P.A.S.
Dôme de fer ou Dôme d’argile ?
Yahia Gouasmi
Vendredi 6 mai 2016
D’après nos informations, il y a deux
semaines environ, un missile tiré à
partir du système de défense antimissile
« Dôme de Fer » a intercepté un drone
lors d’un test effectué par l’armée de
l’air américaine aux États-Unis.
En effet, selon un communiqué de
l’entreprise « Rafael Advanced Défense
Systems », qui développe le « Dôme de
Fer », le missile d’interception a été
tiré depuis un lanceur polyvalent
appartenant à l’armée américaine, et il
a touché sa cible avec succès. Il
semblerait qu’une série d’adaptations
aient été réalisées car c’est la
première fois que l’intercepteur dôme de
fer agit contre une cible comme un
drone.
On rappelle que le Dôme de fer,
opérationnel depuis 2011, a été
développé en Israël et financé en grande
partie par les États-Unis et l’Union
européenne. Il a pour fonction
d’intercepter les missiles et roquettes
pouvant être tirés sur les villages et
villes de l’entité sioniste (notamment
depuis la bande de Gaza).
Cependant, ce système
antimissiles, qui fait la fierté de
Tsahal, est loin d’être exempt de
critiques, tant sur son efficacité
que sur son coût.
En effet, le « Dôme de fer » a été
décrié pour son montant jugé prohibitif.
Le coût d’un missile d’interception est
estimé entre 35 000 et 50 000 dollars.
Des critiques sont aussi émises sur
l’inefficacité du système, notamment
contre les roquettes Qassam utilisées
par la résistance palestinienne et
lancées sur de très courtes distances,
comme cela a été constaté durant les
différentes offensives sionistes contre
la population palestinienne. On se
souvient que malgré la soi-disant «
invulnérabilité » du « Dôme de fer »,
les missiles de la résistance n’avaient
jamais cessé de pleuvoir lors des
agressions de l’armée sioniste sur Gaza
en 2012 et 2014.
En juillet 2014, la très sérieuse
revue américaine, « MIT Technology
Review », rapporta que Richard Lloyd, un
consultant expert en armement et ancien
ingénieur en chef chez Raytheon, avait
déclaré que « le système était
essentiellement un échec », alors que
par ailleurs, Theodore Postol, ancien
professeur du prestigieux MIT
(Massachusetts Institute of Technology),
remettait lui aussi en cause,
l’efficacité de ce système dont le taux
de succès serait en réalité compris
entre 5 et 10%.
À la fin de la même année, le
journal américain, the World Tribune
faisait fuiter l’information selon
laquelle
« l’armée israélienne
s’alarmait du fait que le ”Dôme de
Fer” resterait largement inefficace,
dans toute guerre contre les
missiles longue portée du Hezbollah
».
Évidemment ces critiques ne
sont pas dévoilées au grand jour afin de
rassurer une opinion publique très
sensible sur le thème de la sécurité,
mais aussi pour des raisons économiques
visant à la commercialisation de ce
produit.
Les récents tests effectués
démontrent ainsi la volonté d’améliorer
le système antimissiles « Dôme de fer »
qui a prouvé son inefficacité malgré les
importants moyens investis pour son
développement.
Est-ce que ces
améliorations entrent dans le cadre
d’une éventuelle guerre à venir,
notamment contre la résistance
libanaise ? Ou s’agit-il seulement
de rassurer une opinion publique
inquiète face au renforcement des
forces de la résistance, notamment
en terme balistique (missiles et
drones) ?
Une chose est sure
cependant, quels que soient les
moyens matériels et financiers mis
en œuvre, aucun bouclier ne saurait
résister à la volonté de la
résistance, face à l’injustice et à
la barbarie de l’entité sioniste
criminelle.
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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