Opinion
Des Hackers
attaquent des sites web tunisiens
Al Jazeera
Photo: Al Jazeera
Mercredi 5 janvier 2011
Sur fond de manifestations contre le gouvernement
Tunisien, l’attaque bloque l’accès à la bourse des valeurs et au
ministère des affaires étrangères.
Des cyber-activistes ont attaqué et au moins momentanément
mis hors-ligne plusieurs sites du gouvernement Tunisien dans la
recente action de protestation contre les dirigeants en
difficulté du pays.
Depuis lundi après-midi, heure locale,
au moins
huit sites web ont été touchés y compris ceux dédiés au
president, au premier ministre, au ministre des affaires
étrangères, et à la bourse des valeurs. L’attaque qui a commencé
dimanche soir, a coïncidé avec une grève nationale, planifiée
pour le lundi, et dont les organisateurs disent qu’elle pourrait
être l’évènement populaire le plus important depuis que Zine El
Abidine Ben Ali a pris le pouvoir.
La grève ayant lieu le jour de la rentrée scolaire après des
vacances. L’administration de Ben Ali a strictement restreint le
flux d’informations émanant de la Tunisie depuis que la
propagation des protestations ont commencé le 17 ecembre, suite
à la tentative de suicide de Mohamed Bouazizi agé de 26 ans.
cependant des rapports de désobeissance civile et d’action de
police ont filtrés sur Twitter le Lundi via quelques
utilisateurs signalant l’utilisation de gazs lacrymogénes par
les forces de sécurité.
LLe groupe de hackers plus ou moins organisés “Anonymous” a
annoncé sa responsabilité dans la cyber-attaque, qu’ils ont
appelé “Operation
Tunisia“, une dérivée de l’effort le plus vaste du
groupe-nommé “Operation Payback”-visant à tenir des représailles
contre les gouvernements et les entreprises considérés comme
hostiles au groupe amorphe et similaire spécialisé dans la
reception des fuites de documents secrets Wikileaks.
Operation Tunisia vient d’avoir lieu juste quelques jours
après une
attaque similaire contre le Gouvernement du Zimbabwe, dans
ce cas, Anonymous ont annoncé qu’ils ont ciblé l’administration
de Robert Mugabe a cause des actions de ses fonctionnaires
visant à supprimer les informations concernant les milliers de
cables diplomatiques américains publiés par wikileaks.
Mais le Lundi, Anonymous et ces supporters ont cherché à
associer leur cyber-attaque aux protestations et à l’agitation
sociale en cours en Tunisie, et pas a Wikileaks. Dans un
manifeste qui aurait été publié sur le site du premier ministre
mais supprimé plus tard, le groupe a déclaré qu’il était
“furieux” contre le comportement du gouvernement Tunisien, et
que l’administration de Ben Ali a “em>unilatéralement déclaré
la guerre contre la liberté d’expression, la démocratie et meme
contre son propre peuple“.
“Anonymous est disposé a aider le peuple Tunisien dans
son combat contre l’oppression“, disait le communiqué. “Les
cyber-attaques vont persister jusqu’a ce que le gouvernement
Tunisien respecte le droit de tous ces citoyens Tunisiens à la
liberté de parole et d’information et qu’il cesse de censurer
l’Internet“.
Attaque de déni de service (DDOS)
Sami Ben Gharbia, un Tunisien exilé en europe et qui
surveille la censure en ligne dans le pays, a dit a Aljazeera
que le sabotage du lundi était la première fois qu’il voyait un
groupe international comme Anonymous ciblant un site web
Tunisien. Ben Gharbia a dit qu’il était témoin de la
planification de l’attaque de “déni de service” par les hackers
dans une chat room préparée par Anonymous et qu’apparement des
internautes Tunisiens furent parmi les participants. Les
protestations en Tunisie, qui ont mené a trois morts confirmées,
ont eu droit comparativement à une faible attention dans les
medias occidentaux, qui avaient attentivement suivis les
developements de 2009 en Iran lorsque milliers de citoyens
avaient protesté contre les résultats des elections
presidentielles.
De meme les gouvernements occidentaux ont été réticents à
propos de l’expression de critiques envers le gouvernement de
Ben Ali, ou à propos de sa réaction au protestes. Le pays est
une destination touristique populaire pour les européens, et la
banque mondiale en a fait l’éloge pour ces politiques
financières. Mais beaucoup de gens dans le pays disent que
l’image du calme et du succès cache
un bouillonnant ressentiment et un taux de chômage qui
atteint 25 pour cent dans certaines régions.
Corruption en hauts lieux
En privé les états-unis ont déclaré que la corruption en
Tunisie -contribuant au taux de chômage qui a poussé beaucoup de
gens à protester- s’aggrave.
Un
câble diplomatique datant de 2008 signé par Robert Godec,
ambassadeur des États-Unis, et publié par Wikileaks en décembre
décrit à la fois la corruption de haut et de bas niveau qui fait
fuir les investisseurs étrangers et nationaux.
“Que ce soit en espèces, services, terres, biens, ou oui,
même votre yacht, la famille du président Ben Ali est apparement
connue pour convoiter et obtenir ce qu’elle veut», affirme
le câble.
Ben Gharbia a dit que la cyber-attaque du lundi n’aura
probablement pas d’impact sur les manifestations «sur le
terrain», mais peut servir de «bonne histoire» pour attirer les
médias a grand public et de renforcer les militants en ligne en
Tunisie.
«Ca pourrait donner un sentiment de solidarité aux
blogueurs tunisiens qui ont été témoins de la censure durant des
années, de voir de telles actions ciblant le corps principal de
la censure” dit Sami Ben Gharbia
Traduit de l’anglais par
Winston
Smith
Article original publié sur
El Jazeera
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