Communiqué
Qatar : appel au boycott du championnat
du monde
de football de 2022
EÉLV
Mercredi 16 octobre 2019
Au-delà de la prestation sportive, ce
qui a frappé les esprits au championnat
du monde d’athlétisme à Doha (Qatar), ce
sont les tribunes vides, la corruption,
le spectre du dopage et l’absurdité
climatique de compétitions se tenant
dans des stades entièrement climatisés
ou, au contraire, des compétitions
perturbées par une chaleur insoutenable.
Après les JO
d’hiver de Sotchi, en 2014, la Coupe du
monde de rugby au Japon aujourd’hui, et
bientôt les JO de 2020 à Tokyo, marqués
par une indifférence totale aux
questions environnementales, le
spectacle offert par les championnats
organisés au Qatar montre encore une
fois que les intérêts géostratégiques et
financiers priment sur les sportifs et
les sportives, qui sont sacrifié-es sur
l’autel des jeux du cirque. Une position
aux antipodes des valeurs du sport.
Pourtant, dès
l’annonce de la sélection de Doha en
2014, des critiques avaient questionné
ce choix, critiques balayées par la
fédération internationale (IAAF) au nom
de l’ouverture de l’athlétisme à de
nouveaux territoires. Lamine Diack,
l’ancien président, a été mis en examen
par la justice française pour
corruption, avec le directeur général de
BeIN Sports Yousef Al-Obaidly.
Le désastre était
annoncé. Il a eu lieu. Les
marathoniennes ont ouvert un triste bal,
le 27 septembre, mettant en danger leur
santé. Sur les 70 participantes, 28 ont
dû abandonner. Chez les hommes, sur 123
partants, 48 abandons. Le lendemain, sur
le 50 kilomètres marche, Yohann Diniz et
13 de ses adversaires ont également
rendu les armes. Toutes et tous sont
pourtant des sportives et sportifs de
haut niveau. Malgré cela, le Président
de l’IAAF Sébastian Coe préfère ne voir
que les records et les exploits sportifs
et considère cyniquement que « ces
championnats ont été les meilleurs
jamais vus ».
Le Qatar, suspecté
régulièrement de financer l’islamisme
radical, avec un code pénal qui prévoit
la lapidation des femmes, est surtout
connu en France comme investisseur du
sport spectacle. L’argent-roi,
maître-mot de ce petit État du golfe
persique, lui a permis de créer une
équipe nationale de handball composée à
90 % de joueurs européens et d’organiser
la coupe du monde de football en 2022,
malgré de larges suspicions de
corruption sur fond de Qatargate. Cette
coupe du monde, si elle a lieu, sera
entachée par le sang des travailleurs
étrangers qui ont construit huit stades
au prix de leur vie : un mort par jour
sur les chantiers. C’est inacceptable.
Dans le contexte
actuel d’urgence climatique, Europe
Écologie – Les Verts (EELV) et sa
Commission Sport Loisirs Tourisme
demande le Boycott par la France de la
Coupe du Monde de football au Qatar en
2022 et demande que la France soit tête
de pont d’un boycott collectif des pays
de l’Union européenne et, plus
globalement, des pays démocratiques.
Julien Bayou et
Sandra Regol, porte-parole
Anne-Marie
Heugas et Fréderic Steinberg, co-secrétaires
de la commission Sport Loisirs EELV
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