Opinion
Lettre ouverte au
déshonorable Ban Ki-moon
Hassan Hamade
Mercredi 25 janvier
2012
Le secrétaire
général des nations Unies, Ban Ki-moon,
s’est rendu au Liban pour préparer une
éventuelle action de l’OTAN contre la
Syrie. Trop occupé à conspirer contre la
paix qu’il devrait défendre, il en a
oublié de s’enquérir des violations
quotidiennes de la souveraineté
libanaise par Israël. Dans une lettre
ouverte publiée par la presse libanaise,
le penseur arabe Hassan Hamade
interpelle M. Ban et son représentant M.
Rød-Larsen pour rappeler que loin
d’incarner des principes, ils sont des
voyous convaincus de corruption.
Monsieur le
secrétaire général,
En écoutant votre discours, à
Beyrouth, sur l’absolu nécessité de
procéder à des réformes, « car la
flamme de la liberté allumée en Tunisie
ne s’éteindra plus », j’ai tout de
suite eu une pensée pour une
personnalité suédoise, célèbre par son
intégrité, sa transparence, et sa
crédibilité en matière de reforme. Je
veux parler de madame Inga-Britt
Ahlenius, qui fut secrétaire général
adjointe de L’ONU, responsable du United
Nations Office of Internal Oversight
Services (OIOS), le bureau chargé de
veiller au bon fonctionnement des
services de ce « gros machin, »
notamment dans le domaine des finances,
et qui a servi sous votre autorité.
Vous n’êtes pas sans savoir, M. le
secrétaire général, que Madame Ahlenius,
dont l’itinéraire professionnel a
toujours été irréprochable, que ce soit
en Suède ou dans l’appareil
administratif de l’ONU, a rédigé un
rapport d’une cinquantaine de pages sur
l’état des lieux de l’organisation dans
le domaine des finances, et sur l’usage
des fonds publics dans les budgets des
différents services.
Ce rapport vous montre du doigt en
tant que principal responsable des
exactions financières, commises surtout
dans votre service, vous tient pour
responsable du manque de transparence,
et va jusqu’à s’adresser à vous en
disant : ”Monsieur, votre action est
sans précèdent (…) elle mérite plus
qu’une condamnation”
Habilitée, de par sa fonction, à
diriger la guerre contre la corruption
au sein de l’ONU, et à surveiller le bon
fonctionnement des services, Madame
Ahlenius écrit avoir la certitude de
votre implication dans le désordre
financier qui submerge votre
administration, où la transparence fait
complètement défaut : « Votre action –
dit elle – a manqué de transparence et
ne respecte pas les règle de l’audit »
elle finit par déclarer : « Je suis
désolée de dire que le secrétariat
général entre dans une phase de
déliquescence, s’effondre complètement
et je dirais même qu’il ne pourra plus
être secouru ».
Face à ce rapport vous avez observé
un mutisme total, mais tout en
l’ignorant complètement, vous avez
cependant ordonné son retrait du site
web officiel des Nations Unies dans les
48 heures qui ont suivies sa mise en
ligne [Le Réseau Voltaire a retrouvé
ce document pour vous. Il est
téléchargeable au bas de cette page].
Si l’on a eu écho de ce rapport,
c’est en fait grâce a une poignée de
journalistes qui l’ont aperçu, sans pour
autant l’accompagner d’une campagne
médiatique, et sans-même vous interroger
à son sujet, de crainte peut-être, de
déclencher un processus qui pourrait
ouvrir le dossier de la corruption
généralisée qui sévit au sein de votre
administration au détriment des intérêts
des peuples du monde.
-
Souvenez-vous, Monsieur le secrétaire
général, que Madame Ahlenius, juste
après son retour dans son pays natal, et
suite à la publication de ce rapport en
août 2010, qui a couronné son mandat de
5 ans, vous a consacré un livre qu’elle
a publié en commun avec le journaliste
suédois Nialas Ekdal.
Dans cet ouvrage intitulé M.
Hasard, la détérioration de l’ONU sous
la direction de Ban Ki-moon [1],
les auteurs ont détaillé une multitude
de vos exactions, qui privent désormais
l’ONU du minimum vital de crédibilité.
Ils vous y qualifient d’incompétent
et de corrompu, jetant ainsi le
discrédit sur toute votre action
professionnelle.
Monsieur le secrétaire général,
Ce livre, tout comme le rapport, a eu
sa part d’attaques silencieuses,
contribuant à l’étouffer complètement
sur le plan médiatique. Vous n’êtes pas
sans connaitre les forces occultes qui
mènent le combat contre la vérité
défendue par madame Ahlenius ? Ce sont
celles-là même qui vous protègent,
Monsieur le secrétaire général.
Comment osez-vous parler de reformes,
vous qui êtes un voleur ?
Vous n’avez peut être pas l’habitude
d’entendre des critiques aussi directes,
aussi vives, aussi vraies, mais il faut
vous y habituer. Du point de vue de la
morale, vous n’êtes aucunement habilité
à donner des leçons de réforme à
quiconque. Il serait intéressant de
profiter de votre évocation des réformes
pour exiger que cela soit appliqué, en
premier, à l’ONU. Le premier pas dans ce
sens exige que vous soyez interrogé par
une commission d’enquête, laquelle
pourrait vous traduire devant un
tribunal compétent. Le monde a besoin
d’un Nuremberg pour juger les crimes de
corruption et le pillage des biens des
peuples. Qu’en pensez-vous ?
Les biens publics dont vous avez fait
illégalement usage, selon Madame
Ahlenius, appartiennent aux peuples du
monde, dont les gouvernements financent
votre organisation et payent vos
salaires, à vous ainsi qu’à tout le
personnel de l’ONU.
Il serait intéressant de noter, en
passant, que les gouvernements qui
prétendent constituer un bloc de refus
contre la mainmise des États-Unis sur
les rouages de l’ONU, et qui vous
accusent d’agir a la solde de
Washington, évitent de réclamer la
formation d’une commission d’enquête sur
les accusations portées contre votre
personne par Madame Ahlenius ! Et voila
que les rôles se trouvent inversés et
que maintenant c’est vous qui leur
prodiguez des leçons sur les reformes !
Monsieur le secrétaire général,
Quelques heures avant votre arrivée a
Beyrouth vous nous avez promis de nommer
un nouveau procureur général au Tribunal
Spécial pour le Liban (TSL), à la place
du juge démissionnaire Daniel Bellemarre.
Dites nous donc, quelle serait la
nature de juges qui seraient nommés par
une personne aussi controversée que vous
? Peut-on s’attendre à une justice de la
part de juges qui accepteraient d’être
nommés par une personne prise la main
dans le sac par son propre secrétaire
général adjoint ?
Est-ce cela “le plus haut degré de
professionnalisme et de transparence”
promis par feu le président Antonio
Cassese ?
Monsieur le secrétaire général,
Au nom de quelle sagesse vous
êtes-vous tû, face aux accusations
formulées par Madame Ahlenius ? Est-ce
parce que vous qualifiez de « crime
d’honneur » ou « crime politique » le
fait de dissiper l’argent d’autrui ?
Ou bien est-ce par crainte de voir ce
dossier ouvert au vu et au su du monde
entier ?
Pour un
printemps onusien
Imaginons les choses a l’envers, et
qu’un certain nombre de pays exigent la
formation d’une commission d’enquête et
que des preuves de votre implication
soient confirmées ainsi que celle
d’autres dirigeants des Nations Unies.
Ne serions-nous pas au seuil d’une
période qui justifierait l’appellation
“printemps des Nations Unies” ?
Terje Rød-Larsen
a été contraint de démissionner de ses
fonctions ministérielles en Norvège
parce qu’il avait falsifié ses
déclarations de sorte qu’il ne payait
plus d’impôts depuis 10 ans. Au vu de
ses qualités de fraudeur, il a été nommé
aux Nations Unies.
Terje Rød-Larsen
le faussaire
Monsieur,
Il semble que votre loyauté
envers vos protecteurs s’est
manifestée par la présence à vos
côtés à Beyrouth, de votre
coordinateur au Liban, Monsieur
Terje Rød-Larsen.
Ce dernier refuse de reconnaître
qu’Israël, qu’il considère comme sa
seconde patrie, a accumulé plus de
10 000 violations flagrantes des
résolutions pertinentes de votre
ONU, en la défiant au vu et au su du
monde entier.
Monsieur Rød-Larsen se contente
de parler “d’incursions” et non
“d’actes de guerre d’agression”. La
différence entre les deux est énorme
car, selon la sentence du jugement
de Nuremberg, la guerre d’agression
représente “le crime international
suprême » et expose de ce fait ses
auteurs à des poursuites pour crime
de guerre devant la justice
internationale.
Peut-être ignorez-vous cette
différence entre “incursion” et
“actes de guerre d’agression”, à
l’instar du gouvernement libanais et
de la délégation permanente du Liban
à l’ONU ?
Votre coordinateur au Liban,
Monsieur Rød-Larsen ne l’ignore
certainement pas. Il occulte cette
réalité pour éviter toute référence
au crime international suprême, ce
qui aurait pour conséquence la
poursuite des dirigeants israéliens
pour crime de guerre, sans même
tenir compte du facteur de récidive,
qui aggrave la responsabilité
criminelle, d’autant plus que le
nombre de ces “actes de guerre
d’agression” a battu tous les
records dans les annales des guerres
et des conflits.
Je me contenterai de cela,
Monsieur le secrétaire général, en
m’excusant de ne pas terminer ma
lettre par la présentation de mes
respects et de ma considération,
dans l’attente des résultats d’une
véritable enquête sur les contenus
du rapport et de l’ouvrage rédigés
par Madame Inga-Britt Ahlenius, à
qui je demande d’agréer ma très
haute considération et mon profond
respect.
Source
As-Safir (Liban)
Quotidien de référence libanais
[1]
Mr Chance : – FN:s
förfall under Ban Ki-moon,
par Niklas Ekdal et Inga-Britt Ahlenius,
Stockholm 2011. ISBN 978-91-7337-271-8.
Document
joint:
Rapport de fin de
mission, par Inga-Britt Ahlenius
(Document original en anglais)
(PDF - 597.9 ko)
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