Réseau Voltaire
L’inavouable projet d’un
pseudo-Kurdistan
Thierry Meyssan
Lundi 7 décembre 2015
Paris et Londres multiplient les
déclarations emphatiques contre Daesh,
son nettoyage ethnique et ses attentats.
Pourtant, ils préparent en coulisse le
nettoyage ethnique du Nord de la Syrie
en vue d’y créer un pseudo-Kurdistan, et
le déplacement de Daesh vers Al-Anbar
pour y créer un Sunnistan. Thierry
Meyssan analyse ce plan et souligne les
nombreuses contradictions du discours
officiel.
L’intervention
militaire de la France, d’Israël et du
Royaume-uni en Syrie est-elle légale ?
Pour lancer leur
nouvelle guerre en Irak et en Syrie, la
France ; Israël et le Royaume-uni ont
fait adopter par le Conseil de sécurité,
le 20 novembre, la résolution 2249 [1].
Pour le représentant français à l’Onu,
qui est à l’origine du texte, elle
autorise l’action collective en vertu de
l’article 51 de la Charte des Nations
unies, c’est-à-dire de la « légitime
défense ». Pour le Premier ministre
britannique, David Cameron, elle
soutient « toute action contre cette
secte meurtrière et diabolique à la fois
en Syrie et en Irak » [2].
Or, selon les experts du Service de
recherche de la librairie de la Chambre
des communes, il n’en est rien. Dans une
étude juridique fouillée, Arabella Lang
précise que la résolution n’autorise
absolument pas l’usage de la force, mais
appelle ceux qui en ont la possibilité
légale à redoubler leurs efforts [3].
Or, il ne peut s’agir que d’États qui
ont été appelés à intervenir par l’Irak
et la Syrie.
Pour les besoins de la cause, l’Irak
a donc adressé une lettre au Secrétaire
général et au Conseil de sécurité
affirmant être attaqué par Daesh depuis
le territoire syrien, alors même que
l’Émirat islamique a été fondé en Irak.
La France et le Royaume-uni ayant été
appelés par l’Irak, les deux États —mais
pas Israël— prétendent donc exercer un
droit de « légitime défense
collective ». En outre, chacun d’eux
prétend avoir été attaqué par Daesh
depuis la Syrie et prétend détenir aussi
un droit individuel de légitime défense.
Malheureusement, ces arguments ne sont
valables que si Paris et Londres
apportent la preuve que Daesh prépare
des attaques imminentes depuis la Syrie,
ce qui n’est pas le cas [4].
Par conséquent, l’intervention
militaire de la France, d’Israël et du
Royaume-uni en Syrie reste illégale sans
l’accord préalable du gouvernement de la
République arabe syrienne.
Rappelons par ailleurs que la Charte
des Nations unies et les résolutions
afférentes de l’Assemblée générale
interdisent formellement le soutien
militaire à des groupes non-étatiques
cherchant à renverser un État membre de
l’Onu. C’est pourquoi la France et le
Royaume-uni ont longtemps prétendu
n’envoyer que du matériel défensif aux
groupes armés en Syrie. Malheureusement,
ces groupes reçoivent de très
importantes quantités d’armes offensives
(notamment des fusils, des mortiers, des
missiles anti-tanks et sol-air, des
explosifs et même des gaz de combat).
Or, en août 2014, le président français
François Hollande a reconnu lors d’une
interview au Monde avoir livré
des armes offensives aux rebelles
syriens [5].
Il précisera par la suite, lors
d’entretiens avec le journaliste Xavier
Panon avoir livré dès 2012 [6]
des canons de 20 mm, des mitrailleuses,
des lance-roquettes, et des missiles
anti-chars, ce qui viole sans ambiguïté
le droit international et rabaisse la
France au rang d’« État voyou » [7].
L’inavouable projet
de la France, d’Israël et du Royaume-uni
Depuis le 20 novembre, la France
tente de réunir une coalition —une de
plus— pour lutter contre Daesh, et plus
précisément pour prendre Rakka. Cette
rhétorique, qui suffit à convaincre les
Français de la volonté de leur
gouvernement de répliquer aux attentats
du 13 novembre à Paris, masque pourtant
mal les intentions coloniales du
président Hollande. En effet, chasser
Daesh de Rakka, certes, mais avec
quelles troupes au sol et au profit de
qui ?
La campagne aérienne russe appuie au
sol l’Armée arabe syrienne, tandis que
selon le ministre français des Affaires
étrangères, Laurent Fabius, la campagne
franco-britannique pourrait appuyer
l’Armée syrienne libre [organisée par
les membres d’Al-Qaïda en Libye], des
Forces arabes sunnites [c’est-à-dire les
milices turkmènes appuyées par l’Armée
turque] et les Kurdes [à la fois le YPG
syrien et les peshmergas du Gouvernement
régional kurde d’Irak].
Dans le cas où ces forces
parviendraient à prendre Rakka, la ville
serait remise au Gouvernement régional
kurde d’Irak qui l’annexerait. Il
s’agirait de proclamer un « Kurdistan »
à cheval sur l’Irak et la Syrie, puis
d’expulser les populations syriennes qui
y résident, puis encore de transférer 10
millions de Kurdes turcs vers ce nouvel
État.
En 2011,
Alain Juppé pour la France et Ahmet
Davutoğlu pour la Turquie convenaient
secrètement de faire créer un Sunnistan
à cheval sur l’Irak et la Syrie par une
organisation Terroriste (Daesh) et un
Kurdistan, également à cheval sur les
deux pays. Leur projet était soutenu par
Israël et le Royaume-uni.
Le plan Juppé
En 2011, le ministre français des
Affaires étrangères, Alain Juppé, et son
homologue turc, Ahmet Davutoğlu,
signèrent un traité secret. Nous savons
qu’il comprenait plusieurs engagements
réciproques, dont celui de « régler la
question kurde » sans « porter atteinte
à l’intégrité du territoire turc »,
c’est-à-dire de créer un
pseudo-Kurdistan en Syrie.
Toujours persuadés qu’Alain Juppé est
gaulliste, les Français n’ont pas perçu
son virage de 2005. À l’époque, il avait
été condamné à 14 mois de prison avec
sursis et un an d’inéligibilité pour
avoir financé son parti politique en
détournant des fonds publics. Il quitta
la France et partit enseigner à
Montréal. Cependant, il était peu
présent au Canada et suivit secrètement
une formation dans un pays tiers.
Aujourd’hui, quoi que membre de
l’opposition, il est l’un des principaux
inspirateurs de la politique
proche-orientale que le président
Hollande conduit au mépris de l’Histoire
et des intérêts de la France.
Le Kurdistan et la
Syrie
Les Kurdes sont un peuple qui, depuis
plusieurs siècles, habite dans un
territoire aujourd’hui partagé entre la
Turquie, l’Irak et l’Iran. Lors du
recensement de 1962, il n’y avait que
169 000 Kurdes en Syrie, c’est-à-dire
une portion infinitésimale de la
population générale. Mais durant la
Guerre civile turque des années 1980-90,
2 millions de Kurdes turcs se
réfugièrent en Syrie. L’idée de la
France, d’Israël et du Royaume-uni est
de leur tailler un État, non pas chez
eux en Turquie, mais de coloniser le
pays qui les a généreusement accueillis.
La Syrie a déjà été divisée par la
France et le Royaume-uni lors de la
Conférence de San Remo (1920) en
fonction des Accords Sykes-Picot (1916).
Historiquement, elle comprend non
seulement l’actuelle Syrie, mais aussi
la Palestine, Israël, le Liban, la
Jordanie, le Sandjak d’Alexandrette
(Antioche en Turquie), et une partie de
l’Irak. Le projet actuel vise donc à
poursuivre ce démembrement.
Le
dirigeant kurde syrien, Salih Muslim, a
été reçu à Paris, le 31 octobre 2014,
par François Hollande et Recep Tayyip
Erdoğan. Les trois hommes sont convenus
de créer un pseudo-Kurdistan en Syrie,
d’en expulser la population sunnite et
chrétienne, et d’y transférer les Kurdes
de Turquie.
Qui sont les
Kurdes ?
Les Kurdes forment une culture
unique, mais parlent des langues
différentes, le Kurmanji, le Sorani et
Pehlewani, auquel il faut ajouter une
quatrième langue totalement différente
des trois précédentes, le Zaza-Gorani.
Durant la Guerre froide, les Kurdes
se divisèrent en deux groupes distincts,
les premiers étaient soutenus par Israël
et les États-Unis, tandis que les
seconds l’étaient par la Syrie et
l’URSS.
Durant la Guerre civile turque, le
PKK, principal parti kurde turc
d’obédience marxiste-léniniste, et son
chef Abdullah Öcallan militèrent pour
créer un Kurdistan indépendant en
Turquie. Ils précisèrent qu’il n’avaient
aucune ambition territoriale en Syrie.
Öcallan fut accueilli à Damas comme
réfugié politique d’où il dirigea les
opérations militaires en Turquie. Fuyant
la répression, 2 millions de Kurdes
trouvèrent refuge en Syrie. Mais, en
1998, Ankara menaça Damas de guerre s’il
continuait à héberger le PKK. Le
président Hafez el-Assad demanda
finalement à Abdullah Öcallan de trouver
un autre État d’accueil et continua à
protéger les réfugiés kurdes.
Aux débuts de la guerre contre la
Syrie, le président Bachar el-Assad
accorda la nationalité syrienne à de
nombreux réfugiés kurdes turcs. Il les
encouragea à se constituer en milices
locales et à participer à la défense du
territoire. Durant les deux premières
années, la coopération avec les Forces
sécuritaires syriennes fut totale, mais
les choses commencèrent à se détériorer
en 2014.
Le 31 octobre 2014, Salih Muslim, le
dirigeant de l’Union démocratique kurde
de Syrie, fut reçu par François Hollande
en marge d’un entretien avec le
président turc, Recep Tayyip Erdoğan, et
juste après la bataille de Kobané. Les
deux chefs d’État qui avaient jusque là
refusé d’aider les Kurdes syriens,
parvinrent à convaincre Salih Muslim
qu’il aurait un intérêt personnel à
trahir les engagements du PKK et à se
rallier à leur projet.
Un an plus tard, Salih Muslim lançait
une opération de kurdisation forcée du
Nord de la Syrie, provoquant le
soulèvement des populations locales,
principalement des chrétiens assyriens
et des arabes sunnites [8].
Cependant, lorsque la France, Israël
et le Royaume-uni lancèrent l’opération
de création du Kurdistan en Syrie, Salih
Muslim rencontra les pires difficultés à
mobiliser des combattants. Les jeunes
kurdes réfugiés en Irak refusèrent
massivement de se joindre au projet
colonial [9].
Salih Muslim était à nouveau à Paris,
ce vendredi 27 novembre.
La destruction du
Soukhoï 24 russe par la Turquie
L’intervention militaire russe, le
1er octobre 2015, bouscula le plan des
puissances coloniales. Pour le président
Recep Tayyip Erdoğan, elle éloignait une
fois de plus la réalisation du Plan
Juppé et son rêve de purification de la
Turquie. Aussi donna-t-il instruction
que son armée préparât un incident avec
un avion russe, ainsi que l’a révélé à
l’époque le lanceur d’alerte Fuat Avni.
Le 16 novembre, la Russie étendit son
opération militaire contre les groupes
terroristes en Syrie en attaquant
politiquement leurs sources de
financement. Le président Vladimir
Poutine provoqua la stupeur du G20
d’Antalya en accusant sans le nommer le
président de séance, Recep Tayyip
Erdoğan. Il montra aux diplomates
présents des photographies satellites
des convois de camions-citernes reliant
la Syrie aux ports turcs et dénonça le
laxisme de ceux qui permettent ainsi à
Daesh d’accumuler des milliards de
dollars [10].
Surestimant le soutient dont il
dispose à Washington ou sous-estimant la
puissance russe, le président Erdoğan
fit détruire le 24 novembre un Soukhoï
russe qui était entré 17 secondes sur
son territoire [11].
Sans attendre, Moscou réagit en prenant
de lourdes sanctions économiques contre
Ankara, en diffusant les enregistrements
radars de l’incident aérien [12],
en déployant des S-400, et finalement,
le 2 décembre, en diffusant lors d’une
conférence de presse de l’état-major les
preuves satellitaires de la
responsabilité de l’État turc dans le
financement de Daesh [13].
En un instant, la presse
internationale qui niait la vérité
depuis un an se répandit soudainement en
reproches contre l’autocrate d’Ankara et
sa famille.
Le 29
novembre 2015, l’Union européenne
dépliait le tapis rouge pour la Turquie.
Elle reprenait les négociations
d’adhésion, libéralisait les visas
d’entrée, et lui offrait 3 milliards
d’euros (à la tribune : le Premier
ministre turc Ahmet Davutoğlu, le
président du Conseil européen Donald
Tusk, et le président de la Commission
Jean-Claude Juncker).
L’intervention
franco-britannique
Pourtant, le 29 novembre, l’Union
européenne organisait un sommet
spécial avec la Turquie. Ignorant
les déclarations de Vladimir Poutine
au G20 et les rapports (non publics)
de la Haute représentante Federica
Mogherini attestant que le pétrole
de Daesh est écoulé dans l’Union par
Chypre, l’Italie et la France, les
participants concluaient :
« Rappelant la déclaration finale du
dernier sommet du G20, qui s’est
tenu à Antalya, ainsi que la
résolution (2015) 2249 du Conseil de
sécurité des Nations unies, la
Turquie et l’UE réaffirment que la
lutte contre le terrorisme reste une
priorité » (sic) [14].
En application du plan Juppé de
2011, les négociations d’adhésion de
la Turquie à l’UE étaient relancées,
le régime des visas en cours
d’abrogation, et, cerise sur le
gâteau, l’Union s’engageait à verser
3 milliards d’euros à la Turquie,
prétendument pour l’aider à gérer la
question des réfugiés syriens.
Le Parlement français [15]
et la Chambre des Communes
britanniques [16],
convaincus que la Résolution 2249
permet d’intervenir en Syrie sans
l’aval de Damas, autorisèrent leurs
Exécutifs à intervenir militairement
en Syrie. Ces interventions,
exclusivement aériennes, ont été
présentées comme visant Daesh.
Durant les débats, aucune des
Chambres concernées n’évoqua la
question du pseudo-Kurdistan.
Contrairement aux déclarations
faites à la presse, personne n’a
changé de politique face à Daesh.
L’organisation terroriste est
toujours soutenue par ceux qui l’ont
fondée (des personnalités
états-uniennes autour de David
Petraeus et John Negroponte, les
gouvernements saoudien, qatari et
turc). Seuls les chiites irakiens,
le Hezbollah libanais, l’Armée arabe
syrienne et la Russie la combattent.
Les opérations de la Coalition US
n’ont jamais eu comme objectif que
de « contenir » Daesh, jamais de
l’éradiquer. Le jeu consiste
aujourd’hui à « libérer » le Nord de
la Syrie pour immédiatement le faire
occuper par les Kurdes d’Irak, et à
repousser Daesh en Irak où le
district d’Al-Anbar lui est réservé.
La seule différence depuis
l’intervention russe, c’est que les
Occidentaux ont renoncé à faire
occuper le désert syrien par Daesh.
À retenir :
La
France et le Royaume-uni sont
parvenus à faire croire à leurs
opinions publiques que la
Résolution 2249 les autorise à
s’ingérer en Syrie contre Daesh.
Sur cette base, ils ont obtenu
l’autorisation de leurs
parlements pour engager des
bombardements sans autorisation
de la Syrie.
Au
sol, ils pensent pouvoir
s’appuyer sur les milices
turkmènes (soutenues par l’Armée
turque) et le YPG kurde (soutenu
par le Gouvernement régional
kurde d’Irak et par Israël).
Le
but de ces intervention n’est
pas d’éradiquer Daesh en raison
du nettoyage ethnique qu’il
perpètre, mais de le déplacer
vers Al-Anbar, et de poursuivre
le nettoyage ethnique, au Nord
de la Syrie cette fois, pour y
créer un pseudo-Kurdistan.
[1]
« Résolution
2249 », Réseau Voltaire,
20 novembre 2015.
[2]
“PM
statement on the United Nations
Security Council Resolution”,
10 Downing Street, November 20,
2015.
[3]
“Legal
basis for UK military action in
Syria”, by Arabella Lang,
Voltaire Network, 26 November
2015.
[4]
« La
Résolution 2249 n’autorise pas à
bombarder en Syrie », par
Nicolas Boeglin, Réseau Voltaire,
1er décembre 2015.
[5]
« François
Hollande confirme avoir livré des
armes aux rebelles en Syrie »,
Le Monde, 20 août 2014.
[6]
Rappelons que le président Sarkozy
avait également livré des armes
lourdes en 2011, notamment des
postes de tir Milan, cependant il a
été plus prudent et ne l’a jamais
reconnu publiquement.
[7]
Dans les coulisses de la diplomatie
française, par Xavier Panon,
L’Archipel, 13 mai 2015.
[8]
« Les
États-Unis et Israël débutent la
colonisation du Nord de la Syrie »,
Réseau Voltaire, 1er novembre
2015.
[9]
« Le
YPG proclame la conscription
obligatoire des réfugiés kurdes
syriens », Réseau Voltaire,
24 novembre 2015.
[10]
“Vladimir
Putin’s Responses to journalists’
questions following the G20 summit”,
by Vladimir Putin, Voltaire
Network, 16 November 2015.
[11]
« Pourquoi
la Turquie a-t-elle abattu le
Soukhoï russe ? », par Thierry
Meyssan, Réseau Voltaire, 30
novembre 2015.
[12]
« Les
enregistrements radars de l’attaque
turque contre l’avion russe »,
par Valentin Vasilescu, Traduction
Avic, Réseau Voltaire, 29
novembre 2015.
[13]
« La
Russie expose les preuves du trafic
de pétrole de Daesh via la Turquie »,
par Valentin Vasilescu, Traduction
Avic, Réseau Voltaire, 3
décembre 2015.
[14]
« Déclaration
UE-Turquie », Réseau Voltaire,
29 novembre 2015.
[15]
« Débat
à l’Assemblée nationale française
sur l’engagement militaire en Syrie »,
« Débat
au Sénat français sur l’engagement
militaire en Syrie », Réseau
Voltaire, 25 novembre 2015.
[16]
“UK
House of Commmons Motion on ISIL in
Syria”, Voltaire Network,
2 December 2015.
Thierry
Meyssan,
Intellectuel français,
président-fondateur du
Réseau Voltaire et de la conférence
Axis for Peace. Dernier ouvrage en
français :
L’Effroyable imposture : Tome 2,
Manipulations et désinformations
(éd. JP Bertand, 2007).
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