Cuba
Nouveau livre de Salim Lamrani
Cuba Parole à la défense !
Roger Grévoul
Mercredi 27 août 2015
Cuba Coopération
http://cubacoop.org/spip.php?page=article&id_article=2344
L’universitaire Salim Lamrani,
spécialiste de Cuba, publie un nouvel
ouvrage intitulé
« Cuba, parole à
la défense ! », préfacé par André
Chassaigne, Président du groupe
France-Cuba à l’Assemblée nationale et
membre d’honneur de l’association Cuba
Coopération.
Roger
Grévoul : Salim Lamrani, vous publiez un
nouveau livre sous le titre Cuba,
parole à la défense !. Pourriez-vous
nous en dire davantage ?
Salim
Lamrani : Je suis parti du constat
suivant : Cuba est un sujet médiatique
qui suscite débats et controverses. Cela
est d’autant plus vrai aujourd’hui,
notamment en raison du processus de
normalisation des relations
diplomatiques entrepris par Washington
et La Havane depuis décembre 2014 et la
visite historique du Président François
Hollande dans l’île en mai 2015.
Néanmoins, force est de constater que
seule la pensée unique sur Cuba est
acceptable. L’île se retrouve
régulièrement sur le banc des accusés et
l’on a droit régulièrement aux
traditionnelles rengaines sur la
démocratie, les droits humains et la
liberté d’expression. Tout le monde a
droit de cité, peut exprimer son opinion
et partager son point de vue, à
condition, bien entendu de pointer du
doigt Cuba et son système et d’émettre
des critiques négatives. Les Cubains de
l’île, notamment leurs dirigeants, n’ont
jamais droit à la parole et, par
conséquent, ne peuvent pas faire part de
leur vérité et répondre aux attaques,
alors qu’ils sont les principaux acteurs
de la destinée de Cuba. C’est la raison
pour laquelle j’ai décidé de donner la
parole à la défense composée de dix
personnalités cubaines et
internationales qui ont pu exprimer leur
point de vue lors de conversations
franches.
RG : Qui sont ces personnalités ?
SL : J’ai interrogé au total sept
figures cubaines et trois personnalités
internationales afin qu’elles partagent
leur vision de Cuba, de son histoire et
de son avenir. Il s’agit de Mariela
Castro Espín, directrice du Centre
national d’éducation sexuelle et fille
du Président Raúl Castro ; Ricardo
Alarcón de Quesada, Président du
Parlement cubain de 1993 à 2013 ; Max
Lesnik Menéndez, Directeur de Radio
Miami et fondateur de la revue La
Nueva Réplica ; Miguel Barnet Lanza,
Président de l’Union nationale des
écrivains et artistes de Cuba ; Eusebio
Leal Spengler, historien de la ville de
La Havane ; Abel Prieto Jiménez,
Ministre de la Culture pendant près de
quinze ans et aujourd’hui conseiller du
Président de la République ; Alfredo
Guevara Valdés, père du cinéma cubain et
du Nouveau cinéma latino-américain ;
Wayne S. Smith, dernier ambassadeur des
Etats-Unis à Cuba ; Jean-Pierre Bel,
Président du Sénat français de 2011 à
2014 et aujourd’hui conseiller spécial
de l’Elysée pour l’Amérique latine, et
Álvaro Colom, Président du Guatemala de
2008 à 2012.
RG : Quels sont les sujets abordés ?
SL : L’idée
de cet ouvrage était de donner la parole
aux Cubains et aux partisans de la
souveraineté des nations et de
l’autodétermination des peuples.
Néanmoins, le principe fondamental était
de réaliser des entretiens sans
complaisance. C’est la raison pour
laquelle les sujets les plus polémiques
sont abordés lors de toutes les
conversations, qu’il s’agisse de la
démocratie, des droits de l’homme, de la
liberté d’expression, des figures de
Fidel Castro et Raúl Castro et de leur
présence au pouvoir, des épisodes
sombres de la Révolution cubaine, des
discriminations, de l’espace réservé au
débat pluriel ou de la dissidence.
D’autres thèmes sont
également abordés tels que les relations
avec les Etats-Unis, les sanctions
économiques, l’actualisation du modèle
économique, la diversité sexuelle, la
place de la communauté cubaine des
Etats-Unis, l’importance de la culture,
la préservation du patrimoine
architectural de La Havane, l’essor du
tourisme, la solidarité cubaine avec les
déshérités de la planète, le cinéma à
Cuba, le renouvellement générationnel à
la tête du pays, l’avenir de Cuba et
l’intégration latino-américaine.
RG : Vous soulignez dans votre ouvrage le paradoxe
de voir Cuba, victime des prétentions
hégémoniques étasuniennes et assiégée
depuis plus d’un demi-siècle, se trouver
sur le banc des accusés.
SL : Effectivement,
Cuba vit sous état de siège depuis plus
d’un demi-siècle. Rien ne lui a été
épargné : des sanctions économiques
anachroniques, cruelles et injustes qui
affectent tous les secteurs de la
société et les catégories les plus
vulnérables de la population depuis
1960 ; une sanglante invasion militaire
orchestrée par la CIA le 17 avril 1961
qui a fait des centaines de victimes
civiles ; une menace de désintégration
nucléaire lors de la crise des missiles
d’octobre 1962 ; la plus longue campagne
terroriste de l’histoire avec la
réalisation de plus de 10 000 attentats
planifiés depuis les Etats-Unis qui ont
coûté la vie 3 478 personnes et ont
causé des séquelles permanentes à 2 099
autres, ainsi que des dommages matériels
de plusieurs centaines de millions de
dollars ; sans oublier une guerre
politique, diplomatique et médiatique
contre son peuple, ses dirigeants et
surtout son système politique et social.
Pourtant, Cuba est
désigné par la vindicte médiatique comme
étant le coupable. C’est un bien étrange
constat.
RG : Comment expliquez cet acharnement contre
Cuba ?
SL : Le crime
impardonnable de Cuba est d’avoir choisi
le camp des déshérités et d’avoir placé
l’être humain au centre de son projet
national en procédant à une répartition
équitable des richesses. Le peuple
cubain propose à l’humanité une
alternative sociétale efficace, malgré
les limités inhérentes à tout projet
édifié par des femmes et des hommes, qui
montre que les plus humbles ne sont pas
condamnés à l’indifférence et à
l’humiliation.
RG : André Chassaigne, Président du Groupe
parlementaire Gauche républicaine et
démocrate et du Groupe France-Cuba à
l’Assemblée nationale, est également
membre d’honneur de Cuba coopération. Il
a rédigé une belle préface à votre
ouvrage.
SL : André, qui est
un grand ami de la Révolution cubaine,
m’a fait l’immense honneur d’associer sa
plume fine et incisive à mon livre.
C’est un homme qui a la cause des
humbles et des humiliés au cœur. Il est
sensible à la nécessité impérieuse d’un
meilleur partage des richesses et
d’offrir aux plus vulnérables une vie
digne. Comme beaucoup d’entre nous, il
voit Cuba comme un symbole de résistance
et d’altruisme.
Cuba, parole à la
défense !
Paris, Editions
Estrella, 2015
20€
ISBN : 9782953128444
Ouvrage disponible
en librairie et sur
Amazon.
Pour les copies
dédicacées et commandes, contacter Salim
Lamrani :
lamranisalim@yahoo.fr
Quatrième de
couverture
Cuba,
petite île de la Caraïbe, vit sous
état de siège depuis plus d’un
demi-siècle. Rien ne lui a été
épargné : sanctions économiques,
invasion militaire, menace de
désintégration nucléaire, attaques
terroristes et une guerre politique,
diplomatique et médiatique contre
son peuple, ses dirigeants et
surtout son système politique et
social.
Pourtant, malgré son indéniable
statut de victime, cette nation se
retrouve régulièrement sur le banc
des accusés. La rhétorique ressassée
à son encontre par les grandes
puissances occidentales et leurs
relais médiatiques opposés au
processus révolutionnaire est
connue : droits de l’homme, liberté
d’expression, démocratie. A la
différence de tout tribunal digne de
ce nom et respectueux des droits de
la défense, Cuba est
systématiquement privée de son droit
à répondre aux attaques, à exposer
ses arguments et à exprimer sa
vérité.
Parole
à la défense ! Voilà le but de cet
ouvrage qui donne la parole à
d’éminentes voix cubaines et
internationales qui proposent une
vision alternative de la plus grande
île des Antilles. Loin des rengaines
médiatiques traditionnelles, elles
proposent un autre point de vue sur
Cuba, une société complexe,
imparfaite, mais qui a le mérite
d’avoir choisi le camp des
déshérités et d’avoir placé l’être
humain au centre de son projet
national.
« Dans ce contexte,
l’ouvrage de mon concitoyen auvergnat
Salim Lamrani arrive à point nommé. Non
seulement il nous permet de mieux
comprendre le présent, mais il permet
aussi d’être optimiste sur l’avenir. La
lecture des témoignages conforte la
conviction que la société cubaine
d’aujourd’hui est construite sur des
bases solides. L’éthique de ses
dirigeants et la maturité du peuple
cubain génèrent une intelligence
collective pas prête d’être balayée par
les vents de l’ouest venus du grand
voisin yankee ! »
Extrait
de la préface d’André CHASSAIGNE
Cuba, parole à la
défense !
Paris, Editions
Estrella, 2015
20€ ISBN : 9782953128444
Ouvrage disponible en librairie et
auprès de Salim Lamrani pour une
dédicace :
lamranisalim@yahoo.fr
Docteur ès Etudes
Ibériques et Latino-américaines de
l’Université Paris Sorbonne-Paris IV,
Salim Lamrani est Maître de conférences
à l’Université de la Réunion etle="mso-bidi-font-weight:bold">
journaliste, spécialiste de Cuba.
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