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NOUVEL
AN ET SPECTRE D’AL QAÎDA
Les capitales européennes redoutent le pire
Brahim Takheroubt 
Photo l'Expression
27 décembre 2007 Il
s’agit d’une guerre psychologique visant à donner
l’impression d’une omniprésence. A la
veille du Nouvel An, les services de renseignements des capitales
méditerranéennes sont en état d’alerte maximal. Il ne
s’agit pas de simples assertions, le réseau de Ben Laden a
montré maintes fois de quoi il est capable. Alger, Madrid,
Casablanca et d’autres capitales à travers le monde en ont fait
l’amère expérience. Al Qaîda réplique de façon caractéristique
par une série d’atrocités destinées à tuer, intimider, détruire
et à brûler ceux qu’elle considère comme étant ses
adversaires. De Paris à Alger, de Madrid à Casablanca et de Rome
à Tunis, c’est le branle-bas de combat et les services de
renseignements sont sur le qui-vive. Depuis les derniers attentats
suicides du 11 décembre à Alger, les services de sécurité des
pays méditerranéens craignent toujours les actions d’apparat
à la veille du Nouvel An. Cette crainte est justifiée par
plusieurs raisons. Si ces raisons paraissent parfois
irrationnelles, elles sont souvent fondées si l’on se place du
point de vue des militants d’Al Qaîda. Tout d’abord, parce
que le Nouvel An tombe quelques semaines après les attentats
d’Alger. Il est donc important pour les idéologues d’Al Qaîda
de continuer dans cet élan d’atrocités pour entretenir la
terreur et doper le moral de ses éléments réticents. C’est en
quelque sorte une guerre psychologique qui vise à donner
l’impression d’une omniprésence. Et puis, le Nouvel An est un
rendez-vous mondial et la nébuleuse Al Qaîda ne peut espérer
meilleure aubaine pour donner un retentissement mondial à ses
actions. Ensuite, l’éventualité d’un attentat est d’autant
plus probable qu’il s’agit d’une fête chrétienne. Enfin,
parce que la fête du Nouvel An ne pouvait que déplaire aux
islamistes radicaux. Pour toutes ces raisons, le pire est à
craindre et la vigilance est à son plus haut niveau. Ce n’est
pas la première fois que la nébuleuse menace de frapper à la
veille d’un Nouvel An. On se rappelle de l’épisode des
diplomates américains en Tunisie sauvés in extremis d’un enlèvement
à la veille du réveillon de l’année 2006. La tentative a été
déjouée grâce à la vigilance des services de renseignements
algériens. Le renforcement de la coopération internationale,
c’est l’une des parades les plus efficaces contre le
terrorisme transnational. C’est grâce à cette collaboration
que la vie de diplomates américains a été sauvée. Il n’y a
pas de doute qu’Al Qaîda tentera de marquer la fin de cette année
2007 par des attaques kamikazes, des attaques à l’explosif ou
alors par des kidnappings. Les ports, aéroports, les lieux
publics et les sièges des ambassades et des organisations
internationales sont ainsi placés sous haute surveillance. Aucune
cible n’est à écarter dans l’agenda d’Al Qaîda. Le
quotidien américain Washington Post a fait remarquer dans son édition
du 25 décembre que les attentats suicides qui ont ciblé le siège
de l’ONU à Alger le 11 décembre, et tué au moins 37
personnes, dont 17 du personnel de l’ONU, ont fourni une démonstration
sanglante et l’Organisation des Nations unies figure parmi les
objectifs clés d’Al Qaîda à l’échelle mondiale. Avant
l’attaque d’Alger, l’ONU a déjà investi des millions de
dollars pour fortifier ses installations et ses convois en réponse
à des menaces en Afghanistan et en Irak. Mais l’attaque d’Alger
-la plus meurtrière pour les Nations unies depuis l’attentat à
la bombe de son siège à Baghdad en août 2003- fournit un rappel
brutal de la vulnérabilité de l’organisation internationale, même
dans des endroits relativement paisibles. Au début des années
1990, Al Qaîda avait projeté des attentats contre le siège des
Nations unies. Ben Laden a mis à prix (10.000 grammes d’or,
l’équivalent de 137.000 dollars), la tête de M.Kofi Annan,
l’ancien secrétaire général de l’ONU, et celle du diplomate
algérien, Lakhdar Brahimi, qui a chapeauté les délégations
diplomatiques de l’ONU en Afghanistan et en Irak. Aussi, toute
organisation, association, infrastructure, publique ou privée,
est potentiellement menacée. Pour faire exister cette insatiable
machine à tuer, il faut du sang, rien que du sang. Droits de
reproduction et de diffusion réservés © L'Expression
Publié le 28 décembre avec l'aimable autorisation de l'Expression
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