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Discours du Premier Ministre Fouad Siniora sur les
derniers évènements tragiques au Liban
10 mai 2008 Depuis le Grand Sérail de Beyrouth,
le Premier ministre libanais M. Fouad Siniora a tenu une
conférence de presse dans laquelle il s'adresse à tous les
Libanais et fait part de décisions du gouvernement vis-à-vis de
l'escalade de la violence dans les ruelles de Beyrouth.
Saluant tout d'abord tout le peuple libanais, les
habitants de Beyrouth, capitale assiégée et occupée et qui
résiste en dépit de tout, ainsi que les Libanaises et Libanais
se trouvant à l'étranger où ils arrivent à vivre aisément mais
qui se trouve en proie à une nostalgie dévorante, et rendant
hommage particulièrement aux habitants des différents quartiers
de Beyrouth où se déroulent les combats, le chef du gouvernement
a commencé son discours en assurant au Libanais que l'État
libanais ne tombera pas.
Signalant que le système démocratique
libanais est cloué et bloqué par nos frères qui ne tolèrent
aucunement l’opinion des autres, Siniora a déclaré que Beyrouth
demeurera le phare à la démocratie même si certains l’ont
transformé en une jungle dévorée par les haines et les
hostilités.
Affirmant que les Libanais ont cru et
croient toujours que le seul danger au Liban vient en provenance
d’Israël, Siniora a déploré le fait que le peuple libanais est
actuellement une proie entre les mains de « nos compatriotes qui
répandent la violence et la discorde », déplorant également le
fait que ces derniers font le contraire de ce qu’ils disent :
ils prêchent la paix et font la guerre, se déclare disposé à
dialoguer et refusent tout dialogue.
Rappelant que le gouvernement et les
Beyrouthins ont été aux côtés de leurs compatriotes durant le
conflit israélo-palestiniens, le président du conseil
ministériel a indiqué qu’à la fin de la guerre, le Hezbollah a
accusé la Majorité de traitres et de collaborateurs, divisant
les libanais et les taxant à leur guise d’honnêtes ou de
malhonnêtes, d’innocents ou de coupables.
Se demandant que fait le Hezbollah
actuellement dans les ruelles de Beyrouth, le Premier ministre
libanais s’est également demandé est-ce que l’ennemi israélien
est actuellement à Beyrouth pour manifester et s’attaquer au
Libanais, et est-ce que l’aéroport a une ligne directe avec
Tel-Aviv pour qu’il soit bloqué. « Est-ce qu’on a un problème
avec le Hezbollah ? Est-ce que le gouvernement a voulu ôter au
Hezbollah ses armes par la forces » a-t-il dit, et d’ajouter que
tout le monde sait que le gouvernement a toujours fait preuve de
sa foi en la Résistance armé, assurant que les constantes du
Liban n’ont pas changé, qu’Israël sera toujours l’ennemi du pays
des cèdres, et que la Syrie demeurera toujours notre sœur, en
dépit de toute l’injustice et la violence qu’elle a dans le
temps infligé au Liban, une sœur avec laquelle le Liban veut
bâtir des relations basées sur un respect mutuel.
Soulignant que le gouvernement ne
déclarera pas la guerre contre le Hezbollah et que tous les
Libanais sont des partenaires dans la reconstruction du Liban,
le président du Cabinet a signalé que le Hezbollah a décidé tout
seul d’imposer sa propre vision du Liban et a monopolisé la
décision de paix et de guerre, ajoutant que ce dernier a prouvé
que tous ceux qui ne se plient pas à sa propre vision deviennent
traître et collaborateur.
Estimant que tel est le problème
majeur avec la milice du Hezbollah, Siniora a indiqué vouloir
être encore plus clair en affirmant que le Hezbollah veut
imposer sa
culture et contraindre tout le peuple à opter ses décisions
et ses points de vue sans débattre ou contester, et les Libanais
en payent le prix en sang et en larmes.
Siniora a assuré que le Hezbollah a
décidé de délimiter sa propre sécurité, ses armements, ses armes
de signal et sa
politique, dictant aux Libanais de le suivre aveuglement et
tout Libanais qui refuse cela sera taxée de criminel, de traître
et de collaborateur. Réitérant que le gouvernement ne veut pas
de discorde avec le Hezbollah et qu’il a toujours vanté sa
Résistance et ses sacrifices lorsque ses armes étaient dirigés
contre Israël, le président du Conseil ministériel a indiqué que
le Hezbollah a lui-même déclaré une guerre contre les Libanais,
et le gouvernement n’acceptera pas que cette milice prenne pour
cible la sécurité, la dignité et les résidences des Libanais.
Précisant que ceux qui décident de la
stratégie de défense au Liban sont les Libanais à travers les
institutions de l’État, Siniora a avancé que si le Hezbollah
veut avoir un réseau de Télécoms, il peut l’avoir avec l’accord
du gouvernement et non en mettant en place un réseau à sa guise.
Décrivant les derniers développements
comme l’exposition de Beyrouth, de ses habitants, de ses
institutions, de ses médias, et des résidences de ses
politiciens au plus grand danger, le Premier ministre a rappelé
le discours du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nassrallah
qui accuse les autres de suivre un principe mafieux, et s’est
demandé comment décrire son principe en tuant les civils et en
bloquant les routes, un principe bizarre qui est dit d’une façon
et appliqué d’une autre.
Faisant état de l’attaque de
l’association de Rafic Hariri à Beyrouth par les combattants des
rues, Siniora s’est demandé pourquoi s’attaquer à une
association qui a permis l’éducation de plus de 34000 étudiants
libanais toute religion et appartenance confondues, expliquant
que le Hezbollah n’a pas un problème avec le gouvernement
uniquement, mais a un grand problème avec tout le Liban.
Assurant que personne ne doutait de
la capacité du Hezbollah à envahir et occuper Beyrouth avec ses
armes en l’espace de quelques heures, le chef du gouvernement a
soutenue le fait que les Libanais ont cru aux promesses du
Hezbollah de ne pas utiliser ses armes à l’intérieur du pays,
soulignant que les armes ne feront pas peur aux Libanais,
rejetant le carnage et les violations qui ont lieu aujourd’hui
parce que les Libanais croient fermement en l’État et ses
institutions.
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Publié le 10 mai 2008 avec l'aimable autorisation de Libnanews
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