Islamophobie
Réponse publique à la Sénatrice
Eustache-Brinio
Serge Grossvak
Vendredi 10 juillet 2020
Madame Jacqueline Eustache-Brinio
Sénatrice du Val d'Oise,
Je vous accuse,
madame, de porter le fumet du racisme,
de l'islamophobie, de la haine active
contre une part de nos concitoyens.
Sur l'écran de ma
télévision ce mercredi, en direct et
intouchable, de votre dodu banc
sénatorial, j'ai reçu vos mots ignobles
en pleine face, en plein cœur. Madame,
vos vociférations d'inhumanité sont
enracinées dans les pires épisodes de
l'histoire de notre pays. Ils me
blessent, ils m'insultent parce que je
suis homme d'égalité et de fraternité.
Je suis citoyen de France.
Madame, vous
offensez mes amis musulmans, vous
offensez les idéaux républicains, vous
offensez la laïcité, vous offensez mon
pays La France, vous m'offensez. Vous
êtes le relais présent de Pétain et de
Salan.
Madame, vous hurlez
à la haine du simple fait de convictions
religieuses d'un Maire du Val d'Oise
nouvellement élu, d'un second ayant
manqué de peu son élection. Il fût un
temps où c'était aux Juifs qu'était
reproché, puis interdit, d'occuper des
fonctions. Cette haine qui vous habite
vous l'exsudez partout, en continu, à
l'affût. C'est vous, c'était déjà vous,
alors que vous exerciez votre fonction
de Maire de Saint Gratien, qui aviez
fait chasser une femme d'une brocante
municipale au motif qu'elle portait un
foulard. Vous aviez usé de la Police, de
« votre » police municipale pour chasser
comme une malpropre cette femme devant
les yeux de tous. Une humble mère, une
femme du peuple qui simplement n'avait
pas l'heur de vous plaire. Honte à vous
!
Je vais vous dire,
madame, même si j'ai conscience que
cette haine qui vous habite vous rend
insensible à tout ce qui fait humanité.
Devant l'histoire de cette femme j'ai
pensé à mes parents. Ce que vous
infligez de vexations et d'insultes à
mes amis musulmans fait miroir à ce dont
témoignent encore mes parents de ce qui
a précédé l'arrivée d'Hitler. Les
regards suspicieux, les mots blessants,
les rejets de la bonne société, la
dénonciation de l'envahissement... Je
pense à ma mère, elle était enfant
lorsqu'elle a porté l'étoile jaune. Elle
n'en comprenait pas encore les raisons
lorsqu'une femme magnifique l'a croisée
dans la rue, l'a prise dans ses bras.
Cette femme a pleuré, l'a soutenue. Sans
la connaître.
Vous êtes tout
l'opposé de cette femme.
Madame
l'insultante, madame la Sénatrice de
l'infamie, voilà ce que je voulais vous
dire que vos paroles et vos actes ne
demeurent pas dans le silence et
l'absolution.
Serge Grossvak
Et à mes amis qui
lieront cette lettre,
C'est mon héritage
qui me fait aujourd'hui devoir de
fraternité. Chacun part de son histoire.
Amis sans Dieu, amis qui croyez au Ciel,
amis touchés par les mots de Jean Paul
II rejetant la mise en haine, nous
devons nous retrouver au delà de nos
divergences pour interdire le désastre
qui monte dans les troubles de
l'angoissante crise. Ensemble, faisons
de notre humanité un barrage. Tout cela
est trop grave et menace de pire encore.
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