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RPL France
Général Aoun à la fête de Saint Ifram kfarzebian :
Tout ce que je vous ai promis est en train de se réaliser et se
réalisera, et nous ne ferons pas de compromis
Le général Michel Aoun - Photo Cape France
Mercredi 12 août 2009
J’ai tenu à être ici pour partager avec vous la joie de cette
fête religieuse, fêter et prier avec vous, puisque retourner
vers Dieu est nécessaire dans toutes les circonstances ; au
moment de la victoire, nous Le remercions pour son aide, au
moment de la faiblesse, Il nous inspire afin de nous donner le
courage, et au moment du doute, nous Lui demandons de nous
donner la conviction.
Il est donc nécessaire, et à chaque tournant, de retourner vers
soi et vers notre créateur, pour ainsi trouver le salut interne
et le salut de Dieu, et qu’Il nous accorde Ses bénédictions qui
nous accompagnent dans toutes les circonstances.
Je m’adresse à vous aujourd’hui depuis le parvis de l’église, et
je voudrais m’inspirer du Saint Évangile et de notre
enseignement chrétien. Nous vivons aujourd’hui dans une société
agitée, dans laquelle, beaucoup se sont égarés et éloignés de
l’éducation chrétienne. Jésus Christ nous a demandé « de s’aimer
comme Je vous ai aimés », il nous a demandé même « d’aimer nos
ennemis ». Si, dans les moments difficiles, nous nous défendons
fermement, nous utilisons même la force s’il le faut, notre
enseignement en tant que chrétiens n’a jamais été bâti sur la
haine et la rancune, ni pour notre proche ni pour ceux qui nous
sont loin. Nous sommes libanais, nous vivons ici notre
christianisme comme nous le vivons dans n’importe quel coin du
Liban, soyons-nous dans une société chrétienne ou une société
mixte. C’est que nous prêchons, et c’est ce que tout le monde a
adopté aujourd’hui.
Quant aux marginaux à l’esprit superficiel, ils vont vers la
disparition et l’extinction. Il n’est pas permis, en aucun cas,
que la haine soit le fondement de notre relation avec l’autre,
mais plutôt l’amour, la solidarité et le respect du droit à la
différence. Nous voyons aujourd’hui des enseignements et
directives, qui ne sont peut-être pas toujours publics, mais qui
éduquent nos jeunes sur la haine. Je m’adresse à nos jeunes
ainsi qu’à leurs parents pour leur dire qu’il n’est pas
tolérable que notre relation avec l’autre soit déterminée par la
haine, puisque celle-ci tue celui qui la porte et non pas son
ennemi. C’est l’amour qui rapproche l’autre, et l’utilisation de
la force est réservée uniquement à se défendre et jamais à
agresser et froisser l’autre.
Le christianisme puise sa force de lui-même, il pardonne quand
il est fort et ne se soumet pas et ne s’écrase pas sous l’échec.
Résister en position de faiblesse et pardonner en position de
force, c’est ainsi que je vous ai connus et c’est ainsi qu’il
faut rester et que nous soyons tous.
Ne sous estimez pas votre victoire, vous avez vaincu le monde
entier, aucun moyen n’a été épargné contre vous, notamment
l’argent. L’argent qui s’est transformé en pont aérien pour
transporter la diaspora, l’argent qui s’est transformé en moyen
pour acheter des voix électorales, l’argent qui s’est transformé
en réseau de communication corrompu pour étendre le mensonge,
l’argent qui achète les consciences et offre les cadeaux. Dieu
nous a demandé de ne pas l’adorer parce qu’il est le contraire
de la voie de salut qu’a prêchée Jésus Christ.
Si nous abandonnons nos valeurs, que nous reste-il ? Rien. Nous
devenons de la marchandise à vendre et à acheter sur les
marchés. Nous n’aurons plus la valeur d’un être humain, avec sa
dignité et son honneur, ni les qualités qui nous permettent de
construire une relation avec l’autre.
Si la famille perd les valeurs, serait-elle toujours une famille
? si la société perd ses valeurs, reste-elle une société ?
N’est-il pas aussi vrai pour la patrie ?
Si mensonge et vol sont autorisés, comment peut-on construire
notre société ? Vous avez construit votre village en haut des
montagnes en puisant dans votre patience, votre sagesse, et
votre résistance face aux éléments de la nature, et ça mérite
toute estime.
Jésus Christ nous a appris trois vertus que Saint-Paul a
mentionnées dans les lettres : l’amour, la foi et l’espoir.
L’amour qui casse les obstacles avec les autres et nous ouvre
les portes, la foi qui déplace les montagnes et l’espoir qui est
le contraire du désespoir. C’est justement le terme de
défaitisme que je n’apprécie pas. Le christianisme ne connaît
pas le défaitisme, nous attendons la résurrection même quand on
est sous la terre, comment alors acceptons-nous d’être
défaitistes de notre vivant.
Notre combat continue, en dépit de toutes les difficultés. Nous
les franchirons, grâce à l’effort continu. Les évènements
confirment la justesse de nos choix et notre politique. Nous
sommes visés, notamment avec le plan d’Israël d’implanter les
réfugiés palestiniens dans leurs pays d’accueil et en leur
refusant le retour. Le Liban ne peut pas supporter
l’implantation et ne peut que soutenir le peuple palestinien à
recouvrer ses droits. À partir de ce principe, notre solidarité
avec les composantes de notre société et notre entourage est
essentielle. Aucune composante ne peut s’en passer de l’autre et
c’est pourquoi nous avons assurés la stabilité du Liban, à
travers l’entente interne et puis l’entente externe. Cette
situation se fortifie jour après jour, et tout ce que je vous ai
promis durant les dernières années est en train de se réaliser
et se réalisera, et nous ne ferons pas de compromis.
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