ne pouvait
ignorer la situation empirante des villes et villages de la
Cisjordanie. Les factions palestiniennes dont les membres en
Cisjordanie étaient poursuivis par Israël n’avaient d’option que
de répondre aux appels à la vengeance, qui était parfois plus
facile de prendre à Gaza qu’en Cisjordanie. De toutes les
factions, seul le Hamas observait une trêve unilatérale à
l’époque et continuait en dépit des provocations israéliennes.
Enfin, il y avait aussi une autre plaie ouverte que les
Israéliens insistaient à garder ainsi en dépit de leur retrait
de la bande de Gaza. Israël continua à retenir plus de dix mille
prisonniers palestiniens, dont des centaines de femmes et
d’enfants, dans un certain nombre de camps de détention à
travers le pays. Certains de ces prisonniers venaient de
Cisjordanie, mais la plupart étaient en fait de la bande de
Gaza. Il était extrêmement naïf de la part de la direction
israélienne de supposer qu’un retrait unilatéral de Gaza sans le
retour de ces centaines de détenus auprès de leurs proches
aurait inspirer de la gratitude chez les Palestiniens. La
continuation de la détention d’un aussi grand nombre de
Palestiniens signifiait simplement que le conflit était loin
d’être fini. Ceci est exactement l’erreur que les Israéliens
firent dans le cas du Liban : non seulement les soldats
israéliens avaient pris le contrôle de terres, mais des détenus
libanais se trouvaient aussi dans les prisons israéliennes.
Il peut y avoir plus d’une explication pour l’attitude d’Israël
envers les détenus. Une suggestion est que les Israéliens
considèrent les détenus comme un bien important, car ils
constituent une source essentielle d’information concernant les
situations présentes et futures. L’information n’est pas
difficile à obtenir d’eux : Israël est le seul Etat membre des
Nations Unies dont le système légal pardonne la soumission des
détenus à la pression physique, ou la torture, afin d’arracher
des confessions et d’obtenir des informations. La dissuasion
peut être un autre objectif. S’il en est ainsi, cependant, c’est
un échec total. Garder des gens en détention pendant de longues
périodes produisit finalement l’effet opposé. Leurs familles et
les organisations auxquelles ils appartiennent tirent de leur
endurance l’inspiration qui leur permet de continuer le combat
et d’augmenter la résistance à Israël.
Traduction réalisée
par le Centre
Palestinien d’Information (CPI)
Hamas: son
histoire de l'intérieur (83)
Hamas: son
histoire de l'intérieur (85)
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