Rapport
Le domaine d’Abou al-Bassal,
une
résistance de boue et de fer-blanc !
CPI
Photo :
CPI
Mardi 12 décembre 2017
Silfit – CPI
Comme à son
habitude, Hassan Blasma, appelé « Abou
Mo’ath », est allé sur sa terre, dans le
domaine d’Abou al-Bassal, vers les
usines de la colonie d’Ariel, à l’ouest
de Silfit, le vendredi 1er septembre
2017. Il voulait travailler sa terre. A
son arrivée et à son étonnement, il a
constaté un papier officiel collé sur
une pierre, une décision de l’occupation
sioniste lui imposant « l’évacuation et
la démolition ». Le correspondant de
notre Centre Palestinien d’Information a
rencontré Abou Mo’ath, le lendemain de
la maudite décision. Il l’a trouvé
choqué. Il parle de sa mauvaise surprise
:
« La notification
est émise par "L’administration civile"
de l’occupation sioniste. Les occupants
sionistes présentent un prétexte
inacceptable : le domaine avait reconnu
des constructions et restaurations
violant les règles de construction. Ils
oublient que nous sommes sur ce domaine,
avant l’occupation en 1967 et avant
l’installation des usines appartenant à
la colonie d’Ariel ».
Le domaine est
nommé Abou al-Bassal parce qu’il est
connu pour la culture de l’oignon. Son
sol rouge est riche en minéraux.
Expulsion à
répétition
Asma Blasma, la
mère de l’agriculteur Hassan, dit au
notre correspondant qu’elle est
doublement triste :
« Malheureusement,
cette notification de la démolition
vient lors de la quatrième commémoration
du départ de mon mari Ottoman Blasma. »
Elle parle de
l’arrivée de son mari sur ce domaine :
« Mon mari nous a
quittés à l’âge de 80 ans. Il avait été
chassé de son village de Saba, dans les
territoires palestiniens occupés en
1948. Il a terminé sur ce domaine d’Abou
al-Bassal où il a construit une maison
en argile. Il espérait retourner à son
village d’origine, rapidement. »
La mère de Hassan
souffre de l’occupation sioniste :
« Oui, l’occupation
sioniste nous a chassés de nos terres.
Et jusqu’à ce moment, elle voudrait nous
pourchasser du domaine d’Abou al-Bassal.
« Mais nous ne
baissons jamais les bras, en dépit de
toutes les restrictions, les expulsions
et la judaïsation. Nous ne verrons plus
la Nakba (la catastrophe de 1948) »,
confirme-t-elle avec insistance.
La moisson bénie
La mère de Hassan
se rappelle la moisson sur le domaine
d’Abou al-Bassal. C’était les meilleurs
moments, dans ces vergers et parmi tous
ces arbres fruitiers. « Maintenant, je
pleure pour ce qui nous arrive, pour
notre humiliation. »
La mère de Hassan
se rappelle le début de la colonisation
dans le département de Silfit. C’est
tout de suite après la visite de
l’ancien président égyptien Anwar
as-Sadat au Knesset sioniste, en 1978,
que la colonie d’Ariel est sortie de
terre, en volant des terrains du
département. Puis la zone industrielle
de « Borkan » a commencé à sortir la
tête et tendre la main pour extorquer le
domaine d’Abou al-Bassal.
Le fils martyr
La mère de Hassan
ne peut oublier le vendredi 7 août 2005,
le jour où les bulldozers des occupants
sionistes ont rasé une partie du
domaine. Et une heure plus tard, ces
occupants ont assassiné son fils
Mohammed, le prenant pour le sixième
élève de l’ingénieur martyr Yahya Ayyach.
« Nous ne
quitterons jamais le domaine ; nous y
resterons pour toujours, résistants »,
confirme la mère. Elle fera comme avait
fait son mari ; il y est resté jusqu’à
sa mort.
Elle résume enfin :
« Notre terre est
irriguée par le sang de nos martyrs.
Elle ne sera jamais abandonnée aux
ennemis. Nous résisterons, tant que le
thym et l’olivier résisteront ».
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