La situation en Palestine
occupée risque de connaitre des
bouleversements dans les semaines à
venir, en raison de l’élection il y a
quelques jours de Yahya Sinwar, à la
tête du bureau politique du Hamas dans
la bande de Gaza. Il succède
ainsi à Ismaïl Haniyeh.
Né à Khan-Younes, dans la bande de
Gaza, en 1962, Sinwar a passé 22 ans
dans les geôles israéliennes avant
d’être libéré en 2011 dans le cadre de
l’échange de prisonniers contre Gilad
Shalit, le soldat franco-israélien
enlevé par la résistance 5 ans plus tôt.
Considéré comme l’homme le plus fort
de Gaza, alors même qu’il ne dirigeait
ni la branche politique, ni la branche
armée du Hamas, il était, jusqu’à son
élection, le lien connectant ces deux
branches.
Ce haut dirigeant, qui a
contribué à établir les Brigades al-
Qassam, a supervisé la mise en place
de son unité de renseignement, « Majd »,
qui agit contre les collaborateurs
et qui a rétabli la sécurité dans la
bande de Gaza.
Courage, patriotisme, modestie,
détermination sans faille, autant de
qualités qui confèrent à l’homme une
réputation sans tache au sein de la
résistance. Mais Sinwar force le respect
jusque dans les rangs de l’ennemi. En
effet, le site pro-sioniste « times of
Israël » affirme que « les responsables
de la sécurité israélienne qui ont
rencontré Sinwar plus d’une fois le
décrivent comme un homme impressionnant
et cordial, mais n’hésitant pas à
utiliser l’action armée», ajoutant
qu’ « il était prêt à rester en prison
afin de forcer la libération d’un plus
grand nombre de prisonniers
palestiniens ».
C’est pour ces raisons que l’élection
de Sinwar a suscité une forte inquiétude
chez les responsables de l’entité
sioniste criminelle, qui ont conscience
qu’une nouvelle ère s’ouvre pour la
résistance.
En effet, ce changement à
la tête du bureau politique du Hamas
à Gaza marque probablement la fin de
la période « Mechaal », du nom de
celui qui dirigea le mouvement, qui
se caractérisait par la diplomatie
et les compromis politiques.
Le courant qui est désormais aux
commandes rejette toute concession
politique à l’occupant et préconise la
lutte armée comme seule solution
possible pour mettre fin à l’occupation.
Par ailleurs, cette élection
favorisera certainement le rapprochement
du Hamas avec « l’axe de la résistance
», notamment l’Iran et le Hezbollah. On
sait que la position « anti-Bachar » (et
donc pro-américaine) de la branche
politique du mouvement palestinien dans
le conflit syrien avait distendu les
liens de la direction politique avec la
République Islamique et la Résistance
libanaise. Cependant, la branche
militaire du Hamas continuait à exprimer
sa fidélité et sa reconnaissance envers
l’axe de la résistance, consciente de
l’importance de celui-ci dans sa lutte
contre l’occupant.
Parallèlement, sur le
plan extérieur, il semblerait qu’il
y ait aussi un réchauffement des
relations entre le Hamas et l’Égypte
et que l’on s’achemine vers un
accord politico-économique.
Ainsi, une délégation du Hamas,
dirigée par le vice-président du bureau
politique du mouvement, Ismaïl Haniyeh,
s’était rendue au Caire fin janvier
pendant plusieurs jours, où elle avait
rencontré des responsables égyptiens,
dont le chef des renseignements, Khaled
Fawzi. Quelques jours plus tard, une
délégation sécuritaire du Hamas de haut
rang, regroupant des représentants des
brigades Ezzedine el-Qassam, s’était à
nouveau déplacée au Caire.
Selon des sources israéliennes, qui
suivent cela de très près, les sujets
évoqués lors de ces rencontres
concerneraient des accords sur :
« l’organisation de la
procédure d’ouverture du passage de
Rafah, le renforcement des échanges
commerciaux entre le Caire et Gaza,
la cessation de la campagne
médiatique réciproque dans les
médias, et la médiation égyptienne
entre le Hamas et Israël d’une part,
et entre le Hamas et le Fatah de
l’autre ».
Ainsi, il semblerait que le Hamas
soit sur le point d’effectuer un
tournant stratégique, tant sur le plan
extérieur que sur le plan intérieur.
Le Parti Anti Sioniste
suit la situation avec attention en
Palestine occupée, à la lumière de
tous ces changements.
En effet, l’élection de
Yahya Sinwar, figure de la
résistance, ouvre certainement une
nouvelle phase dans laquelle le
mouvement Hamas va donner la
priorité à la lutte armée par
rapport à la politique. Cela
pourrait entraîner une
intensification spectaculaire des
hostilités contre l’occupation ces
prochaines semaines.
Il semblerait qu’après
avoir favorisé la solution
politique, les membres du mouvement
de résistance aient compris qu’avec
le régime criminel de Tel-Aviv, la
lutte armée était la seule option.
Quoiqu’il en soit, le
Parti Anti Sioniste demeure
solidaire de la résistance
palestinienne à l’occupation,
quelles que soient les formes que
prend cette lutte légitime et
héroïque.
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