Discours
Le Hezbollah en guerre (3) :
frappes sur Haïfa (16 juillet 2006)
Jeudi 19 juillet 2018
Discours du
Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed
Hassan Nasrallah, le 16 juillet 2006, au
4e jour de la guerre contre Israël.
Traduit pour
la première fois à l'occasion du 12ème
anniversaire de l'événement. Tous les
discours du Secrétaire Général du
Hezbollah durant la guerre de 2006,
inédits en français, seront
intégralement publiés à leur date
anniversaire cet été.
Traduction :
http://sayed7asan.blogspot.fr
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censure.
« Nous avons
concentré nos tirs de missiles/roquettes
exclusivement sur des positions
militaires, sans frapper aucune colonie
ou lieu de peuplement israéliens au nord
de la Palestine occupée. Mais l'armée de
l'ennemi, incapable de faire face aux
combattants du Hezbollah, a commencé dès
le premier jour à cibler les villes, les
villages, les civils et les
installations civiles, ainsi que
l'infrastructure. [...] Nous
n'avions donc pas d'autre choix
aujourd'hui que de tenir la promesse que
nous nous étions faite, et nous avons
frappé la ville de Haïfa. [..] Nos armes
ne sont pas des armes de vengeance, mais
des armes de dissuasion, des armes (dont
l'objectif est de) ramener à un peu de
raison et de bon sens les fous (furieux)
du gouvernement Olmert, pour qu'ils
mettent fin à leur arrogance, à leur
hybris, et je peux même dire à
l'imbécilité et à la stupidité par
lesquelles ils se distinguent tout
particulièrement. » Hassan Nasrallah, 16
juillet 2006.
Sans surprise,
Israël a déversé dès les premiers jours
sa furie destructrice sur le Liban et la
population libanaise, frappant à dessein
l'infrastructure (ponts, centrales
électriques, aéroport...) pour paralyser
le pays, ainsi que les centres urbains
pour infliger une punition collective au
peuple libanais –notamment les zones à
majorité chiite de la banlieue sud de
Beyrouth, pour faire payer le plus grand
prix à la base populaire du Hezbollah–,
n'épargnant ni les habitations, ni les
convois de civils fuyant les zones
bombardées et en particulier le sud, ni
les ambulances, ni les refuges, ni
l'industrie alimentaire, soumettant le
pays à un véritable blocus.
Robert Fisk avait notamment rapporté
le crime de guerre de Marwaheen, évoqué
par Hassan Nasrallah dans ce discours :
Et toutes ces
morts civils, je ne crois pas qu'elles
soient dues au hasard. Je ne crois pas
que c'était une erreur quand ils ont
frappé cette caserne militaire de
soldats de l'unité logistique, qui
essayaient de réparer [un pont et de
rétablir l'électricité dans] leur propre
pays, ce qu'ils ont le droit de faire.
Marwaheen est un
cas particulier. C'est un village dans
le sud du Liban, que le Mossad, les
Israéliens, ont ordonné aux villageois
de quitter. Je dois ajouter que c'est le
village le plus proche de la scène où
les soldats israéliens ont été capturés
et tués mercredi. Ils ont reçu l'ordre
de quitter le village. Ils l'ont fait
dans un convoi de voitures, une
vingtaine de véhicules. Ils se sont
rendus auprès de l'ONU, qui les a
renvoyés –un bataillon ghanéen,
honteusement– et se sont dirigés vers
Tyr. Mais un F-16 est venu et les a
brûlés vifs sous un tapis de bombes.
C'est un massacre révoltant.
En quelques jours,
on comptait plus de 300 morts, presque
uniquement civils, des milliers de
blessés et près d'un million de
déplacés. L'armée nationale libanaise,
scandaleusement neutre dans ce conflit
–on apprendra plus tard que le Premier
ministre Fouad Siniora, qui appelait le
Hezbollah à restituer les soldats à
Israël et lui faisait de facto porter la
responsabilité de la guerre, avait donné
des instructions pour que l'armée
entrave les activités de la Résistance–,
ne sera même pas épargnée dans ses
actions civiles. Soucieux de maintenir
autant que possible la cohésion
nationale et de ne pas faire le jeu de
l'ennemi, Hassan Nasrallah n'évoquera
ces faits que bien après la guerre, de
même que la collusion des monarchies du
Golfe, et en particulier de l'Arabie
Saoudite, avec l'agression israélienne.
Mais si Tsahal s'est révélé comme
l'armée criminelle qu'elle a toujours
été, le Hezbollah, pour sa part, a fait
la démonstration tant de son éthique, ne
ciblant les civils israéliens qu'après
plusieurs jours de retenue, car il
n'avait pas d'autre choix pour protéger
sa propre population (le ratio final
civils/militaires des victimes du
Hezbollah sera inverse à celui d'Israël,
1/10 contre 10/1) que de sa grande
expertise sur le plan militaire : face
aux exploits de la guérilla libanaise
(corvette israélienne détruite, bases
militaires du nord localisées et
frappées...), Israël a dévoilé au grand
jour l'incapacité de son infanterie,
dont les tentatives d'incursion ont été
immédiatement stoppées, et même de ses
services de renseignement, auxiliaires
indispensables de la force aérienne. Dès
le premier jour, Olmert avait annoncé
pompeusement la destruction de la quasi
totalité de la capacité balistique du
Hezbollah, mais il a reçu un démenti
cinglant par la pluie de roquettes et de
missiles incessante et toujours plus
drue qui s'est abattue quotidiennement
sur Israël, jusqu'au dernier jour de la
confrontation, jusqu'à Haïfa et, comme
le montrera la prochaine étape, bien
au-delà de Haïfa. Ce discours dans
lequel la victoire et la reconstruction
sont évoquées comme des perspectives
prochaines et certaines montre bien que
le Hezbollah a toujours été en position
de force dans ce conflit.
Sayed Hasan
Transcription
:
Au Nom de Dieu, le
Tout Miséricordieux, le Très
Miséricordieux.
« — Dis : Aucun (mal) ne nous atteint,
sinon ce que Dieu a décrété pour nous.
Il est notre Protecteur, et que les
croyants placent leur confiance en Dieu.
— Dis : Est-ce que vous envisagez un
autre (sort) pour nous que l'une des
deux glorieuses issues (la victoire ou
le martyre) ? Quant à nous, nous nous
attendons à ce que Dieu vous frappe
directement d'un de Ses châtiments, ou
qu'il vous châtie par notre
intermédiaire. Attendez donc, et nous
attendrons avec vous (pour connaître
l'issue de notre affrontement). »
(Coran, IX, 50-51)
Dieu le Très-Haut et le Puissant a dit
la vérité.
Que la paix soit sur vous, ainsi que la
Miséricorde de Dieu et Sa Bénédiction.
Dans ce discours, je souhaite m'adresser
à vous à nouveau en ce jour, dimanche
[16 juillet], peu avant 13h, pour
évoquer avec vous quelques points ayant
trait au champ de bataille et à la
(situation) politique, dont je me dois
de parler dans la situation
particulièrement sensible et importante
où nous sommes aujourd'hui.
Premièrement, en ce qui concerne les
événements sur le terrain. Depuis le
début, nous nous sommes efforcés d'agir
avec calme, précision et sans
précipitation. Nous avons annoncé des
positions claires et lancé des
avertissements clairs. Le premier jour,
nous avons concentré nos tirs de
missiles/roquettes exclusivement sur des
positions militaires, sans frapper
aucune colonie ou lieu de peuplement
israéliens au nord de la Palestine
occupée. Mais l'armée de l'ennemi,
incapable (de faire) face aux
moudjahidines (combattants du
Hezbollah), a commencé dès le premier
jour à cibler les villes, les villages,
les civils et les installations civiles,
ainsi que l'infrastructure.
Malgré cela, nous
avons patienté, et poursuivi notre
combat (en ciblant seulement) les
soldats et les militaires (ennemis), et
les positions militaires au nord de la
Palestine occupée. Et des frappes très
importantes ont eu lieu avec succès,
surtout celle qui a ciblé plusieurs
centres de commandement de brigades
situés dans la zone nord (d'Israël), que
ce soit le commandement de la zone nord,
le commandement des forces navales ou le
commandement des opérations aériennes à
Meron, et l'impact et les dégâts
infligés par ces frappes sans précédent
furent considérables. Mais face à cela,
nous voyions que les sionistes
concentraient leurs frappes sur les
civils et les installations civiles.
(L'ennemi) a essayé d'avancer dans la
région d'Ayt al-Cha'b, mais les
moudjahidines (combattants) lui ont fait
face et ont détruit un tank israélien
qui compte parmi les plus puissants qui
existent à ce jour en Israël. Un
deuxième tank s'est approché et a
également été détruit, et un troisième
s'est avancé et a été endommagé. Et cet
événement a constitué une occasion
d'humilier l'infanterie israélienne à la
frontière du Mont Amel.
Les principales villes du Liban ont été
frappées par Israël, ainsi que les
villages, et ils ont tué des civils dans
leurs maisons. Dans plusieurs villages,
des habitations civiles ont été
détruites, et le mari, la femme et les
enfants tués. Ici, on compte 10 martyrs
; là, 8 martyrs ; là encore, 7 martyrs,
etc. Jusqu'au au martyre terrible et
atroce des réfugiés de la ville (du
sud-Liban) de Marwaheen, majoritairement
des femmes et des enfants (fuyant la
zone de combats à la demande d'Israël,
et délibérément frappés dans leur
exode), ainsi que les frappes
destructrices contre un certain nombre
de villages, et surtout contre la
banlieue sud de Beyrouth.
Il semble que l'ennemi ait mal
interprété notre retenue des premiers
jours. En vérité, nous avons patienté
face à l'agression et riposté en
frappant seulement des (cibles)
militaires, afin de confirmer que notre
bataille est avec eux, même si nous
considérons que tous (les Israéliens)
sont complices (de cette agression).
Mais tant que nous n'étions pas
contraints de frapper des cibles
civiles, nous n'avions pas de raison de
le faire.
Nous avons attendu
(patiemment), et avons accompli notre
exploit lorsque nous avons frappé la
corvette militaire israélienne (qui
opérait) au large des côtes de Beyrouth,
en signe clair que nous châtiions ceux
qui frappaient nos villes et notre
infrastructure, et agressaient notre
peuple. Mais les sionistes ont poursuivi
(leurs frappes généralisées) sans tenir
compte de nos avertissements, et leur
lecture fausse des événements les a
poussés à continuer leur vaste agression
contre le sud-Liban, la Bekaa, surtout
contre les villes de Baalbeck-Hermel et
jusqu'au nord, et à toujours cibler
davantage d'installations civiles et
d'infrastructure.
Nous n'avions donc pas d'autre choix
aujourd'hui que de tenir la promesse que
nous nous étions faite, et nous avons
frappé la ville de Haïfa. Nous
connaissons bien l'importance de cette
ville et son caractère particulièrement
sensible. Et si nous avions lancé nos
missiles sur les usines chimiques et
pétrochimiques, une catastrophe majeure
aurait frappé les habitants de cette
ville. Mais nous avons volontairement
évité ces usines, qui sont sous la
portée de nos missiles, du fait de notre
soin de ne pas pousser les choses vers
l'inconnu, et de faire en sorte que nos
armes ne soient pas des armes de
vengeance, mais des armes de dissuasion,
des armes (dont l'objectif est de)
ramener à un peu de raison et de bon
sens les fous (furieux) du gouvernement
Olmert, pour qu'ils mettent fin à leur
arrogance, à leur hybris, et je peux
même dire à l'imbécilité et à la
stupidité par lesquelles ils se
distinguent tout particulièrement.
Mais le fait que nous ayons évité (de
frapper les colonies ou installations
pétrochimiques) ne signifie nullement
que c'est une décision irrévocable : à
n'importe quel moment, nous considérons
que nous sommes responsables de défendre
notre patrie, notre peuple et nos
familles, et par conséquent, tous les
moyens en notre pouvoir pour assurer
cette défense seront mis en œuvre. Tant
que l'ennemi mènera son agression sans
limite et sans ligne rouge, nous
organiserons aussi notre Résistance sans
limite et sans ligne rouge.
O noble peuple Libanais auquel je
m'adresse dans ce discours, je souhaite
également vous confirmer quelques points
après cet exposé de la situation sur le
terrain.
Nous possédons toujours, Dieu en soit
loué, notre pleine puissance et notre
pleine force. C'est nous qui avons
l'initiative du moment et du lieu (des
confrontations), et l'ennemi ne peut
nous imposer ni le recours à tel moyen
(de riposte), ni le moment auquel nous y
recourons. Nous continuons à mener notre
Résistance de manière précise et
organisée, ce à quoi ne s'attendait pas
l'ennemi : il est parti du principe que
dès les premiers jours, ses frappes
violentes mèneraient à un démembrement
du commandement (du Hezbollah) et de
notre base (militaire), mais rien de tel
ne s'est produit, et je reviendrai sur
quelques points à cet égard.
Et l'un de nos points de force les plus
importants est que l'ennemi ignore notre
puissance et nos capacités. Et
lorsqu'ils annoncent leur position ou
font leurs calculs, ils les basent sur
des données erronées et des informations
fausses. Par exemple... — et c'est
pourquoi il recourt également aux
mensonges.
Par exemple, le premier jour, toutes les
cibles qui ont été frappées dans les
villages du sud-Liban sont des
habitations civiles, des maisons civiles
dans lesquelles il n'y avait ni bases de
lancement ou de stockage de
missiles/roquettes, ni rien de tout ce
qu'ont prétendu (avoir frappé) les
Israéliens. Après quoi les Israéliens
ont annoncé que la plus grande partie de
la puissance balistique du Hezbollah
(roquettes/missiles) a été détruite le
premier jour. Je déclare à l'armée
israélienne que cette information est
fausse et infondée. Les gens que vous
avez tués sont des civils, des femmes et
des enfants. Et les maisons que vous
avez détruites sont des maisons civiles,
vides de tout missile ou roquette que
vous évoquez. L'arsenal (du Hezbollah)
que vous redoutez tant et considérez
dans tous vos calculs est toujours
intact, et ce que nous avons lancé
jusqu'à présent n'est qu'une infime
partie de cet arsenal. Nous avons
toujours la capacité de lancer un nombre
considérable de roquettes/missiles.
Aujourd'hui, les sionistes basent tous
leurs plans et calculs sur la
présomption que le nombre de roquettes
ou missiles entre les mains du Hezbollah
pouvant atteindre Haïfa, Acre, Tiberias
ou au-delà de Haïfa ne dépasse pas
quelques dizaines. Si votre bataille est
fondée sur ce (postulat de) base, alors
je vous annonce la bonne nouvelle de
votre défaite (à venir), par la grâce de
Dieu. Cela ne fait que nous rendre plus
optimistes et enthousiastes, plus forts
et plus assurés de notre capacité à vous
affronter (avec succès).
Et je déclare au peuple sioniste que
votre gouvernement et votre armée vous
trompent. Durant l'opération « Raisins
de la colère » (1996), ils ont organisé
toute leur bataille sur la base
(erronée) que tout ce que possédait le
Hezbollah en fait de roquettes Katioucha
ne dépassait pas 500. Puis ils ont eu la
surprise de voir que cette information
était fausse.
Sur ce point, je
vous confirme que l'ennemi ignore
(complètement l'étendue de) nos
capacités. Il ignore ce que nous
possédons sur tous les plans. Et c'est
là notre plus important point de force,
et nous nous en sommes toujours
enorgueillis au sein de la Résistance
islamique au Liban (Hezbollah). Nous
sommes fiers de ne pas être infiltrés
par les services de renseignement
israéliens. Nous sommes fiers d'avoir
érigé notre puissance sur tous les plans
avec la dissimulation et le secret
requis, car nous préparions avec
prudence le jour où Israël essayerait de
se venger de la défaite que lui a
infligé le Liban (en 2000).
Pour la prochaine étape, nous
poursuivrons ainsi, puisque ce sont eux
qui ont opté pour cette guerre ouverte,
et nous veillerons avec un grand soin à
éviter de cibler les civils autant que
possible, sauf lorsqu'ils nous y
contraindront. Durant l'étape
précédente, même lorsque nous avons été
contraints de cibler les civils, nous
avons concentré nos frappes sur les
grandes villes et les grandes colonies,
alors que nous avions la capacité de
frapper toutes les colonies, tous les
villages et toutes les villes, du moins
ceux situés dans le nord de la Palestine
occupée, mais nous avons choisi de
maintenir les choses à la limite requise
pour faire pression sur le gouvernement
de cet ennemi. Mais comme je viens de le
dire, même à cet égard, lorsque les
sionistes agissent sur le principe qu'il
n'y a aucune règle, aucune ligne rouge
et aucune limite à leur agression, alors
nous avons également le droit de nous
comporter de la même manière en retour.
Aujourd'hui, les Israéliens parlent d'un
bombardement violent (de leur part),
comme si ce qui s'est passé durant les
premiers jours était un bombardement
léger. Un grand nombre de villes et de
villages libanais ont subi ces frappes
(massives), et notamment la banlieue sud
de Beyrouth la nuit dernière, qui a subi
une destruction méthodique de certains
quartiers. Le monde verra la réalité de
tout cela, et bien que durant la
première étape, nous souhaitions que
certaines scènes (particulièrement
atroces) ne soient pas publiées, le
monde commence à voir l'ampleur des
destructions infligés par l'ennemi aux
constructions (ainsi que des massacres).
Mais est-ce que cela peut altérer notre
détermination, notre volonté ou notre
décision ? Jamais, en aucun cas.
Nous continuerons à faire face, et nous
avons des capacités très, très grandes,
et nous ne sommes encore qu'au début. Et
les sionistes verront bien, je le répète
encore et encore, que ce que je leur dis
et leurs promets est la stricte vérité
(et se produira assurément).
Il y a également aujourd'hui, dans les
cercles sionistes (armée/médias),
l'évocation de l'idée d'une incursion
terrestre en direction de certains
lieux. Ils avaient déjà essayé d'avancer
sur la position Raheb située à l'ouest
d'Ayt al-Cha'b, et ont essayé à nouveau
la nuit dernière (en vain). Nous avons
entendu dire ce jour qu'ils
utiliseraient des armes interdites par
la communauté internationale. Quoi qu'il
en soit, nous sommes bien présents au
sud, nos moudjahidines (combattants)
sont aussi prêts (à faire face) qu'on
peut le concevoir, ils ont la passion du
combat et la volonté enthousiaste
d'infliger une défaite (cuisante) à
l'ennemi. Il ne s'agit pas d'un peuple
désespéré qui recherche le martyre (pour
en finir), mais d'un peuple optimiste et
certain de la victoire, qui souhaite
offrir aux Arabes un nouvel exemple (de
résistance victorieuse).
Et par conséquent, de même que nous les
avons surpris en mer (avec la
destruction de leur corvette), comme
nous les avons surpris (en frappant)
Haïfa et les surprendrons au-delà de
Haïfa, je leurs promets également des
surprises au niveau de leur offensive
terrestre que nous attendons avec
impatience et grand espoir, car elle
nous donnera l'occasion de toucher
directement les tanks de l'ennemi et les
soldats de l'ennemi, qui se cachent
actuellement dans des retraites
fortifiées et dans des avions qui
évidemment, constituant la plus
puissante force aérienne de la région,
peuvent être hors de notre portée car
ils nous bombardent de très haut dans le
ciel. Toute avancée terrestre sera une
très bonne nouvelle pour la Résistance
car elle nous approchera de la victoire
et de l'humiliation de cet ennemi
israélien, comme nous l'avons humilié
ces derniers jours. Cette perspective ne
nous inquiète nullement.
J'ai un mot à dire au peuple (libanais),
ce peuple généreux, endurant, digne,
pur, que nous avons entendu ces jours-ci
dans les médias exprimer sa patience,
son soutien, son assistance et son amour
(pour la Résistance). Vous êtes
véritablement un grand peuple, et ce ne
sont pas de (vains) mots de vantardise,
d'exagération ou un embellissement (de
la réalité). Vous êtes un peuple
historique, sur lequel repose l'espoir
de sortir le Liban et même cette
Communauté (arabo-musulmane), toute
cette Communauté de l'état de soumission
et d'humiliation dans laquelle elle se
trouve, et d'y réinsuffler l'espoir. Je
vous affirme à nouveau que par votre
soutien, votre adhésion, votre amour,
votre patience et votre endurance, nous
vaincrons.
Les habitations et les constructions qui
sont détruites seront assurément
reconstruites, avec notre coopération et
celle des institutions de l'Etat
libanais, mais à cet égard, je vous
déclare : n'ayez aucune inquiétude quant
à tout ce qui est détruit par la machine
de guerre israélienne (car nous le
reconstruirons). Nous souhaitons
seulement la guérison aux blessés, et
une longue vie à tous les Libanais dans
la santé et le bien-être ; et quant à ce
qui est bombardé et détruit, avec l'aide
de Dieu le Très-Haut et l'Exalté, avec
l'aide de l'Etat libanais et également
avec l'aide du Hezbollah, qui est une
partie concernée et intéressée, nous
sommes déterminés à être sérieux et
efficaces dans la reconstruction de tout
ce qui est détruit, et je vous affirme,
sans entrer maintenant dans les détails,
que nous avons des amis sérieusement
engagés sur cette question (Iran), qui
ont une très grande capacité à nous
aider avec de l'argent propre, pur,
honorable, sans aucune condition
politique. N'ayez aucune inquiétude
quant à la reconstruction de notre pays.
L'importance aujourd'hui est de
résister, et de sortir victorieux de
cette bataille.
J'ai également un mot à dire sur
quelques points évoqués actuellement par
les médias de l'ennemi, et je conclurai
par un mot que j'adresserai aux peuples
des mondes arabe et musulman.
L'ennemi recourt aujourd'hui aux
mensonges et à une forte guerre
psychologique, ce qui est tout à fait
naturel, surtout avec un ennemi de ce
type. Par exemple, ils ont d'abord
essayé de dire qu'aucun navire de guerre
sioniste n'avait été détruit en mer,
puis ils ont fini par le reconnaître. Et
je vous le confirme, et nous avons
également des éléments qui le confirment
: cette corvette a été frappée
directement par deux missiles. Voilà
pour le premier point.
Et quant au fait qu'ils se sont efforcés
de faire croire que les missiles de la
Résistance ont frappé un navire
commercial ou quelque chose de ce genre,
les jours (suivants) ont prouvé que cela
faisait partie des mensonges israéliens.
Dans l'hypothèse où un navire commercial
aurait vraiment été ciblé ou touché,
assurément, ce serait le fait des
navires de guerre israéliens.
Un autre point à cet égard, le fait
qu'on parle de soldats iraniens, et que
ce seraient des Iraniens qui auraient
lancé ou permis le lancement de ces deux
missiles (sol-mer sur la corvette). Les
avions de reconnaissance israéliens
étaient présents au-dessus de la zone
d'où ont été lancés les missiles et
surveillaient chaque mouvement. Comment
cette zone exiguë aurait-elle pu
contenir des soldats iraniens ? Quoi
qu'il en soit, je démens catégoriquement
la présence du moindre soldat iranien,
que ce soit durant cette opération ou
n'importe quelle autre. Ceux qui
possèdent l'expertise complète et
utilisent eux-mêmes ces capacités
(militaires) présentes entre les mains
du Hezbollah sont des Libanais, enfants
de Libanais, et appartiennent à des
familles libanaises depuis des centaines
d'années.
Les Israéliens parlent d'Iraniens et de
soldats iraniens, et pourraient parler
demain de Nord-Coréens, de Japonais, de
Russes ou de Chinois pour amoindrir (nos
capacités) et nous insulter, car ils se
comportent toujours avec nous, les
Libanais et les peuples arabes, en
considérant que nous sommes d'un niveau
inférieur, et que nous ne sommes pas
suffisamment développés, capables ou
dotés de l'expertise nécessaire pour une
confrontation de cette nature. Cela fait
partie des mensonges auxquels recourent
les sionistes dans cette guerre. Je
tenais absolument à clarifier ce point.
Et par conséquent, par la grâce de Dieu,
durant la prochaine étape, grâce aux
bras de ces moudjahidines (combattants)
et Résistants libanais dignes, nous
parviendrons à poursuivre notre lutte et
à infliger une défaite à notre ennemi.
En dernier lieu, je
souhaite m'adresser aux peuples arabes
et islamiques. Bien sûr, je ne m'adresse
à eux que pour leur clarifier les choses
et les mettre face à leurs
responsabilités. Il ne s'agit pas du
tout d'implorer un secours, de lancer un
appel (à l'aide) ou de demander quoi que
ce soit. Depuis les premiers instants de
l'Opération « Promesse véridique » et
des confrontations qui se sont
ensuivies, nous avons résolu et nous
sommes astreints d'un commun accord, moi
et mes frères, à ne rien demander à
aucun homme dans cette confrontation. Et
beaucoup de gens sont entrés en contact
avec nous et ont proposé leur aide, mais
nous avons répondu que nous n'avions
besoin de rien, et nous n'avons jamais
pris l'initiative de demander la moindre
chose, que ce soit aux niveaux matériel,
politique, médiatique, populaire,
militaire...
Bien sûr, nous implorons, nous
demandons, nous invoquons et nous
intercédons seulement Dieu, le Très-Haut
et l'Exalté, car nous croyons en Lui, en
Ses capacités, Sa Toute-Puissance, le
fait qu'Il embrasse toute chose, et
qu'Il est véridique dans Sa promesse de
victoire adressée aux croyants
(authentiques). Et « Dieu nous suffit,
et Il est le meilleur des protecteurs. »
(Coran, III, 173).
Et en m'adressant aujourd'hui aux
peuples arabes et islamiques, ce n'est
certainement pas pour leur dire venez à
notre secours, sauvez-nous, en aucun
cas. Nous allons parfaitement bien, Dieu
soit loué, et nous sommes en position de
force, et au début d'une confrontation
sur laquelle nous fondons de très grands
espoirs. Mais je souhaite seulement les
mettre face à leurs responsabilités.
Hier, vous avez vu, en particulier les
peuples arabes, les résultats du Conseil
des ministres arabes, et ce qu'était
capable de faire la Ligue Arabe. Ils
parlent eux-mêmes de l'échec de ce
qu'ils désignent comme le « processus de
paix », et il est également devenu clair
qu'ils sont incapables, en tant que
gouvernements, dirigeants et régimes, de
faire quoi que ce soit. Quoi qu'il en
soit, nous n'avons jamais compté sur
eux.
Vous, peuples arabes et musulmans, avez
le devoir de prendre position, si vous
vous préoccupez de votre (sort dans)
l'au-delà, pour autant que vous croyiez
en l'au-delà, et de votre vie ici-bas,
de votre sort, de votre dignité, de
votre honneur, de votre avenir et de
l'avenir de vos enfants et de vos
petits-enfants.
La situation aujourd'hui est la suivante
: si, dans cette confrontation, à Dieu
ne plaise, Israël parvenait à vaincre la
Résistance en Palestine ou la Résistance
au Liban, alors le monde arabe, tant les
gouvernements que les peuples, serait
noyé à jamais dans l'humiliation, et il
n'aurait aucune voie de salut.
L'arrogance des sionistes ne ferait que
croître, ainsi que celle de leurs
maîtres les Etats-Unis qui se tiennent
derrière eux, à l'encontre des
gouvernements et des peuples arabes,
l'ingérence américaine et israélienne
dans les affaires de ces peuples et de
ces gouvernements croîtrait, et par
conséquent, le pillage de nos richesses
se perpétuerait et s'aggraverait, de
même que l'effacement de notre
civilisation et de notre culture. Cette
région serait disloquée et démembrée, et
serait poussée vers les séditions
internes, etc.
Aujourd'hui, la Communauté arabe et la
Communauté musulmane ont une occasion
historique de s'unir, de sortir de la
division et des guerres sectaires et
civiles auxquelles les Etats-Unis
poussent la région et les peuples. Les
peuples des mondes arabe et musulman
sont aujourd'hui face à une occasion
historique de réaliser une victoire
historique majeure contre l'ennemi
sioniste. Ce n'est pas la question de
qui imposera ses conditions à qui.
Aujourd'hui, une occasion exceptionnelle
de cette nature s'offre à nous, et je
n'exagère nullement.
Au Liban, en 2000, nous avons offert,
avec des capacités limitées, des efforts
modestes et un nombre de combattants,
d'équipement et de munitions très
restreint, un véritable modèle de
Résistance qui peut vaincre l'armée
d'occupation (israélienne). Aujourd'hui,
nous offrons un modèle, avec le peuple
Libanais à nos côtés ainsi que tout le
Liban, même si c'est nous (le Hezbollah)
qui sommes le fer de lance de la guerre,
ainsi que les villages, les villes et
les quartiers où notre base populaire
est la plus forte, ceux-ci subissant de
plein fouet la mort et la destruction.
Même si aucun Libanais n'est épargné,
c'est surtout sur nous que se
concentrent les frappes. Nous essayons
également d'offrir un autre modèle (que
la soumission arabe) en fait
d'endurance, de Résistance, de patience,
de puissance, de courage, de capacité
d'infliger une défaite à l'ennemi.
Et de fait, cette bataille n'est pas une
bataille égale sur le plan des moyens
(militaires et technologiques, où Israël
a largement l'avantage), mais par l'âme,
le moral, la volonté, la raison, la
sagesse, la planification, la
persévérance et la confiance en Dieu le
Très- Haut et l'Exalté, c'est en notre
faveur qu'elle est inégale .
Où êtes-vous donc, ô peuples arabes et
musulmans ? Que faites-vous ? Comment
allez-vous vous comporter ? Cela vous
regarde. En ce qui nous concerne,
lorsque nous nous sommes lancés dans la
Résistance en 1982, nous ne regardions
pas au-delà des frontières (du Liban en
attente d'une aide quelconque),
aucunement. Nous n'attendions de secours
que de Dieu, et nous comptions sur notre
peuple et nos moudjahidines
(combattants). Aujourd'hui, nous faisons
la même chose.
Mais ce que je tenais à vous dire, en ce
moment sensible, et après plusieurs
exploits militaires ces derniers jours,
après plusieurs surprises advenues et à
venir par la grâce de Dieu, je vous dis
ceci : non, aujourd'hui, le Hezbollah ne
mène pas la bataille du Hezbollah, ni la
bataille du Liban. Nous menons
aujourd'hui la bataille de la Communauté
(arabe et musulmane). Que nous le
voulions ou pas, que les Libanais le
veuillent ou pas, le Liban aujourd'hui,
et la Résistance au Liban, mènent la
bataille de la Communauté. Où est la
Communauté dans cette bataille ? C'est
une question que je vous adresse par
souci pour votre vie d'ici-bas et pour
votre vie dans l'au-delà.
O mes frères et sœurs, et surtout, ô
notre peuple Libanais endurant, ô notre
peuple endurant en Palestine occupée, ô
les dignes Résistants, placez votre
confiance en Dieu, et demandez-Lui Son
secours, car Il est le meilleur des
Secoureurs et des Assistants en vue de
la Victoire.
Que la paix soit sur vous, ainsi que la
Miséricorde de Dieu et Sa Bénédiction.
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