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Nord Liban : Chaker Abssi mort, le
Fatah al Islam démantelé
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Libnanews - 2
septembre 2007 L'armée libanaise a indiqué
avoir trouvé la dépouille du dirigeant du Fatah al Islam dénommé
Chaker Abssi parmi les corps des militants islamistes abattus à
Nahr Bared et transportés à l'hôpital gouvernemental de
Tripoli.
Un parcours atypique
Dès 1973, le Fatah l’a envoyé effectuer
une formation de pilote de chasse en Libye. Il y obtient le grade
de lieutenant en 1976, à la suite duquel on suppose qu'il s'est
engagé auprès des sandinistes en Amérique Centrale avant de
retourner au Moyen-Orient et d’opérer un retournement idéologique
qui le poussera auprès du FPLP-CG présent en Syrie en 1983.
En août 2002, il fut arrêté en Syrie pour
trafic d’armes et des liens supposés avec l’organisation
terroriste internationale Al Qaida et faisait depuis l’objet
d’un nouveau mandat d’arrêt dans ce pays.
En mars 2004, Chaker Abssi a été jugé et
condamné à mort par contumace par une court jordanienne pour le
meurtre de 8 personnes dont le diplomate américain Laurence Foley
responsable de l’USAID au cours d’un procès durant lequel le
dirigeant d’Al Qaida pour l’Irak, Abou Moussab Zarqaoui décédé
au cours d’un raid aérien américain en 2006 avait été également
condamné.
La génèse du groupuscule terroriste
Fatah al Islam
Chaker Abssi avait annoncé la création de l’organisation Fatah
al Islam le 26 novembre 2006 dans le camp palestinien de Nahr
Bared au Nord Liban. Très vite, les autorités libanaises ont
accusées l’organisation islamique issue d’un schisme du Fatah
Intifada pro syrien lui-même crée par le président syrien Hafez
el Assad en 1982, de servir de couverture aux services secrets
syriens accusés de vouloir déstabiliser le pays des cèdres.
Ainsi, le ministre de l’intérieur Hassan Sabah avait accusé le
groupuscule Fatah al Islam d’être à l’origine du double
attentat visant 2 bus dans la localité d’Ein Alak, dans la
montagne chrétienne, à proximité de Bikfaya. Cet attentat avait
coûté la vie de 3 personnes et fait une vingtaine de blessés.
Dans une entrevue accordée au quotidien libanais L’orient le
Jour, le dirigeant du Fatah al Islam avait récusé ses
accusations et ses liens supposés avec le régime syrien et Al
Qaida, reconnaissant toutefois des affinités idéologiques avec
cette dernière organisation. Selon lui, le Fatah al Islam se
destinait à combattre l’état hébreu. Le commandant de l’armée
libanaise, le général Michel Souleimane avait également estimé
le groupuscule terroriste comme étant proche d’Al Qaida.
L’organisation terroriste aurait compté de
nombreux éléments non libanais, notamment saoudiens, syriens,
somaliens et palestiniens qui se destinaient à l’origine à se
battre contre les troupes américaines déployées en Irak. La présence
de ce groupuscule s’expliquait par le chaos sécuritaire provoqué
par les accords du Caire datant de 1969 empêchant les services sécuritaires
libanais de pénétrer dans les camps palestiniens au Liban,
accords pourtant abrogés par le parlement libanais en 1987.
Des combats depuis le 20 mai
Les combats avaient commencé le 20 mai
dernier suite à une perquisition du domicile d’un membre supposé
du groupuscule terroriste suspecté d’être impliqué dans le
cambriolage de la filiale de la Bank Med appartenant à la famille
de l’ancien premier ministre Rafic Hariri. Les militants
islamiques ont alors répliqué en égorgeant une vingtaine de
militaires libanais chargés de surveiller le camp dans la nuit.
Ayant disparu au début des combats le 20 mai
dernier, les autorités libanaises craignaient que ce dernier ait
pu s’échapper du camp de Nahr Bared comme le numéro II du
groupuscule terroriste, Abou Horeira décédé au cours d’une
fusillade le mois dernier à Tripoli.
Le camp palestinien de Nahr Bared qui
comptait à l’origine 30 000 habitants s’est
progressivement vidé, pour laisser la place aux combattants et à
l’armée libanaise qui y a pénétré en dépit des accords du
Caire signés en 1969 et pourtant abrogés en 1987 par le
parlement libanais. Il s’agit des combats les plus âpres au
Liban depuis la fin de la guerre civile en 1990, les militants
islamiques mieux équipés n'ayant pas hésiter jusqu'à utiliser
leur propres familles comme boucliers humains, piégeant les
immeubles et disposant d'importantes fortifications capables de résister
à un bombardement aérien de ce camp construites par l'OLP de
Yasser Arafat à la fin des années 70 et le début des années
80. Les nombreuses pertes de l'armée libanaise seraient dûes au
manque de matériel à plusieurs reprises dénoncée
Dernier baroud d’honneur, des dizaines de
combattants avaient tenté de fuir durant la nuit du samedi à
dimanche, et l’armée libanaise a pu en tuer une vingtaine
d’entre eux, blesser et capturer un bon nombre d’entre eux.
De source militaire, des islamistes à bord
d’une Mercedes blanche se sont approchés vers les 4h00 heure
locale d'un poste de contrôle de l’armée et ont tiré sur les
militaires en même temps que des snipers à l'intérieur du camp.
Les troupes libanaises ont pu tuer trois d’entre eux, et
capturer neuf autres.
Cette tentative de fuite en couvrait une
autre. Un autre groupe qu’on pensait dirigé par Chaker Abssi
ayant fui simultanément au sud du camp, s’est attaqué à un
poste de contrôle de l'armée et a réussi à prendre la fuite.
Cependant, une vingtaine de dépouilles des
terroristes ont été transportés vers l’hôpital de Tripoli.
Parmi les dépouilles, celle de Chaker Abssi.
Depuis le 20 mai, les combats ont fait 300
morts dont 155 militaires libanais selon le dernier bilan. Le
nombre de combattants islamiques tués demeure cependant inconnu.
Le camp palestinien de Nahr Bared qui comptait à l’origine 30 000
habitants s’est progressivement vidé, pour laisser la place aux
combattants et à l’armée libanaise qui y a pénétré en dépit
des accords du Caire signé en 1969 et pourtant abrogés en 1987
par le parlement libanais.
Il s’agit des combats les plus âpres au
Liban depuis la fin de la guerre civile en 1990, les militants
islamiques mieux équipés n'ayant pas hésiter jusqu'à utiliser
leur propres familles comme boucliers humains, piégeant les
immeubles et disposant d'importantes fortifications capables de résister
à un bombardement aérien de ce camp construites par l'OLP de
Yasser Arafat à la fin des années 70 et le début des années 80.
(Photo de Chaker Abssi en compagnie du numéro
II du Fatah al Islam décédé le mois dernier, Abou Horeira)
Publié le 3 septembre 2007 avec l'aimable autorisation de
Libnanews
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