Communiqué
Le CRIF et Jean Castex
ne nous voleront pas nos droits !
UJFP

Mercredi 14 octobre 2020
Vous souvenez-vous de Michèle
Alliot-Marie ? Mais oui, on l’appelait
aussi " MAM ". Pilier et
femme-à-tout-faire de la droite
chiraquienne et sarkozyste pendant 25
ans, elle finit sa carrière en 2011,
contrainte à la démission pour avoir
(presque) livré du matériel anti-émeutes
à la police tunisienne...quatre jours
avant la fuite de son ami, le dictateur
Ben Ali. Le peuple tunisien se souvient
donc bien d’elle, mais c’était loin
d’être son seul sale coup.
En 2010, Michèle
Alliot-Marie, alors ministre de la
Justice, adressa en effet une circulaire
aux procureurs généraux près les Cours
d’Appel les incitant à poursuivre au
pénal les militant.e.s de BDS qui
appelaient au boycott des produits issus
des territoires colonisés par Israël.
Elle osa même évoquer les produits
"kasher" pour justifier cette
répression, validant le dogme désormais
classique selon lequel toute
contestation de la politique de l’État
d’Israël constitue une forme
d’antisémitisme.
Près de 10 ans et
plusieurs Gardes des Sceaux de droite et
de gauche (dont Christiane Taubira) plus
tard, la circulaire Alliot-Marie n’a pas
été retirée ; elle serait donc toujours
opérationnelle si, depuis juin dernier,
la Cour européenne des Droits de l’Homme
(CEDH) n’avait enfin condamné la France
pour sa non reconnaissance du boycott
non violent comme un acte politique et
citoyen parfaitement légitime.
Le gouvernement
n’ayant pas fait appel de ce jugement,
on aurait pu croire qu’il en prenait
acte et que la circulaire Alliot-Marie
finirait prochainement dans les
poubelles de l’Histoire. C’est mal
connaitre la hargne du lobby
pro-israélien : il a suffi d’un coup de
téléphone du CRIF et d’une rencontre
avec Francis Kalifat, son président,
pour que Jean Castex réaffirme, après
Eric Dupont-Moretti, et dans la droite
ligne politique d’Emmanuel Macron, la
validité maintenue de l’increvable
circulaire !
Sans vergogne,
après le droit international bafoué tous
les jours par l’État sioniste, le
gouvernement français donne toute
satisfaction au CRIF en bafouant le
droit européen. Et ces gens là
prétendent donner des leçons de
démocratie et de justice aux jeunes, aux
antiracistes, aux Gilets Jaunes, aux
peuples libanais ou biélorusse...
Pas question de les
laisser faire, ni de nous laisser
faire ! Nous avons conquis un juste
droit : le boycott citoyen. Devant les
tribunaux ou dans la rue, nous
l’utiliserons, nous le conforterons, et
MAM ne sera vraiment qu’un mauvais
souvenir.
La Commission
Communication externe, pour la
Coordination nationale de l’UJFP, le 11
octobre 2020
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