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Opinion

Gaza : un an après - Video

Une conférence de Noam Chomsky (du 24 décembre 2009)


Noam Chomsky

on DemocracyNow.org, 24.12.2009

http://www.democracynow.org/blog/2009/12/24/noam_chomsky_gaza_one_year_later 

Le 27 décembre 2008, Israël a lancé une de ses agressions parmi les plus sanglantes depuis 1948, cette fois-là contre Gaza. Cet assaut (qui s’est poursuivi durant trois semaines) a entraîné la mort de mille quatre-cents Palestiniens (et de treize Israéliens). Un an après, il n’y a eu pratiquement aucune reconstruction et le siège contre Gaza se poursuit.

S’exprimant à Watertown (dans l’Etat du Massachusetts) le 6 décembre 2009, le linguiste et analyste social Noam Chomsky a prononcé cette conférence portant le titre de « Gaza : un an après ». Nous remercions ici Robbie Leppzer, qui a assuré l’enregistrement de cette manifestation.

Watertown, Massachusetts, le 6 décembre 2009.

 

NOAM CHOMSKY: Well, let me begin with two caveats, pitfalls that I think we should be careful to avoid. It’s very important to have this meeting about Gaza, one of the most disgraceful situations in the world. But we should remember that it’s only in US and Israeli policy that Gaza is separated from the West Bank. They are a unity, one unit, what’s left of Palestine, 22 percent of the original mandate.

 

 

Now, it’s very important for the US and Israel to separate the two and isolate them. For one thing, that means if there ever is some kind of a political settlement, the West Bank will be deprived of any access to the outside world. It will be imprisoned. It won’t have the sea port.

 

It’ll essentially be contained by two enemies. So there is a strategic reason for the longstanding and intense effort to distinguish Gaza and the West Bank, to keep them apart, to ban transport, and also kind of ideologically to make them seem as if they’re two different places.

 

 

They aren’t, outside of US-Israeli ideology. And we should be careful not to—to resist that, I think.

 

Noam Chomsky : Eh bien, permettez-moi de commencer par deux mises en garde contre deux chausse-trappes que nous devons éviter absolument. Il est très important de tenir ce colloque au sujet de Gaza, une des pires situations dans le monde. Mais nous devons nous rappeler que ce n’est que dans la politique américaine et israélienne que Gaza est ainsi séparée de la Cisjordanie. Gaza et la Cisjordanie forment une unité, l’unité de ce qu’il reste de la Palestine, c’est-à-dire 22% de la Palestine historique.

 

Il faut savoir qu’il est très important pour les Etats-Unis et pour Israël de les séparer. Cela, pour une ‘bonne’ raison : cela signifie que s’il y a un jour un semblant d’arrangement politique, la Cisjordanie sera privée de tout accès au monde extérieur. Elle sera emprisonnée ; elle n’aura aucun débouché maritime.

 

Elle sera essentiellement coincée entre deux territoires hostiles. Donc, il y a une raison stratégique à ces efforts de longue haleine et intenses pour distinguer Gaza de la Cisjordanie, les mettre chacun d’un côté, d’interdire tout transit entre elles, et aussi pour, en quelque sorte idéologiquement les faire apparaître comme deux régions différentes.

 

Mais elles ne sont différentes que dans l’idéologie américano-israélienne ! Aussi, je pense que nous devons veiller à ne pas… Nous devons résister à cette propagande.

 

Another division that I think it’s important to resist is between US and Israel. So there’s a lot of—we constantly talk, rightly, about Israeli crimes, but that’s highly misleading, because they are US-Israeli crimes. There’s nothing that Israel does that goes beyond what the United States authorizes and, in fact, directly supports with economic, diplomatic, military and also ideological support—that is, by framing issues so that there is this First Amendment exception that Nancy [Murray] mentioned. So these are US-Israeli crimes. If we talk about Israel, we should remember we’re talking about ourselves. It’s not like talking about crimes of China. These are very important to keep in mind.

 

 

 

 

Now, turning to Gaza and the West Bank, the separation of Gaza and the West Bank is part of a much more general policy: a policy of fragmentation of the residue of Palestine, so that it cannot hope to emerge as a viable entity. Separating Gaza from the West Bank is one part of it. Gaza, as Nancy pointed out, has been converted into a prison. The screws are being steadily tightened so that it becomes a maximum-security prison, something like Guantánamo. It’s kind of a little odd, on the side, that there’s been so much horror in the United States about Guantánamo. It’s not very different from the maximum-security prisons that the United States runs. And we’re unique in the world, in the Western world, in having an incarceration system of this kind. So, it’s not just becoming a prison. It’s becoming something like a maximum-security prison, which is basically a torture chamber. It’s under constant siege, a very harsh and brutal siege. A siege is an act of war. Of all countries in the world, Israel surely is unusual in recognizing that. It twice launched a war on the grounds that—’56 and ’67, on the grounds that its access to the outside world was very partially restricted.

 

 

 

That was considered a crime. And a total siege is, of course, a much greater crime. So it’s a major war crime that we’re carrying out.

 

Une autre séparation contre laquelle je pense qu’il est important que nous luttions, c’est la séparation entre les Etats-Unis et Israël. Ainsi, il y a beaucoup de – nous parlons constamment, à juste titre, des crimes israéliens, mais cela est très trompeur, car il s’agit de crime américano-israéliens. Il n’y a rien qu’Israël puisse faire qui outrepasse ce que les Etats-Unis l’autorisent à faire et que, de fait, ils l’encouragent à faire à travers leur soutien économique, diplomatique, militaire et aussi idéologique – c’est-à-dire en présentant les choses afin de les faire s’inscrire dans ce ‘First Amendment’ dérogatoire que Nancy [Murray] a mentionné (dans son intervention). Donc, ce sont des crimes américano-israéliens. Si nous parlons d’Israël, nous devons nous souvenir que c’est de nous même dont nous parlons. Nous ne parlons pas des crimes de la Chine, là. Il est fondamental que nous gardions cela à l’esprit.

 

Pour en revenir à Gaza et à la Cisjordanie, leur séparation s’inscrit dans une politique plus générale, une politique de fragmentation du reliquat de la Palestine afin qu’il ne puisse plus espérer émerger en tant qu’entité viable.

Séparer Gaza de la Cisjordanie fait partie du plan. Gaza, comme l’a relevé Nancy, a été transformée en prison. Les écrous sont resserrés sans relâche afin qu’elle devienne une prison de haute sécurité, une sorte de Guantanamo. C’est un peu étrange, je le dis en passant, que ce qui se passe à Guantanamo suscite autant de hauts-cris aux Etats-Unis, car ce qui se passe à Guantanamo ne diffère pas énormément de ce qui se passe dans les prisons à haute sécurité sur le territoire américain. Et nous sommes uniques dans le monde – dans le monde occidental, veux-je dire – à avoir un système carcéral de ce type. Ainsi, Gaza n’est pas simplement en train de devenir une prison ; elle est en train de devenir une sorte de prison de haute sécurité, c’est-à-dire, en fait, une chambre de torture. Gaza est soumise à un siège militaire permanent : un siège est un acte de guerre. Parmi tous les pays du monde, Israël sort assurément du lot en le reconnaissant ouvertement. Il a lancé des guerres, à deux reprises (en 1956 et en 1967), au motif que son accès au monde extérieur aurait été partiellement restreint.

 

A l’époque, on considéra que c’était un crime. Or, Uun siège total, bien entendu, c’est un crime bien plus grave encore. C’est donc un crime de guerre caractérisé que nous sommes en train de perpétrer.

 

Supplies, as you just heard, are restricted so that you have bare survival. There’s constant and systematic attacks on all the borders, including the coastline, to drive the population inland. On the borders, that takes away the limited arable land.

 

 

 

On the sea, what it has done is drive the fishing fleet to a couple of kilometers from the shore, where fishing is impossible because of the conditions that Nancy described. After the destruction of the sewage systems, the power systems, the other infrastructure, fish can’t survive, and people can’t survive near the sea, so that destroys the fishing industry, and it contains Gaza even more narrowly. Again, part of the policy of imprisonment. It sounds like sadism, and it is. But it’s kind of rational sadism. It’s achieving a well-understood and carefully planned end of US and Israeli policy.

 

 

There are also regular atrocities, special atrocities, just to keep showing who’s boss. So, end of September, Israeli troops entered northern Gaza and kidnapped five children, brought them over to Israel, and they disappeared into the Israeli prison system. Nobody knows too much about it. It includes secret prisons, which occasionally surface. It’s estimated that roughly a thousand people are without—they’re, often for years, without any charge at all, just hidden away somewhere. So these kids probably joined that.

All of this happens with total impunity, happens regularly with complete impunity. That’s part of our ideological contribution to ensuring the crushing of Palestinians.

 

 

That’s been going on for decades, in fact, in Lebanon and in the high seas. Israel has been kidnapping—hijacking boats on the way from Cyprus to Lebanon, capturing or sometimes killing passengers, taking them to Israel, keeping them in prisons, sometimes for decades, sometimes as hostages for eventual release, no charges. Often, we only barely know where they are by occasional surfacing of stories about secret prisons, which aren’t published in the United States, though they are in Europe and in Israel.

 

Les marchandises, comme cela vient d’être exposé, sont très limitées, si bien que cela ne permet que la seule survie. Il y a des attaques constantes et systématiques sur toutes les frontières, y compris la côte, afin de repousser la population vers l’intérieur. Sur la périphérie, cela réduit les terres arables, qui sont déjà limitées.

 

Du côté de la mer, ce que font les Israéliens, c’est de restreindre les pêcheurs à deux ou trois kilomètres de la côte, c’est-à-dire à une zone où toute pêche est impossible pour les raisons que Nancy a exposées. Après la destruction du système d’assainissement des eaux usées et du réseau électrique, autre infrastructure vitale, les poissons ne peuvent survivre et les gens ne peuvent survivre au bord de la mer : cela a pour effet de détruire l’industrie piscicole et de contrôler la bande de Gaza encore plus étroitement. On dirait du sadisme : ça en est ! Mais il s’agit d’une variété rationnelle du sadisme, qui vise à concrétiser un objectif politique américain et israélien mûrement réfléchi est soigneusement planifié.

 

Et puis il y a, aussi, les atrocités récurrentes, des atrocités spéciales, simplement pour montrer qui est le patron. Ainsi, fin septembre (2008), des troupes israéliennes ont pénétré dans le nord de la bande de Gaza et elles ont kidnappé cinq enfants, qu’elles ont emmené en Israël, et qui ont disparu depuis lors dans le système carcéral israélien. Personne ne sait exactement ce qu’ils sont devenus. Ce système carcéral comporte des prisons secrètes, on en parle, de temps à autre. L’on estime que, en gros, mille personnes sont manquantes – elles sont simplement incarcérées, souvent pour des années, sans aucun procès. Ainsi, ces enfants ont probablement fini dans ces prisons secrètes. Tout cela se produit en totale impunité. Cela fait partie de notre contribution idéologique à l’écrasement des Palestiniens.

 

Cela fait des décennies que cela dure, en réalité, aussi bien au Liban qu’en haute-mer. Israël n’a jamais cessé de kidnapper – de pirater – des bateaux sur leur trajet entre Chypre et le Liban, capturant et parfois tuant des passagers, les emmenant en Israël et les y emprisonnant, parfois pour des dizaines d’années, parfois en tant qu’otages destinés à d’éventuels échanges de prisonniers, sans procès. Souvent, ce n’est que parce que ressortent des témoignages sur des prisons secrètes que l’on sait simplement où ils se trouvent (des témoignages qui ne sont pratiquement jamais publiés aux Etats-Unis, mais seulement en Europe et en Israël).

 

And this is, again, done with complete impunity, because we permit it. We say we’re not going to talk about it, so therefore impunity. This is worth remembering when you read about what’s considered now one of the primary barriers to negotiations: the fate of an Israeli soldier, Gilad Shalit, who was captured at the border on June 24th—25th, 2006. Well, capture of a soldier of an attacking army is some sort of a crime, I suppose. Doesn’t rank very high among crimes. And against the background of constant hijacking of boats, kidnapping of civilians, killing of civilians on the high seas in Lebanon, it doesn’t rank very high. And the situation was made even more dramatic by the fact that one day before Corporal Shalit was captured on the border, Israeli troops entered Gaza City, kidnapped two civilians—a doctor and his brother—spirited them across the border, and they, too, disappeared into the US-backed Israeli secret prison system.

 

 

And nobody is talking about negotiations to get them out. They’re Arabs, so they have no human existence. So we don’t talk about them. And, in fact, it was barely reported here, because it’s insignificant. But that’s worth—Shalit ought to be returned in a prisoner exchange. But that’s a toothpick on a mountain, but the one that we talk about.

 

 

And other crimes just go on regularly. Like a few days ago, you may have read that Israel banned the shipment of cooking gas into Gaza. Just an act of gratuitous cruelty. It means that—it’s used for almost everything. So that’s gone. The water system is under very severe attack. The International Committee of the Red Cross and the UN Environmental Protection Agency, which work there, estimate that, by now, only maybe five to ten percent of the water, the very limited water in the Strip, is usable. The last—Israel has constantly attacked the water system. The last invasion, US-backed Israeli invasion a year ago, destroyed around thirty kilometers of pipes, other equipment. Nothing is allowed back in to repair them. So, by now, as Nancy said, children are dying of diseases from poisoned water. And that’s going to continue. The Red Cross estimates that if this continues, it would—in the best of circumstances, unless something is done about it, it may take centuries before this region becomes viable, you know, before it’s possible for life to exist there. Well, this is more rational savagery.

 

Là encore, en totale impunité, uniquement parce que nous (les Américains) permettons qu’il en soit ainsi. Nous disons que nous n’allons pas discuter de ça. Donc : l’impunité. Il convient de nous en souvenir lorsque nous lisons ce qui est actuellement considéré être un des premiers obstacles à des négociations : le sort d’un soldat israélien, Gilad Shalit, qui a été capturé à la frontière le 24 ou le 25 juin 2006. Bon, capturer un soldat d’une armée assaillante doit être un crime, pour d’aucuns, j’imagine. Pas d’une gravité extrême, ce crime-là… Surtout dans un contexte d’arraisonnements perpétuels de bateaux civils, de kidnappings de citoyens, d’assassinats de civils en haute-mer au large du Liban, cela semble bien bénin. Et la situation a été rendue encore plus dramatique par le fait qu’à la veille de la capture de Shalit à la frontière, les troupes israéliennes pénétraient dans Gaza, y kidnappaient deux civils (un médecin et son frère), les exfiltraient en Israël, après quoi ils disparurent eux aussi dans le système carcéral secret israélien dont sont complices les Etats-Unis.

 

Personne n’a évoqué de négociations pour obtenir leur libération. Ce sont des Arabes, donc ils n’ont pas d’existence humaine, donc on n’en parle pas. Et defait, cela a été à peine mentionné dans les médias, ici, aux Etats-Unis, parce que c’est jugé insignifiant. Mais il y a encore pire : Shalit devrait être libéré dans le cadre d’un échange de prisonniers. Mais bon, c’est un cure-dent au sommet d’une montagne, ça. Mais peu importe : de ça, on en parle…

 

Et les crimes continuent, avec la même régularité lassante. Ainsi, il y a quelques jours, vous avez sans doute lu qu’Israël a interdit l’expédition par bateau de bouteilles de gaz vers la bande de Gaza. Simple acte de cruauté gratuite. Cela signifie que – mais, le gaz, il est utilisé pratiquement pour tout. Donc, il n’y en a plus. Le réseau d’eau potable est très gravement menacé. Le Comité international de la Croix Rouge et l’Agence onusienne de Protection de l’environnement, qui sont présents et travaillent dans la bande de Gaza, estime qu’actuellement peut-être seulement  de 5 à 10 % de l’eau, extrêmement rare dans la bande de Gaza, sont utilisables. La dernière…  - de fait, Israël a toujours attaqué le système d’adduction d’eau – la dernière invasion, il y a un an de cela, a détruit près de trente kilomètres de canalisations et d’autres équipements. Personne n’est autorisé à aller les réparer. Ainsi, désormais, comme l’a dit Nancy, des enfants meurent de maladies causées par les eaux contaminées. La Croix Rouge estime que si cette situation perdure sans que rien ne soit fait pour y remédier, il risque de falloir plusieurs siècles avant que cette région devienne viable. Oui : avant que la vie puisse y exister. Eh bien, dites-moi : n’est-ce pas la de la sauvagerie, et de la plus organisée qui soit ?

 

 

A couple of months ago, I was out in California, giving a fundraising talk for the Middle East Children’s Alliance. It’s a marvelous organization that’s been working in Gaza and other places for years. Barbara Lubin, its director, had just come back from Gaza, a very heroic woman. And she described—she talked, as Nancy did, about what they found. One of the things they did, the delegation, was to go around the schools and just ask children, "If you had one request, what could it be—would it be?" And they thought they might direct their funding to that. And overwhelmingly, what children said in the schools is that they would like—is a drink of water in the morning. Well, that’s Gaza. And they did manage to find mechanics in the Strip who were able to construct small water purification devices, and they’re trying now to fund enough water purification made with local materials so that maybe children can have a drink of water in the morning—their fondest wish. Well, that’s what we’re doing. We’re doing. And we should remember that.

 

 

 

 

 

 

There’s a purpose. The purpose was explained right at the beginning of the occupation by Moshe Dayan, who was the Minister of Defense in charge of the Occupied Territories. In late 1967, he informed his colleagues that we should tell the Palestinians in the territories that we have nothing to offer them, they will "live like dogs," and those who will leave will leave, we’ll see where this ends up. And that’s the policy. It’s quite rational. “Live like dogs," and we’ll see what happens. So, yes, sadism, but rational sadism.

 

Il y a, de cela, quelques mois, j’étais en Californie pour une conférence destinée à collecter des fonds pour la Middle East Children’s Alliance. C’est une association étonnante, qui travaille depuis des années à Gaza, mais pas seulement. Barbara Lubin, sa présidente, revenait tout juste de Gaza, c’est une femme vraiment héroïque. Et elle a décrit (elle est intervenue, comme Nancy) ce que cette association a constaté. Une des choses qu’a fait sa délégation, ça a été de faire la tournée des écoles et de simplement demander aux enfants : « Si vous aviez une seule demande, que serait-elle ? » Ils pensaient qu’ils pourraient consacrer leurs financements à ce besoin fondamental. Et dans une majorité écrasante, ce que les enfants des écoles de la bande de Gaza ont répondu, c’est que ce qu’ils désireraient par-dessus tout, c’était la possibilité de boire un verre d’eau lorsqu’ils se réveillent, le matin. Voilà : c’est ça, Gaza. Et ils ont réussi à trouver des mécaniciens, dans la Bande de Gaza, capables de construire de petits appareils pour purifier l’eau, avec des matériaux locaux, afin que les enfants puissent boire un verre d’eau potable le matin, leur vœu le plus cher. Voilà, c’est le résultat de ce que nous autres, les Américains, nous faisons. C’est ça, que nous faisons : nous devons ne jamais l’oublier.

 

 

Cela a un but. Ce but a été expliqué dès le début de l’occupation par Moshe Dayan, qui était à l’époque le ministre de la Défense chargé des Territoires occupés. A la fin de 1967, il avait informé ses collègues : « Nous devons dire aux Palestiniens dans les territoires que nous n’avons rien à leur offrir. Ils vivront « comme des chiens » et ceux qui partiront partiront, nous verrons où tout cela finira ». Et telle est la politique (d’Israël). Elle est tout à fait rationnelle. « Ils vivront comme des chiens » et nous verrons ce qui arrivera. Oui, c’est bien du sadisme. Mais du sadisme rationnel.

 

And things are not dramatically different in the West Bank. Somewhat, but not much. First of all, everything turning the West Bank—just about everything that’s going on there is in violation of international law. Gross violation. There’s a lot of talk here about expansion of the settlements. That’s completely diversionary. It has almost nothing to do with the issues. I mean, even if there was no further expansion of the settlements, they already destroyed the possibilities of a viable Palestinian existence. Every one of them is illegal, and known to be. There isn’t any controversy about it.

 

 

In late 1967, Israel was informed by its highest legal authorities. The main one, Theodor Meron, is a very respected international lawyer, a judge in the criminal courts, the International Criminal—International Tribunals, and he informed the government of what, in fact, is transparent, that transferring population to occupied territories is in gross violation of the Geneva Conventions. It’s the foundations of international humanitarian law. The attorney general affirmed his conclusion. A couple of years ago, as you know, it was reaffirmed by the International Court of Justice.

 

Moshe Dayan, who was in charge, recognized that. In late 1967, he said, "Yes, it’s true. Everything we’re doing is in violation of international law, but that’s often done, so we’ll dismiss it." And he’s right. As long as the godfather says it’s fine, you can dismiss it.

 

 

So, yes, we’ll go on carrying out criminal acts, and we’ll debate some minor crime. You know, like maybe expanding—we’ll debate expanding settlements to allow natural growth. That’ll divert attention from the real issue, and we’ll be able to believe that our government is somehow acting humanely in an effort to achieve peace.

 

La situation n’est pas très différente en Cisjordanie. Elle diffère un peu, mais pas énormément. Tout d’abord, tout ce qui se passe en Cisjordanie, exactement comme tout ce qui se passe à Gaza, s’y passe en violation du droit international. En violation grossière. Il y a beaucoup de discours, ici, au sujet de l’expansion des colonies. Cela n’est rien d’autre qu’une immense diversion. Cela n’a pratiquement rien à voir avec les vraies questions. Je veux dire, même s’il n’y avait pas de poursuite de l’expansion des colonies, celles-ci ont d’ores et déjà détruit toute possibilité d’une existence viable pour la Palestine. Chacune de ces colonies est illégale, et tout le monde le sait. Personne ne le conteste.

 

A la fin 1967, Israël avait ét informé par les plus hautes autorités judiciaires. Le principal de ces magistrats, Theodor Meron, est un juriste international très respecté, il est juge de tribunaux pénaux internationaux, et il a informé le gouvernement israélien du fait en réalité transparent que le transfert de populations vers des territoires occupés en est violation flagrante des Conventions de Genève. Le procureur général avait confirmé sa conclusion. Comme vous le savez, cela a été confirmé, il y a de cela quelques années, par la Cour Internationale de Justice.

 

Moshe Dayan, qui était aux responsabilités, l’a reconnu lui-même. A la fin 1967, il a dit : « Oui, c’est vrai. Tout ce que nous faisons est en violation du droit international, mais cela se fait souvent, aussi nous fermons les yeux ». Et il avait raison. Aussi longtemps que le Parrain dit que c’est d’accord, vous pouvez fermer les yeux…

 

Donc, oui, nous allons continuer nos agissements criminels, et nous parlerons de quelque délit mineur. Vous savez, par exemple, comme l’expansion des colonies afin de permettre leur croissance (démographique) naturelle. Cela détournera l’attention des gens du problème réel, et nous pourrons continuer à croire que notre gouvernement se comporte peu ou prou de manière humaine et fait des efforts pour réaliser la paix.

 

That expansion of the settlements, which is the big issue that we’re supposed to be excited about, even a ten-month alleged suspension, which Hillary Clinton praised as “unprecedented generosity,” all of that—even that little toothpick is a fraud. When Obama announced that he wanted a termination of expansion of the settlements, he was just quoting George W. Bush—that’s in the—who had said exactly the same thing. And, in fact, it’s in the so-called Road Map, the official—the officially agreed framework for policy. When that’s ever mentioned, it’s rarely pointed out that Israel did accept the Road Map formally, but immediately added fourteen reservations, which completely eviscerated it. So it rejected the Road Map, with US acquiescence, so therefore, as Dayan said, well, yes, fine, we’ll just dismiss it. But that’s in the Road Map. Obama repeated it, just as Bush did.

 

 

 

But he repeated it with the usual wink. When asked, his spokesperson said that the US opposition to the expansion was purely symbolic. He would not go even as far as Bush No.1, who imposed very mild sanctions for expansion of settlements. But Obama made clear, no, we’re not going to do that; these are just symbolic statements, so this minor diversionary operation can continue with effective US support. Well, so it’s all illegal. We permit it, so therefore it’s fine. It’s authorized.

 

 

 

And it expands the principle of fragmentation, which is the core of US-Israeli strategic policy. So, separate Gaza from the West Bank. In the West Bank itself, the program is for Israel to take wherever is valuable and break up the rest into unviable cantons. What’s valuable is, first of all, the water resources. It’s a pretty arid region, but there is an aquifer. There’s water, and it runs on the West Bank, on the Palestinian side of the international border. So, Israel has to annex that. And that’s also some of the most arable land, and it’s also the nice suburbs. It’s the pleasant suburbs of Tel Aviv and Jerusalem, kind of like Lexington, where I live, relative to Boston. Nice place to live. So that all happens to be in the West Bank, so we have to annex that.

 

L’expansion des colonies, qui est la grosse question au sujet de laquelle nous sommes censés nous exciter, et même son soi-disant gel de dix mois, qu’Hillary a encensé comme étant d’une « générosité sans précédent », tout cela – même ce minuscule cure-dent -, c’est du pipo. Quant Obama a annoncé qu’il voulait la fin de l’expansion des colonies, il ne faisait que citer George W. Bush – c’est dans la… - , qui avait dit exactement la même chose. Et, de fait, c’est dans l’ainsi dénommée Feuille de route, le cadre politique officiellement retenu. Si encore il y est fait allusion, il est rarement souligné qu’Israël a accepté cette Feuille de route de manière formelle, mais qu’il a immédiatement ajouté quatorze réserves qui l’ont immédiatement totalement vidée de sens. Ainsi, Israël a rejeté la Feuille de route, avec l’agrément des Etats-Unis, et par conséquent, comme l’avait dit Dayan, eh bien, c’est super, nous allons simplement l’ignorer. Mais ce point figure bien dans la Feuille de route. Obama l’a répété, comme Bush l’avait fait.

 

Mais il l’a répété avec son clin d’œil habituel. Interrogé à ce sujet, son porte-parole a déclaré que l’opposition américaine à l’expansion des colonies était purement symbolique. Obama n’irait même pas aussi loin que l’avait fait Bush Ier, qui avait imposé des sanctions (bien que particulièrement douces) au motif de la poursuite de l’expansion des colonies. Mais Obama a été très clair : non, nous n’allons pas exiger ça concrètement ; ce ne sont que des déclarations purement symboliques, par conséquent cette opération de diversion peut continuer avec le soutien effectif des Etats-Unis. Résumons : tout cela est illégal. Mais nous le permettons, donc c’est parfait. C’est autorisé.

 

Et cela introduit le principe de la fragmentation, qui est le noyau dur de la stratégie politique américano-israélienne. Ainsi, OK : séparez Gaza de la Cisjordanie. En Cisjordanie même, le programme israélien consiste à s’emparer de tout ce qui vaut le coup et de casser le reste pour en faire des cantons non-viables. Ce qui vaut le coup, avant tout, ce sont les ressources hydriques. C’est une région particulièrement aride, mais il y a une grande nappe phréatique. Il y a de l’eau, et cette eau se trouve en Cisjordanie, du côté palestinien de la frontière internationale. Donc, il faut qu’Israël annexe ça. Et il y a aussi certaines des terres les plus fertiles, et il y a aussi des banlieues très agréables. Ce sont les banlieues chic de Tel Aviv et de Jérusalem, qui ressemblent un peu Lexington, où j’habite, par rapport à Boston. Un endroit très agréable à habiter. Donc, si ce genre d’endroit se trouve par hasard situé en Cisjordanie, nous devons nous faire un plaisir de l’annexer.

 

 

 

And there’s a wall, as you know, snaking through the West Bank. It should properly be called the “annexation wall,” because the plan is to annex everything that’s inside it, incorporate it within Israel, and that’s with a polite smile from the godfather, so therefore that’s OK. It’s interesting, in the commemorations of November 9th, the fall of Berlin Wall, Angela Merkel, the German chancellor, made an impassioned speech about how we have to bring down all the walls that divide us. But not the one cutting through the West Bank, which is about twice as high as the Berlin Wall and far longer and simply stealing land from defenseless people, thanks to the leader of the free world, and us, because we’re allowing it.

 

 

So, take over everything that’s valuable, kind of near the border. Take over the Jordan Valley on the other side. That’s about a third of the West Bank. And the Palestinians are being kept out of it by one means or another, or driven out. It’s being settled. That imprisons what’s left. And what’s left is divided by carefully planned settlement salients, which cut through to break it up into parts. So, there’s one going east of what’s called Jerusalem, greatly expanded region, “Greater Jerusalem,” expands almost all the way to Jericho. There’s another—essentially bisects the West Bank. There’s another to the north, including the town of Ari’el. Another one north of that goes to Kedumim. And so, it essentially breaks the region up. There’s technically contiguity way over through the desert to the east, but it’s essentially unviable.

 

 

 

And what remains is broken up by hundreds of checkpoints, which are there primarily for harassment. They’re moved, so you never know exactly where they’re going to be. But it means, for example, that if you want to visit your cousin two miles away, you know, may take you five hours to get there, if you ever manage. And an ambulance may take, say, two hours to get from one spot to a hospital a couple of miles away, because it has to go through checkpoints, and the patient has to be carried over, you know, a big barrier, put in another one on the other side, and so on.

 

 

 

 

These are essentially techniques of harassment. They have no security purpose, even a remote one. But they are perfectly rational to ensure that the population will “live like dogs," and if they want to leave, that’s fine, they’ll leave.

 

Ah, et puis, il y a aussi un mur, comme vous le savez, qui serpente à travers la Cisjordanie. On devrait l’appeler le « mur d’annexion », car il est fait pour annexer tout ce qu’il englobe, à l’incorporer au territoire israélien, cela, avec le sourire débonnaire du Parrain américain. Donc, par conséquent, rien à dire : c’est OK. C’est curieux : lors des commémorations du 9 novembre, date de la chute du Mur de Berlin, Angela Merkel, la Chancelière allemande, a prononcé un discours enflammé disant que nous devons abattre tous les murs qui nous séparent. Mais pas celui qui saucissonne la Cisjordanie, qui est deux fois plus haut que celui de Berlin et bien plus long et qui vole purement et simplement les terres de personnes sans défense grâce au chef du monde libre et donc grâce à nous, parce que nous autorisons cela.

 

Aussi, prenez tout ce qui vaut le coup, comme près de la frontière. Prenez la Vallée du Jourdain, de l’autre côté ; cela représente à peu-près le tiers de la Cisjordanie. Et les Palestiniens en sont exlus par toutes sortes de moyens, ou bien ils en sont chassés. Cette vallée est en train d’être colonisée. Cela incarcère ce qui est laissé de côté. Et ce qui est laissé de côté est divisé par des avants-postes de colonies savamment calculés, qui s’avancent afin de le scinder en plusieurs parties. Ainsi, il y a une avancée qui continue à s’étendre à l’est de ce que l’on appelle le Grand Jérusalem, qui a été considérablement agrandi, qui s’étend pratiquement jusqu’à Jericho. Il y en a une autre qui, essentiellement, coupe en deux la Cisjordanie. Et puis il y en a une autre, au nord, qui comporte la ville d’Ari’el. Une autre, au nord d’Ariel, s’étend jusqu’à Kedumim. Ainsi, cela fait éclater toute la région. Il existerait une voie techniquement continue permettant de passer à travers le désert, à l’est, mais elle est pratiquement impraticable.

 

Et ce qui demeure du réseau routier est entrecoupé par des centaines de checkpoints, dont la raison d’être fondamentale est le harcèlement des Palestiniens. Ces checkpoints sont mobiles, si bien que vous ne pouvez jamais savoir où, exactement, ils seront situés. Mais cela signifie que, par exemple, si vous voulez aller rendre visite à votre cousin, à quelques kilomètres, cela risque de vous prendre cinq heures, encore faut-il que vous soyez à même d’entreprendre ce déplacement. Et une ambulance peut prendre, disons, deux heures pour aller d’un endroit donné jusqu’à un hôpital éloigné de quelques kilomètres, parce qu’elle devra franchir des check-points israéliens, et le patient doit être transporté, vous savez, par-dessus une haute barrière, installé dans une autre ambulance, de l’autre côté, et ainsi de suite.

 

Ce sont essentiellement là des méthodes de harcèlement. Elles n’ont aucune motivation sécuritaire, aussi tirée par les cheveux pourrait-elle être. Mais ces techniques sont parfaitement rationnelles, qui visent à s’assurer du fait que la population « vivra comme des chiens » et que, si les Palestiniens veulent partir, eh bien, c’est parfait : qu’ils partent…

 

That’s aside from the actions in what’s called Jerusalem, the vastly expanded region around what used to be Jerusalem. There, the actions are doubly illegal. They’re not only in violation of international law, they’re also in violation of explicit Security Council resolutions barring any modification of the status of Jerusalem. Actually, the US signed those, joined in those resolutions back in the late '60s and for several years afterwards. So, they're doubly illegal, and they continue. I mean, that’s—there’s—you read every day in the papers about new buildings taking over Palestinian homes.

 

 

 

 

There’s now—it was just reported that the last year Israel radically accelerated its withdrawal of resident status for inhabitants of Jerusalem for whom the courts decided that the center of their life was somewhere else. In that case, you can have your residents removed, if you’re a Palestinian. There’s no case on record that I know of of an Israeli who had citizenship reduced because the center of their life is in Los Angeles or in New York, for example. So, it’s just another racist law designed to rid the region of the sort of rabble, vermin, that are in the way. We’re kind of familiar with that in American history. It resonates. That’s why we’re here, basically, because, yeah, it’s what we did while in the conquest of the national territory, except that the US was much more violent, exterminated the indigenous population. But it’s a familiar pattern. I suspect it’s part of the reason for the residual sympathy for Israel’s activities, strikes a kind of a chord in our own national history, maybe one we don’t like to look at much.

 

 

 

 

 

Expropriation continues steadily. By now, rough estimates, about a third of the West Bank has been expropriated, converted into state land. Yossi Sarid mentioned recently that this means that Israel can continue settlement for a hundred years without expropriating anything any further. Well, that’s what continues.

 

Cela, à côté des exactions dans ce que l’on appelle Jérusalem, cette région très étendue autour de ce que l’on s’accordait naguère à appeler Jérusalem. Là, les actions des Israéliens sont doublement illégales. Non seulement elles violent le droit international, mais elles violent également des résolutions explicites du Conseil de Sécurité qui considèrent nulle et non advenue toute modification du statut de Jérusalem. En réalité, les Etats-Unis les ont signées, ces résolutions s’ajoutant à celles qui avaient été signées à la fin des années 1960 et tout au long des années suivantes. Ainsi, les agissements israéliens sont doublement illégaux, mais ils continuent. Je veux dire qu’il y a… - tous les jours, vous pouvez lire, dans les journaux, que de nouveaux immeubles sont construits après la démolition de maisons palestiniennes.

 

Actuellement – on vient juste d’indiquer que l’année dernière, Israël a accéléré radicalement son retrait du statut de résident aux habitants de Jérusalem dont les tribunaux ont décidé que leur vie se déroulait ailleurs. Dans ce cas, on peut vous retirer votre carte de résident, si vous êtes palestinien. Il n’existe aucun cas, à ma connaissance, d’Israélien qui se serait vu retirer sa nationalité au motif que le centre de sa vie est Los Angeles ou New York, par exemple. Il s’agit donc d’une énième loi raciste visant à débarrasser la région de cette populace, de cette vermine qui se trouve sur le chemin d’Israël. Cela nous dit quelque chose, historiquement, à nous, les Américains. Cela fait tilt, chez nous. C’est pour ça que nous sommes ici, en Amérique, parce que, yep, c’est ce que nous avons fait durant la conquête de notre territoire national, si ce n’est que les Etats-Unis ont été beaucoup plus violents, puisqu’ils ont totalement exterminé la population indigène. Mais c’est un modus operandi que nous connaissons bien. Je soupçonne que c’est d’ailleurs pour partie une des raisons qui explique ce qui peut rester chez nous de sympathie pour les agissements israéliens, c’est parce que ceux-ci touchent une corde sensible dans notre propre histoire nationale, peut-être une corde que nous n’aimons pas trop regarder.

 

Les expropriations se poursuivent, inexorablement. Actuellement, en gros un tiers de la Cisjordanie a été exproprié et converti en terres israéliennes d’Etat. Yossi Sarid a mentionné, récemment, que cela signifie qu’Israël peut continuer à construire des colonies durant un siècle sans avoir à exproprier de nouvelles terres. Eh bien, c’est pourtant ce qu’Israël continue à faire…

 

Senator Kerry has an interesting stand on this. He’s very close to Obama. He’s become more or less his foreign policy kind of emissary. He gave the most important speech in the administration, of the Obama administration’s policy—policies. It was a speech to the Brookings Institution a couple months ago. Obama—it took the standard position. Party line is the United States is an honest broker, trying desperately to bring peace to these two difficult antagonists. But he said that—so he repeated that. That’s normal. But then he added that for a long time Israel has been seeking a legitimate partner for peace, and it’s never had one. So it’s kind of, you know, devastated. Who are we going to—who can we negotiate with? But Kerry said that now, finally, Israel may have a legitimate partner for peace. And he gave his evidence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[audience member reports audio problem] Can’t hear you. You can’t hear me? Oh, OK, should have told me a little earlier. How’s this? Is it any better? No? Any better? No? Yes or no? Can you hear what they’re saying? How about that? Oh, OK. Trouble is you can’t speak close to a mic, because you get feedback. Well, I’ll try. Sorry you missed all those words of wisdom. But I’ll have to leave it to you to make them up.

 

 

 

I was talking about Senator Kerry and his formulation of the Obama administration position. He gave a talk a few months ago in which he said that the US, of course, has always been an honest broker seeking peace. That’s true by definition, you don’t need any factual evidence relating to that. And now—and Israel has always been desperately seeking a legitimate partner, and finally it may have had one. What was interesting is he gave—may have one. He gave his evidence. His evidence was that during the US-Israeli attack on Gaza—which he didn’t, of course, describe it that way—during the US-Israeli attack on Gaza, there were no protests on the West Bank. It was quiet. Of course, that’s the other half of Palestine, but they didn’t do anything about it. And he explained why. He said the reason is that the US has established an army, a mercenary army, headed by US General Dayton, trained with the assistance of Jordan and Israel, and the army is able to suppress any sign of resistance to what the US and Israel are doing in Gaza. So, this—things are really looking up. There’s a possibility that there might be a legitimate partner, controlled by a paramilitary force that is under our command. I should mention that the Dayton Army is under State Department control, meaning at least some kinds of weak restrictions on human rights and other conditionalities. But people in the West—who know the West Bank say that there’s a much more a savage force which is under CIA control, general intelligence, and that’s subject to nothing. That’s standard all over the world.

 

Le Sénateur Kerry a une position intéressante à ce sujet. Il est très proche d’Obama. Il est devenu plus ou moins pour lui une sorte d’envoyé spécial en matière de politique étrangère. Il a prononcé le discours le plus important de tout le gouvernement au sujet de la politique – des politiques – de l’administration Obama. Ce discours, il l’a prononcé à la Brookings Institution, il y a de cela environ deux mois. Il a exposé la position standard d’Obama. La ligne du parti, c’est que les Etats-Unis sont un courtier honnête qui essaie désespérément d’apporter la paix à ces deux antagonistes capricieux. Mais Obama avait dit cela, donc Kerry a répété ça ; c’est normal. Mais voilà qu’il a ajouté que depuis longtemps Israël aurait recherché un partenaire de paix légitime, mais qu’il n’en avait jamais trouvé. Alors Israël est, comment dire, plus ou moins désemparé. Avec qui allons-nous, avec qui pouvons-nous négocier ? Mais Kerry a ajouté qu’aujourd’hui, enfin, Israël a peut-être un partenaire de paix légitime. Et il a apporté ce qui en était, à ses yeux, la preuve. [L’auditoire fait état de problèmes avec la sono]. Je ne vous entends pas. Vous m’entendez ? OK… OK… Vous auriez dû m’avertir plus tôt. Et là, c’est un peu mieux ? Mais Kerry a dit qu’aujourd’hui, enfin, Israël avait peut-être un partenaire de paix légitime. Et il en a apporté ce qui était, à ses yeux, la preuve.

 

[Un auditeur fait état d’un problème de sono]. Je ne vous entends pas… vous ne m’entendez pas non plus ? Ah, OK, OK… vous auriez dû me le dire un peu avant… Et là, c’est mieux ? Non ? C’est mieux ? Non ? Alors, c’est mieux, ou pas ? Pouvez-vous entendre ce que je dis, là ? Et là ? Ah, OK… Le problème, c’est qu’en parlant devant un micro, vous avez du feedback. Bon, je vais essayer. Désolé que vous ayez manqué toutes ces bonnes paroles. Mais je vais devoir vous laisser les interpréter par vous-mêmes.

 

Donc, je parlais du Sénateur Kerry et de sa formulation de la position de l’administration Obama. Kerry a prononcé une conférence, il y a deux mois de cela, au cours de laquelle il a dit que les Etats-Unis, bien entendu, ont toujours été un honnête courtier recherchant la paix. C’est vrai par définition et nul n’est besoin de preuves factuelles à ce sujet. Et maintenant – il a ajouté qu’Israël a toujours désespérément recherché un partenaire légitime et qu’enfin, il en avait peut-être trouvé un. Ce qu’il y avait d’intéressant, c’est le fait qu’il ait dit « peut-être » trouvé un. Il a fait état de sa preuve. Sa preuve c’était que durant l’agression américano-israélienne contre Gaza – qu’il n’a bien entendu pas présentée de cette manière ! – il n’y a pas eu de manifestations de protestations en Cisjordanie. La Cisjordanie était restée calme. Bien sûr, c’est l’autre moitié de la Palestine, mais les gens n’ont rien fait à ce sujet. Et il en a expliqué la raison : selon lui, la raison, c’est que les Etats-Unis ont créé une armée, une armée de mercenaires, commandée par le général américain Dayton et entraînée avec l’aide de la Jordanie et d’Israël, et que cette armée est à même de supprimer toute velléité de résistance à ce que les Etats-Unis et Israël font à Gaza. Ainsi, là, on y voit plus clair… Il y a une possibilité qu’il puisse y avoir un partenaire légitime, contrôlé par une force paramilitaire qui se trouve placée sous notre commandement… Je dois mentionner que l’Armée de Dayton est sous le contrôle du Département d’Etat, ce qui signifie qu’il existe au minimum certaines restrictions aussi faibles soient-elles en matière de droits de l’homme, ainsi que d’autres conditionnalités. Mais certains, en Occident, qui connaissent la Cisjordanie, disent qu’il y a une autre force, bien plus sauvage, qui est sous le contrôle de la CIA, le service de renseignement général, et que celui-ci n’est assujetti à aucune restriction. Et cela vaut pour le monde entier.

 

So we have military forces that can keep the population quiet. There’s a collaborationist elite living in Ramallah. It’s kind of like, you know, Tel Aviv, Paris, New York, a lot of money flowing in from the European Union, a cultural life, people live pretty well. A few miles away in the villages, life’s entirely different. But this is the model, the perfect model of a neocolonial society. That’s what the US—and the US has a plenty of experience with this. This is the model that was crafted in the Philippines a century ago, after the US conquered the Philippines, you know, to uplift them and Christianize them and so on, all the most noble motives, killing a couple hundred thousand. There was a problem what you do with them. So, a new model of control was developed, which was a real break from the European imperial pattern, and it’s pretty much what I describe.

 

 

 

 

There’s a military force, the Philippine constabulary, but it has to have a collaborationist elite. The nationalist movement was broken up by various devices, subversion, spreading of rumors, all sorts of other things. And the population was put under very tight surveillance and control, using the highest technology of the day. This is a century ago, so that meant telephone, radio and so on. And they had extremely tight surveillance of the population, knew where everybody was and so on. Those techniques were later developed, applied in other US domains, in Haiti, Dominican Republic, Nicaragua and so on. And they blew back to the United States very quickly. In fact, Woodrow Wilson applied them in the United States in his—during the First World War. And we’re familiar with them today, and even more so elsewhere, like Britain.

 

 

 

In the West Bank, which is, as Nancy pointed out, an experimental region, the biometric controls are extremely sophisticated. So there’s identification of every person by any kind of measure you can think of, all on their identity cards. Pretty soon they’ll be in chips put into their brains or something. There’s talk of extending these measures to Israel. And there, it’s arousing a lot of protest, but in the West Bank, no, no protest. We just do that. So this is a familiar technique, and it works.

 

 

 

 

 

The Philippines are still under that control. It’s a hundred years. And that’s one of the reasons why the Philippines, the one American colony in Southeast Asia, hasn’t joined the exciting economic developments of the past twenty years. It’s not one of the Southeast Asian—East Asian tigers. So, that’s a model, which can be followed and which might work, if we allow it.

 

Donc, nous disposons de forces armées à même de faire se tenir à carreau le peuple. C’est une élite de collabos, qui vit à Ramallah. C’est  un peu, vous savez, comme à Tel Aviv, à Paris ou à New York : il y a un tas de fric qui afflue de l’Union européenne, une vie culturelle, et des gens qui vivent dans une grande aisance. A quelques kilomètres de Ramallah, dans les villages, changement total de décor. Mais tel est le modèle, le modèle parfait d’une société néocoloniale. C’est ce dont les Etats-Unis ont une riche expérience. C’est le modèle qui a été inventé, voici de cela un siècle, aux Philippines, après que les Etats-Unis en eurent fait la conquête, vous savez, soi-disant pour les civiliser, les christianiser et patati et patata, tous les motifs les plus moraux qui soient, tout en massacrant quelques centaines de milliers de Philippins. Qu’allait-on en faire, c’était un problème… Aussi, un nouveau modèle de contrôle a été mis au point, qui constituait une réelle rupture par rapport au modèle impérial européen, et c’est exactement ce que je suis en train de vous décrire.

 

Il y a une armée, la gendarmerie philippine, mais celle-ci est obligatoirement placée sous les ordres d’une élite collaboratrice. Le mouvement nationaliste philippin a été brisé par divers moyens, la subversion, la diffusion de rumeurs, toutes sortes de choses. Et la population avait été mise sous surveillance et contrôle étroits au moyen des technologies les plus sophistiquées du temps. Cela se passait il y a un siècle ; il s’agissait de la radio, du téléphone, etc. Et ils avaient un contrôle extrêmement étroit sur le peuple, ils savaient où était tout le monde, et ainsi de suite. Ces techniques furent développées par la suite et appliquées dans d’autres domaines impériaux des Etats-Unis, à Haïti, dans la République dominicaine, au Nicaragua, etc. De fait, Woodrow Wilson a appliqué ces méthodes aux Etats-Unis mêmes durant la Première guerre mondiale. Et nous y sommes habitués, aujourd’hui, et il en va de même ailleurs qu’aux Etats-Unis, comme par exemple en Grande-Bretagne.

 

En Cisjordanie, qui est, comme l’a mentionné Nancy, une région d’expérimentation, les contrôles biométriques sont extrêmement sophistiqués. Ainsi, il y a identification de chaque personne par tous les types de mesures que vous pouvez imaginer, lesquelles sont toutes utilisées dans leur carte d’identité. Très bientôt, ces mesures anthropométriques seront effectuées par des puces que l’on installera dans leur cerveau, ou quelque chose de ce genre… L’on parle d’une extension de ces mesures à Israël. Et là-bas, cela suscite énormément de protestations. Mais en Cisjordanie ? Non… Rien : aucune protestation. On fait ça, c’est tout. C’est une technique qui nous est familière, et ça marche…

 

Les Philippines sont toujours sous sous ce même type de contrôle. Cela fait un siècle que cela dure. Et c’est une des raisons pour lesquelles les Philippines, la seule colonie américaine en Asie du Sud-Est, n’a jamais été à la hauteur du développement économique fantastique que cette région du monde a connu au cours des vingt années écoulées. Elles ne font pas partie des Tigres de l’Asie du Sud-Est. Donc, c’est un modèle, qui peut être suivi et qui peut marcher, pour peu que nous soyons d’accord, nous, les Américains…

 

During the—there are, of course, pretexts for all of this. Whatever a state does, there’s a pretext: security. Whatever you do, it’s in self-defense, kind of by definition. And as usual, in this case, the pretext doesn’t stand up to a moment’s scrutiny. So, take, say, the annexation wall. I mean, the reason that’s offered is defense, you know, security. I mean, if the concern were security, we know exactly what would be done. The wall would be built on the international border. It could be made impregnable, you know, patrolled on both sides, a mile high, totally secure, and that would give security. But, of course, if the purpose is what it actually is, namely to steal land and resources, then it can’t be built on the international border, where it might furthermore inconvenience Israelis, instead of just inconveniencing and, in fact, stealing from Palestinians.

 

 

 

 

 

And the same is true of the attack on Gaza. It’s almost universally accepted here, and in the West, generally, that Israel had a right of self-defense and therefore was justified in attacking Gaza, even though the attack was maybe disproportionate. That’s accepted, for example, by the Goldstone report. The Goldstone report is very valuable account of the atrocities that were carried out in the course of the war, but they’re regarded as disproportionate actions in a legitimate war of self-defense.

 

Well, if you think about it for a minute, there is indeed a right of self-defense. Sure, everyone agrees to that. But there is no right of self-defense by force. That has to be argued. And there is extensive international law and just common sense on this. You do not have the right to use force in self-defense, unless you have exhausted peaceful means. Well, in this case, there definitely were peaceful means. The US and Israel knew it. And they chose not to even attempt them, because they wanted a war. They wanted to attack.

 

Il y a, bien sûr, divers prétextes pour tenter de justifier tout cela. Quoi que ce soit que fasse un Etat, il y a toujours un prétexte : la sécurité. Quoi que vous fassiez, c’est de l’autodéfense, pour ainsi dire par définition. Et comme d’habitude, dans ce cas, ce prétexte ne résiste pas à une seconde d’examen critique. Prenons, par exemple, le mur d’annexion. Je veux dire que la raison avancée pour le justifier, c’est justement, vous savez, la fameuse sécurité. Je veux dire, soyons sérieux : si la préoccupation véritable était la sécurité, nous savons précisément ce qu’il faudrait faire. Ce mur devrait être érigé sur le tracé de la frontière internationale. Il pourrait être rendu totalement infranchissable, vous savez, avec des patrouilles des deux côtés, faire quatre kilomètres de hauteur, être totalement sécurisé, et alors là, oui, vous auriez la sécurité. Mais, bien sûr, si l’idée est ce qu’ell est effectivement, à savoir voler des terres et des ressources hydriques, alors il ne peut pas être érigé sur le tracé de la frontière internationale, où il risque, de surcroît, de gêner les Israéliens, au lieu de ne gêner que les seuls Palestiniens et, de fait, de les voler.

 

Et cela vaut aussi pour l’agression contre Gaza. Il est presque universellement admis ici aux Etats-Unis, et en Occident, de manière générale, qu’Israël avait un droit à l’autodéfense et que par conséquent il était justifié à attaquer Gaza, même si cette attaque s’est avérée disproportionnée. Cela est reconnu, par exemple, par le rapport Goldstone. Ce rapport est un récit très précieux des atrocités perpétrées durant cette guerre, mais c’est dans le cadre d’une guerre légitime d’autodéfense que ces actions ont été jugées comme disproportionnellement violentes.

 

Bon, si vous prenez une minute pour y réfléchir, il y a, bien entendu, ce qu’on appelle le droit à l’autodéfense. Et, bien sûr, tout le monde le reconnaît. Mais il n’existe pas de droit à l’autodéfense par le recours à la force. Il convient de le rappeler. Et le droit international est très riche d’arguments à ce sujet, ainsi d’ailleurs que le simple bon sens. Vous n’avez pas le droit de recourir à la force pour vous défendre vous-même avant d’avoir épuisé tous les moyens pacifiques pour ce faire. Eh bien, dans le cas d’espèce, il y avait assurément des moyens pacifiques. Les Etats-Unis et Israël le savaient. Et ils ont choisi de ne même pas essayer d’y recourir, parce qu’ils voulaient une guerre. Ils voulaient attaquer Gaza.

 

The peaceful means were obvious, and not controversial. There had been a ceasefire initiated the preceding June, June 2008. Israel concedes, officially, that during the ceasefire, there was not a single Hamas rocket fired. Sderot was quiet. The ceasefire was broken on November 4th, when, using the cover of the US election, Israel invaded the Gaza Strip, killed half-a-dozen Hamas activists. And yeah, then rockets started firing. In the following month, Hamas offered repeatedly to reinstate the ceasefire. Israel acknowledged it. Cabinet discussed it, decided not to accept it. OK. No right of use of force in self-defense. It evaporates. That’s quite apart from the conditions of international law, which I won’t even go into, which are pretty explicit on this, all violated. So, the attack itself was a criminal act. The US and Israel are guilty of outright aggression. And if they fired one bullet, it was a crime. And if they carried out the atrocities as they did, it was a crime. And if you look, case by case, they’re just—there’s virtually no justification for the claim of security.

And, in fact, that—I won’t go into the history here, but it goes back, at the very least, until February 1971. This has kind of been washed out of history, because it doesn’t look nice for us. But in February 1971, President Sadat of Egypt offered Israel a full peace treaty, nothing for the Palestinians—just mentioned as refugees—on condition that Israel withdraw from the Occupied Territories. Now, all that he cared about was withdrawal from Egyptian territory. So, in effect, it was an offer of a full peace treaty with all the appropriate guarantees and so on, in return for withdrawal from conquered Egyptian territory. One year later, Jordan made the same offer with regard to the West Bank: full peace treaty if Israel withdraws from the West Bank.

 

 

 

 

 

Well, at that point, the security problem was over, if Israel wanted it to be over. If they had accepted those peace treaties, the major Arab state, Egypt, would be out of the conflict, and Jordan, minor Arab state on its other border, would be out of the conflict. OK, end of security problems. There was no Palestinian security problems to speak of at the time, and such as there were, could easily have been controlled. But Israel made a decision, fateful decision, to choose expansion over security, at that time expansion into northeast Sinai, where they were planning to build a huge city, Yamit, and a lot of settlements.

 

Les moyens pacifiques étaient évidents, et non controversés. Il y avait un cessez-le-feu, instauré en juin 2008. Israël concède officiellement que durant ce cessez-le-feu, pas le moindre missile n’a été tiré par le Hamas. Le cessez-le-feu a été rompu le 4 novembre lorsque, se servant de la couverture des élections américaines, Israël a envahi la bande de Gaza, tuant une demi-douzaine d’activistes du Hamas. Alors là, oui : les roquettes ont commencé à pleuvoir. Au cours du mois suivant, le Hamas a proposé à plusieurs reprises de réinstaurer le cessez-le-feu. Israël l’a reconnu. Le conseil des ministres israélien en a débattu, et il a décidé de refuser. Très bien. Pas de droit d’utiliser la violence armée dans le cadre de l’autodéfense. Mais on s’en fout. C’est totalement à côté des stipulations du droit international, que je ne développerai pas ici, qui sont tout à fait explicites à ce sujet, et qui ont toutes été violées (par Israël). Donc, l’attaque israélienne en elle-même était un acte criminel. Les Etats-Unis et Israël sont coupables d’avoir commis une agression éhontée. Et s’ils n’avaient tiré ne serait-ce qu’une seule balle, cela aurait déjà été un crime. Et si vous regardez, cas par cas, il n’y a virtuellement aucune justification à cette invocation de la sécurité. Et de fait, cela remonte (je ne remonterai pas dans l’historique ici, mais cela remonte) au minimum minimorum au mois de février 1971. Cela a été comme qui dirait sorti de l’histoire, parce que cela n’est pas joli-joli pour nous. Mais en février 1971, le président égyptien Sadate a offert à Israël un traité de paix totale, avec rien pour les Palestiniens – tout juste mentionnés sous le nom de réfugiés – à l’unique acondition qu’Israël se retire des Territoires occupés. Eh bien, tout ce dont Israël s’est fendu, c’est de se retirer du territoire égyptien. Ainsi donc, en fait, on a eu une offre de traité de paix totale avec toutes garanties requises, mais cela, en échange du retrait israélien des territoires égyptiens conquis. Un an après, la Jordanie faisait la même offre, au sujet cette fois-ci de la Cisjordanie : un traité de paix totale à condition qu’Israël se retire de la Cisjordanie.

 

Bien, arrivés là, le problème de la sécurité aurait été résolu, pour peu qu’Israël voulût qu’il le fût. Si les Israéliens avaient accepté ces traités de paix, le plus important des pays arabes, dont l’Egypte, aurait été à l’extérieur du conflit et la Jordanie, petit pays arabe sur son autre frontière, aurait été sortie du conflit aussi. OK : exit les problèmes de sécurité. Il n’y avait pas de problème de sécurité avec les Palestiniens à l’époque, pour ainsi dire, et ceux qui existaient auraient pu aisément être contrôlés. Mais Israël prit une décision, une décision funeste : celle de choisir l’expansion au détriment de la sécurité. A l’époque, il s’agissait d’expansion dans le nord-est du Sinaï, où les Israéliens envisageaient de construire une énorme ville, Yamit, et un tas de colonies…

 

The real question is, what’s the godfather going to say? Well, there was debate in Washington. There was an internal controversy. Henry Kissinger won out. His position, as he says, was what he called “stalemate”: we should have no negotiations, just force. And so, Israel was able to reject the peace offer. I won’t go into the consequences, but it meant an awful war, a lot of suffering and constant security problems.

 

 

 

And if you look from then through now, it’s pretty much the same. I mean, Israel could have security right now. The Arab League has long endorsed the international consensus on a two-state settlement. In fact, they initiated it, the major Arab states in January 1976, when they introduced a resolution at the Security Council calling for a full peace treaty on the international border. It was vetoed by the United States. And a US veto is a double veto. It doesn’t happen, and it’s out of history. So we don’t talk about that. And so it continues. The Arab states have reiterated, in more developed form, a peace agreement, full peace agreement. The Organization of Islamic States, which includes Iran, has accepted it. Hamas has accepted it. In fact, anybody relevant has accepted it, with the exception of the United States and Israel. So, yes, there are real security problems, but not justifiable ones.

 

 

 

Well, that’s—among all the reports—[audio problem] yeah, hope this is a little better. Among all the reports—there were a number of reports that came out about Gaza. The Goldstone report is an extensive one. Amnesty International published several, Human Rights Watch. They are very revealing. In my opinion, the most revealing of all of them is an—at least the most important for us, is an Amnesty International report, which really broke new ground for human rights reports. It went through the weaponry that had been used in the assault against Gaza, you know, a lot of high-tech, destructive, murderous weaponry. It traced it to its source, which was mostly back to us. And it called for an arms embargo. Amnesty International called for an arms embargo on both sides, which means essentially on Israel. That’s talking to us. That’s saying we ought to join in an arms embargo and stop sending arms in violation of international law and indeed in violation of US law. We should stop violating US law and sending arms to a country that’s using them for aggression and violence and destruction. Well, you know, that’s a policy that Americans ought to follow. Let’s follow US law. Let’s try that for a change and stop sending arms to Israel. Well, I think adhering to the Amnesty international plea would be—make a lot of sense. I believe this is the—there have been occasional remarks saying that—[audio problem] no good? Oh, I’m sorry. I’ll try to talk—

 

 

 

 

 

 

There have been occasional reports from Human Rights Watch and others saying, you know, some arms shouldn’t be sent to a country that’s used—carrying out regular torture and so on. But this is the first call that I know of by a human rights group for a total arms embargo to an aggressive and violent state. And the call is directed to us. We’re the ones providing the overwhelming bulk of the arms, and are continuing to do it. And I think we should listen to that call. That also suggests something about tactics. If we want to act in ways which are going to change policy, not just make us feel good, but change policy, the tactics should be directed through Washington. Unless Washington changes its position, there isn’t going to be any peaceful settlement.

 

La vraie question est celle-ci : que va dire le Parrain américain ? Eh bien, à Washington, il y a eu débat. Il y a eu une controverse interne. Henry Kissinger a eu le dessus. Sa position, comme il dit, fut ce qu’il a appelé l’ « enlisement » : nous ne devons avoir aucune négociation, seulement le recours à la force armée. Ainsi, Israël fut à même de rejeter l’offre de paix. Je n’examinerai pas ici les conséquences de cette attitude, mais cela signifia une guerre horrible, énormément de souffrances et des problèmes de sécurité constants.

 

Et si vous passez d’alors à aujourd’hui, c’est carrément la même chose. Je veux dire qu’Israël pourrait avoir la sécurité, aujourd’hui même. La Ligue Arabe a fait sien depuis longtemps le consensus international sur une solution à deux Etats. De fait, ce sont les principaux pays arabes qui en ont été à l’initiative, en janvier 1976, quand ils ont proposé un projet de résolution au Conseil de Sécurité prônant un traité de paix exhaustif au sujet des frontières internationales. Les Etats-Unis y opposèrent leur veto. Or, un veto US, c’est un double veto = le truc ne se passe pas + personne n’en parle plus ! Donc, nous n’en parlons pas. Et donc, ça continue. Les pays arabes ont réitéré, sous une forme plus élaborée, un traité de paix, de paix totale. L’Organisation des Etats islamiques, qui comporte l’Iran, a accepté ce projet. Le Hamas aussi. De fait, tous les partenaires concernés l’ont accepté, à l’exception des Etats-Unis et d’Israël. Donc : oui, il y a de réels problèmes de sécurité, mais ces problèmes de sécurité ne sont pas justifiables.

 

Eh bien, parmi tous les rapports [problème de sono], oui, j’espère que c’est un peu mieux ? Parmi tous les rapports – il y a eu un certain nombre de rapports qui ont été publiés à propos de Gaza – le rapport Goldstone est un rapport que l’on peut qualifier d’exhaustif. Amnesty International en a publié plusieurs, de même qu’Human Rights Watch. Ces rapports sont très révélateurs. A mon avis, le plus révélateur de tous est un rapport d’Amnesty International qui a apporté de nouvelles bases pour des rapports ultérieurs consacrés aux droits humains. Il a passé en revue toutes les armes qui ont été utilisées au cours de l’assaut contre la bande de Gaza, vous savez, un tas d’armes high-tech extrêmement destructrices et meurtrières. Et ce rapport en a appelé à un embargo sur les armes. Amnesty International en a appelé à un embargo pour les armes destinées aux deux parties, ce qui signifie essentiellement à Israël. Cela devrait nous parler. Cela nous dit que nous devrions nous joindre à un embargo sur les armes et cesser d’envoyer des armes en Israël comme nous le faisons, en violation de la loi internationale et, de fait, en violation de la loi américaine. Nous devons cesser d’envoyer des armes dans un pays qui utilise ces armes pour ses agressions, ses violences et ses destructions. Eh bien, vous savez, c’est une politique que les Américains feraient bien d’adopter. Respectons la loi américaine. Essayons, pour une fois, de cesser d’expédier des armes en Israël. Vous voyez, je pense que le fait d’adhérer au plaidoyer international d’Amnesty serait quelque chose de vraiment sensé. Je pense que c’est là – il y a eu plusieurs observations occasionnelles qui l’ont souligné – [problème audio] ; c’est pas bon ? Oh, je suis désolé, je vais essayer de parler…

 

Il y a eu plusieurs rapports occasionnels d’Human Rights Watch et d’autres organisations disant, vous savez, que certaines armes ne devraient pas être envoyées dans un pays qui a utilisé la torture systématique, etc. Mais c’est le premier appel, à ma connaissance, où un groupe de défense des droits humains préconise un embargo total sur les armes destinées à un pays agressif et violent. Et c’est à nous, directement, que cet appel s’adresse. Car c’est nous qui fournissons la quasi-totalité de l’arsenal et nous continuons à le faire. Et je pense que nous devrions entendre cet appel. Cela suggère aussi quelque chose en matière de tactique. Si nous voulons agir de manières susceptibles d’entraîner un changement de politique, et non pas seulement de sorte à nous sentir bien, mais effectivement de faire changer de politique, cette tactique doit être dirigée vers l’exécutif, à Washington. En effet, tant que Washington n’aura pas modifié sa position, il n’y aura pas de règlement pacifique.

 

And there are good historical analogies that we can use to kind of sharpen up our thinking about this. It’s pretty common to make analogies between Israel and South Africa. Most of those analogies are pretty dubious. There are some similarities, but enormous differences. One fundamental difference is that the white nationalists in South Africa needed the black population. That was the source of their labor and sustenance, so they didn’t want them to "live like dogs" and flee the country. They wanted them to stay there and be a subordinate population. That’s quite different in the case of Israel. They don’t want the Palestinians. They want them out, away somewhere, like the US attitude toward the indigenous population here—just either die or disappear. And that’s a serious disanalogy. But there are some—even though the analogies are weak, we can learn something from the history. And the history is worth thinking about.

 

 

 

 

By the early 1960s, South Africa was becoming a pariah state. There were talk of sanctions, and boycotts hadn’t been implemented yet. There were negative votes in the United Nations. There were sharp attacks. And the South Africans were aware of it. They did pretty much the kind of thing that Israel is doing today. [audio problem] No good? Their action—why don’t I just hold it, OK? This going to work? I’ve been a technophobe all my life, and the more experience I have, the more I hate it. OK.

 

 

 

South Africa was reacting at that time very much the way Israel is doing now. The whole world hates us. They’re, you know, just racist. They don’t understand how wonderful we are. We have to have better information and educational campaigns to explain to them how what we’re doing is exactly right and to the benefit of the black population and so on. They were doing all those things, but they knew pretty well they’re not going to work, just as Israel ought to understand that the comparable efforts are not going to work. They’re going to continue being—turning into a pariah state. But the South African foreign minister, about fifty years ago, spoke to his—to the US ambassador, and he said something quite perceptive and relevant. He told the US ambassador that, "Yes, overwhelmingly they’re voting against us in the United Nations and so on. But in the United Nations, there’s only one vote: yours. And as long as you’re backing us, it doesn’t matter what the rest of the world says." Now that’s a pretty accurate perception. That’s what it means to have overwhelming global dominance of a kind that’s never existed in history. And he was right. And if you look at the history of what followed, it demonstrated it.

 

 

 

 

Through the ’60s and the ’70s, South Africa became more and more a pariah nation. The United States and Britain kept supporting it. By 1980 or so, boycott, sanctions and so on were beginning. US corporations were beginning to refuse to invest. Congress began passing legislation. But the US continued to violate it. The Reagan administration violated congressional legislation, and overwhelming global opinion, to continue supporting South African apartheid. And that was one of the most violent and brutal periods. In the 1980s, with US support, South Africa was able to kill an estimated million-and-a-half people and cause about $60 billion of damage just in neighboring countries, putting aside what it was doing inside South Africa, with constant US support. Went on through the ’80s.

 

Il y a de bonnes analogies historiques dont nous pourrions nous servir pour en quelque sorte aiguiser notre réflexion à ce sujet. Il est très commun de faire des analogies entre Israël et l’Afrique du Sud. La plupart de ces analogies sont plutôt douteuses. Il y a certaines similarités, mais il y a aussi d’énormes différences. Une différence fondamentale, c’est le fait que les nationalistes blancs, en Afrique du Sud, avaient besoin de la population noire. Celle-ci était la source de leur force de travail et de leur subsistance, si bien qu’ils ne voulaient pas que les Noirs « vivent comme des chiens » et quittent le pays. Ils voulaient qu’ils restent et qu’ils soient une population subalterne. C’est totalement différent de ce qui se passe en Israël. En Israël, ils ne veulent pas des Palestiniens. Ils les veulent dehors, loin, quelque part, comme l’attitude américaine envers la population indigène, ici, aux Etats-Unis – tout simplement un choix entre « crève ! » et « disparais ! ». Et c’est là une sérieuse disanalogie. Mais même si les analogies sont faibles, nous pouvons retirer quelque chose de l’histoire. Et l’histoire est quelque chose qu’il vaut la peine de méditer.

 

Au début des années 1960, l’Afrique du Sud était en train de devenir un pays paria. L’on parlait de sanctions et des boycotts avaient été mis en œuvre. Il y avait des votes négatifs aux Nations Unies. Il y avait des attaques très dures. Et les Sud-Africains en étaient conscients. Ils ont fait exactement ce que les Israéliens sont en train de faire aujourd’hui. [problème de sono] Ah bon, c’est pas bon ? Leur action a consisté à dire – et pourquoi que je ne le tiendrais pas, tout simplement, ce micro, OK ? Vous croyez que ça va marcher ? Bon, j’ai été technophobe toute ma vie, et plus j’ai d’expérience, plus je hais la technique. Bon… OK…

 

A l’époque, l’Afrique du Sud réagissait tout à fait à la manière dont Israël réagit aujourd’hui. Le monde entier nous hait. Vous savez : ce sont des racistes, tout simplement. Ils ne comprennent pas à quel point nous sommes des gens merveilleux. Nous devons avoir des campagnes d’information et d’éducation plus performantes afin de leur expliquer que ce que nous faisons est tout ce qu’il y a de plus juste, que c’est au bénéfice de la population noire, etc. Tout ça, ils le faisaient aussi, mais ils savaient parfaitement que ça ne marcherait pas, exactement de la même manière qu’Israël devrait comprendre que ses efforts du même tonneau ne marcheront jamais. Ils vont continuer à être, à devenir, plutôt, un pays paria. Mais le ministre sud-africain des Affaires étrangères, il y a de cela environ cinquante ans, a parlé à son – à l’ambassadeur des Etats-Unis, et il lui a dit quelque chose de tout à fait sensé et pertinent. Il lui a dit ceci : « Oui, ils votent à une écrasante majorité contre nous aux Nations Unies, etc. Mais, aux Nations Unies, il n’y a qu’un seul vote, et ce vote, c’est le vôtre… Aussi longtemps que vous nous soutiendrez, peu importe ce que dit le reste du monde ». Voilà une perception des choses particulièrement perspicace. Voilà, en effet, ce que cela signifie que de disposer d’une domination mondiale d’un genre n’ayant encore jamais existé dans l’Histoire. Et il avait raison. Et si vous étudiez l’histoire de ce qui s’est produit après, vous constaterez que cela l’a démontré.

 

Durant les années 1960 et 1970, l’Afrique du Sud est de plus en plus devenue un pays paria. Les Etats-Unis et l’Angleterre ont continué à la soutenir. Autour de 1980, le boycott et les sanctions commencèrent. Les firmes américaines commencèrent à refuser d’investir dans ce pays. Mais les Etats-Unis continuaient à violer l’embargo. L’administration Reagan violait la législation du Congrès et une opinion publique quasi unanime pour continuer à soutenir l’apartheid sud-africain. Et ce fut une des périodes les plus violentes et les plus brutales. Durant les années 1980, grâce au soutien des Etats-Unis, l’Afrique du Sud fut à même de tuer, estime-t-on, environ un million et demi de personnes et de provoquer environ 60 milliards de dollars de dégâts simplement dans ses pays voisins, pour ne pas mentionner ce qu’elle faisait chez elle avec le soutien constant des Etats-Unis. Cela s’est poursuivi durant les années 1980.

 

In 1988, at that time, you couldn’t find anybody defending apartheid—you know, mayors, corporations, Congress, whatever. In 1988, the US formally identified the African National Congress, Mandela’s ANC, as one of the "more notorious terrorist groups" in the world. That was 1988. You’ll be pleased to know, if you don’t already, that Mandela was taken off the terrorist list a couple of months ago, so we no longer have to be terrified of him.

 

Around 1989, for reasons which are not entirely known—we don’t have internal documents for that period—US policy shifted, and it moved towards ending apartheid and instituting a regime which sort of maintains the social and economic structure of the apartheid regime, but without total exclusion of blacks. So, if you go to, say, Cape Town and Johannesburg, you can see black faces in the limousines, even though for—and other signs of improvement. That was a major achievement, getting rid of apartheid. But the fundamental structure was maintained. However, apartheid was ended. Mandela was let out of prison. He was given a couple of years of instruction in democracy and freedom and so on. And then he was allowed to appear. And the US, the godfather, changed its position, and it ended. If you go back to 1988, it looked like one of the worst periods in South African history. People were desperate, giving up.

And that’s happened elsewhere. So, the South African minister was correct. And it’s happened in other cases, too. I have no time to go through them, but there are other cases where just a slight shift in US policy terminated violent, murderous aggression, in fact near-genocidal aggression. And it could happen in this case, too. But something is going to have to press it, and that’s going to have to come from inside. It’s not going to come from the rest of the world. And I think that’s—these are lessons that we ought to keep in mind when we think about, first of all, our own responsibilities and also the kinds of tactical moves that would be appropriate.

 

 

Thanks.

 

En 1988, vous ne trouviez plus personne qui soutînt l’apartheid, ni maires, ni syndicats, ni membres du Congrès, personne. En 1988, les Etats-Unis ont formellement reconnu l’African National Congress de Mandela comme l’un des « groupes terroristes les plus notoires » dans le monde. C’était en 1988. Vous aurez le plaisir d’apprendre, si vous ne le saviez pas, que Mandela a été rayé de la liste des terroristes il y a de cela seulement quelques mois, si bien que nous n’avons plus motif à être terrifiés par lui…

 

Autour de 1989, pour des raisons qui ne sont pas toutes élucidées – nous ne disposons pas de documents internes pour ce faire -, la politique américaine a changé et elle s’est orientée vers la suppression de l’apartheid et l’institution d’un régime qui maintienne peu ou prou la structure sociale et économique du régime d’apartheid, mis à part l’exclusion totale des Noirs. Ainsi, si vous allez, disons, au Cap et à Johannesbourg, vous verrez des Noirs dans des limousines, même si cela ne signifie pas grand-chose – et d’autres signes d’amélioration. Mais la structure fondamentale a été maintenue. Toutefois, l’apartheid a pris fin. Mandela est sorti de prison. Il a reçu quelques années de formation en matière de démocratie et de liberté, etc. Et on lui a donné l’autorisation d’apparaître en public. Et les Etats-Unis, le Parrain, a changé de position, et l’apartheid a pris fin. Si vous remontez en 1988, cela ressemblait à l’une des pires périodes de toute l’histoire sud-africaine. Les gens étaient désespérés, ils baissaient les bras. Et cela s’est passé ainsi ailleurs. Donc, ce ministre sud-africain, que j’ai cité, avait raison. Je n’ai pas le temps de les examiner ici devant vous, mais il y a d’autres cas où une simple légère inflexion dans la politique américaine a mis fin à une agression violente quasi génocidaire. Et cela pourrait se produire également dans le cas qui nous occupe aujourd’hui. Mais il faut que quelque chose y incite, et cela doit venir de l’intérieur des Etats-Unis. Cela ne viendra pas du reste du monde. Et je pense que c’est là une leçon – que ce sont là des leçons – que nous devons conserver à l’esprit lorsque nous pensons, avant tout, à nos propres responsabilités, ainsi qu’aux genres d’actions tactiques qui pourraient être appropriées.

Je vous remercie.



Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier

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Source : Marcel Charbonnier


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