Rassemblement Pour le Liban - RPL
Le Général Aoun : Il faudrait réunir
les deux tiers du Parlement pour obtenir le quorum pour l’élection
présidentielle
Nicolas Nassif - Al Akhbar
23 mars 2007
En dehors des communiqués des réunions périodiques du “ Bloc
du Changement et de la Réforme ”, le président Michel
Aoun se fait discret. Il s’est exprimé cependant le 14 mars
pour insister sur le respect du quorum du 2/3 des députés pour
l’élection du président de la république tout en mettant en
garde du non respect du quorum et de la volonté des chrétiens.
Il a rappelé aux différents ambassadeurs venus le visiter
qu’il tenait au respect du quorum constitutionnel pour l’élection
du président de la république dans les délais constitutionnels.
De cette façon le Général veut faire barrage aux initiatives
des membres de 14 mars qui essaient de convoiter certaines
ambassadeurs étrangers influents sur les décisions libanaises
pour réunir l'Assemblée avec une majorité absolue et ainsi,
contrôler l’élection et faire élire un président de
leur parti.
Le Général reste ferme et considère que le jeu politique
doit respecter les règles du bon sens. Les forces de l'opposition
et les forces de 14 mars doivent s'affronter sans violer et
contourner la loi et sans porter préjudice à la situation
politique du Liban.
L'équilibre des forces politiques est la base de la relation
du Courant Patriotique Libre avec le Hezbollah dans le cadre de la
feuille d'entente qu'ils ont mutuellement signée le 6 février
2006. Elle remplace "l'équilibre des forces chrétiennes",
stratégie que les chrétiens ont souvent appliquée. En effet,
après avoir rencontré plusieurs responsables français durant
son exil en France, il s'est rendu compte que les chrétiens
libanais ne représentent plus "la carte politique
habituelle" que les Français utilisent au Moyen-Orient pour
imposer leur pouvoir dans la région mais que ces derniers
cherchent plus que jamais d'autres partenaires libanais qui sont
devenus influents au pays. De même, durant sa visite à
Washington et les différentes concertations qu'il a eu avec des
anciens et actuels responsables américains, le Général a
constaté que le Liban n'est plus une source dynamique pour les
intérêts américains comme l'auraient souhaité les chrétiens.
Ces changements incitent le Général à penser que les chrétiens,
qui ne sont plus une nécessité régionale, doivent renforcer
leur rôle en s'alliant aux autres partenaires libanais dans un
esprit de partage.
Par la suite, le Général a présenté sa vision de l'avenir.
En voici quelques principes.
1- Le pays est entré dans la course à la présidentielle.
Quelques soient les conséquences des concertations entre le président
de l'assemblée Nabih Berri et le chef du parti du Futur, le
député Saad Hariri, l'équilibre des forces dépendra de la façon
dont chacune des parties se comportera à l’approche de l'échéance
présidentielle. Le Général craint que les tensions internes
qui, jusqu'à maintenant, se limitaient aux sujets du gouvernement
d'union nationale et du tribunal international ne s’étend pas
à celui de l’élection présidentielle.
2- Le Général explique que son obstination à obtenir le
quorum se base sur le principe que les élections présidentielles
ne correspond pas à un quorum de nombre mais à un quorum
politique respectant le principe de la participation. Pour élire
un Président de la République, il est nécessaire d'obtenir un
taux élevé de députés électeurs. Un président de la république
ne peut être élu avec un nombre restreint d'électeurs, ou en
l'absence de députés. Les deux tiers représentent le quorum nécessaire
pour l’élection présidentielle, toute tentative pour faire élire
un Président avec les voix d'un parti politique particulier au dépend
des autres n'est qu'une accaparation du pouvoir, agissement contre
lequel le Général résisterait et se battrait.
3- Le Général attend des négociations sérieuses entre les
belligérants pour résoudre les conflits régionaux (dont celui
du Liban), d'ici à juin. Si sur le plan interne les libanais se
montrent unis et solidaires aucune issues venues de l’extérieur
ne pourra les ébranler.
4- Le Général persiste à critiquer le gouvernement de
Siniora, même s'il est convaincu que cela ne servira à rien.
"Il n'y a plus aucune autorité et compétence à la critique
politique. Ce gouvernement ne respecte pas la constitution, et
viole quotidiennement et sans aucune retenue les lois
constitutionnelles. Bien au contraire, ils s'en vantent.
Pensez-vous que le refus du président de la république de signer
les différentes décisions du gouvernement les empêcherait
d'agir ?!! Ce gouvernement passe au dessus de la
constitution, et veut que le président de la république donne
toujours l’approbation absolue sinon son rôle est néfaste et
bloque les institutions constitutionnelles. Actuellement la
constitution n'est plus la référence et devient insignifiante
tout comme les manifestations publiques. Dans cette situation il
ne nous reste plus qu'à devenir une milice qui se démène pour
recouvrer ses droits ; chose que je n’accepterai pas".
Traduction par l'équipe de Presse RPL Rhône
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