Centre Palestinien
d'Information
Hamas : son histoire de l'intérieur (100)
Photo CPI
Mardi 26 octobre 2010
Dr. Azzam Tamimi
L’ouvrage Hamas : Son histoire de l’intérieur de Dr. Azzam
Tamimi s’inscrit dans une volonté de montrer au monde la vision
du mouvement du Hamas et d’expliquer ainsi son développement. Le
département français du Centre Palestinien d’Information (CPI) a
donc jugé intéressant d’en présenter ici la traduction complète,
diffusée régulièrement en de nombreuses parties.
Le Hamas au
gouvernement (4)
Le président Abbas et un certain nombre de ses assistants
accusèrent Haniyeh et d’autres leaders du Hamas de ne pas s’en
tenir à l’accord. L’événement fournit aux leaders du mouvement
du Fatah une occasion de plus de s’engager dans un nouvel effort
diplomatique destiné à persuader le monde que c’était la
direction du Hamas de l’extérieur, et notamment Khaled Meshaal,
qui empêchait tout progrès pour parvenir à un accord entre le
Fatah et le Hamas. Ces mêmes officiels soutinrent que c’était
Meshaal qui avait ordonné l’opération militaire qui mena à la
capture du soldat israélien Gilad Shalit, ce qui avait poussé
Israël à lancer une incursion de douze semaines à Gaza,
soi-disant pour venir au secours de son soldat capturé et
arrêter le lancement de roquettes Qassam en Israël. Il n’est
donc pas surprenant que les mois d’été ne cessèrent de voir des
émissaires venant du monde entier se rendre à Damas pour
rencontrer Meshaal et l’appeler à ordonner la libération du
soldat israélien et à arrêter de gêner le processus de
négociation d’un accord entre Abbas et Haniyeh. La seule chose
avec laquelle ces émissaires repartirent de Damas était un
nouveau regard sur le Hamas. Nombre d’entre eux n’avaient jamais
rencontré d’officiel du Hamas auparavant ; certains n’avaient
entendu que des messages négatifs au sujet du mouvement et
notamment au sujet de son leader Khaled Meshaal. Les visites de
l’été furent une occasion pour les visiteurs et ceux à qui ils
rendaient visite de communiquer directement et de former leurs
propres impressions et de donner leurs propres verdicts
indépendants. Sans aucun doute, elles furent de grandes
opportunités de relations publiques pour le Hamas.
Entre-temps, certains leaders du Fatah déclaraient que les
sanctions imposées sur les Palestiniens commençaient à avoir
leurs effets sur le Hamas et allaient forcer le mouvement à
reconsidérer sa position. En preuve, ils citaient une érosion
tangible dans la population du Hamas parmi les Palestiniens.
Dans des meetings qui se tinrent aux Etats-Unis et en Europe,
quelques officiels du Fatah et de l’OLP demandèrent même à ce
que les sanctions restent en place. Peu leur en fallut avant
qu’ils ne découvrent d’eux-mêmes qu’ils n’avaient fait que
véhiculer leurs propres désirs ; leurs homologues aux Etats-Unis
et en Europe découvraient qu’ils avaient été induits en erreur.
La vérité était que le Hamas n’avait pas subi de perte de
popularité suite aux sanctions.
Ayant échoué à persuadé la direction du Hamas d’accepter les
exigences internationales et à convaincre le public de se
retourner contre son gouvernement, le Fatah ordonna à ses hommes
armés de sortir dans la rue afin d’user de la force pour
détériorer la vie dans la bande de Gaza. La présence de membres
bien armés et bien entraînés de la force exécutive du ministère
de l’intérieur fut une raclée pour les actions programmées des
diverses formations militaires du Fatah, la force préventive,
les gardes présidentiels et la police nationale. En
compensation, les miliciens du Fatah se déchaînèrent dans
plusieurs villes de Cisjordanie, où le Hamas n’avait pas de
milice pour les arrêter, mettant le feu à des bâtiments
hébergeant le gouvernement et les bureaux du Conseil Législatif
et kidnappant des officiels du Hamas ou des associés. Les
officiels du Hamas suspectèrent un complot visant à déclencher
une guerre civile et pensèrent que ces actions entreprises par
des milices du Fatah pouvaient être destinées à provoquer un tel
conflit. La branche armée du Hamas se retrouvait fortement
entraîné sur le champ de bataille. La direction politique du
mouvement était de plus en plus inquiète, ayant peur que les
événements ne deviennent rapidement hors de contrôle. Les
commandants militaires du Hamas commençaient à montrer des
signes d’impatience et cela ne semblait être qu’une question de
temps avant qu’une guerre de clans, avec des réponses œil pour
œil, dent pour dent, ne frappe la discipline au sein de leurs
soldats. Dans une société tribale et factionnelle, en
particulier dans la bande de Gaza, transformée en prison pour
ses 1,4 million d’habitants, embraser une guerre civil n’est pas
chose difficile.
Traduction réalisée
par le Centre
Palestinien d’Information (CPI)
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