LE CRI DES PEUPLES
Idlib : frappes meurtrières de la
Turquie contre l’armée syrienne et le
Hezbollah, l’OTAN prend ses distances
Samedi 29 février 2020 Reportage
d’Al-Mayadeen, 29 février 2020.
La Turquie parle
officiellement de plusieurs centaines de
victimes, mais ces chiffres sont
grossièrement exagérés ;
Reuters parle de 48 morts, dont 9
membres du Hezbollah (30 autres auraient
été blessés). A ce stade, aucun chiffre
officiel n’a été communiqué par l’armée
syrienne ou le Hezbollah. Le fait que la
Turquie ait pour la première fois tué
des combattants du Parti de Dieu
appellera sans aucun doute une réponse.
Note : cette
vidéo est publiée sur une nouvelle
chaine Dailymotion car après
Youtube et
Facebook,
Vimeo vient de supprimer ma chaîne.
J’étudie actuellement l’opportunité d’un
recours en justice. Je publierai bientôt
un article pour dénoncer cette énième
censure. En attendant, continuez à
soutenir ce travail par vos dons et
à vous
abonner.
Transcription
:
Des frappes turques
contre les environs d’Alep et d’Idlib
ont conduit au martyre de plusieurs
soldats de l’armée syrienne et du
Hezbollah. Notre envoyé a confirmé que
des drones turcs ont opéré plusieurs
frappes contre les positions de l’armée
syrienne et de ses alliés, conjointement
avec des tirs d’artillerie. Il a ajouté
que les groupes (terroristes) armés
essaient de profiter des bombardements
turcs pour rassembler leurs forces et
prendre d’assaut les lieux libérés aux
environs d’Alep.
Par ailleurs,
durant les dernières heures, le nombre
de soldats turcs tués (en Syrie) s’est
élevé à 36. En plus de cela, le
Ministère de la défense turc a annoncé
qu’un soldat turc avait été tué et deux
autres blessés du fait de tirs
d’artillerie de l’armée syrienne dans la
province d’Idlib. Il a déclaré que ces
tirs syriens ont visé des éléments de
l’armée turque dont la présence à Idlib
avait pour but de parvenir à un
cessez-le-feu.
Idlib : l’OTAN
refuse d’intervenir dans le bourbier
turc
Par Scott Ritter
Source :
RT, le 28 février 2020
Traduction :
lecridespeuples.fr
Ayant été durement
touchée par des frappes de l’armée de
l’air syrienne à Idlib qui ont causé 36
morts et une soixantaine de blessés, la
Turquie a appelé l’OTAN à la rescousse,
mais bien que l’Alliance Atlantique soit
farouchement opposée à Assad et à son
allié russe, elle refuse de soutenir
l’aventure douteuse d’Ankara.
La Turquie a
convoqué une réunion d’urgence de l’OTAN
au titre de l’article 4, dans l’espoir
d’obtenir de l’aide concernant la crise
en Syrie. La réunion a débouché sur une
déclaration de l’OTAN condamnant les
actions de la Russie et de la Syrie et
plaidant pour une aide humanitaire, mais
refusant à la Turquie l’aide qu’elle
recherchait.
La situation dans
la province d’Idlib a atteint des
proportions dramatiques. Une offensive
militaire de plusieurs mois menée par
l’armée syrienne, soutenue par l’armée
de l’air russe, l’Iran et le Hezbollah,
a repris près du tiers du territoire
occupé par des groupes anti-Assad
financés et armés par la Turquie. En
réponse, le Président turc Reccep Tayyip
Erdogan a envoyé à Idlib des milliers de
soldats turcs, soutenus par des milliers
de pièces d’équipement militaire, y
compris des chars et des véhicules
blindés, pour renforcer ses alliés
harcelés et en recul.
Le résultat a été
un désastre pour la Turquie, qui a perdu
plus de 50 soldats à ce jour et compte
des dizaines de blessés en raison des
attaques aériennes syriennes. Pour sa
part, la Russie s’est abstenue d’engager
directement les forces turques (du moins
officiellement), se concentrant plutôt
sur la lutte contre les militants
soutenus par la Turquie. Confrontée à un
nombre croissant de victimes, la Turquie
s’est tournée vers l’OTAN pour obtenir
de l’aide, invoquant l’article 4 de la
Charte de l’OTAN, qui autorise les
membres à demander des consultations
chaque fois que, à leur avis, leur
intégrité territoriale, leur
indépendance politique ou leur sécurité
sont menacées.
Des précédents
dangereux
Parmi les principes
fondamentaux de l’alliance de l’OTAN, la
plupart des observateurs se concentrent
sur l’article 5, qui déclare qu’une
attaque contre un membre est une attaque
contre tous. Cependant, tout au long de
ses 75 ans d’histoire, l’article 5 n’a
été invoqué qu’une seule fois (au
lendemain du 11 septembre), entraînant
des patrouilles aériennes et maritimes
conjointes, mais aucune confrontation
militaire directe. Les guerres que
l’OTAN a engagées militairement, que ce
soit au Kosovo, en Afghanistan, en Libye
ou en Irak, ont toutes été menées en
vertu de l’article 4, lorsque l’OTAN a
pris une décision collective de fournir
une assistance dans une situation qui
n’impliquait pas d’attaque militaire
directe contre l’un des ses États
membres.
En gardant cet
élément à l’esprit, la décision de la
Turquie de faire appel à l’article 4 est
une action très sérieuse. Pour obtenir
un effet de levier supplémentaire,
Ankara a lié les pourparlers de l’OTAN à
la décision pourtant distincte d’ouvrir
ses frontières aux réfugiés demandeurs
d’asile en Europe, abrogeant
unilatéralement un accord conclu avec
l’Union européenne pour empêcher une
migration incontrôlée vers l’Europe via
les territoires et les eaux sous
contrôle turc. À travers ce chantage
humanitaire, la Turquie a cherché à
utiliser les coûts économiques et
politiques partagés résultant de la
situation en Syrie comme monnaie
d’échange pour le soutien de l’OTAN.
Un pari raté
Le meilleur que la
Turquie ait pu tirer de sa consultation
sur l’article 4, cependant, fut une
déclaration tiède de Jens Stoltenberg,
le Secrétaire général de l’OTAN,
condamnant la Syrie et la Russie, et
encourageant une résolution diplomatique
des combats en Syrie afin d’atténuer la
crise humanitaire en cours ayant causé
un nouveau flot de réfugiés. Ceci est
loin du type de soutien militaire
concret, comme la fourniture de systèmes
de défense aérienne Patriot (qui
ont pourtant prouvé leur inefficacité en
Arabie Saoudite) ou l’application par
l’OTAN d’une zone d’exclusion aérienne
au-dessus d’Idlib que la Turquie
espérait.
L’appel à un
soutien militaire au titre de l’article
4 est grave, car il vise à mettre en
branle tout le poids de l’alliance de
l’OTAN. Cela a été souligné par les
récents commentaires du Commandant
suprême des forces alliées en Europe, le
général américain Tod Wolters, qui a lié
la position de dissuasion nucléaire de
l’OTAN aux opérations actuelles de
l’OTAN menées au titre de l’article 4 en
Afghanistan et en Irak. À un moment où
l’OTAN se concentre sur une
confrontation avec la Russie dans les
pays baltes, et après l’humiliation
subie par Washington du fait de
l’attaque iranienne contre la base US
al-Assad en Irak, l’ouverture d’un
deuxième front contre les Russes en
Syrie n’est pas quelque chose que
l’Alliance est prête à soutenir.
Alors que les
États-Unis ont exprimé leur désir de
soutenir la Turquie lors des
consultations, l’OTAN est une
organisation de consensus et les
complexités de l’aventure syrienne de la
Turquie, qui s’étendent au-delà de la
simple implication russe pour inclure
des questions concernant la légalité de
la présence turque en Syrie, et le fait
que de nombreux groupes armés soutenus
par la Turquie à Idlib sont des
organisations désignées comme
terroristes, a empêché l’OTAN
d’intervenir en faveur de la Turquie.
Ayant échoué dans ses efforts pour
obtenir le soutien de l’OTAN en Syrie,
la Turquie a maintenant le choix de
battre en retraite ou de surenchérir.
Aucun de ces choix ne finira bien pour
la Turquie, et la catastrophe
humanitaire qui se déroule aujourd’hui à
Idlib ne pourra que s’exacerber.
Déclaration de
Vassily Nebenzia, représentant permanent
de la Russie à l’ONU, lors d’une réunion
du Conseil de sécurité sur la Syrie le
28 février 2020.
Source :
https://russiaun.ru/en/news/syria280220
Traduction :
lecridespeuples.fr
Nous remercions le
Secrétaire général, son Excellence
Antonio Guterres, et le Secrétaire
général adjoint Rosemary DiCarlo pour
leur exposé.
La situation dans
la zone de désescalade d’Idlib reste
très tendue. Nous entretenons des
contacts avec nos homologues turcs, tant
au niveau inter-institutions qu’au plus
haut niveau. Le Président russe Vladimir
Poutine et le Président turc Reccep
Tayyip Erdogan ont eu une nouvelle
conversation téléphonique ce matin. Il a
été convenu d’organiser leur réunion en
face à face sous peu, au début du mois
de mars, lorsque les emplois du temps
des deux dirigeants le permettront. La
délégation russe est actuellement à
Ankara et négocie intensivement des
moyens de stabiliser la situation.
Ainsi, nous poursuivons nos contacts au
sein du « format Astana ». Nous sommes
convaincus que si les militaires, les
diplomates et les représentants des
services de sécurité participant au
format Astana se concentrent sur des
accords de base sur la zone de
désescalade d’Idlib, cela ouvrira la
voie à de véritables changements « sur
le terrain ».
Hier, un incident
avec des militaires turcs a eu lieu,
mais pas aux postes d’observations (où
le personnel militaire turc est en
sécurité). L’incident s’est produit à
l’extérieur du poste d’observation, à
proximité de Behun. Le ministère russe
de la Défense a fourni un commentaire
détaillé, qui a confirmé que les forces
russes et turques « sur le terrain »
sont en contact constant et quotidien.
Les militaires turcs informent en temps
réel le Centre russe de réconciliation
des parties belligérantes de la position
actuelle des forces turques dans la zone
de désescalade d’Idlib. La Russie
transmet les coordonnées aux forces
armées syriennes afin d’assurer la
sécurité des soldats turcs lors de la
réponse aux attaques terroristes. Comme
le fait savoir le ministère russe de la
Défense, les coordonnées transmises hier
ne mentionnaient pas les zones où sont
finalement morts les soldats turcs.
Lorsqu’il a été rendu compte de ce qui
s’était passé, la partie russe a pris
des mesures globales pour mettre fin aux
hostilités et assurer l’évacuation en
toute sécurité des morts et des blessés.
En outre, afin d’éviter d’éventuelles
spéculations, le ministère russe de la
Défense a confirmé que les forces
aérospatiales russes n’avaient pas
utilisé d’avions de combat dans la
région de Behun.
Nous déplorons la
mort des soldats turcs, tout comme nous
regrettons les informations faisant état
de décès de soldats syriens. Nous sommes
convaincus que le respect des accords, y
compris ceux sur les conflits, permettra
d’éviter de telles tragédies à l’avenir.
Nos forces militaires « sur le terrain »
sont prêtes à poursuivre ce travail.
Monsieur le
Président,
Tant dans les
discussions avec nos collègues turcs
qu’au sein du Conseil de sécurité, nous
avons réitéré que nous sommes attachés
au Mémorandum de Sotchi du 17 septembre
2018. Je voudrais vous rappeler
l’essence de ces accords : ils
consistent à séparer l’opposition des
terroristes [un engagement de la Turquie
qui n’a jamais tenu] ; à établir une
zone démilitarisée exempte de
djihadistes, afin que personne ne puisse
bombarder les installations civiles, les
positions de l’armée syrienne et les
bases militaires russes depuis cette
zone [idem] ; et à fournir un accès sans
entrave aux autoroutes M4 et M5, qui
sont cruciales pour l’économie, l’aide
humanitaire et le peuple syrien dans son
ensemble [idem]. Nous partageons cet
objectif avec nos collègues turcs. Nous
sommes bien conscients des défis à
surmonter pour atteindre ces objectifs,
mais ensemble, nous pouvons en faire une
réalité.
Dans le même temps,
je voudrais souligner que les décisions
prises à Sotchi sont de nature
temporaire, car comme l’indique
également le Mémorandum, elles se
réfèrent au territoire national de la
Syrie, à sa souveraineté et à son
intégrité territoriale, que les parties
doivent respecter, et qui sont garantis
par la Charte des Nations Unies.
Ces derniers mois,
des terroristes, principalement de Hayat
Tahrir al-Sham, qui ont saisi Idlib, ont
intensifié leurs incursions contre les
civils dans les zones peuplées voisines
et contre les forces syriennes. En
réponse aux violations en cours du
cessez-le-feu depuis l’intérieur de la
zone d’Idlib, l’armée syrienne a le
droit de riposter et de réprimer les
terroristes. Nous ne pouvons aucunement
empêcher l’armée syrienne de respecter
les engagements stipulés dans les
résolutions du Conseil de sécurité de
l’ONU sur une lutte sans compromis
contre le terrorisme sous toutes ses
formes et manifestations. Et je voudrais
souligner que tout cela se passe sur son
propre territoire, le territoire de la
Syrie souveraine, et non sur le
territoire de qui que ce soit d’autre.
Aujourd’hui, Mme DiCarlo nous a rappelé
que Hayat Tahrir al-Sham est reconnue
comme une organisation terroriste aux
Nations Unies, ainsi qu’en Russie, en
Syrie, en Europe, aux États-Unis et en
Turquie.
À cet égard, nous
voudrions à nouveau attirer l’attention
de nos collègues et de tous ceux qui
suivent de près la situation à Idlib
qu’il y a des tentatives de blanchiment
ou de justification des terroristes.
Malheureusement, cela se passe au niveau
des plus hauts responsables, y compris
les représentants des États-Unis. Il y a
un argument selon lequel Hayat Tahrir
Al-Sham est composé « de patriotes et de
révolutionnaires » plutôt que de
terroristes, simplement parce qu’ils se
battent contre les autorités syriennes
légitimes. Nous considérons cet argument
comme inacceptable et extrêmement
dangereux.
C’est malheureux,
mais aujourd’hui, de telles déclarations
semblent être considérées comme un
signal d’action. Récemment, une ONG bien
connue a décidé de conduire un interview
avec le chef de Hayat Tahrir al-Sham,
Julani, qui a déclaré qu’il transformait
le groupe et se concentrait
principalement sur la lutte contre le
gouvernement syrien, plutôt que sur les
attaques terroristes. Hier, mon collègue
syrien, appelant à un cessez-le-feu, a
demandé : « Pourquoi personne n’a parlé
à Ben Laden ou à Al-Baghdadi ? Nous ne
nous souvenons pas que ces personnes
aient été interviewées par des
journalistes occidentaux [Robert Fisk a
bien interviewé Ben Laden, mais avant le
11 septembre]. »
Pour être honnête,
nous avons des questions sur les armes
qui sont entre les mains des
terroristes. Le ministère russe de la
Défense fournit régulièrement des
informations à ce sujet, qui sont
disponibles sur des sites Web. Vous
pouvez trouver diverses photos et clips
vidéo, qui prouvent que les combattants
sont armés des dernières versions des
produits militaires occidentaux :
drones, véhicules blindés, armes
légères, systèmes de missiles,
équipements antichars et anti-aériens.
Ces armes sont utilisées contre les
forces syriennes et russes et contre des
civils.
Nous tenons à
mettre en garde nos collègues
occidentaux contre la répétition de
leurs erreurs du passé, lorsque pour
atteindre leurs objectifs géopolitiques
de changement de régime dans un pays,
que ce soit l’Afghanistan, l’Irak, la
Libye ou la Syrie, ils ont compté sur
les terroristes dans l’espoir que
ceux-ci pourraient être contrôlée après
avoir réalisé ces objectifs. Cela ne
s’est jamais produit dans l’histoire.
J’exhorte tous nos collègues à garder à
l’esprit qu’il n’est pas possible de
conclure des accords avec les
terroristes, en particulier pour
résoudre des problèmes tels que ceux
auxquels nous sommes confrontés dans le
contexte du règlement de la crise
syrienne.
Nous avons souligné
à plusieurs reprises qu’il était
nécessaire de conjuguer nos efforts pour
lutter contre le terrorisme et
désamorcer les tensions. Nous sommes
prêts pour une telle interaction avec
tous ceux qui s’y intéressent vraiment.
Il est important de démontrer cette
compréhension de la nécessité d’une
coopération à toutes les étapes, pas
seulement lorsque nous avons un besoin
urgent de résoudre des crises. Je
voudrais vous rappeler qu’en 2003,
lorsque l’Irak a été bombardé sous des
prétextes complètement inventés, nos
collègues américains et britanniques
n’ont parlé d’aucune coopération.
Ensuite, il y a eu la Libye qui, après
l’opération de l’OTAN en violation d’une
résolution du Conseil de sécurité, s’est
effondrée de facto. Ils essaient de
faire de même avec la Syrie. Nous
réitérons l’appel à être guidés par les
intérêts de tous les pays de la région,
plutôt que par des intérêts
géopolitiques égoïstes, qui sont souvent
incompatibles avec les intérêts des
peuples qui vivent dans ces pays et dont
vous prétendez vous soucier tellement.
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