Rapport
Le froid des cellules,
une torture sioniste permanente
CPI
Photo: CPI
Mardi 27 janvier 2015
Ramallah – CPI
La Cisjordanie endure
la saison hivernale. Et les bourreaux
sionistes utilisent cette saison comme
un moyen supplémentaire de torture.
Surtout pendant la période de
l’interrogation, ils laissent les
détenus palestiniens dans une cellule
sans aucun moyen de chauffage et souvent
sans couvertures. La dure pression du
froid est devenue un moyen pour
soustraire des aveux.
La période de
l’interrogation dépendra du chef
d’accusation. Plus l’accusation est
grave, plus le froid est utilisé par
l’enquêteur comme moyen de pression.
L’ancien détenu Bilal Jaber, de la ville
de Ramallah, en a eu l’expérience :
« Pendant
l’interrogation, les hommes du service
des renseignements m’ont fait entrer
dans une cellule complètement vide, les
mains liées par derrière. Bien que la
température y ait été très basse, ils
ont laissé ouverte la lucarne de la
cellule. L’air froid y pénétrait sans
cesse, ce qui m’a rendu très malade ».
Pour sa part, Basel
Mahmoud, qui vient de quitter la prison
sioniste de Hawara, souligne que le
froid de la cellule ne ressemble à aucun
autre. A l’extérieur, on pourra fuir le
froid et aller se réfugier vers toute
sorte de chaleur. Dans la cellule, le
détenu n’a aucune possibilité, si ce
n’est de se recroqueviller pour se
chauffer, illusion éphémère. Les dents
claquent ; aucun effort ne pourra les
arrêter.
Accusé d’avoir jeté
une pierre sur un colon sioniste, le
jeune Alaa Al-Hassein, de la ville d'Al-Quds,
a été jeté dans une cellule individuelle
pour plus de cinq heures.
Un froid
mortel
« Le temps s’arrête
ou presque, à l’intérieur de la cellule.
Ni jour. Ni nuit. Ni heure. Ni lumière.
Ni appel à la prière. Ni matin. Ni soir.
On n’a qu’une petite lueur de lumière
lointaine, au plafond, les bruits des
chaînes et des portails et un froid
mortel, à l’intérieur des cellules de la
prison d’Al-Mascoubiyya »,
explique-t-il.
« Puis l’enquêteur
est venu et m’a dit : tu resteras dans
cette cellule froide jusqu’à ce que tu
avoues. Je lui ai répondu : Moi, je n’ai
rien fait pour que vous me punissiez de
cette façon, avec un froid si dur.
J’avais exigé des couvertures, mais il a
refusé. Cinq heures plus tard, ils m’ont
relâché » a-t-il ajouté.
Le froid
dans toutes les prisons
C’est dans toutes les
prisons de l’occupation sioniste que les
détenus souffrent de ce froid
volontairement imposé. L’ancien détenu
Taha At-Taher vient de quitter la prison
d’Ofer. Il confirme que chaque instant
de la période d’interrogation est une
torture dans cette prison. Ses cellules
sont particulièrement froides, vu de sa
position.
Le froid des prisons
et surtout des cellules d’interrogation
sont le lot de tous les captifs
palestiniens, hommes, femmes,
adolescents et adolescentes. Chaque
enfant libéré en parle longuement,
confirme l’expert Fouad Al-Khafach.
En effet, le froid
dévore les corps des détenus. Dans leurs
cellules, tout est froid. Le plafond,
les murs, les ferrailles et même les
chauffages, s’ils existent bien
évidemment. Et souvent, les couvertures
sont retirées afin de les torturer
encore plus, écrit le Club du captif
palestinien.
Le froid de l’hiver
s’ajoute aux autres moyens de torture,
durant l’interrogation, explique
l’ancien détenu Aoad Ratib, de la ville
de Naplouse. Les mains sont liées
derrière le corps. La tête est couverte
par un sac puant. La religion, la mère
et toute la famille sont insultées. Le
sommeil, la nourriture et l’eau sont
interdits. Tout est bon pour mettre le
détenu dans un état second, un état de
faiblesse.
Et pour tourner
encore plus le couteau dans la plaie,
l’administration pénitentiaire oblige
les détenus à acheter leurs couvertures
de la cantine de la prison, des
couvertures de mauvaise qualité et à un
prix inabordable, remarque le Club du
captif palestinien (Al-Asir).
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