Communiqué
Au Sahel, une guerre contre la paix ?
EÉLV
Lundi 10 février 2020
Le président Macron a décidé d’envoyer
600 militaires et 100 blindés de plus
pour renforcer l’opération Barkhane.
Pourtant, 7 ans après la première
intervention au Mali, la menace
djihadiste n’a pas reculé, au contraire,
elle s’est étendue à tout le Sahel.
Pour Europe
Écologie – Les Verts, l’augmentation du
nombre de soldats engagés dans une zone
de conflit ne constitue pas une solution
en soi et ne peut ramener la paix. En
effet, la déstabilisation du Mali n’est
pas directement liée à l’émergence du
djihadisme, mais à la misère, à la
corruption, aux inégalités et aux
discriminations territoriales, comme au
simulacre de démocratie. Dans un tel
contexte, l’intervention militaire
française ne peut que conforter la
survie d’un régime politique corrompu et
largement contesté aujourd’hui par les
Maliennes et les Maliens qui estiment
que les gouvernements successifs n’ont
rempli aucune de leurs promesses. Pire,
non seulement la situation économique
n’a cessé de se détériorer, mais, en
plus, les massacres intracommunautaires,
notamment dans le centre du pays, sont
quotidiens et les groupes salafistes
djihadistes continuent de gangrener le
territoire malien.
Pour EELV, une
telle stratégie est vouée à l’échec et
ne sert qu’à protéger les intérêts
économiques et politiques de la France
ou des entreprises européennes au
détriment de la démocratie, de la
justice et de la souveraineté des pays
concernés. Il ne peut y avoir de paix
sans une modification profonde des
relations économiques, diplomatiques,
culturelles avec les pays du Sahel et
plus généralement africains.
Ces changements
passent par la fin de l’extractivisme et
du pillage de leurs ressources. Le
gouvernement français doit sortir de la
Françafrique, favoriser des transitions
démocratiques, remplacer les militaires
par des forces de médiations et par une
aide au développement autonome de la
région. Seules des actions de long
terme, gérant le fond vert prévu pour
leur transition écologique, avec les
populations locales et au plus près de
leurs besoins peuvent permettre de
contrecarrer l’avancée du djihadisme et
de gagner la paix.
Alain Coulombel
et Éva Sas, porte-paroles
Le sommaire
des communiqués
Le dossier Ecologie
Le dossier politique
internationale
Le dossier Afrique noire
Les dernières mises à jour
|