Rapport
L’agriculture et le commerce du village
de Nabi Ilyas visés par l’occupation
sioniste
CPI
Photo du
CPI
Mardi 24 janvier 2017
Qaliqilia – CPI
Le cœur serré, les larmes aux yeux, le
fermier palestinien Ghaleb Ahmed Khalif
parcourt son terrain, dans le village de
Nabi Ilyas, à l’est de la ville de
Qalqilia. Il marche entre ses arbres et
contemple ses oliviers, hérités de son
père. Il les touche à l’instar de
quelqu’un qui fait ses adieux à des
personnes très chères à son cœur.
En fait, les occupants sionistes
viennent de publier un décret avec
lequel ils voudraient confisquer plus de
dix hectares des terrains de son
village, le village de Nabi Ilyas, pour
ouvrir une route déviatrice. Cette route
va détruire de vastes terrains agricoles
appartenant aux villageois palestiniens.
Elle détruira également la zone
commerciale du village.
Khalif confirme au correspondant de
notre Centre Palestinien d’Information
qu’il avait hérité de son père un
hectare et demi de terrain riche en
oliviers, qu’il a continué à le
travailler. Ces arbres sont les sources
principales de subsistance de sa
famille. Le problème, c’est que sa terre
se trouve dans le plan de ladite route à
ouvrir par les occupants. « Nos
ressources et celles de nos enfants
seront perdues », dit-il.
Vol prémédité
Pour sa part, Jalal Rachid Khalif,
président du conseil du village de Nabi
Ilyas, confirme au correspondant de
notre Centre Palestinien d’Information
que cette décision avait été prise par
l’occupation, il y a deux ans environ,
et qu’ils voudraient l’appliquer
maintenant.
Les villageois ne sont pas d’accord,
précise-t-il :
« Les documents de propriétés des
terrains, les villageois les avaient
présentés, via leur avocat, à la cour
suprême israélienne. Mais la cour vient
de refuser leur plainte, prétextant que
les documents n’étaient pas complets. Et
même s’ils l’étaient, les fermiers
n’auraient que des indemnisations
financières et non leurs terrains. Cela
voudrait dire que la confiscation de la
terre est intouchable, autant soient
irréfutables les argumentations de la
défense. »
La route déviatrice, selon les cartes,
serait d’une longueur de 2 kilomètres et
d’une largeur de 20 mètres.
Les occupants sionistes prétendent
qu’ils sont obligés d’ouvrir cette
route, car la partie de la route
actuelle qui traverse le village de Nabi
Ilyas serait toujours encombrée. Les
villageois le démentent et disent que
cette partie ne dépasse un seul
kilomètre de longueur ; et sa largeur
est égale aux autres parties. La seule
remarque, c’est que dans cette partie,
les véhicules ralentissent un peu, par
respect pour les piétons et pour la zone
commerciale sur ses deux bords.
Le conseil local et les commerçants
avaient suggéré l’élargissement de la
route, sans confisquer de terrains
supplémentaires, en reculant sur ses
côtés. Mais les occupations ont refusé
la suggestion. En fait, « l’objectif
n’est pas vraiment la route, mais de
voler plus de terrains » palestiniens,
confirme Jalal Khalif, président du
conseil local.
Destruction multiple
La nouvelle route déviatrice, non
seulement volera des terrains
palestiniens, mais elle volera de plus
les clients et détruira la vie
commerciale de la localité, confirment
des villageois.
« Les occupants sionistes ne veulent que
détruire tous les aspects de la vie du
village, en volant ses terrains et en
fermant ses magasins commerciaux »,
souligne Hadj Ridwan Hanoun,
propriétaire d’un restaurant et d’une
boutique dans la rue principale du
village.
Les villageois feront tout pour stopper
cette décision, dit le président du
conseil du village Ilyas Jalal Rachid
Khalif : protestations, sit-in,
déclarations.
Khalif a finalement appelé tous les
organismes officiels et tous les partis
palestiniens à travailler pour annuler
cette injuste et abusive décision.
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