Rapport
Démolir la prison d’al-Far’a,
une falsification de l’histoire et de
l’identité
CPI
Photo :
CPI
Mardi 31 octobre 2017
Naplouse – CPI
Sur internet, les réseaux sociaux
diffusent des photos montrant la
démolition de certaines parties de la
prison d’al-Fari’a, au nord-est de
Naplouse. Ce lieu est devenu historique
et a pris le nom de centre du Martyr
Salah Khalef, dirigé par le Conseil
supérieur de la jeunesse et du sport.
Ces photos soulèvent une colère bleue.
Beaucoup crient haut et fort pour
qu’elle reste comme témoin de la façon
dont l’occupation sioniste a réprimé des
milliers de captifs palestiniens sur
plus de trente ans.
La captif Fadi Jom’a écrit sur son blog
: « J’aimerais que ce message arrive à
tout Palestinien, à tout captif, à tout
activiste, à toute personne qui connaît
la prison d’al-Fari’a, le lieu appelé de
nos jours le Centre de Salah Khalef et
bâti le jour de la colonisation
britannique. C’était une prison pour
torturer les jeunes palestiniens. Elle
comporte plusieurs cellules. Elle est un
témoin essentiel des crimes de
l’occupation, de leur torture faite à
nos jeunes. Les pierres de cette prison
sont teintes avec le sang de nos héros.
Ses murs sont sculptés des écritures des
captifs. Ce lieu abrite des cellules où
les Palestiniens étaient interrogés,
torturés, mis dans des positions
impossibles (Chabah). Ce lieu devra se
transformer en musée de la souffrance
des captifs palestiniens ».
Mauvaise intention
A noter que la
prison d’al-Fari’a était un centre
d’incarcération de 1982 à 1995. Dès
l’arrivée de l’autorité palestinienne,
le lieu est devenu le Conseil supérieur
de la jeunesse et du sport.
Pour sa part,
l’ex-captif l’académicien Hassan Ayyoub
écrit sur son blog que cette démolition
n’a qu’une mauvaise intention.
L’intention est de changer l’histoire et
l’identité palestiniennes durant les
dernières décennies.
« Ma famille et moi
avons rendu visite à ce lieu, il y a
trois ans, où tous les durs souvenirs de
ma période dans la prison d’al-Fari’a me
sont revenus », dit-il.
Ayyoub insiste à
dire que changer le lieu n’est qu’une
falsification de l’histoire, de la
mémoire de notre peuple, de l’identité,
de la culture, de toute l’existence
palestinienne.
Oui à la
restauration, NON à la démolition !
De son côté, Salah
al-Mabid se plaint que tout le monde
voudrait enterrer notre histoire, nos
tourments et les souffrances de nos
captifs.
Il appelle la
ministre du tourisme et du patrimoine à
restaurer le lieu, à en faire un lieu à
visiter, afin que le monde entier se
rende compte de ces violations
pratiquées par l’occupation sioniste
contre le peuple palestinien.
Le jeune activiste
Zakariya Aliyan a rencontré plusieurs
anciens captifs. Tous lui posaient des
questions sur la prison d’al-Fari’a. Il
les rassurait que tout est à sa place :
les cellules, les bureaux
d’interrogation, les écrits sur les
murs.
Des fonctionnaires
du Centre Salah Khalef se trouvent
finalement indignés de toutes ces
critiques. Le Centre ne fait que
restaurer des places négligées et
détruites, dans le but de les
transformer en des salles propices à
recevoir des délégations sportives. Les
cellules et les salles d’interrogation
sont encore intactes.
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