Centre
Palestinien
d'Information
Opinion
Le rôle d’"Israël" est de provoquer l'Egypte contre le Hamas
Robin Barko
Photo CPI
Mardi 19 janvier 2010
Parallèlement aux bombes (israéliennes)
tombées sur les villages frontaliers de la bande de Gaza, un
ping-pong verbal est en cours entre les têtes des établissements
(officiels) et les cheikhs du Hamas de Gaza.
La provocation religieuse vient de Gaza
contre l’Egypte, épaulée par le canon du prince du djihad
international le cheikh Youssef Al-Qardaoui. Le cheikh, du
Qatar, envoie un obus, une fatwa sur l’établissement égyptien.
Ces deux centres du djihad accusent la
direction égyptienne de travailler main dans la main avec les
Américains et les Israéliens pour étouffer le peuple palestinien
avec le mur en métal creusé sur les frontières de Rafah.
L’idée du « complot chrétien-sioniste »
prend de l’ampleur ces dernier temps. Les cheikhs des Frères
Musulmans dans le monde publient des fatwas de ce genre. Ils
accusent aussi l’établissement jordanien d’engager des agents au
compte des Etats-Unis et d’"Israël", surtout après le suicide
d’un agent double jordanien en Afghanistan.
Pour sa part, l’Egypte a rassemblé les
meilleurs de ses cheikhs pour contredire les cheikhs de Gaza et
du Qatar. Les uns frappent les autres. C’est une tradition
islamique. En effet, les textes permettent différentes
interprétations, selon l’envie de l’interprète.
Les Egyptiens ont pu, avec malice,
s’approprier l’histoire de Mohammed (P) lorsqu’une grande armée
d’infidèles (Al-Ahzab) supervisée par la tribu de Qoraysh avait
encerclé la Mecque. L’histoire dit que Mohammed a creusé autour
de la ville une tranchée profonde. Et par cette idée formidable,
d’un conseiller perse, l’attaque a connu un échec cuisant.
La tranchée ressemble au mur que l’Egypte
bâti actuellement pour se défendre contre la contrebande d’armes
et de drogues supervisée par le Hamas, cela est ce qu’avancent
les cheikhs égyptiens.
Si on regarde de près, on remarque que les
Egyptiens ont de nouvelles raisons de s’inquiéter. Eux qui
voient leur pays comme la mère de l’Arabisme, ils se sentent
humiliés par les habitants de Gaza que les Egyptiens avaient
gouverné jusqu’en 1967.
Les Egyptiens ne sont pas prêts d’oublier
que les habitants de Gaza travaillaient sous la direction de
l’Egypte contre quelques centimes. Ce qui met les Egyptiens en
colère, c’est que les fils de ces Palestiniens ne respectent pas
les efforts de l’Egypte dans l’affaire de Shalit et dans la
réconciliation avec l’autorité palestinienne.
L’audace du Hamas est sa politique
indépendante basée sur les avis de Khaled Michaal, de Damas et
de Téhéran. Une audace exagérée. L’organisation du Hamas pousse
l’Egypte à avaler des caravanes internationales porteurs de
nourriture allant vers Gaza, sans coordination.
L’organisateur britannique de ces convois a
été renvoyé, en le considérant comme persona non grata. Et suite
aux confrontations sur les frontières de Rafah, l’Egypte décide
que les aides passeront désormais via la Croix-Rouge égyptienne.
En réalité, le Hamas travaille sous une
couverture et un financement iraniens. Cela est très mal vu par
les services égyptiens de sécurité. A savoir aussi que les
cellules du Hezbollah dans lesquelles participait le Hamas ont
été interpellées en Egypte et dans plusieurs autres pays arabes
modérés.
Voir des armes passant et défiant la
souveraineté égyptienne, sans contrôle, et voir parfois ces
armes parvenir aux ennemis du régime égyptien ont mis les
services de sécurité égyptiens dans un état d’alerte totale.
En fin de compte, nous attendons des gens
tel Khaled Al-Islambouli, membre des Frères Musulmans, qui avait
assassiné l’ancien président Al-Sadat. On attend l’arme et
surtout l’occasion pour faire tomber le régime, un écroulement
qui réjouira l’Iran, Al-Qardaoui et d’autres.
Tout cela est derrière le barrage de
l’Egypte. Depuis sa construction, le monde de la contrebande du
Hamas est en danger. Tout le programme de contrebande d’armes,
d’argent et de participation à la résistance internationale
s’anéantira bientôt.
En ces temps, nous entendons les Etats-Unis
condamner la transaction qui donne trop au Hamas. Et à
l’intérieur d’"Israël", des voix parlent des limites de
négociations. Tout cela inquiète le Hamas.
S’ajoutent à tout cela les frappes de
l’armée de l’air sur Gaza. Il y a aussi la couverture d’acier
protégeant les villages limitrophes. Quelques réactions
nerveuses (de la bande de Gaza) sont venues pour montrer qu’elle
est en vie et pour montrer l’existence d’une capacité
provocatrice, en bombardant "Israël".
Article
paru dans le journal hébreu "Israël Aujourd’hui", le 13
janvier 2010
Traduit
et résumé par le CPI
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