Centre Palestinien
d'Information
Hamas : son histoire de l'intérieur (107)
Photo CPI
Vendredi 17 décembre 2010
Dr. Azzam Tamimi
L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam
Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision
du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le
département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a
donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète,
diffusée régulièrement en de nombreuses parties.
Le Hamas au
gouvernement (11)
En ce temps-là, rejoindre un nouveau gouvernement d’unité
nationale dirigé par le Hamas était devenu la meilleure option
pour le Fatah. Il n’est pas improbable que les Saoudiens aient
exercé un effort particulier pour communiquer au président Abbas
les mérites de cette option. Abbas avait refusé l’option d’un
gouvernement d’unité nationale onze mois plus tôt lorsque la
proposition lui avait été présentée une première fois par le
hamas. La proposition fut renouvelée, mais fut rejetée de la
même façon, en décembre 2006, alors que cela faisait partie des
efforts de médiation du membre du Conseil Législatif Palestinien
et membre de la Liste Indépendante Palestinienne Mustafa
Barghouti. S’il avait alors accepté, Abbas aurait eu un bien
meilleur accord pour sa faction du Fatah. Toujours sous
l’illusion de pouvoir faire mieux, le Fatah rejeta un accord qui
aurait en pratique produit un gouvernement dont le premier
ministre n’aurait pas été un membre du Hamas et dont les
portefeuilles ministériels du cabinet auraient été remplis par
des technocrates impartiaux. Cela aurait presque satisfait les
propres désirs d’Abbas, à part son souhait de voir le Hamas
déclarer un engagement sans réserve à l’obéissance aux
précédents accords entre l’autorité nationale palestinienne et
Israël, ainsi qu’un acceptation complète de l’initiative de paix
arabe de 2002.
La plus grande réussite de l’accord de la Mecque fut de sauver
les Palestiniens d’une guerre civile. Bien que les conflits
sporadiques entre des hommes palestiniens armés ne se soient pas
complètement arrêtés, et bien qu’on dît qu’ils étaient
d’habitude entre des personnes loyales au Fatah et au Hamas, ils
n’étaient plus vus comme des conflits factionnels, mais comme
des conflits touchants aux clans.
La deuxième réussite la plus importante de l’accord de la Mecque
fut d’assurer la reconnaissance panarabe du gouvernement
palestinien. Ismaïl Haniyeh, du Hamas, dont la popularité était
plus forte que jamais durant les quelques derniers mois, fut
nommé premier ministre, et onze des vingt-quatre portefeuilles
du cabinet furent accordés à ses collègues du Hamas, bien que
deux d’entre eux aient été nommés en tant qu’indépendants. Le
Fatah se retrouva avec un premier ministre adjoint et cinq
portefeuilles, alors que trois portefeuilles allèrent à trois
plus petites factions, et quatre portefeuilles furent accordés à
quatre personnes indépendantes.
Alors que certains analystes conclurent que l’accord de la
Mecque représentait une victoire pour le Hamas et une défaite
pour le Fatah, des Palestiniens de tout bord, mais notamment des
affiliés et supporters du Fatah et du Hamas, sortirent dans les
rues à travers la bande de Gaza et en Cisjordanie pour célébrer
l’accord, qu’ils voyaient comme une victoire pour la cause
nationale des Palestiniens plutôt que la victoire d’une faction
sur une autre. Cependant, il est vrai que le Hamas se retrouva à
faire peu de concessions s’il en fit ; il réussit à s’en sortir
en gardant sa position de longue date de non-acceptation des
conditions du Quartette pour le retrait des sanctions contre les
Palestiniens. Au lieu d’accepter l’exigence originale de Mahmoud
Abbas d’obéir aux « résolutions et accords de la légitimité
arabe et internationale signés par l’OLP », Haniyeh, en tant que
chef du nouveau gouvernement, jura que son gouvernement allait
« respecter » ces résolutions et accords tant que le
gouvernement percevait que ces accords ne contrevenaient pas aux
intérêts suprêmes du peuple palestinien. Les leaders du Hamas
n’allaient pas laisser l’occasion filer sans effectuer des
déclarations explicites pour dire qu’en dépit de l’accord, leur
mouvement ne reconnaîtrait jamais le droit d’Israël à exister.
Traduction réalisée
par le Centre
Palestinien d’Information (CPI)
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