The Jerusalem Post
Peut-être
un Israélien dans le gouvernement prochainement nommé par Sarkozy ?
Yaniv
Salama-Scheer

Arno
Klarsfeld, possible futur ministre de Nicolas Sarkozy
in The Jerusalem Post, 9 mai 2007
http://www.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1178431601987&pagename=JPost%2FJPArticle%2FPrinter
D’après
des rumeurs insistantes, Arno Klarsfeld, rejeton du fameux
chasseur de nazis Serge et de Beate Klarsfeld, serait le candidat
favori pour le poste de ministre de l’immigration et de
l’identité nationale, le président de la république élu
Nicolas Sarkozy devant composer son cabinet durant les semaines
à venir.
Arno
Klarsfeld, avocat âgé de quarante-et-un ans, a déjà effectué
plusieurs missions portant sur les problèmes de l’immigration
illégale en France pour Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur.
Né
en France, Klarsfeld s’est aligné sur Sarkozy et la droite après
être tombé en disgrâce auprès de la gauche française pour
avoir acquis la citoyenneté israélienne et s’être enrôlé
dans la Police des Frontières israéliennes. Il a notamment sévi
sur plusieurs barrages militaires dans les environs de Bethléem.
Au
service de Sarkozy, Klarsfeld a préparé des rapports sur la déportation
d’immigrants sans papiers, et il a contribué à négocier un
marchandage afin de mettre un terme aux manifestations de
protestation de militants de la défense des sans domicile fixe.
En Israël, Sarközy rafle près de 90 % des
voix
Klarsfeld
a aussi embrassé plusieurs causes humanitaires, faisant campagne
afin de créer une cour pénale internationale chargée de juger
les génocides [sic] au Kosovo et au Rwanda. Il s’est fait
le héraut des causes juives, représentant l’Association des
Fils et Filles de Déportés juifs de France, qui a cherché à
obtenir des dommages et intérêts dans un procès intenté contre
le collaborateur français avec les nazis Maurice Papon, décédé
au mois de février de cette année.
Ayant
servi de médiateur à Sarkozy et étant un habitué de la région,
d’aucuns pensent qu’il pourrait y jouer le rôle d’envoyé
spécial de Sarkozy.
Mais
des responsables du parti de Sarkozy, l’Union pour un Mouvement
Populaire (UMP) nous ont indiqué lundi dernier qu’aucune décision
définitive n’avait encore été prise en ce qui concerne les
nominations des ministres du gouvernement. Ils nous ont dit
n’avoir entendu circuler aucune spéculation autour d’une éventuelle
nomination de Klarsfeld, contrairement à ce que laissait entendre
le quotidien Le Figaro, ce même jour.
Selon
un officiel de l’UMP, bien qu’il ne s’agisse pour l’heure
que de simples conjectures, tout est possible. « Il (Arno)
est charismatique et très aimé, mais il faut aussi examiner la
question de savoir s’il est la personne la plus appropriée pour
la fonction », nous a dit cet officiel.
Quant
à un rôle d’envoyé spécial au Moyen-Orient de Klarsfeld, cet
officiel nous a dit que les états de service de Klarsfeld
pourraient poser problème tant pour les durs que pour les modérés
en Syrie, au Liban et au sein de l’Autorité palestinienne.
« Près
de 70 % des Français d’origine libanaise ont voté Sarközy,
ils en attendent donc beaucoup », nous a expliqué
l’officiel UMP. « Quand vous parlez, par exemple, du
Hezbollah, il faudrait qu’ils voient dans quelqu’un comme
Klarsfeld avant tout un citoyen français, et pas un Israélien.
Il faut qu’ils le reconnaissent officiellement, et non
personnellement. »
Klarsfeld
s’est montré particulièrement direct, par le passé, sur le
conflit israélo-palestinien ; il a notamment déclaré que
les Palestiniens étaient responsables de certaines des victimes
de l’Holocauste.
Dans
un article de lui, publié par Le Monde en 2001, il écrivait : « Si
les juifs persécutés d’Allemagne, de Pologne, de Hongrie et de
Roumanie avaient été autorisés à immigrer en Palestine… il
est certain que le nombre des juifs exterminés aurait été bien
moins élevé. »
Klarsfeld
a été aussi très direct à propos de la gouvernance
palestinienne, dont il pense qu’elle doit devenir une réalité,
mais tout en précisant que les Israéliens et les Palestiniens ne
doivent pas se voir interdire de vivre dans le territoire les uns
des autres.
« On
dit que la politique israélienne dans les territoires occupés
est un obstacle à la paix. Peut-être », a-t-il dit.
« Mais nous pouvons aussi retourner la question et demander :
pourquoi des juifs ne peuvent-ils pas vivre en Cisjordanie et dans
la bande de Gaza, alors qu’un million d’Arabes vivent en Israël ? »
D’après
des informations en provenance de Paris, parmi d’autres impétrants
à des postes dans le gouvernement Sarkozy, sont cités la
ministre sortante de la Défense Michèle Alliot-Marie et Alain
Juppé, un ancien Premier ministre et ancien ministre des Affaires
étrangères. Tous deux sont considérés comme des challengers
pour le poste de ministre des Affaires étrangères, bien que
d’aucuns suggèrent que Juppé deviendra plus vraisemblablement
président de l’Assemblée nationale.
« Les
Israéliens vont faire la tronche, en particulier si c’est Juppé »,
nous a dit l’officiel UMP. « Juppé est considéré très
pro-palestinien, et il a fait des déclarations au sujet de Jérusalem
qui ne sont pas du tout du goût des Israéliens. Il a notamment déclaré
que Jérusalem est un territoire disputé n’appartenant donc pas
à Israël. Et Juppé est quelqu’un qui pense ce qu’il dit. »
Alliot-Marie
a elle aussi suscité des critiques par certaines de ses déclarations
au sujet du Moyen-Orient, en particulier en condamnant les survols
israéliens au Liban, dont l’armée israélienne a répété
qu’ils étaient des efforts visant à dissuader le Hezbollah de
se réarmer en violation du cessez-le-feu sponsorisé par l’Onu.
« Je pense qu’elle a retenu la leçon de ce
qu’il en coûte d’avoir la langue trop bien pendue, en
particulier sur des sujets touchant au Moyen-Orient », nous
a dit l’officiel. « Toutes les déclarations concernant
Israël doivent être ciselées avec grand soin. Or Alliot-Marie
avait parlé à la légère, et sans avoir été correctement
informée. »
traduit
de l’anglais par Marcel Charbonnier
|