Entrevue
Les poseurs de
mines US au Moyen-Orient
Bachar al-Assad
Capture
écran PalSol
Dimanche 27 octobre 2013
Le Président syrien a accordé une longue
entrevue d’environ 2 heures à la chaîne
Al-Mayadeen dans la soirée du 21
Octobre. Il a été interrogé par son
Directeur, M. Ghassan Ben Jedo. Voici la
traduction de certains points essentiels
abordés dans la deuxième partie [*], en
réponse aux questions posées.
La Ligue des États arabes
Dire ce que signifie l’exclusion de la
Syrie de la Ligue des États arabes
dépend de la façon dont vous considérez
cette Ligue. Est-ce le lieu qui délivre
le baptême de l’arabité ? Ce n’est
certes pas le cas. Alors que cette Ligue
a été constituée pour représenter et
unir les efforts du monde arabe, elle
s’est progressivement transformée - au
moins depuis les « Accords de Camp
David » -
en
Ligue au service des politiques
occidentales et de leurs guerres contre
les États arabes. C’est ce que nous
avons constaté avant la guerre contre
l’Irak. C’est aussi ce que nous avons vu
quand Israël a répondu à l'Initiative
arabe de 2002 par les massacres de
Jénine, et à maintes autres occasions où
ses réunions au sommet ne visaient qu’à
couvrir les massacres contre des
populations arabes. Ses dernières
performances ont frappé la Libye et,
aujourd’hui, là voilà qui sert de
couverture à la guerre contre la Syrie.
Oui, nous disons que cette Ligue couvre
les menaces et la guerre contre la
Syrie, abstraction faite de certains
États arabes qui ne souhaitaient pas
suivre cette tendance mais qui n’ont pas
osé dire « le mot de vérité ». En
pratique, les États dominants au sein de
cette Ligue sont responsables de
l’assassinat de citoyens arabes. C’est
cela la vérité. Oui, nous disons que la
ligue des États arabes a servi tout
récemment de couverture à ce qui aurait
pu être une frappe guerrière US contre
la Syrie.
Maintenant, vous pouvez me demander
pourquoi avions-nous accepté de
continuer à participer aux réunions
ordinaires et extraordinaires de cette
ligue ? En toute franchise, bien que
nous n’ayons jamais espéré qu’elle serve
les peuples arabes en quoi que ce soit,
notre action politique a toujours eu
pour but de diminuer les pertes. Toutes
ses réunions et à n’importe quel niveau
étaient minées par avance, des mines
fabriquées par des pays étrangers et
confiées à certains de ses États membres
traditionnellement experts en la
matière. Par conséquent, il fallait que
nous restions présents pour tenter de
déminer et ainsi minimiser les pertes
subies dans un contexte qui allait de
pire en pire.
Vous voulez savoir si nous pensons
réintégrer cette instance au cas où elle
nous inviterait à le faire. Je pense que
le mieux serait d’écarter le côté
émotionnel de la question et de
consulter le peuple syrien par un
référendum ou équivalent, car une telle
décision doit, de préférence, être
nationale et populaire. Que la Syrie
soit intégrée ou non à la Ligue arabe ne
témoigne en rien de son arabité. Le
sujet est tout autre, pour la simple
raison que la Ligue arabe ne s’est
jamais exprimée en faveur de l’arabité
sauf peut-être à l’époque de
Gamal Abdel Nasser. Mais depuis les
années soixante-dix et, plus
précisément, depuis la Guerre de 1973 et
l’intégration de l’Égypte au chapitre de
Camp David, la Ligue arabe n’est plus
sur cette ligne.
L’Arabie saoudite
Vous évoquez la période où existait un
axe tripartite « Arabie
saoudite-Égypte-Syrie » au sein de la
Ligue arabe, oubliant que deux de ces
États étaient soumis au bon vouloir des
USA et que la formation de cet axe
était, elle-même, soumise à
l'approbation de l’administration US ;
celle de Bush [père] puis celle de Bill
Clinton. Je suis persuadé que votre
étonnement n’est pas sérieux, car tout
citoyen arabe est parfaitement au
courant de cette réalité !
Oui, les relations entre les pays arabes
sont absolument soumises aux caprices de
l’Occident et des USA en particulier.
Lorsque l’administration US n’est pas
d’accord avec l’une de nos politiques,
certains États sont invités à s’écarter
de nous, à moins qu’ils ne soient
chargés de leur servir d’intermédiaires
dans un but très précis. Tous les États
de la ligue ne sont pas également
obéissants, mais nous ne pouvons pas
dire que l’un quelconque d’entre eux
soit totalement indépendant.
Ainsi lorsqu’en 2003, l’administration
Bush [fils] est entrée en « colère »
contre la Syrie, nos relations avec la
ligue ont commencé à décliner. Elles se
sont plus clairement détériorées après
la guerre contre l’Irak, puis
l’ « Affaire Hariri » montée de toutes
pièces pour servir de prétexte à notre
rupture avec l’Arabie saoudite et à
notre mise à l’index.
Certes, nos relations se sont rétablies
mais uniquement en périodes d’ouverture
à l’Occident. Plus généralement, si vous
examinez la courbe de nos relations avec
ce pays, vous constaterez
qu’elle est parfaitement
superposable à celle des relations
syro-occidentales. Y-a-il quelqu’un qui
oserait affirmer que l’Arabie saoudite
est un État indépendant ? C’est un État
qui exécute
consciencieusement
les directives de la politique US.
Il est évident qu’ici j’ai parlé de
l’Égypte d’après les années 1990.
L’Égypte d’aujourd’hui est en pleine
mutation. Nous devons attendre avant
d’en juger. Quant à l’Arabie saoudite,
je ne vous apprends rien. Son Histoire
est connue de tous, depuis son alliance
avec les administrations US successives
datant de plus de six décennies.
Oui, j’affirme qu’aujourd’hui l’Arabie
saoudite soutient médiatiquement,
politiquement, militairement et
financièrement les terroristes en Syrie,
et qu’elle mène une guerre contre la
Syrie. Dire que Bandar bin Sultan se
tient tout seul derrière tout cela,
revient à exagérer son rôle d’un point
de vue médiatique. Il est l’un des
éléments de tout un système
international soumis aux ordres des USA,
et ce système travaille actuellement
contre la Syrie.
Vous vous interrogez sur l’éventuelle
pérennité de notre rupture avec l’Arabie
saoudite qui serait un axe de force
essentiel dans la région arabe.
Concernant la force, je réponds qu’une
telle force est censée travailler à
construire et non à détruire ; une telle
force est censée travailler à la
stabilité et non à semer l’extrémisme,
le terrorisme, et l’ingérence dans les
affaires intérieures des pays voisins.
Quant à la rupture, je rappelle que la
finalité des relations entre États
réside dans l’intérêt de leurs peuples
et ne dépend pas de l’humeur de leurs
dirigeants. Ce n’est pas une affaire
entre personnes mais une affaire
d’institutions étatiques et d’intérêts
réciproques. Personnaliser une telle
relation est un discours inacceptable et
hypocrite.
De plus, parler de pérennité des
comportements de l’Arabie saoudite
suppose que ses donneurs d’ordre ne
modifient pas les leurs. Elle est
obligée de s’incliner devant le système
auquel elle appartient, au risque de se
retrouver écartée et isolée. Par
conséquent, si vous devez négocier,
autant négocier avec le commandant de
l’opération qu’avec l’exécutant.
Vous citez tous les griefs de l’Arabie
saoudite contre la Syrie : nous
réprimerions notre peuple, nous
soutenons l’Iran qui chercherait à
dominer notre région, nous sommes
coupables d’ingérence au Liban et nous
serions impliqués dans certaines
opérations préjudiciables à leurs
alliés, nous soutenons le Hezbollah qui
serait une organisation terroriste, nous
aurions une position critiquable à
l’égard de l’Irak... L’État saoudien et
ses semblables n’ont franchement pas le
droit d’aborder l’un quelconque de ces
sujets et notamment l’Arabie saoudite,
où la répression et l’asservissement ne
manquent pas. Ils ne connaissent rien de
la démocratie, des constitutions, des
élections... Quant à nos relations avec
l’Iran, comment se fait-il qu’ils se
sont empressés de tenir la main de son
Président et sont allés jusqu’à
l’inviter au pèlerinage de la Mecque ?
Tout cela ne pèse pas lourd et reste
pure hypocrisie.
Le Liban
Le fait est que le Liban ne s’est pas
« maintenu à distance » et a contribué
directement à allumer l’incendie en
Syrie, en laissant faire les
provocateurs et en permettant aux
terroristes et aux armes de passer par
son territoire et de traverser notre
frontière commune. Même en admettant
qu’il s’est maintenu à distance,
qu’a-il-fait quand l’incendie s’est
propagée pour le toucher à son tour ?
Quant au Hezbollah, la Résistance ne
consiste pas uniquement à se battre sur
le terrain de l’ennemi, mais aussi à se
défendre. Or l’agression contre la
Syrie, est une agression contre le
concept même de la politique de
résistance de ce pays. Autrement, il n’a
aucun intérêt à venir combattre en
Syrie. Il n’est pas le seul intéressé
par cette démarche, l’Iran aussi.
Chacune de ces parties est tenue de
défendre les autres parties. C’est dans
ce cadre que vous pouvez comprendre le
rôle assumé par le Hezbollah ainsi que
le soutien de l’Iran, en Syrie.
Ceci dit, lorsque le Général Michel Aoun
était en désaccord avec la Syrie,
c’était par conviction personnelle et
non pour satisfaire un État étranger qui
l’aurait sollicité. Et lorsqu’il s’est
trouvé en accord avec la Syrie une fois
les causes du désaccord réglées, c’était
aussi par conviction ! C’est un
comportement d’une sincérité permanente
que nous respectons au plus haut degré.
Ses prises de position actuelles, en
faveur de la Syrie, démarrent de
l’intérêt qu’il porte à sa patrie et de
sa conscience que le Liban pourrait
subir les retombées négatives de ce que
qui s’y passe...
Vous dites que le Président Michel
Sleimane attend un appel de notre part
depuis environ une année et plus
particulièrement depuis l’« Affaire
Michel Smaha ». Nous, nous attendons
toujours les preuves de l’implication
syrienne dans cette affaire, où la Syrie
a été injustement accusée.
Oui, nos relations avec le Hezbollah
sont toujours aussi solides qu’en 2006.
Notre position à l’égard de la
Résistance à Israël est connue de tous.
Tout soutien dont la Résistance aurait
besoin sera accordé par la Syrie, hier
comme aujourd’hui et demain.
Le Golan et la Résistance
Certains disent que l’État syrien
soutient la Résistance au Liban et en
Palestine alors qu’il néglige le Golan.
Partout dans le monde, les résistances
ne se déclarent ni ne se décident par
décret, mais naissent de la volonté du
peuple. Or, la résistance a besoin de
raisons objectives pour émerger comme,
par exemple, un État qui se désintéresse
de ses territoires occupés ou une armée
non concernée par leur libération. Ce
n’est pas le cas de la Syrie et c’est ce
qui explique qu’une résistance populaire
pour libérer le Golan n’ait pas émergé
jusqu’ici, contrairement à ce qui s’est
passé en Palestine et au Liban devant
les agressions répétées d’Israël.
Mais maintenant que l’Armée nationale
syrienne doit se battre contre les
terroristes et vu les récentes
agressions d’Israël, le ressentiment
populaire fait que les conditions sont
réunies pour l’émergence d’une
résistance syrienne sur le front du
Golan, que nous l’approuvions ou pas.
Le Hamas
Concernant le Hamas, nous ne pouvons
parler que de notre propre relation avec
ce mouvement. Une relation qui s’est
muée en méfiance dès le début de la
crise, quand le Cheikh Qaradawi a
comparé ce qui se passait à Daraa au
siège de Gaza, et que le Hamas a opté
pour le silence. Il s’est tu et a été
avare vis-à-vis de la Syrie qui a
beaucoup sacrifié pour la cause
palestinienne. Ce mouvement nous a
démontré que sa fidélité vis-à-vis de la
Confrérie des Frères Musulmans primait
sur sa fidélité à la Résistance pour sa
terre.
Les circonstances ont fait que le Hamas
a dû trouver refuge hors de son
territoire alors que la logique voudrait
l’inverse, puisque toute résistance
suppose que l’on se batte sur la terre à
défendre. Aujourd’hui, ce n’est pas à
moi qu’il faut demander s’il pourrait
être de nouveau accueilli en Syrie.
Cette question est à poser au peuple
syrien qui lui a accordé un soutien
nettement plus important que l’État
syrien lui-même.
Le Qatar
Suite à ce qui s'est passé en Tunisie et
en Égypte, le Qatar s’est imaginé être
en mesure de reconcevoir les États
arabes à sa guise pour, en cas de
réussite, devenir le garant des intérêts
US dans le monde arabe. C’est ce qui lui
a fait croire que la Syrie était le
meilleur gage à offrir aux USA pour
s’assurer leur bénédiction.
Une étrange réunion a eu lieu entre
l’ex-Émir du Qatar, Erdogan et moi-même.
Ils avaient sollicité séparément cette
rencontre prétendument fortuite, mais
ont tous les deux commencé par demander
à ce que la Syrie intervienne auprès de
ses alliés pour plaider en faveur du
retour de Saad Hariri au Liban. Nous
avons évidemment répondu que nous
n’allions pas nous ingérer dans cette
affaire qui relevait des affaires
intérieures de ce pays et que ce n’était
pas dans notre intérêt. Ensuite, et
c’est beaucoup plus important, ils ont
demandé à ce que nous laissions faire en
Libye étant donné que la Syrie a été le
seul pays à s’opposer catégoriquement
contre la guerre en Libye au sommet de
la Ligue arabe. Notre refus d’obtempérer
fut considéré par le Qatar comme un défi
destiné à entraver ses projets. Vous
connaissez la suite... Le Qatar est
intervenu directement en Syrie, ne
serait-ce qu’en finançant les achats
d’armes introduites en Syrie. Nous en
avons les preuves !
Que nous puissions rétablir nos
relations avec le Qatar, comme
d’ailleurs avec l’Arabie saoudite ou la
Turquie, n’est pas chose facile. Ces
trois États ont contribué à faire couler
le sang syrien et, par conséquent, une
reprise des relations nécessitera
l’assentiment du peuple syrien.
Pour cela,
le minimum requis est
qu’ils arrêtent de soutenir et de
financer les terroristes et qu’ils
cessent toute forme d’ingérence en
Syrie.
Nous ne savons pas
encore dans
quelle mesure
le Qatar a vraiment été remplacé par
l’Arabie saoudite. La réponse viendra de
l’expérience sur le terrain.
M. Erdogan
Le secret de l’inimitié d’Erdogan envers
la Syrie réside dans son idéologie
doctrinaire. Il est inféodé à sa
Confrérie qu’il fait passer avant même
l’intérêt du peuple turc. La preuve en
est qu’il n’a en rien modifié sa
politique malgré les répercussions
négatives, morales et matérielles, de ce
qui se passe en Syrie sur la Turquie.
Son désir de voir les Frères Musulmans
prendre le pouvoir en Syrie dépasse
toute autre considération.
Vous dites qu’Erdogan est une personne
« souple » et vous vous interrogez sur
ce que je viens d’avancer. Dire de
quelqu'un qu’il est souple ne prouve
rien. Le sincère et l’opportuniste
peuvent démontrer de la souplesse, et
Erdogan incarne la mentalité
opportuniste des Frères Musulmans qui
utilisent la religion pour arriver à
leurs fins. Il a modifié la constitution
pour satisfaire sa soif de pouvoir, non
les intérêts de son peuple. Sa vision
est que les Frères Musulmans
renforceraient son pouvoir aussi bien en
Turquie que dans tout le monde
islamique, et lui permettraient de
subtiliser le rôle essentiel de l’Égypte
en tant que grande nation islamique au
profit d’un nouvel État ottoman dont il
restaurerait la gloire passée sous la
bannière de l’Islam.
Au début des événements il nous a envoyé
son ministre des Affaires étrangères,
David Oglu, pour un laïus de trois
heures sur la démocratie en Turquie et
les réformes qu’il nous conseillait de
mettre en route, réformes toujours axées
sur la modification de notre propre
vision en faveur des Frères Musulmans.
Depuis, nous avons pu observer sa
démocratie en Turquie qui est devenue
l’une des plus grandes prisons pour
journalistes. Nous avons pu voir comment
elle traitait les manifestants place
Taksim, et surtout comment elle continue
à traiter les Kurdes en les réprimant et
en les assassinant par centaines ; alors
que lorsque nous avons décrété
l’amnistie, la seule chose qui
intéressait Erdogan était de s’enquérir
de la libération des seuls Frères
Musulmans.
C’est cela la réalité. Les faits disent
que la Turquie a installé sur son
territoire des camps pour les
terroristes, qu’elle leur a grand ouvert
ses aéroports et ses frontières, qu’elle
leur a assuré toute la logistique
nécessaire à leur mobilité et leurs
opérations...
L’Irak
Les déclarations de l’Irak concernant la
Syrie sont
objectives et
honnêtes, car tous les
courants politiques au pouvoir
considèrent que le danger qui guette la
Syrie est aussi dangereux pour l’Irak.
Par conséquent, soutenir la Syrie
revient à soutenir l’Irak. C’est ce qui
explique la fermeté du soutien constant
et déclaré du Président Maliki à la
Syrie.
Al-Assad sûr de sa victoire ?
Chacun pense selon sa propre logique. Il
y a ceux qui pensent que les projets
nourris contre la Syrie ont échoué
momentanément et il y a ceux qui pensent
que cet échec est une victoire en soi ;
ces projets ayant indifféremment
consisté à nous disloquer, à nous
plonger dans une guerre civile, à
renverser l’État syrien... Je pense que
nous faisons des progrès sur le terrain,
notamment contre les terroristes qui ont
perdu leur environnement incubateur.
C’est donc une avancée non négligeable
au niveau intérieur.
Une autre avancée concerne le monde
extérieur trompé par les mensonges de
certains médias et de certains États.
Les citoyens des pays étrangers sont
désormais mieux informés sur ce qui se
passe en Syrie et sur la situation sur
le terrain. Est-ce une victoire ? Je dis
que peu importe les annonces, le terrain
est la seule chose qui compte.
Quant à l’Iran ; oui,
je
pense que le rapprochement iranien avec
n'importe quel pays du monde est une
chose positive pour la région, à
condition que l'autre côté soit sincère.
Les élections présidentielles de 2014
Ma candidature aux élections
présidentielles de 2014 repose sur deux
points. Le premier est ma propre
motivation, or personnellement je ne
vois aucune objection à cela. Le
deuxième dépend de la volonté populaire,
et il est trop tôt pour en parler. Ce ne
sera possible qu’à partir du moment où
la date de ces élections sera fixée.
Le regard porté sur la région
Nous vivons une période de grands
changements qui ne sont pas
nécessairement nés du dit « Printemps
arabe », termes que nous n’approuvons
évidemment pas car le printemps ne
véhicule pas la mort. Ces changements
ont commencé depuis quelques
générations. Les plus dangereux sont
ceux qui touchent à l’appartenance et à
l’identité pour la partager entre
arabité et Islam, entre patriotisme et
nationalisme, entre arabes et Kurdes,
etc. C’est un grand danger pour notre
région, car c’est le meilleur moyen de
détruire notre civilisation de
coexistence depuis des siècles, et donc
le meilleur moyen de faire exploser la
société arabe de l’intérieur. L’arme de
destruction massive est, en
l’occurrence, l’extrémisme religieux.
Nous devons donc absolument régler ce
problème.
Ce n’est qu’ensuite que nous pourrons
travailler au développement social et
politique devant mener à la
participation des citoyens aux décisions
et à l’édification de la patrie, de
l’État et de la nation. La vraie
démocratie n’est pas uniquement affaire
d’intellect, elle est l’affaire de toute
la société. Nous ne pouvons pas avancer
si les courants obscurantistes
continuent à nous faire reculer.
Ce qui me préoccupe est la notion
d’arabité dont la relation avec l’Islam
avait réussi à créer un équilibre entre
toutes les composantes ethniques et
religieuses de nos sociétés arabes, et
qui maintenant se trouve menacée d’un
schisme destructeur initié par les
Frères Musulmans. Ce n’est que lorsque
nous aurons compris l’essence de cette
relation que nous pourrons offrir aux
générations futures l’avenir de progrès
et de stabilité que nous leur
souhaitons.
Dr Bachar al-Assad
Président de la République arabe
syrienne
21/10/ 2013
Transcription e traduction : Mouna Alno-Nakhal
Source : vidéo 2ème partie /
Présidence de la République arabe
syrienne
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=tgZzdP24Mz0
[*] :
1ère partie de cette entrevue
http://www.palestine-solidarite.org/interview.Bachar_al-Assad.231013.htm
Le
dossier Syrie
Le sommaire de Mouna Alno-Nakhal
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