Centre Palestinien
d'Information
Rapport
La famille An-Nawaj'a face aux colons
Photo CPI
16
juin
2008
Al-Khalil – CPI
Dans le village Yatta, au sud de la
ville d’Al-Khalil (Hébron), la colonie sioniste Soussiya a volé
les terrains des familles de la tribu An-Nawaj’a. Et sur le
petit terrain restant, ces familles ne sont pas bien
tranquilles. Les colons armés leur font toutes sortes de
problèmes.
La famille An-Nawaj’a montre une
résistance exceptionnelle face à l’acharnement des colons qui
viennent de l’étranger pour dérober leurs terrains.
A l’est du village de Yatta, des
familles palestiniennes vivent dans d’anciennes grottes et de
simples abris. Dans leur patrie, sur leurs terrains, ils se
voient interdits de creuser de nouveaux puits. L’interdiction
vient une fois de colons, une autre fois de l’armée de
l’occupation israélienne.
Cette population est le sujet de
toute persécution. A plusieurs reprises, leurs grottes ont été
détruites, sous prétexte qu’elles ne sont pas légales !!
Le septuagénaire Hadj Khalil
An-Nawaj’a affirme qu’il vit à l’est du village de Yatta depuis
toujours. Mais il s’attache encore plus à sa terre, après
l’installation de cette colonie de Soussiya qui ronge sa terre
et celle de ses parents et amis.
Malgré son âge, les colons l’ont
frappé, plus d’une fois. Pas plus loin que la semaine dernière,
quatre colons l’ont attaqué avec leur bâton et leur barre en
fer. Lui et sa femme ont été hospitalisés.
Il a subi cette agression suite à une
décision de la justice lui donnant le droit de garder ses
moutons sur sa terre. Il confirme que les colons et les soldats
de l’occupation israélienne font leurs attaques main dans la
main.
Une vie très difficile, primaire : ni
l’eau potable, ni l’électricité n’arrivent à eux, dit-il. Mais
il reste pour protéger tout ce qui ne leur appartient pas de ces
colons envieux.
Toujours les colons et l’armée
Pas trop loin de chez lui vit son
frère Omran An-Nawaj’a. Il est le sujet d’agressions semblables.
Chaque fois que nous sortons nos moutons, les soldats de l’armée
de l’occupation israélienne nous obligent à changer le lieu de
pâturage et nous interdisent l’entrée sur nos terres, se
plaint-il.
Sa femme Om Issa raconte combien leur
vie est difficile : « Nous vivons dans une grotte. Notre cuisine
est un coin tout petit. Le problème, c’est que nous sommes sur
le qui-vive, chaque soir. Une descente de l’armée de
l’occupation israélienne pourrait être donnée à n’importe quelle
heure de la nuit. Et dans la journée, nous ne sommes pas aussi
tranquilles que cela. Nos regards sont fixés en direction de la
colonie. On ne sait à quel moment leurs habitants, dont cette
bande dirigée par cette femme colon Délia, pourraient nous
attaquer ! ».
Elle reste sur sa terre, malgré tout,
pour la protéger. Elle pourrait pourtant aller vivre dans un
village loin de ces voleurs. Cependant, elle ne voudrait pas que
l’Histoire la prenne pour une lâche, une lâche qui laisse sa
terre aux colons.
Les
bulldozers
Om Mohammed, une voisine, explique
que leurs souffrances avaient débuté il y a plus de vingt-cinq
ans. Les femmes enceintes se trouvent obligées d’aller à
l’hôpital sur les bulldozers, vu que les forces israéliennes
d’occupation ferment assez souvent les routes.
Malgré une vie trop difficile, elle
reste patiente. Ce qu’elle déplore le plus, c’est la négligence
que les responsables palestiniens montrent envers leur cas.
Personne, d’ailleurs, ne s’intéresse à nous !
Face à cette négligence officielle,
les habitants de la zone de Soussiya, au sud du village de Yatta,
au sud de Cisjordanie, ne savent pas à qui s’adresser pour se
protéger contre les colons et contre l’armée de l’occupation
israélienne. Ils ne veulent que vivre en paix sur ce qui leur
reste de terrains.
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