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Centre Palestinien d'Information

Hamas : son histoire de l'intérieur (110)


Photo CPI

Dimanche 2 janvier 2011

Dr. Azzam Tamimi

            L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète, diffusée régulièrement en de nombreuses parties.

Le Hamas au gouvernement (14)

            Le samedi 17 mars 2007, un gouvernement d’unité nationale dirigé par Ismaël Haniyeh, du Hamas, et auquel le Fatah s’était joint, fut assermenté et le Conseil Législatif Palestinien (CLP) lui donna un vote de confiance. Peu de gens pensaient qu’un tel jour viendrait après tout ce qui s’était passé. Il se pourrait qu’encore moins de gens aient pensé que le jour viendrait où la délégation palestinienne à la conférence au sommet de la ligue arabe à Riyad le 28 mars serait dirigé par le président Abbas et le premier ministre Haniyeh.

            L’accord du 15 mars entre le Fatah et le Hamas sur le gouvernement d’unité nationale était le résultat d’intenses négociations qui durèrent plus d’un mois après qu’un accord avait été conclu entre les deux parties à la Mecque le 8 février 2007. Peu après que l’accord fut signé, le leader du Hamas basé à Damas Khaled Meshaal ne perdit pas de temps pour récolter pour son mouvement les premiers fruits diplomatiques de l’accord de la Mecque. De retour à Damas, il rencontra le président syrien Bashar Al-Assad avant de partir pour un tour qui l’emmena en Egypte, au Soudan, en Russie, en Malaisie et en Iran. Il poursuivit son tour diplomatique après la formation du gouvernement d’unité nationale, allant visiter le Qatar et l’Arabie Saoudite, où il fut reçu par les hauts leaders de ces deux Etats.

            L’accord de la Mecque, pour la première fois, donna la possibilité d’un accord entre les Palestiniens et Israël qui n’entraînerait pas la reconnaissance d’Israël, mais qui lui fournirait en même temps une existence très sûre. Ecrivant dans le Guardian peu après l’annonce de l’accord, Khaled Meshaal dit : « L’accord national palestinien réalisé à la Mecque envisage l’établissement d’un Etat palestinien vraiment souverain et indépendant sur les territoires occupés par Israël en juin 1967, avec pour capitale Jérusalem, le démantèlement des colonies en Cisjordanie, la libération de tous les prisonniers palestiniens et la reconnaissance du droit des réfugiés à retourner chez eux ». Une telle déclaration venant de Meshaal constitue un développement par rapport à la position traditionnelle du mouvement exprimée dans sa charte de 1988. D’après la charte, l’objectif à long terme du Hamas est la libération de toute la terre de la Palestine sous mandat britannique ; plus précisément, l’objectif est de mettre fin à l’existence de l’Etat juif. Une telle position radicale s’éclipsa au fil des années avec la proposition d’une hudna (une longue trêve), tout d’abord en 1994, puis plusieurs fois depuis. Lorsqu’on lui demanda pourquoi il ne fit pas mention de la hudna dans l’article du Guardian, Meshaal dit que le mouvement avait déjà effectué cette proposition et qu’il n’allait pas faire d’autres propositions. Il ajouta qu’il était maintenant au tour des Israéliens et de leurs alliés en occident de présenter une offre s’ils étaient vraiment sérieux dans leur désir de parvenir à un accord. Il est à noter que le Hamas n’avait jamais auparavant effectué de déclaration explicite concernant sa volonté d’accepter un Etat palestinien limité aux territoires occupés par Israël dans la guerre de six jours de 1967.

            Une telle déclaration entraîna des critiques de divers cercles à l’encontre du Hamas, certains exprimant des réserves de façon amicale et polie, et d’autres condamnant le mouvement pour avoir abandonné la bataille de la même façon que le Fatah l’avait fait auparavant. Le commentaire le plus virulent vint d’Ayman Al-Zawahiri, commandant en second d’Al-Qaïda, qui diffusa une bande son accusant le Hamas de s’être corrompu.

Traduction réalisée par le Centre Palestinien d’Information (CPI)

Hamas: son histoire de l'intérieur (109)
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Source : CPI
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