Rapport
La colonie sioniste d’Ariel dépouille la
vie
à 18 groupes résidentiels palestiniens
CPI
Photo: CPI
Jeudi 13 octobre 2016
Silfit – CPI
Jour et nuit, sans arrêt, les bulldozers
n’arrêtent pas d’élargir Ariel, la
deuxième plus grande colonie sioniste de
la Cisjordanie, la seule colonie qui
abrite une université avec vingt mille
étudiants. Cette colonie, cette cellule
cancérigène se répand jour après jour,
heure après heure, sur le dos de
dix-huit groupes résidentiels du
département palestinien de Silfit.
Les
premières cellules cancérigènes d’Ariel
ont sorti la tête à la veille de la
signature de l’accord de Camp David
entre l’Egypte et "Israël", le 17 août
1978. C’est le ministre de l’agriculture
du cabinet de l’époque, le cabinet
d’Ariel Sharon, qui avait désigné le
sommet de la montagne surplombant la
ville de Silfit comme sa base. La
colonie a commencé avec une centaine de
bâtiments provisoires, sur une
superficie de cinquante hectares, sur
les terrains du village de Marda et de
la ville de Silfit. Et la colonie
continue à s’élargir. Actuellement, elle
est de quelques dizaines de kilomètres
carrés.
Le
fermier septuagénaire Ahmed Hassan,
originaire de Silfit, marche
péniblement, alourdi par les soucis et
la tristesse, parmi ses oliviers, vers
le mur de séparation discriminatoire. Il
ne lui est permis d’atteindre sa terre
que pendant de courtes durées, tout au
long de l’année. De plus, les occupants
sionistes en ont rasé une bonne partie.
Auparavant, les oliviers lui apportaient
de grandes quantités d’huile, ses
ressources de survie, aujourd’hui
quasiment rien.
Le
septuagénaire Hassan se rappelle comment
Netanyahou insistait à dire que tout
accord de paix à venir avec les
Palestiniens devrait laisser à "Israël"
le contrôle d’Ariel et des autres
grandes colonies de la Cisjordanie. En
fait, à travers ses politiques, à
travers ses colonies, à travers la
colonie d’Ariel, dit-il, Netanyahou
cherche à éradiquer toute vie
palestinienne non seulement à Silfit,
mais partout en Cisjordanie. « Comment
pouvons-nous comprendre ces déclarations
autrement ? », se demande-t-il.
Une
colonie ville
La
colonie sioniste d’Ariel abrite environ
cinquante mille colons. Elle est liée
avec les territoires palestiniens
occupés en 1948 par une route appelée
« le passage de la Samarie ». Elle ne se
trouve à quelques kilomètres de la
« Ligne verte ». Et pour bien servir la
colonie et ses visiteurs, un hôtel, une
station-service et une zone industrielle
y ont été installés.
Et
avant Netanyahou, Ehud Barak avait
déclaré que tout traité permanent avec
les Palestiniens doit laisser quatre
groupes coloniaux, dont la colonie
d’Ariel, sous le contrôle d’"Israël".
Le
chercheur Dr Khaled Maali confirme que
la colonie d’Ariel escamote ce qui reste
de vie à Silfit et ses villages, en
extorquant leurs eaux, en creusant plus
de puits dans la vallée Abdou ar-Rahman,
au nord de Silfit. Les colons volent les
fermes riches en oliviers pour y bâtir
des unités résidentielles. Ils rasent
les terrains et prennent les pierres
pour leurs propres utilisations.
Les
colonies sionistes dont celle d’Ariel
continuent à s’étendre, à imposer des
nouvelles donnes sur le terrain, à
s’emparer de la Cisjordanie, à la
transformer en cantons séparés par le
mur discriminatoire et par les barrages
militaires, à tuer toute chance de
naissance d’un Etat palestinien. On a
peur de voir les localités et les
maisons palestiniennes disparaître,
dévorées par les colons et leurs usines
et maisons, dans les années à venir.
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