RPL France
Entretien
du Général Michel Aoun sur OTV
avec Jean Aziz
Le général Michel Aoun - Photo Cape France
9
octobre 2007
Je participerai à la rencontre organisée par
le Patriarche à Bkerké. Cette rencontre permet de connaître la
position des uns et des autres avant l'échéance présidentielle.
Je ne crains pas « le jeu politique de la nomination du Président »
auquel auront recours certains participants, sachant que le
Patriarche ne le favorise pas.
- La rencontre de Bkerké sera une étape qui fera la lumière
sur les positions des uns sur les prochaines échéances.
- Le gouvernement actuel continue à gouverner de façon plébiscite,
comme si nous n'existions pas, tandis nous essayons toujours de
circonscrire les crises.
- Siniora en tant que Premier Ministre doit avancer des preuves de
ses accusations contre la Syrie concernant les attentats ; il
est de son devoir en tant que responsable de les soumettre à
l'opinion publique !
- Je demande aux forces de sécurité de prendre leurs
responsabilités et faire face au pouvoir politique s'il fait des
pressions qui vont à l'encontre de leur moralité.
- Je suis certain que l'armée libanaise reste fidèle à son
devoir patriotique.
- Concernant les accusations lancées contre le Courant
Patriotique Libre au sujet des camps d'entraînement, si de tels
camps existent réellement, l'Etat n'a qu'à y faire des descentes !
Le CPL n'a pas de milice, mais tous les citoyens libanais ont des
armes personnelles. Il s'agit d'une campagne politique dont le but
depuis longtemps déjà est de nuire à l'image du CPL. Lorsque
nous manifestons contre les abus de pouvoir et les violations de
la Constitution nous le faisons de manière pacifique.
- Je considère que les gens ne doivent pas avoir peur, tout en
sachant que certains cherchent à semer la terreur et aggraver les
différences politiques surtout dans le rang chrétien, en répandant
les rumeurs.
- La « section des renseignements » s'est formée
de façon illégale. En 2005, lorsque j'ai insisté sur
l'importance de former une section parlementaire pour contrôler
les mouvements du Parlement, ceci a été refusé et aucune suite
n'a été donnée à ma proposition.
- Le gouvernement actuel viole la Constitution. Nous affrontons
un renversement et un défi politique et je me demande comment y
faire face. Nous n'aurons pas recours aux armes mais nous nous
protègerons.
- Concernant ma relation avec les autres responsables
politiques : il y a des contacts indirects et timides avec
Amine Gemayel suite à l'assassinat d'Antoine Ghanem. Avec Walid
Joumblatt et Saad Hariri, les circonstances n'ont pas encore
permis un quelconque rapprochement. J'ai compris les déclarations
de Saad Hariri dans la presse avant sa visite à Washington, comme
une tentative de barrer la route à l'initiative de Nabih Berri.
- Je suis étonné qu'on accuse de trahison notre demande de
participation au pouvoir, ou de renversement notre réclamation d'élections
législatives anticipées, alors que dans tous les pays, on a
recours à ces moyens lorsqu'il y a des crises de représentation.
Le suffrage universel est un moyen de respecter la volonté du
peuple. Comment peut-on élire un candidat avec 2% de popularité,
Président d'entente ?
- Si la proposition de Berri échoue, il faut, avant le 23
octobre, former un gouvernement de sauvetage qui organise des élections
législatives anticipées. Le nouveau Parlement aura la charge d'élire
un Président en Juin prochain.
- Le suffrage universel reste la solution à la crise
exceptionnelle que connaît le Liban, et permet de former un
pouvoir représentatif du peuple.
- Je ne reviendrai pas sur mon entente avec le Hezbollah car
elle est la base d'une entente nationale qu'il faut élargir entre
les autres communautés libanaises. En ce qui concerne le désarmement
du Hezbollah, la solution a déjà été définie. Demandez au
Hezbollah qui est plus apte que le Général Aoun pour traiter ce
dossier.
- Je ne participerai pas aux élections si nous ne parviendrons
pas à une entente, car je ne veux pas soutenir un pouvoir illégal
et volé. Et si tout le monde fait la sourde oreille, cela sera
marqué sur leurs fronts, et moi je ne me tairai pas mais je les
poursuivrai et leur rappellerai toujours qu'ils ont conforté un
pouvoir volé. Je ne transférerai pas la confiance que le peuple
m'accorde à quiconque.
- Quant à l'implantation des Palestiniens, il faut résoudre
la crise palestinienne dans son ensemble.
- Concernant le tribunal international, je rappelle pour la énième
fois que je suis le premier à l'avoir demandé.
- Concernant les relations du Liban avec la Syrie, je ne suis
pas le seul garant de ces rapports. Je ne suis pas celui qu'on
interroge sur mes positions vis-à-vis de la Syrie mais que ceux
qui ont collaboré avec pendant des années !
- Pour conclure, je considère que tous ceux qui sont au
pouvoir depuis 15 ans n'ont pas utilisé les recettes du pays pour
favoriser sa productivité, d'où le taux de chômage,
l'immigration de nos jeunes et l'inflation économique !
L'enquête financière permettra de conclure si la corruption est
due au vol, à une mauvaise gestion, ou à du gaspillage. Je ne
comprends pas pourquoi ils refusent une enquête financière s'ils
ne craignent pas les résultats ?
- Je doute que le Liban aura un nouveau Président le 23
octobre, car les déclarations faites récemment sont agressives.
Dans ce cas, le peuple aura affaire aux responsables au Sérail et
non à moi.
Traduit par l'équipe presse RPLRA
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