Syrie
Texte intégral du Discours d'investiture
du Président Bachar al-Assad
Damas / Syrie, le 16 juillet 2014
Dimanche 20 juillet 2014
Honorables
Syriens, honorable
peuple libre et
révolutionnaire,
il y a maintenant
trois ans et quatre
mois que
certains ont décrété
en votre nom :
« le
peuple exige ! ». OUI…
le peuple a exigé, le peuple a décidé,
et le peuple a exécuté !
Citoyens syriens, mes
frères et sœurs, voilà des années que
certains crient après la liberté, mais
voici que vous vous êtes révélés
« libres » en une époque de suivisme et
« souverains » en une époque de
complaisance servile.
Ils ont surenchéri sur
la démocratie, mais vous l’avez exercée
de la manière la plus noble qui soit.
Vous avez refusé qu’un étranger ne se
mêle de diriger la patrie. Vous avez
choisi votre Constitution, votre
Parlement, et votre Président, de telle
sorte que la décision est vôtre et que
la démocratie est de votre fait.
Ils n’ont fait que
dire « le peuple syrien est un », mais
vous vous êtes dressés face à leur
ouragan de discorde et avez empêché les
vents de la partition d’atteindre vos
cœurs et vos esprits, prouvant en cela
que vous êtes réellement un seul peuple
qui bat d’un seul cœur.
Ils ont hurlé qu’ils
ne s’agenouilleraient
que devant Dieu, mais
vous n’avez ni plié, ni abandonné, ni
abdiqué, devant « leurs maîtres ». Bien
au contraire, vous êtes restés attachés
à votre patrie et avez résisté en
gardant votre foi en un Dieu unique qui
n’a rien à voir avec les puissances
étrangères, le pétrole, ou les dollars…
Et lorsqu’ils ont crié « Allahou Akbar »
[Dieu est le plus grand], Dieu s’est
effectivement révélé plus grand qu’eux
et plus grand que ceux qui les
soutiennent, car Dieu est du côté du
juste et la justice est du côté du
peuple.
Des années ont passé
où ils ont disposé de la parole alors
que vous leur répondiez par des actes.
Ils se sont noyés dans l’illusion, vous
avez fabriqué la réalité. Ils ont voulu
faire croire à une « révolution », vous
avez été les véritables
révolutionnaires. Alors, félicitations à
vous, à votre Révolution, et à votre
victoire.
Félicitations à la
Syrie à laquelle vous avez prouvé votre
appartenance.
Félicitations à la
Syrie en tant que peuple qui a bravé
toutes les formes d’hégémonie et
d’agressions par tous les moyens
physique, intellectuel et patriote à sa
disposition. Certains ont pu se battre
l’arme à la main, d’autres ont travaillé
à transmettre une parole de vérité, et
d’autres ont résisté dans leur cœur et
sont restés sur place malgré les pires
menaces.
Félicitations à ce
peuple qui a défié toutes les peurs et
toutes les terreurs en participant au
référendum puis aux élections, un droit
que vous avez exercé sous le feu de
l’ennemi et qui a déjoué
l’ensemble de ses commanditaires, de ses
agents et de ses instruments. Un peuple
dont la fermeté a modifié toutes les
données. Un peuple qui a fait
qu’aujourd’hui les circonstances et les
faits sont autres. Certains ont modifié
leurs positions, d’autres ont reculé,
des appellations ont disparu, des
alliances se sont rompues, des
coalitions se sont divisées, des
conseils se sont dispersés… Et la
boussole s’est remise à indiquer la
bonne direction à ceux qui ne la
voyaient plus par ignorance ou par
aveuglement.
Les masques sont tombés pour montrer la
terrible laideur de ceux qui
prétendaient œuvrer pour la liberté et
la révolution pour mieux planter leurs
crocs dans le corps syrien, semant mort
et destruction, dévorant cœur et foie
humains, égorgeant et décapitant… Ils
n’ont laissé aucun procédé dévoyé et
hideux sans l’utiliser. Mais ils ont
échoué !
Ils n’ont pas réussi à vous convaincre
qu’ils se souciaient des intérêts du
peuple et de ses droits. Ils n’ont pas
réussi à vous amener à croire que vous
aviez besoin de tuteurs pour gérer vos
affaires et celles de votre pays.
Finalement, ils ont définitivement
échoué à laver vos esprits et à briser
votre volonté.
Vous avez défié cet ouragan de discorde
torse nu. Vous vous êtes dressés telle
une lance face à la trahison. Alors,
l’univers a entendu vos voix malgré
toutes les tentatives de brouillage et
d’étouffements. Vous avez dit, haut et
fort, une vérité qu’ils se sont efforcés
d’escamoter, d’assassiner et d’enterrer
et vous avez obligé le monde à la voir
telle qu’elle est. Une vérité qui est
apparue pour démolir, en quelques
heures, des empires politiques,
pétroliers et médiatiques. Oui… ces
quelques heures, où vous vous êtes
rassemblés pour exprimer votre opinion
et votre ferme volonté, ont suffi à
gommer les falsifications et le
terrorisme moral et psychologique qui
s’acharne sur la Syrie depuis des
années.
Ces dernières élections ne relevaient
pas d’une simple procédure politique
comme c'est le cas partout dans le
monde. Il s’agissait d’une véritable
bataille pour la réussite de laquelle
ont été menées toutes les autres, car
pour les ennemis de la patrie elle était
l’argument espéré pour délégitimer
l'État, prétendre que le peuple syrien
est faible, divisé, incapable de
s’autodéterminer, puis justifier une
intervention étrangère sous divers
prétextes.
Alors que pour nous, en tant que
citoyens, ces élections signifiaient
notre véritable appartenance à la
patrie, beaucoup plus que ne le ferait
une simple carte d’identité, ou un
passeport. C’était notre bataille pour
défendre la souveraineté, la légitimité,
la volonté nationale et la dignité de
notre peuple, tout comme le référendum
fut en faveur de cette même souveraineté
face à toutes les formes de terrorisme.
Peu nous importait qui allait gagner ou
perdre, mais quels seront les déchus.
L’important est que par votre vote vous
ayez déchu les terroristes, les agents
syriens qui leur ont servi de
couverture, leurs maîtres d’œuvre et
inféodés, et donc l’ensemble des États
petits ou grands : ceux qui décident,
dictent et ordonnent et ceux qui
s’inclinent et exécutent.
Vous avez été plus loin encore en
éliminant les arrivistes qui ont profité
de la crise aux dépens d’autrui, ceux
qui se sont distanciés en attendant de
voir de quel côté pencherait la balance
des forces en présence, ceux qui se sont
prononcés contre la volonté du peuple en
boycottant ces élections ou bien en
appelant à les boycotter, voire à les
reporter, se rangeant ainsi du côté des
ennemis du peuple.
Quant au vote « réel ou symbolique » des
Syriens à l'étranger, la machinerie
médiatique hostile - qui s’est évertuée
depuis des années à prétendre que tout
Syrien en dehors du pays se dresse
contre la patrie et l'État - a reçu une
gifle retentissante de la part des
expatriés et des réfugiés, lesquels ont
dit leur mot et ont surpris le monde. Ce
faisant, ils ont confirmé le patriotisme
des Syriens et leur acharnement à
défendre leur propre indépendance et la
souveraineté de leur pays. Ils se sont
précipités massivement vers les urnes,
certains en dépit de leurs souffrances
morales et/ou physiques, d’autres en
risquant la perte de leurs moyens de
subsistance en dépit de leurs nécessités
et des menaces en cas de participation.
S’ils ont été terrorisés à l’idée de
voir un Syrien voter pour son candidat,
c’est bien parce qu’ils ont compris
qu'il ne s’agissait pas d’une simple
élection, mais de la défense de l'unité,
de la souveraineté et de la dignité
d’une patrie. C’est la raison pour
laquelle ils ont interdit les élections
dans leur pays et dans les pays arabes
subordonnés. C'est l'hypocrisie de
l'Occident ! Ils ont prétendu défendre
un peuple qu’ils ont empêché de
s’exprimer à partir du moment où ils ont
compris qu’il se prononcera contre leurs
désirs et leurs intérêts. Malgré cela,
nous les remercions, parce que par leur
ignorance et leur inconscience, ils ont
renforcé la détermination des Syriens et
la légitimité de ces élections, au lieu
de les remettre en cause comme ils le
croyaient.
Par ces élections, les Syriens d’au-delà
nos frontières ont signifié qu’ils sont
restés syriens en leur cœur et en leur
âme, confirmant ainsi que la principale
raison de l’exode des citoyens est le
terrorisme et la brutale sauvagerie des
groupes armés ; ce que nous avons dit
dès le tout début. Comment croire,
lorsqu’on est sain d’esprit, qu'un
citoyen agressé par son État, au point
de fuir sa terre, en arrive à le
soutenir avec autant d’enthousiasme et
de défi ? Comment se peut-il qu’un
citoyen haineux de son État, comme
certains le prétendent, soit en mesure
de lui témoigner une telle solidarité au
lieu de le poignarder dans le dos comme
ils l’ont espéré ?
À tous ceux-là j’adresse mes salutations
et ma reconnaissance, en leur assurant
que je suis désormais plus optimiste
quant au retour d’une situation
favorable qui permettra le rapatriement
de tous les citoyens loyaux et précieux
à la patrie, et plus confiant quant au
fait qu’ils seront les premiers à
revenir dès que les raisons qui les ont
forcés à quitter auront disparu pour
soutenir leur patrie.
Chers citoyens, vous avez prouvé à
travers votre histoire que vous êtes un
peuple que ne craint pas les défis quel
que soit l’adversaire. Vous avez fait
échouer les détracteurs. Vous avez
démontré leur superficialité ainsi que
leur ignorance. Leurs centres d’études
mettront des années à chercher des
explications satisfaisantes à leurs
erreurs et à leurs mauvaises estimations
et décisions durant toute cette période.
Mais ils ne trouveront pas les réponses
parce qu'ils se sont habitués aux
larbins et ont toujours compté sur les
valets. Ils n’ont connu, ni n’ont
appréhendé ou traité avec d’honnêtes
patriotes. Ils sont donc plus enclins à
raisonner en termes de soumission, de
prosternement, de dépendance, et sont
incapables de saisir notre sens de
l’honneur, de la souveraineté et de la
liberté.
Celui qui cherche à prévoir le
comportement et les réactions d’un
peuple de vieille tradition, devrait
disposer d’une même profondeur
historique et civilisationnelle pour
comprendre où résident sa solidité et sa
résistance, qualités qui se manifestent
clairement lors des grandes crises et à
la faveur d’étapes historiques
décisives. Aujourd'hui, vous êtes les
mieux placés pour enseigner à ces
inféodés serviles de notre région arabe
les concepts de souveraineté, de
détermination, de défi et de dignité
qu’ils ignorent. Vous êtes les mieux
placés pour leur donner des leçons de
démocratie et leur enseigner comment les
peuples participent aux décisions et aux
destins des nations. À vous de leur
faire découvrir ce qu’ils n’ont jamais
connu des élections, de la liberté, des
droits, de l’État, et de la
civilisation, car ils ne sont familiers
que de l’oppression, de l’extrémisme, de
la soumission, de l’humiliation, et de
l'exportation du terrorisme.
Pour beaucoup de Syriens, ces élections
présidentielles ont été comme autant de
projectiles lancés contre les
terroristes et ceux qui sont derrière
eux, avant de terminer leur parcours
dans les urnes électorales, lesquelles
ont démontré que tous les discours des
empires de la politique, du pétrole et
des médias, ressassés pendant des
années, ne peuvent tenir plus que
quelques heures face à la volonté d’un
peuple uni, libre et honnête ; et aussi,
que tous les terroristes et leurs
coalisés ne valent pas grand-chose et ne
nous en imposent pas. Certes, ils
peuvent nous infliger des dommages et
des dégâts, mais ils ne peuvent gagner.
Ils peuvent nous menacer, mais ils ne
peuvent nous faire peur.
Ici, je tiens à rendre hommage au Dr.
Hassan Al-Nouri et à M. Maher Hajjar. En
se portant candidats aux élections
présidentielles, ils ont témoigné de
l’esprit civilisé des Syriens dans la
pratique de la démocratie, le respect
des droits du citoyen, et de la
Constitution, garante première de
l’unité de la nation et de sa stabilité.
Je leur rends hommage, abstraction faite
du vainqueur, car ce fut la victoire du
peuple et, par conséquent, une victoire
pour la patrie.
Je salue aussi chaque citoyen qui s’est
dirigé vers les bureaux de vote, malgré
les tirs de mortier, les snipers, et
toutes sortes de menaces. Je salue cette
femme majestueuse qui s’est
tenue, dès cinq heures du matin,
en face de l’un de ces bureaux,
présentant la photo de son fils martyr
et clamant qu’elle était venue voter en
son propre nom et au nom de tous ceux
qui sont tombés pour la patrie. Je salue
ce soldat héroïque condamné au fauteuil
roulant mais déterminé à voter malgré
ses blessures, comme je salue cette
femme plus que centenaire qui a fait fi
du poids des années pour faire de même.
Je salue tout un peuple qui a porté à
bout de bras ses souffrances, ses
espoirs et ses ambitions pour faire
entendre sa voix au monde. C’est ainsi
qu’il a remporté sa victoire. Une
victoire qui n’aurait jamais pu être
sans le sang des martyrs et le sang des
blessés, sans la résistance de leurs
familles qui ont dominé leurs douleurs.
Sans eux, nous n’aurions pas pu protéger
la Constitution, la Loi, les
Institutions et, par conséquent, la
Souveraineté de la Syrie. Ils nous ont
appris le sens du sacrifice, du courage,
et de la ténacité. C’est d’eux que nous
tirons notre force, et c’est grâce à
leur grandeur et à leur héroïsme que la
patrie a tenu bon. Ils ont cerné nos
frontières de leur sang et, par la force
de leur détermination et de leurs
exploits, ils nous ont réunis autour de
la même espérance. L’État n’épargnera
aucun effort pour compenser leur
absence, autant que faire se peut,
auprès de leurs familles et de leurs
enfants.
Mesdames et Messieurs, la guerre menée
contre le peuple syrien est une « sale
guerre ». Mais, en dépit de l'injustice
et des souffrances qui ont frappé chaque
foyer de ce pays, et malgré tout le sang
versé et toutes les destructions, ce
peuple a refusé de se soumettre. Ceci,
car nous sommes un peuple à qui la
dureté des circonstances confère plus de
détermination, chez qui les pressions
engendrent plus de défi, et qui fait
face aux tentatives d'humiliation par
encore plus de dignité, de fierté et de
confiance en soi. Aujourd'hui, nous
voici regarder l'avenir avec encore plus
de détermination, car il appartient au
peuple et à personne d'autre.
Notre pays a subi les assauts des
envahisseurs depuis l’aube de
l’Histoire, il y a des milliers
d'années. Les colons français l’ont
quitté il y a près de sept décennies.
Mais la Syrie est toujours vivante,
capable de résister, de construire, et
de renaître à la vie à partir de cette
matrice douloureuse. C’est ce qui
témoigne de la grandeur d’un peuple, de
son Histoire et de sa Culture. Un pays
ne se définit pas uniquement par sa
surface, sa démographie, ses finances ou
son pétrole. Un pays est d’abord une
civilisation, une culture, et un peuple
conscient de son « rôle historique », de
sa souveraineté, et de la nécessité de
relever les défis du présent pour
construire l’avenir.
Et c’est justement à cause de ce rôle
que la Syrie est ciblée. L’agression
qu’elle subit ne vise pas des personnes
ou des gouvernements, comme certains ont
pu le croire initialement, mais vise les
fondations mêmes de la patrie, son rôle,
et le mode de pensée de ses citoyens
pour les convertir, à terme, en un
troupeau piloté à distance et occupé par
des conflits sans fin pour des
générations et des générations, afin de
les détourner de leurs ambitions
nationales et de leur volonté de
prospérité, avec tout ce que cela
signifie pour la société et pour l’État.
Non… cette agression n’avait pas pour
but de libérer le peuple, comme on en a
convaincu les crédules, car les moindres
aspects négatifs d’un pays arabe les
ravissent pour pousser encore plus loin
son sous-développement et sa dépendance
à leur égard. Les preuves en sont leurs
alliances avec les pays arabes les plus
rétrogrades, les plus corrompus et les
plus répressifs à l’encontre de leurs
peuples. En ce qui nous concerne, ils
n’ont pas ciblé nos lacunes, mais notre
souveraineté nationale, notre identité,
et notre appartenance à l’arabité. Ils
ont ciblé le vrai Islam, le
christianisme authentique, et notre mode
de « vivre ensemble » comme nulle part
ailleurs. Ils ont ciblé tout ce qui a
distingué la Syrie à travers toute son
Histoire.
L'Occident colonial est toujours
colonialiste. Sa nature profonde n’a pas
changé, même si ses méthodes sont
différentes. Le fait que ses plans
partagés avec ses valets arabes aient
échoué ne signifie absolument pas qu’ils
vont cesser de saigner la Syrie, car
c’est une solution de remplacement qui
leur permet d’atteindre à plus long
terme les objectifs fixés dès le départ,
malheureusement, avec la complicité de
certains Syriens qui ont vendu leur
patrie, à défaut de vendre un honneur
dont ils sont fondamentalement
dépourvus.
Notre vision était très claire depuis
les premiers jours de l'agression. Vous
vous rappelez sans doute des réactions
négatives et incrédules, suite à ce que
j’ai déclaré dès le tout début de la
« crise ». À l’époque, beaucoup ont
contesté les termes de « complot » et
d'« agression » et n’ont acquis, que
trop tard, la conviction que ce qui se
passait dans le pays n’avait rien à voir
avec les exigences légitimes d’un peuple
persécuté, ni avec des manifestations
réclamant liberté et démocratie, mais
faisait partie d’un grand projet
concernant l'ensemble de la région et
qui ne s'arrêterait pas à nos
frontières.
Une vision de plus en plus claire depuis
l'invasion de l'Irak. À l’époque, nos
prises de position contre cette invasion
n’avait pas été dictées par un désir de
confrontation. Comme vous le savez, la
diplomatie syrienne n'a jamais été
marquée par les rodomontades ou les « bandarades »
[néologisme dérivé du prénom Bandar, NdT].
Si tel avait été le cas, nous aurions
cherché inutilement la confrontation ou
alors, nous aurions procédé comme le
fait le « Frère Erdogan ». Il veut
libérer le peuple syrien de l'oppression
et rêve de prier à la mosquée des
Omeyyades [à Damas]. Cependant, quand il
s’agit de Gaza, il redevient le doux
agneau qui voue à Israël le tendre
sentiment d’un nourrisson pour le giron
de sa mère et n’ose même plus exprimer
le vœu de prier à la mosquée d’Al-Aqsa
[à Jérusalem]. Vous avez bien noté, il
souhaite juste prier à la mosquée des
Omeyyades, non à celle d’Al-Aqsa. C’est
cela une rodomontade ! Quant à la
bandarade, c’est lorsqu’un être humain
choisit de se coucher à plat ventre et
de devenir un agent à la solde de
quelqu’un, même quand ce dernier n’en a
pas besoin. Nous n’apprécions donc ni
les rodomontades, ni les bandarades. Ces
deux cas sont excessivement dangereux et
mènent ceux qui les pratiquent, leurs
États, et leurs peuples vers l’abîme.
Nos prises de position contre l’invasion
de l’Irak n’étaient pas, non plus,
dictées par un esprit de contradiction
ou le désir de nous faire applaudir.
Nous avons refusé cette invasion, car
elle était le point de départ du sacre
du confessionnalisme et de la partition.
Nous étions réellement inquiets d’une
telle évolution dangereuse et, à notre
avis, inéluctable. C’est désormais une
réalité que nous payons très cher.
Partant d’un raisonnement identique,
nous avons mis en garde dès le début des
évènements que ce qui se passe en Syrie
ne s’arrêtera pas là, mais ira bien
au-delà, se répandant par le biais du
terrorisme qui ne connaît pas de
frontières. Certains avaient rétorqué :
« le Président syrien menace le
monde ! », alors que j’avais dit : «La
Syrie est le centre de la région. C'est
la ligne de fracture. Et si vous jouez
avec, vous provoquerez un tremblement de
terre dont les répliques ne s’arrêteront
pas en Syrie mais s’étendront plus
loin ». Ils ont considéré que le
Président syrien menaçait pour menacer.
Or, ce que nous voyons aujourd’hui en
Irak, en Syrie, au Liban, et dans tous
les pays touchés par « la maladie du
faux printemps », sans exception, ne
constitue-t-il pas autant de preuves
tangibles venues confirmer nos mises en
garde sans cesse répétées ? Bientôt,
d’autres pays arabes et d’autres pays de
la région, ainsi que des pays
occidentaux qui ont soutenu le
terrorisme, auront à payer très cher.
Beaucoup comprendront, probablement avec
retard pour certains, que le combat du
peuple syrien pour la défense de sa
patrie les concerne, dans la mesure où
il défend aussi de nombreux autres
peuples qui seront exposés tôt ou tard
au même terrorisme, du fait de la
courte-vue de leurs politiciens, de leur
ignorance absolue des intérêts de leurs
pays, de leur réflexion superficielle,
de leur faible capacité à appréhender
notre région et à traiter avec ses
peuples.
Ici, nous pouvons nous demander si,
comme les occidentaux, nous sommes
condamnés à ne tirer les leçons de nos
expériences que trop tard. Serait-ce le
cas ? Devions-nous attendre trois années
et payer le prix de la courte vue de
certains d’entre nous par le sang de nos
enfants, nos âmes, notre économie, notre
sécurité, notre réputation, avant de
finir par découvrir que ce qui se passe
chez nous relève d’un plan ourdi contre
notre patrie et qu’il ne s’agit
nullement de printemps, de liberté et de
démocratie ? Devions-nous payer si cher,
et continuer à payer, pour que certains
puissent enfin réaliser que faute de
conscience suffisante, ils ont créé un
incubateur pour le terrorisme et un
appui à l’agression ? Devions-nous
attendre douze années pour comprendre
que l'invasion de l'Irak allait amener
le terrorisme et les velléités de
partition dans notre région ? Et plus
encore, devions-nous attendre trente
années et que les coupeurs de tête et
mangeurs de cœur et de foie humains nous
envahissent, pour découvrir que
l'exploitation de la religion et le
terrorisme sont les deux faces d'une
même pièce de monnaie ? Notre expérience
des crimes des « Frères du Diable » dans
les années quatre-vingt n’aurait donc
pas été suffisante pour que nous
retenions les leçons ?
C’est tout au début de la « crise » que
j’ai parlé de « Frères du Diable ».
Certains ont déclaré que je coupais
toute possibilité de dialogue, que je
devais les considérer comme un parti
politique et les nommer comme il se
doit : « Les Frères Musulmans » ! À
ceux-là, nous présentons toutes nos
excuses, car cette appellation s’est
révélée inadéquate. Il faudrait que nous
les désignions par « Diables » tout
court, étant donné que les assassinats,
le terrorisme, la corruption, la fitna
[discorde] et tous les autres péchés
sont de l’inspiration du Diable. Si les
leçons du présent ajoutées aux
précédentes de notre Histoire moderne ne
suffisent pas à nous apprendre, cela
voudra dire que nous n’apprendrons
jamais rien et que nous ne
serons pas en mesure de défendre
notre patrie ni aujourd’hui, ni demain !
Et celui qui ne défend pas sa patrie, ni
ne la préserve, ne la mérite pas, ni ne
mérite d’y vivre.
Partant de ce qui précède, et étant
donné la vision très claire que nous
avions de ce qui se tramait contre la
Syrie, nous avons décidé dès le début de
l’agression de suivre deux voies
parallèles : « frapper le terrorisme »
sans relâche, et « travailler à la
réconciliation » avec ceux qui voulaient
revenir dans le droit chemin. Nous
étions convaincus que les solutions
efficaces étaient purement syriennes,
sans aucune interférence de l’étranger à
moins qu’il ne s’agisse d’un soutien
honnête.
Tous ceux qui ont bien voulu emprunter
ce chemin du retour ont découvert, par
eux-mêmes, que l’État agissait comme une
tendre mère, exprimant sa colère à
l’égard d’un enfant ingrat, lui
pardonnant en cas de sincère repentir.
De fait, nombreux sont ceux qui sont
revenus combattre dans les rangs de
l’Armée nationale, jusqu’à offrir leur
vie pour la défense de la patrie. Je
renouvelle donc mon appel à ceux qui se
sont laissés duper pour qu’ils déposent
leurs armes, car nous ne cesserons de
combattre les terroristes où qu’ils se
trouvent jusqu’à ramener la sécurité sur
tout le territoire syrien. Désormais,
peu nous importe le traître, l’agent
d’une puissance étrangère, ou le
corrompu, car le pays s’est nettoyé de
lui-même de tous ceux-là. Ils n’ont plus
leur place ni de considération parmi les
Syriens.
Quant à ceux qui attendent la fin de la
guerre grâce à une médiation étrangère,
ils sont dans l’illusion, pour la bonne
raison que la « solution politique »,
dont ils parlent, se fonde sur les
réconciliations en interne, lesquelles
ont d’ores et déjà prouvé leur
efficacité dans plusieurs régions du
pays. Nous insistons toujours sur la
poursuite de cette voie à cause de ce
qu’elle implique en matière de vies
syriennes épargnées, de restauration de
la sécurité, de reconstruction du pays,
de retour des personnes déplacées et de
route coupée à tous les plans externes
fondés sur des lacunes internes.
Les réconciliations nationales ne
remplacent pas le « dialogue national »,
initié par l'Etat, avec les forces et
partis politiques, ainsi qu’avec les
représentants de la société. L’État
poursuivra ce dialogue avec ouverture à
toutes les idées. Le dialogue n’est donc
pas exclusivement lié à la crise
actuelle et à ce qui l’a précédé ou en a
résulté, mais concerne aussi l’avenir du
pays et les prérogatives de l’État dans
tous les domaines, sans exception
aucune.
Ceci étant dit, bien que l'Etat ait
tendu la main à « tous » au début de la
crise, aujourd’hui, suite au prix cruel
payé par la nation, ce dialogue
n’intégrera plus les forces qui se sont
révélées antipatriotiques. Autrement
dit, les forces qui ont fui le dialogue
en pariant sur le rétablissement de
l’équilibre en leur faveur pour
finalement décider de changer de cap une
fois leur pari perdu, et les forces qui
ont prétendu se soucier de la patrie
alors que par leurs déclarations elles
servaient de couverture aux terroristes,
contre promesses et finances offertes
par l’étranger ! Quant à ceux qui sont
notoirement dépendants de l’étranger,
nous ne dialoguons pas avec eux en tant
que Syriens, mais en tant que
représentants des États auxquels ils ont
prêté allégeance, et au nom desquels ils
s’expriment.
Cette crise a prouvé la réalité du
« vivre ensemble » entre Syriens et a
réfuté l'argumentation pernicieuse
tournant autour d’une « guerre civile »,
dans le but de cacher qu’il s’agit d’une
agression extérieure par l’intermédiaire
d’une instrumentation interne. En effet,
l’utilisation désormais exclusive de
cette expression pour décrire ce qui se
passe en Syrie n’est rien d’autre qu’une
tentative supplémentaire pour donner une
couverture légitime aux terroristes,
lesquels seraient partie prenante dans
un conflit entre Syriens, non des
instruments méprisables aux mains de
l’étranger.
De plus, une guerre civile est censée
s’accompagner de lignes de démarcation
entre des ethnies, des confessions, et
n’importe quels groupes rivaux ;
lesquelles lignes séparent clairement
les différentes composantes sociales
avant de mener à l’effondrement complet
de l'État et de la société. Est-ce cela
que nous observons en Syrie ? Peut-on
parler de « guerre civile » et de
« division » alors que l’Armée, les
institutions, la rue, et la population
restent unies ? Une illusion dont ils
veulent nous convaincre, alors que la
réalité est à l’opposé !
La réalité est que « nous sommes
désormais au-delà de la coexistence »
qui prévalait avant les événements. Nous
vivons les débuts d’une « fusion »
complète entre les Syriens. Les images
des Syriens de toutes les confessions se
rendant aux urnes, le consensus
populaire, et la forte participation aux
élections ne font que confirmer cette
évidence. Tels les membres d’un seul
corps, toutes les composantes ethniques
et confessionnelles de la société se
rejoignent pour s’entraider et servir ce
même corps auquel elles appartiennent,
quelles que soient leurs couleurs et
leurs fonctions. Il n’est donc plus
question de coexistence ou de tolérance,
mais de complémentarité et de cohésion.
Il n’empêche que nous ne pouvons
vraiment avancer vers l’avenir sans
parler, en toute transparence, des
racines de ce qui nous arrive au
présent. Autant ce peuple a démontré son
patriotisme, autant ce fut douloureux,
honteux et même infamant qu’une partie,
aussi minime soit-elle, ait été le point
d’appui de cette guerre. Sans sa
participation, l’irruption des
terroristes étrangers, les ingérences
politiques et économiques, les
interventions militaires, et même les
tentatives d’atteinte à la souveraineté
nationale n’auraient pas été possibles.
Par conséquent, même si les facteurs
externes sont manifestes, étant donné
les déclarations des agresseurs et de
leurs instruments, ce facteur interne
est fondamental pour traiter la
situation actuelle et éviter qu’elle ne
se reproduise à l’avenir. Malgré le
consensus parmi les Syriens, lesquels
considèrent que la raison ayant poussé
ceux-là à détruire la patrie est
l’ignorance, nous pensons que cette
crise s’est principalement fondée sur un
« déficit moral ».
En effet, c’est l’absence de morale qui
défigure les lois, méprise l’honneur,
vend les patries, et mène à
l’anéantissement des nations. C’est le
plus grand obstacle au développement des
sociétés, lequel ne dépend pas
uniquement des règles et des lois aussi
précieuses soient-elles, mais dépend
essentiellement d’une éducation fondée
sur la moralité. Sans morale, il n’y a
pas de développement ; ces deux
exigences étant inséparables. Les
comportements moraux peuvent mener à la
bonne application des lois, et les
bonnes lois peuvent développer la
morale, à condition d’en avoir semé les
graines préalablement dans la famille et
la société.
Dans la pratique, les règles supposent
que l’être humain existe pour servir les
autres et profiter d’un service public,
qu’il soit salarié, fonctionnaire, et
même membre d’une association de
bienfaisance. Par conséquent, sans
morale, le sentiment national
n’habiterait pas notre conscience et le
service public n’aurait plus de sens.
Chacun d’entre nous agirait en égoïste
et aux dépens d’autrui. C’est ce que
nous avons largement observé au cours de
cette crise, où beaucoup n’ont pas pris
les armes, mais ont volé, extorqué et
pillé, se révélant aussi dangereux que
les terroristes.
C’est ainsi que le déficit moral nous
éloigne de nos objectifs car, à un
moment donné, nous ne disposons plus des
outils nécessaires à leur
concrétisation. Ce qui fait que nous
voulons le développement sans pouvoir y
parvenir et que nous voulons lutter
contre la corruption sans pouvoir
l’atteindre.
Aborder cette question, n’est ni une
dispense de la révision des lois et des
règlements, ni un prétexte pour
soustraire l’État à ses responsabilités.
Si les comportements moraux et
l’éducation à l’éthique sont essentiels,
le rôle de l’État et de ses institutions
sont fondamentaux, sans oublier que
toute construction en l’absence de
fondations solides est vouée à
l’effondrement. D’où l’importance de
« la lutte contre la corruption » car
ces deux sujets [déficit moral et
corruption] sont étroitement liés ; la
corruption morale étant le plus grand
défi posé à toutes les sociétés et à
tous les États. Elle est à la base de la
corruption administrative et financière,
lesquelles engendrent une corruption
plus grave encore : la corruption
nationale génératrice d’individus qui
vendent leur patrie et le sang de leurs
enfants au plus offrant.
Par conséquent, la lutte contre la
corruption doit être menée sur plusieurs
axes à fois et en même temps. Frapper
d’une poigne de fer tout corrompu avéré
est nécessaire, mais n’empêche pas
l’apparition d’autres corrompus plus
rusés et plus subtils qui resteront
impuni et qui perpétueront indéfiniment
les conditions servant leurs seuls
intérêts. Placer la lutte contre la
corruption au sommet de la pyramide
n’est donc pas suffisant, mais nécessite
une réforme administrative des
institutions publiques qui se situent au
centre de cette pyramide. C’est une
réforme globale que nous avions initiée
depuis des années et que nous
poursuivions, étape après étape, mais il
est indubitable qu’elle a été retardée
par la crise.
Un deuxième axe porte sur la révision
des programmes éducatifs de telle sorte
qu’ils ne se contentent pas d’enseigner,
mais aussi d’éduquer. Il s’agit d’un
travail monumental que le Ministère de
l'Éducation a pris en main depuis un an
déjà ; mais là aussi, l’application des
programmes est nécessairement
progressive et de longue haleine. Dans
ce contexte, il est d’autant plus
important que cette évolution concerne
aussi les institutions religieuses
censées former des cadres responsables
dont nous avons un grand besoin,
aujourd’hui plus que jamais ! Dans ce
but, le Ministère des Waqfs, les ulémas
syriens et les religieux ont franchi un
grand pas en collaborant notamment à la
révision des références, et les
institutions religieuses ont d’ores et
déjà initié cet apprentissage et le
poursuivront.
Bien sûr, nous ne devons pas oublier le
rôle important des médias, lesquels ne
changeront pas grand-chose s’ils se
contentent de parler des corrompus, de
les critiquer, voire de les attaquer
publiquement. Seules des investigations
sérieusement menées, avec preuves à
l’appui, pourront être tenues en compte
par les inspecteurs et les tribunaux
chargés de lutter contre la corruption.
Tel est le rôle de l’État, c’est le
chemin le plus court et le plus rapide.
Mais le rôle le plus important, qui
s’exerce sur des années et se situe à la
base de cette pyramide, donc au
fondement même de la lutte contre la
corruption, revient à la société et plus
particulièrement à la famille.
Pour produire une société non corrompue,
nous devons tous donner, pères et mères,
« la bonne éducation » à nos enfants.
Posons-nous la question de savoir si ce
que nous avons observé comme
corruptions, exploitations, enlèvements,
vols, trahisons, et multiples autres
vices, seraient apparus dans notre
société si les parents de ces
délinquants leur avaient assuré une
bonne éducation. D’autre part, qu'en
est-il des millions de personnes
honnêtes, travaillant dans les deux
secteurs public et privé ? Qu’en est-il
de tous ces jeunes qui ont décidé de
s’engager quittes à mourir pour la
défense de la patrie ? Qu'en est-il des
citoyens qui ont poursuivi leurs devoirs
vis-à-vis de la nation, et des familles
qui ont résisté sans jamais abandonner
leur terre malgré les conditions
difficiles ? Tous ceux-là n’ont pas agi
sur ordre d’un supérieur ou selon
des directives administratives. Ils
l’ont fait parce que leur famille leur
ont inculqué la bonne éducation, offrant
ainsi des personnes honnêtes et
patriotes à la communauté nationale.
Une éducation qui fait que le citoyen
respecte la loi par conviction non par
crainte d’une punition, que le
fonctionnaire est motivé par le service
public non par un intérêt personnel et
que le propriétaire d’un capital est
conscient que par sa dérobade à l’impôt,
il vole 23 millions de personnes quand
un simple voleur vole une ou quelques
personnes.
C’est cette base éducative qui engendre
un citoyen prêt à aider sa famille et sa
société en période de crise au lieu de
les exploiter, c’est celle qui empêche
un citoyen de devenir un mercenaire
utilisé contre sa patrie à chaque fois
qu’un conspirateur ou un étranger le
sollicite, c’est celle qui permettra à
l’État de mener ses autres entreprises
en profondeur et avec plus d’efficacité.
Faisons donc en sorte que la lutte
contre la corruption devienne notre
priorité, non seulement pour les
autorités concernées, mais pour chacun
d'entre nous. Ne nous contentons pas
d’en parler, attaquons nous à ses
racines, et cessons de nous accrocher à
ses branches !
Mesdames et Messieurs, les États qui se
tiennent derrière le terrorisme ont
tenté de détruire tous les fondements de
la vie en Syrie. Parallèlement aux
opérations meurtrières qui ont touché
toutes les franges de la population sans
exception ni discrimination, ils se sont
acharnés à détruire systématiquement nos
infrastructures bâties après des
décennies d’efforts, d’argent, et de
sueurs, par des générations de Syriens.
Il est indubitable que ces destructions
globales ont frappé chacun des citoyens
dans sa vie quotidienne, ses moyens de
subsistance, et ses biens propres. D’où
notre souci supplémentaire concernant
les biens des particuliers.
Ceci sans oublier les raids permanents
des terroristes sur les champs de
pétrole représentant les revenus
financiers majeurs de la trésorerie
nationale, les attaques des conduites de
gaz alimentant les centrales
électriques, les attaques de ces mêmes
centrales pour les détruire, le sabotage
des lignes électriques qui relient les
villes de chaque gouvernorat ; ce qui
n’autorise plus que quelques heures
d’électricité par jour, partout dans le
pays. Quant au tourisme qui était en
plein essor et une source importante de
revenus pour l'État et les citoyens,
nous pouvons dire qu’il est presque
tombé à zéro. Ce vandalisme généralisé a
nécessairement modifié les priorités de
l’État, d’autant plus que nombre
d’individus dénués de conscience ne
règlent plus leur factures et leurs
impôts.
Tous ces problèmes se sont accumulés et
ont conduit à une situation économique
difficile ressentie par chaque citoyen
syrien, sans exception. De plus, les
pires dommages ont touché les
infrastructures vitales pour
l'économie. L’accent devra être
mis sur leur reconstruction ainsi que
sur la reconstruction des logements, des
usines, des routes, et de tout ce qui a
été détruit ou ruiné. D’où un énorme
secteur concernant tous les citoyens par
ses retombées positives sur tous les
autres secteurs économiques, en sachant
que « pas de reprise économique
envisageable
sans reconstruction » !
Oui… Mesdames et Messieurs, « la
reconstruction est le titre de la
prochaine étape économique ». Nous
allons tous ensemble consacrer nos
efforts à ce secteur ainsi qu’aux
secteurs complémentaires. Ici, j’insiste
sur l’artisanat et les petites et
moyennes entreprises susceptibles de se
développer rapidement et de créer nombre
d’emplois. De plus, nous continuerons à
soutenir les deux secteurs
stratégiques : le secteur public et le
secteur agricole. Ils ont été et
demeurent des leviers fondamentaux de
l'économie syrienne et sont,
aujourd’hui, les plus importants
facteurs de résistance à la crise.
Dire que « la reconstruction est le
titre de la prochaine étape économique »
ne signifie pas qu’il faille attendre la
fin de la crise. Nous devons commencer
dès aujourd’hui. Pour sa part, l'État a
déjà voté des lois encourageant et
facilitant l’investissement dans ce
domaine. Ainsi, le gouvernement a
récemment adopté toute une législation
concernant la « zone Kafarsouseh » dans
la région de Damas. C’est par cette zone
que nous démarrerons la reconstruction.
Elle associera des propriétaires
fonciers - qui ne sont pas
nécessairement des gens aisés, la
plupart sont plutôt pauvres parce qu’ils
n’ont pas pu exploiter leur terre pour
de multiples raisons - des
entrepreneurs, des travailleurs, et
l’État qui possède des parts. La
répartition des quotas sera achevée dans
un mois environ, et il est prévu que
nous ayons démarré la reconstruction de
cette zone vers la fin de cette année ou
le début de l’année prochaine, avec
application de ce modèle à toutes les
régions frappées dans d'autres provinces
syriennes, si les conditions de sécurité
le permettent.
Démarrons donc, main dans la main, la
reconstruction de la Syrie pour rester
dignes d’elle et que notre course contre
le temps soit pour la reconstruire, non
pour la détruire ! Prouvons, comme nous
le faisons depuis trois ans, que la
volonté des Syriens est beaucoup plus
forte que les exactions des terroristes
et des agents à la solde de l’étranger.
Chers frères et sœurs, en ce jour, nous
nous dirigeons tous vers une nouvelle
étape. À ce stade, ce qui compte le plus
est notre consensus sur la protection de
la patrie, sa reconstruction morale,
psychologique, physique, matérielle… et
c’est aussi notre consensus sur
« l'éradication du terrorisme » et le
travail au retour de ceux qui ont dévié
du droit chemin dans le giron de cette
même patrie.
Et puisque nous regardons vers l’avenir,
admettons que nous avons besoin de
combler d’immenses lacunes au niveau
national. Ce qui implique que nous
conjuguions nos efforts, que nous nous
épaulions les uns les autres pour
aborder ensemble cette nouvelle étape,
et qu’il y’ait « relation interactive »
entre le peuple, ses autorités
dirigeantes et son gouvernement. Diriger
et gouverner ne signifient pas négliger
l’avis du peuple, ni que le peuple
compte uniquement sur ses dirigeants.
Si nous voulons réussir, nous devons
marcher ensemble vers l’avenir que nous
souhaitons. D’où le slogan « sawa »
[ensemble] qui veut que nous partagions
le sens des responsabilités tout au long
de notre parcours et que c’est ensemble
que nous reconstruirons ce qui a été
détruit. Nous continuerons à frapper le
terrorisme, comme nous poursuivrons les
réconciliations dans toutes les régions
du pays jusqu’à ce qu’il ne reste plus
un seul Syrien dans les centres de
relogements et dans les camps de
réfugiés. Nous lutterons contre la
corruption par la Loi et la morale. Nous
renforcerons nos institutions par
l’égalité des chances et l’élimination
du favoritisme. Nous n’avons donc aucune
raison pour rester inactifs ou négatifs
face aux défis qui nous attendent.
La plupart des aspects négatifs de notre
société sont le produit d'une certaine
culture qui s’est ancrée dans nos
esprits. Elle doit laisser place à une
culture de l'initiative, de la
coopération et du souci d’autrui plutôt
que de sombrer dans l’individualisme et
le défaitisme. Certains demanderont :
« Comment faire si les fonctionnaires ne
répondent pas à nos initiatives ? ».
Question correcte, mais il n’est pas
possible de généraliser un cas à
l’ensemble des fonctionnaires. Il y aura
toujours quelqu’un qui entend et qui
s’intéresse. À nous de ne pas baisser
les bras et d’insister par tous les
moyens pour nous faire entendre afin de
contribuer à construire, à développer et
à rectifier les erreurs.
Je suis parfaitement conscient que les
expectations sont nombreuses dans ce que
je viens de dire. Je sais aussi que les
attentes sont beaucoup plus nombreuses
que les points abordables dans un simple
discours. Des attentes légitimes dans
leur grande majorité et souvent très
logiques, mais les guerres imposent des
« priorités » qu’il est absolument
indispensable d’identifier. Nous avons
une Armée héroïque qui défend la patrie
au prix de milliers de martyrs, des
victimes innocentes du terrorisme qui
tombent tous les jours, des citoyens
enlevés ou portés disparus qui ont
laissé derrière eux des familles qui
n’espèrent plus que leur retour,
d’autres qui ont dû quitter leur
domicile et sont devenus des sans-abri,
et d’autres encore qui ne peuvent même
plus une vie décente… Par conséquent, il
est impossible qu’à ce stade d’autres
priorités l’emportent sur les
préoccupations concernant autant de
compatriotes.
Lorsque nous parlons de martyrs et de
citoyens innocents massacrés, nous
n’alignons pas des chiffres. Derrière
eux, il y a des familles qui ont perdu
un père, une mère, un frère, une sœur,
un fils, une fille… Et lorsque nous
parlons de citoyens portés disparus, il
est impératif que notre première
priorité soit de chercher à savoir ce
qu’ils sont devenus et comment les
retrouver. Ajoutez à cela que certains
n’arrivent même plus à se nourrir !
Certes, nous avions une certaine
pauvreté avant cette crise, mais elle
n’est absolument pas comparable à celle
qui sévit aujourd’hui. C’est pour
soulager tous ceux-là et réaliser nos
objectifs que nous devons consacrer tous
nos efforts à soutenir nos Forces
armées, aussi bien au niveau de l’État
que de la société. Car nous ne pouvons
dire aux familles des disparus, des
militaires, des affamés que les
priorités de ceux qui en ont assez, ou
qui ont perdu tout enthousiasme, passent
avant les leurs. Ignorer cela
reviendrait à un déni de réalité.
Chers frères et sœurs, c’est votre ferme
résistance qui a officiellement annoncé
la mort du faux printemps arabe pour
rediriger la boussole dans la bonne
direction. S’il s’était agi d’un vrai
printemps, il aurait commencé dans « les
pays de l'arriération arabe ». Et s’il
s’était agi d’une révolution des peuples
pour
la liberté, la démocratie et la
justice, il aurait
commencé dans les pays les plus
rétrogrades, les plus oppressifs et les
plus tyranniques. Ces pays qui sont
derrière chaque « nakba » [catastrophe]
qui a frappé cette nation, chaque guerre
menée contre elle, et à l’origine de
toutes les déviances intellectuelles et
de toutes les dépravations morales. Ces
pays qui représentent la plus importante
réalisation de l'Occident, la meilleure
cause des succès d’Israël et de son
installation pérenne dans notre région.
En témoigne leur position actuelle face
à l'agression israélienne sur Gaza.
Mais, qu’en est-il de l’ardeur et de la
prétendue bienveillance dont ils
auraient témoigné vis-à-vis de la Syrie
ou du peuple syrien ? Pourquoi n’ont-ils
pas soutenu Gaza ? Où sont donc passés
leurs djihadistes ? Pourquoi ne les
ont-ils pas envoyés pour défendre nos
proches en Palestine ? Pour répondre à
toutes ces questions, Mesdames et
Messieurs, il nous faut savoir ce qui se
passe actuellement à Gaza.
Ce qui se passe à Gaza n'est pas un
événement isolé ou instantané. Depuis
l'occupation de la Palestine jusqu’à
l'invasion et les tentatives actuelles
de partition de l'Irak après partition
du Soudan, nous avons plutôt eu à faire
à une série impeccable planifiée par
Israël et l’Occident. Pour nous, ce sont
des évidences ! Ajoutons que l’exécution
des plans successifs est toujours passée
par les États de la tyrannie et de
l’arriération.
Mais parlons des faits plutôt que de
rester dans la théorie. N’est-ce pas
Abdul Aziz bin Abdul Rahman Al-Faisal
qui a confirmé à la Grande-Bretagne
« qu’il ne voyait pas d’inconvénient à
donner la Palestine aux pauvres
juifs » en 1915 ?
(بسم الله الرحمن الرحيم )..
أنا السلطان عبد العزيز بن عبد
الرحمن آل الفيصل آل سعود،أقرّ
وأعترف ألف مرة،لسير برسي كوكس،مندوب
بريطانيا العظمى،لا مانع عندي من
إعطاء فلسطين للمساكين اليهود أو
غيرهم،كما تراه بريطانيا،التي لا
أخرج عن رأيها،حتى تصيح الساعة.
|
Ces États [du Golfe], n’ont-ils pas
incité l'Occident et Israël à lancer
l'agression de 1967, dont nous payons
toujours la facture, pour se débarrasser
du « phénomène Gamal Abdel Nasser » qui,
à l’époque, avait menacé leurs trônes ?
Ces États [du Golfe], n’ont-ils pas
soutenu l’Iran sous le règne du Shah,
pour de suite se retourner contre ce
pays lorsque le gouvernement iranien,
d’après la Révolution, a décidé de
soutenir la Palestine et a transformé
l’ambassade d’Israël en ambassade
palestinienne ?
Ces États [du Golfe], n’ont-ils pas
soutenu les crimes des Frères Musulmans
et des « Frères du Diable », en Syrie,
dans la seconde moitié des années
soixante-dix jusqu'aux années
quatre-vingt ? Et ne les ont-ils pas
soutenus contre le peuple syrien et son
État qui n’avait jamais commis d’acte
hostile à leur égard ?
Ce sont ces mêmes États [du Golfe] qui
ont avancé en 1981 « l’Initiative de
paix » présentée par le prince Fahd,
menaçant les Palestiniens de rivières de
sang en cas de refus. Et, effectivement,
à peine un an après le refus de cette
initiative par les factions
palestiniennes, arriva l'invasion
israélienne du Liban qui se solda par la
sortie de l'OLP, non par souci de
protéger le Liban, mais pour protéger
Israël.
Ce sont toujours ces mêmes États [du
Golfe] qui nous ont surpris par la plus
étrange des initiatives résumée en trois
mots « Normalisation contre
Paix », ensuite modifiée pour devenir
« l'Initiative de paix arabe » au sommet
de Beyrouth en 2002. La version modifiée
était moins mauvaise que la version
initiale et a été jugée ne pas valoir le
prix de l’encre ayant servi à la rédiger
par le Premier ministre israélien Ariel
Sharon, lequel ne tarda pas à lancer une
attaque contre les Palestiniens. Une
attaque qui se solda par des centaines
de martyrs, en particulier à Naplouse et
à Jénine.
Et puis quand Israël a attaqué le Liban
en Juillet 2006, le nommé « Saoud » a
considéré que les résistants libanais
étaient inconscients et téméraires,
pendant que ces États [du Golfe]
faisaient pression sur l'Occident et
Israël pour qu’il n’accepte pas un
cessez-le-feu avant l’élimination de la
Résistance libanaise.
Et c’est justement parce que ces États
[du Golfe] ont réussi leurs missions
qu’ils ont été chargés de financer le
chaos intitulé « Printemps arabe » et
ont reçu les commandes de la Ligue
arabe, une fois que d’autres pays arabes
ont abdiqué ; ceci pour réduire son rôle
à lancer des appels à l’OTAN et à
assiéger les peuples arabes et les États
qui se rebelleraient contre leurs
maîtres.
Tous ces événements et bien d'autres
font partie d’une série continue pour
dissoudre la question palestinienne.
Tout l'argent versé par ces États [du
Golfe] depuis leur création n’a été
dépensé qu’à cette fin. Et les voici
aujourd’hui à Gaza tenir le même rôle
qu’ils ont joué en Syrie. Là bas, à
travers le « terrorisme israélien ».
Ici, à travers un terrorisme issu de
quatre-vingt-trois nationalités. Les
procédés sont multiples, mais le but est
toujours le même et c’est toujours le
même maître.
Ce qui nous amène à souligner un autre
sujet d’importance. Certains se disent
indifférents à ce qui se passe à Gaza
avec la conviction que nous avons,
nous-mêmes, suffisamment de soucis et de
problèmes. D’autres expriment leur
ironie face à cette agression d’Israël
sur les Palestiniens, par réaction à
l’ingratitude et au peu de fidélité de
certains d'entre eux en malgré tout ce
que la Syrie leur a offert depuis des
décennies. Ces deux comportements
relèvent de la naïveté, car ce qui se
passe en Syrie et dans toute la région
est directement en rapport avec la
Palestine et ce qui se passe dans les
territoires palestiniens. Dans ce cas
précis, se distancier c’est comme
regarder le feu dévorer la maison du
voisin sans rien faire pour l’aider à
l’éteindre en pensant être à l’abri,
alors qu’il avance petit à petit.
Par conséquent, ceux qui pensent que
nous pouvons vivre en toute sécurité et
nous distancier de la question
palestinienne sont dans l’illusion, car
elle restera la question centrale fondée
aussi bien sur nos principes et sur les
réalités qui s’imposent et démontrent
l’étroite corrélation entre ce qui se
passe en Syrie et ce qui se passe en
Palestine ; d’autant plus que nous
n’ignorons pas l’étroite corrélation
entre les politiques internationales et
régionales quand il s’agit de notre
région.
Tout ceci exige que nous distinguions le
peuple palestinien qui résiste, et que
nous devons soutenir, des comédiens qui
portent le masque de la résistance en
fonction de leurs intérêts, pour soigner
leur image ou se saisir d’un certain
pouvoir. Sinon, nous ne ferions que
servir, consciemment ou inconsciemment,
les objectifs israéliens qui visent à
encore plus nous déchirer et à nous
faire croire que nos crises sont locales
et isolées les unes des autres. Croire
en une telle illusion nous poussera à
prendre les mauvaises décisions menant à
des solutions inefficaces qui feront que
nous ne pourrons régler aucun des
problèmes rencontrés par nos États
respectifs.
Mesdames et Messieurs, un peuple tel que
le vôtre qui a tenu bon, qui a résisté,
et qui est resté sur place dans un pays
soumis à une agression d’une cruauté
inégalée, est un peuple digne de la plus
haute considération et du plus grand
respect ; un peuple digne de sa terre,
de son histoire et de sa civilisation ;
un peuple qui a rendu à la Révolution
son véritable sens ; un peuple qui a
prouvé que les Syriens vivent et meurent
avec honneur, leur dignité étant plus
précieuse que la vie elle-même, et leur
foi en Dieu étroitement liée à leur foi
en leur terre, leur patrie, et leur
peuple.
Bien que nous ayons accompli
dernièrement de grands exploits dans
notre guerre contre le terrorisme, nous
ne pourrons jamais oublier notre
« Raqqa » bien aimée que nous libérerons
avec la grâce de Dieu. Quant à « Alep »
la résistante et à ses habitants
héroïques, nous ne connaîtrons jamais la
paix de l’esprit avant qu’ils ne
retrouvent la liberté et la sécurité.
Les opérations militaires quotidiennes
autour de cette ville et le nombre de
martyrs, venus de toutes les régions du
pays pour la défendre au prix de leurs
vies, témoignent clairement qu’Alep est
dans le cœur de chaque Syrien. Comment
se peut-il qu’un corps oublie son cœur ?
Toutes mes salutations à l’Armée arabe
syrienne, à ses officiers et à chacun de
ses soldats qui ont tout donné pour
défendre la patrie, laissant derrière
eux leurs familles avec la ferme
intention de se défendre eux-mêmes pour
les retrouver sains et saufs.
Toutes mes salutations aux Comités de
défense populaire, à tous ces jeunes
hommes et à toutes ces jeunes filles qui
ont pris les armes pour défendre
l’honneur et la dignité de leur patrie
jusqu’à devenir des auxiliaires précieux
de notre Armée dans de nombreuses
régions du pays.
Et surtout, toutes mes salutations à ce
peuple qui, en soutenant
son Armée et ses enfants partis
au combat, a grandement contribué à
leurs exploits.
Nous n’oublierons pas les fils fidèles
et héroïques de la Résistance libanaise
qui se sont tenus aux côtés de notre
Armée pour livrer, ensemble, des
batailles honorables des deux côtés de
nos frontières communes. Nous leur
adressons nos salutations ainsi qu’à
chacune des familles de leurs martyrs,
lesquelles nous ont rendu fidélité pour
fidélité en considérant que le devoir de
défendre la Syrie était tout aussi
impérieux que la défense du Sud-Liban.
Tous nos remerciements à l'Iran, à la
Russie et à la Chine ; ces pays qui ont
respecté les décisions du peuple syrien
tout au long de trois longues années et
ont justement défendu toutes les
conventions de la Charte des Nations
Unies relatives au respect de la
souveraineté des États et à la
non-ingérence dans leurs affaires
intérieurs.
Honorables Syriens, des défis
considérables et de grandes tâches nous
attendent. Notre réussite malgré les
difficultés et notre confiance en
nous-mêmes ne signifient pas qu’il
faille baisser notre garde. Nos ennemis
sont perfides, mais notre détermination
est forte. C’est par notre volonté que
nous transformerons
l'adversité en fortune. Et si le
prix que nous avons payé est exorbitant,
faisons en sorte que l’avenir soit à la
hauteur de tout ce que cela nous a
couté.
Une nouvelle étape commence. Nous y
sommes préparés, car la Syrie mérite
tous nos efforts. Nous ne lui refuserons
rien, tout comme nos héros ne lui ont
refusé ni leur sang, ni leur vie.
Quant à moi, je resterai toujours vôtre.
Je vivrai parmi vous, m’inspirant de
vous et me dirigeant grâce à votre
vigilance. Avec vous… main dans la main.
Et la Syrie restera une citadelle
imprenable pour elle-même et pour sa
dignité.
Que la paix soit sur vous !
Dr Bachar al-Assad
Président de la République arabe
syrienne.
Mercredi 16 juillet 2014, Damas.
Sources :
Agence de presse arabe syrienne : SANA
http://www.sana.sy/%D8%A7%D9%84%D8%B3%D9%8A%D8%AF-%D8%A7%D9%84%D8%AF%D9%83%D8%AA%D9%88%D8%B1-%D8%A8%D8%B4%D8%A7%D8%B1-%D8%AD%D8%A7%D9%81%D8%B8-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B3%D8%AF-%D9%8A%D8%A4%D8%AF%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D9%82-2.html
Vidéo : TV Syria [Al-Fadaiya]
http://www.youtube.com/watch?v=Htj8ZmchRo4
Traduction : Mouna Alno-Nakhal
Le sommaire de Mouna Alna-Nakhal
Le
dossier Syrie
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