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UJFP
Interview de Pierre Stambul:
« Moi, juif anti-sioniste ... »
Pierre Stambul - Photo: Le Jour
d'Algérie
Mercredi 4 mars 2009
Tandis qu'à Gaza un fragile cessez-le-feu se maintient depuis
le 18 janvier, les négociations se poursuivent pour la mise en
place d'une trêve durable entre le Hamas et Israël, de
nombreuses voix s'élèvent et demandent des comptes à Israël.
Celle de Pierre Stambul, membre du bureau national de l'Union
Juive Française pour la Paix, en est l'une d'elles.
Dans cet entretien, il explique comment l'impunité dont a joui
Israël jusqu'à présent a permis le crime.
Le Matin: L'UJFP fait partie de ces voix juives qui s'élèvent
en France et en Europe pour critiquer la politique d'occupation
israélienne et condamner fermement l'agression criminelle contre
la population de Gaza qui a fait plus de 1300 morts, notamment
des centaines d'enfants. Comment votre action est-elle perçue en
France?
Dans les manifestations de soutien au peuple de Gaza, les
militant-e-s de l’UJFP ont défilé sous leurs banderoles, avec
des mots d’ordre : « juifs et arabes ensemble contre
l’occupation ». À Paris, il y a (à toutes les manifestations)
une grande banderole commune à l’UJFP et l’ATMF (Association des
Travailleurs Maghrébins de France). Il y avait aussi une
pancarte : « Israéliens contre l’Apartheid » portée par des
Israéliens de Paris.
Pour les manifestants qui ne nous connaissaient pas, ça a été à
la fois une grande surprise et une grande satisfaction. Nos
interventions au micro ont été très chaudement applaudies avec
émotion et nous avons reçu beaucoup plus d’invitations que
d’habitude pour venir parler ou expliquer. Aussi bien devant des
publics issus de l’immigration que devant des associations
engagées pour la Palestine et même devant des publics de
Français d’origine juive qui partagent notre condamnation totale
du crime qui vient de se dérouler. Pour l’UJFP, la découverte
réciproque avec les Musulmans et les Français d’origine arabe
est très importante.
Du côté des médias français, globalement, ils continuent de nous
ignorer, mais nous avons quand même été interviewés ou filmés à
quelques occasions pendant les manifestations.
Du côté du CRIF et des institutions communautaires juives, nous
sommes plus que jamais des traîtres « ayant la haine de soi ».
Notre existence les irrite.
Ce qui vient de se passer contre le peuple de Gaza confirme
notre raison d’être et nos analyses : le sionisme est un
obstacle à la paix. La politique de destruction consciente et
obstinée menée par tous les gouvernements israéliens contre la
Palestine est un crime. Elle est aussi suicidaire à terme pour
les Israéliens. Le totalitarisme de ceux qui prétendent que tous
les Juifs doivent soutenir les crimes de Tsahal est
inacceptable.
LM: Le crime à Gaza a été rendu possible grâce au soutien
renforcé de l'Union Européenne notamment de la France. Comment
analysez-vous ce « permis de tuer » qui a été accordé à Israël?
Tzipi Livni est allée chercher chez Moubarak mais surtout chez
Sarkozy le permis de tuer dont elle avait besoin et elle l’a eu
sans problème. C’est au forceps que Sarkozy et Kouchner ont
obtenu le « rehaussement » des relations entre l’Europe et
Israël contre l’avis du Parlement européen. La responsabilité
occidentale est totale. C’est l’Europe qui a financé le port ou
l’aéroport de Gaza et l’Europe s’est tue quand l’armée
israélienne les a pulvérisés. L’Europe a participé au blocus de
Gaza, déclaré « entité hostile » par l’occupant. L’Europe a
décidé de punir les Palestiniens « d’avoir mal voté » en
boycottant le Hamas vainqueur des élections palestiniennes.
L’Europe permet que les produits des colonies de Cisjordanie
arrivent sans taxe chez le consommateur européen.
C’est l’impunité d’Israël qui permet la poursuite du crime.
L’Union Européenne et Sarkozy vont bien au-delà de l’impunité.
Ils sont complices. La présidence tchèque est allée jusqu’à
affirmer que le carnage à Gaza était une action purement «
défensive » d’Israël. Pourquoi ? Sans doute, les chefs d’Etats
européens adhèrent aux idées de « choc des civilisations » et de
« guerre du bien contre le mal » chères à l’ancien président
Bush. Israël est devenu une tête de pont de l’Occident au
Proche-Orient. Il est significatif de voir qu’en Europe, même
ceux qui sont les héritiers politiques des pires antisémites (je
pense à certains gouvernements de Pologne ou des Pays Baltes)
rivalisent dans le soutien à Israël. Plus de 60 ans après le
génocide nazi, il y a consensus chez les dirigeants européens
pour faire payer un crime européen (l’antisémitisme, le
génocide) aux Palestiniens qui n’ont aucune responsabilité dans
ce crime.
LM: Durant les trois semaines de bombardements, de nombreuses
manifestations ont eu lieu un peu partout dans les villes
françaises, des manifestations d'une ampleur sans précédent.
Qu'est-ce qui explique une telle mobilisation selon vous?
L’UJFP est la « composante juive » du mouvement de soutien au
peuple palestinien en France. Depuis quelque temps, on
désespérait à l’intérieur de ce mouvement de se retrouver
toujours entre nous, d’être ignorés des médias. Et puis le
massacre de Gaza a provoqué une gigantesque indignation. On a
compté le 17 janvier plus de 350000 manifestants dans 100 villes
de France. C’est énorme. Pour la population arabe vivant en
France que nous avions beaucoup de mal à toucher et à mobiliser,
il ne fait pas de doute que le lien s’est fait entre les
discriminations subies quotidiennement (travail, salaires,
logement, conditions sociales, ghettoïsation, racisme …) et le
sort du peuple palestinien.
De façon générale, en France, l’opinion s’est retournée. Il y a
40 ans, elle était massivement pro israélienne. Plus personne ne
considère les Israéliens comme des victimes. Là-dessus les
dirigeants politiques qui, honteusement, accourent aux repas ou
aux manifestations du CRIF ou qui affichent l’effigie du soldat
Shalit sur leurs mairies ne tiennent pas compte de ce
retournement de l’opinion en faveur de la Palestine. À nous de
savoir transformer ce qui est surtout pour l’instant de la
compassion en solidarité active.
LM: Ces manifestations, souvent impulsées par des mouvements
ou associations, ont drainé de nombreux Arabes, notamment des
jeunes de quartiers, peu coutumiers de ce genre d'expression
citoyenne. Quelle analyse faites-vous de ce phénomène? Peut-on
parler à ce sujet d'une intrusion nouvelle de cette catégorie de
la population dans le champ du politique et de la solidarité
internationale?
La population arabe vivant en France est très diverse. Il y a
les laïques, les religieux, les associations de quartiers, les
associations de jeunes … Cette population ne s’est jamais bien
sentie représentée par des associations françaises, y compris
celles qui se battent pour la Palestine. Il y a donc eu en
l’espace de quelques jours une véritable appropriation de ce
conflit. La première manifestation pour Gaza à Marseille le jour
de l’attaque israélienne était appelée par l’UJFP. Nous
attendions 200 personnes, il y en a eu 20 fois plus. Les jeunes
qui manifestaient pour la première fois sur la question
palestinienne étaient nombreux. Bien sûr, il n’est pas sûr
qu’ils restent mobilisés durablement alors que cette guerre
séculaire est très loin d’une solution équitable. Et puis, la
découverte de la solidarité internationale est parfois
compliquée. Il y avait dans les manifestations des pancartes «
étoile de David = croix gammée ». Tous les membres de l’UJFP
sont allés discuter, expliquer que l’étoile de David nous avait
été volée par l’Etat sioniste, mais que c’était aussi l’insigne
avec lequel nos grands-parents étaient partis à la chambre à
gaz. Dans la plupart des cas, les pancartes ont été retirées,
leurs auteurs s’excusant et ne voulant pas nous choquer.
Depuis les manifestations, les liens qui se sont établis ont des
suites. L’UJFP participe régulièrement à des rencontres, débats
ou soirées culturelles avec des associations arabes ou des
associations de quartier.
LM: l'UJFP fait partie de ces centaines de mouvements et ONG qui
ont déposé une plainte contre Israël auprès du TPI pour crimes
de guerre et crimes contre l'humanité. Pensez-vous que cette
démarche a des chances d'aboutir?
Je ne suis pas juriste et je suis donc incapable de savoir
quelles suites auront ces actions juridiques. Déjà l’UJFP (avec
l’AIC, organisation à la fois israélienne et palestinienne
qu’animent Michel Warschawski et Nasser Ibrahim) avait déposé
plainte auprès du procureur de la Cour internationale de La Haye
(M. Ocampo) contre l’Etat d’Israël pour les crimes commis il y a
3 ans au Liban. Notre plainte n’avait pas été acceptée pour des
raisons de forme.
Je vais donc répondre sur la question des principes. Pour nous,
il est invraisemblable que la même communauté internationale qui
trouve normale de juger ceux qui ont commis des crimes en
Yougoslavie, au Rwanda ou au Darfour, reste silencieuse après le
carnage de Gaza. Nous exigeons donc l’inculpation de Livni,
Olmert, Barak ou des généraux israéliens. Pour l’instant nous
privilégions une plainte collective auprès de la Cour Pénale
Internationale.
Au-delà d’un recours à une justice internationale, il y a la
création d’un « tribunal Russel » à l’image de celui qui avait
contribué à retourner l’opinion publique mondiale contre les
crimes de l’impérialisme américain au Viêt-Nam.
Et puis, un certain nombre de pays acceptent d’instruire des
crimes qui n’ont pas été commis sur leur territoire. Les
plaintes se multiplient et un plusieurs dignitaires israéliens
ont désormais peur de voyager. Ils savent qu’ils risquent
l’arrestation (comme Pinochet autrefois). Toutes ces initiatives
juridiques doivent s’ajouter. Elles vont dans une direction
simple : c’est l’impunité d’Israël qui permet la poursuite du
crime. C’est pourquoi l’UJFP soutient aussi le BDS (boycott,
désinvestissement, sanctions) contre Israël tant que durera
l’occupation.
LM: En Israël il existe des mouvements pour la paix qui se sont
exprimés courageusement durant l'agression contre Gaza. Quelle
est la réalité de ces mouvements de contestation et leur impact
sur la société ?
La frontière en Israël passe clairement entre les sionistes et
les anticolonialistes. Tous les partis politiques sionistes (y
compris le Meretz, le parti de la « gauche » sioniste -- comme
si on pouvait être de gauche et sioniste --), le mouvement « la
paix maintenant », les écrivains censés être une « conscience
morale » (Oz, Yehoshua, Grossman), tous ont approuvé l’attaque
contre Gaza comme ils avaient approuvé celle contre le Liban.
L’attaque contre Gaza a provoqué une très grande émotion chez
les Palestiniens d’Israël. Il y a eu plus de 100000 manifestants
à Sakhnine, ville palestinienne de Galilée. Les Palestiniens
forment 20% de la population israélienne. Les discriminations et
les humiliations qu’ils subissent dans un « Etat Juif » qui les
considère comme des citoyens de seconde zone ou qui voudrait les
expulser (voir le programme de Lieberman) les radicalisent. Aux
élections, deux de leurs trois partis ont failli être interdits
puisqu’ils sont antisionistes.
Chez les Juifs Israéliens, au plus fort de la guerre, il y a eu
12000 manifestants solidaires avec Gaza. Ce camp
anticolonialiste rassemble des personnalités étonnantes (Michel
Warschawski, Nurit Peled, Uri Avnery, Amira Hass, Gideon Lévy
…), des historiens, des cinéastes, des associations (anarchistes
contre le mur, femmes en noir, refuzniks, Taayush, Betselem,
Rabbins contre l’occupation…). Bien sûr, ils sont minoritaires.
Ils ont radicalement rompu avec l’idéologie totalitaire qui
prétend parler au nom de tous les Juifs. Ils doivent tout
réinventer. Ils ont choisi la rencontre et l’action permanente
avec les Palestiniens. Ils ne représentent que 10 ou 15 % de
l’opinion publique juive et ils ne sont pas (sauf le Hadash =
parti communiste) au Parlement. Je les compare volontiers aux
porteurs de valises français pendant la guerre d’Algérie. Certes
très minoritaires mais ils ont permis le retournement de
l’opinion. Ces anticolonialistes sont les seuls à rendre
possible à terme une paix fondée sur l’égalité des droits et la
justice.
Sur l’impact. Il faut savoir qu’un livre comme celui de Shlomo
Sand (« Comment le peuple juif fut inventé ») qui met par terre
l’idéologie sioniste (en expliquant qu’il n’y a eu ni exil ni
retour) est un best-seller en Israël. Il faut savoir aussi que 3
mois avant l’attaque contre Gaza, une liste dirigée un jeune
communiste refuznik antisioniste et comportant des Palestiniens
avait obtenu 36% des voix aux élections municipales de Tel-Aviv.
LM: Comment expliquez-vous le malaise d'une partie de la gauche
française et son aveuglement à l'égard d'Israël, ses hésitations
à prendre position dans le sens du droit international, de la
justice et de la morale humaine?
L’histoire bégaie. En 1956, une bonne partie de la gauche
française votait les pleins pouvoirs aux militaires en pleine
guerre d’Algérie et couvrait la gégène sous la surveillance
tranquille des « socialistes » Lejeune ou Lacoste. Et c’est un
gouvernement « de gauche » (Guy Mollet) qui attaquait Nasser aux
côtés de l’armée israélienne. Une partie de cette gauche a
toujours été colonialiste et manifeste vis-à-vis des Arabes un
racisme certain teinté de condescendance paternaliste.
Vis-à-vis d’Israël, les socialistes français ont toujours
considéré les travaillistes comme un parti frère. Leur
admiration pour les kibboutz, pour ce pays « démocratique »,
pour ces « Israéliens qui ont transformé le désert en jardin »
reprennent tous les stéréotypes de la propagande sioniste. Cette
gauche et les dirigeants israéliens appartiennent au même monde,
qui n’est pas celui de l’égalité, du partage ou du refus des
discriminations.
L’attaque contre Gaza a été rendue possible en Israël par une
propagande efficace visant à faire passer le Hamas (après le
Hezbollah 3 ans avant) comme des sauvages terroristes qu’on a le
droit de tuer. Cette propagande a parfaitement fonctionné aussi
en France. On a l’impression que cette gauche n’accepte que des
Arabes européanisés, mais qu’elle n’a toujours pas fait son
deuil de ses années d’errements colonialistes.
LM: Quels commentaires faites-vous sur le résultat des élections
législatives et la percée de l'extrême droite? Qu'est-ce que
cela augure pour l'avenir dans cette région du monde?
Ce qui vient de se passer en Israël, c’est un peu comme si l’OAS
avait gagné la guerre d’Algérie et que les élections se jouent
entre Le Pen, Mégret et De Villiers. Le sionisme a gommé les
différences idéologiques. Il y a 80 ans, l’idéologue de la «
droite » sioniste, Vladimir Jabotinsky, prônait déjà le «
transfert », c’est-à-dire le nettoyage ethnique et l’expulsion
des Palestiniens au-delà du Jourdain. La « gauche » sioniste,
alors majoritaire ne le disait pas mais dans les faits, elle a
participé à tous les crimes contre les Palestiniens : la Naqba,
la colonisation, la répression de l’Intifada, le mur, les
guerres …
Ce sont trois factions héritières de Jabotinsky qui ont gagné
les élections israéliennes et il faut vraiment que les médias
soient « à la botte » pour qualifier Kadima, le parti fondé par
le criminel de guerre Sharon de « centriste ». Kadima est pour
un Etat Palestinien, mais sans Jérusalem, sans la vallée du
Jourdain, sans Ariel, sans Maale Adoumim, sans les blocs de
colonies. Bref des bantoustans éclatés. Nétanyahou est contre
tout Etat Palestinien, mais comme ceux-ci forment 47% de la
population entre Méditerranée et Jourdain, il s’apprête à
officialiser l’Apartheid. Et Lieberman confond allègrement
Israël et la boite de nuit où il était videur. Il veut que les
Palestiniens « prêtent allégeance » au dieu sionisme. Sinon, il
réalisera les buts de Jabotinsky.
Comme Israël est totalement incapable, sur ces bases, de
négocier ou même de faire semblant, ce gouvernement ne durera
probablement pas très longtemps.
Il faut ajouter que l’un des dommages collatéraux de l’attaque
contre Gaza a été l’affaiblissement politique, peut-être
définitif de Mahmoud Abbas, très critiqué pour avoir maintenu un
cadre de « négociations » sans issue. Il est significatif que,
incapable de proposer quoi que ce soit sur la Palestine,
Nétanyahou avance comme point n°1 de son programme … une attaque
contre l’Iran.
LM: L’arrivée d’Obama à la Maison-Blanche peut-elle modifier la
donne ?
Je répondrai en mon nom personnel, car il y a eu des
manifestations d’enthousiasme, à mon sens tout à fait
excessives, dans l’UJFP lors de l’élection d’Obama.
D’abord il y a les faits. Si Obama avait voulu empêcher le crime
commis à Gaza, un mot suffisait et il n’a rien dit. L’argument «
il n’y a qu’un seul président » ne tient pas. Avant d’être élu,
Obama a visité l’AIPAC, le lobby sioniste américain (sinon, il
n’aurait pas été élu, disent certains). Son principal
conseiller, Rahm Emanuel, est un sioniste convaincu dont le père
est un militant du Likoud. La nomination d’Hillary Clinton aux
affaires étrangères n’est pas de bon augure. Le journaliste
Charles Enderlin qui a raconté heure par heure l’échec des
négociations de Camp David montre Clinton agressant Arafat au
moment de la rupture en lui annonçant qu’il est « fini » et
qu’on lui fera porter la responsabilité de l’échec. Et c’est ce
qui s’est passé. L’alliance américano-israélienne n’est pas
fortuite et dans cette alliance, le rapport de force est en
faveur des Israéliens. Israël est devenu une tête de pont de
l’Occident au Proche-Orient. Perdre Israël, c’est perdre
l’Egypte, l’Arabie Saoudite, la route du pétrole. Les Israéliens
en étaient tellement persuadés que, le premier jour de la guerre
de 1967, ils ont coulé un navire de guerre américain, le
Liberty. Le message était clair : « nous allons faire la guerre,
la gagner, coloniser et non seulement vous n’allez pas nous
empêcher de le faire mais vous allez nous réarmer ». C’est bien
ce qui s’est passé. Enfin, aux Etats-Unis, il y a 50 millions de
« chrétiens sionistes ». Pour ces millénaristes, les Arabes,
c’est Armageddon, c’est le mal. Les Juifs doivent les expulser
de terre sainte puis se convertir sous peine de disparition. Ces
sectes antisémites ont joué un rôle majeur dans le financement
de la colonisation. Obama, pas plus qu’un autre, n’est prêt à
les affronter.
S’il y a un changement avec Obama, il viendra d’ailleurs. Il ne
doit pas être d’accord avec la marginalisation de l’Autorité
Palestinienne ou avec l’idée d’une attaque contre l’Iran.
Propos recueillis par Keltoum Staali
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