Iran
Accord sur le nucléaire iranien :
le triomphe de la République Islamique
Sayed Hasan

Vendredi 17 juillet 2015
Et pourquoi Israël a raison de
s’inquiéter
Tandis que le monde entier – à
l’exception d’Israël et de l’Arabie
Saoudite – célèbre une « victoire de la
diplomatie internationale » qui doit
mettre fin à plusieurs décennies de
sanctions et repousser le risque d’une
guerre internationale dans la région, il
convient de rappeler certaines vérités
sur les véritables motivations de
l’administration américaine en Iran et
sur la politique extérieure de Téhéran.
L’accord de Vienne
conclu le 14 juillet 2015 entre l’Iran
et les « P5 + 1 » (les 5 membres du
Conseil de Sécurité de l’ONU – Chine,
Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie
– plus l’Allemagne) conclut 12 ans de
négociations sur le dossier nucléaire
iranien. Initiées en 2003 par
l’administration Bush, l’année même de
l’invasion de l’Irak, les accusations
selon lesquelles l’Iran aurait un
programme nucléaire militaire clandestin
et aspirerait à obtenir la bombe
atomique étaient tout aussi infondées
que celles qui furent portées contre les
prétendues armes de destruction massive
de l’Irak. Ces allégations, démenties
par toutes les données et par tous les
observateurs internationaux, servaient
seulement de prétexte à une agression
qui devait constituer le dernier acte du
projet de Nouveau Moyen-Orient redessiné
selon les desideratas de Washington. Un
Moyen-Orient dans lequel il n’y aurait
de place pour aucun Etat et aucune force
qui puisse représenter un danger pour
l’hégémonie américaine et son contrôle
des ressources et des axes stratégiques
de la région.
L’Iran – comme la
Syrie – constituait un obstacle majeur à
ce projet, et devait connaître le même
sort que l’Irak, dont l’invasion n’était
qu’un prélude. Son agression avait été
planifiée, et elle a souvent été
présentée comme imminente, mais l’échec
américain en Afghanistan et en Irak, la
débâcle israélo-américaine face au
Hezbollah en 2006 et l’émergence de
nouveaux pôles autour de puissances
montantes telles que la Russie et la
Chine, en partenariat avec l’Amérique
Latine, l’Afrique du Sud et d’autres
puissances eurasiatiques, ont préfiguré
un basculement géostratégique vers un
monde multipolaire dans lequel les
Etats-Unis perdraient non seulement leur
exclusivisme, mais leur pertinence même.
D’où la volonté américaine de retrouver
une certaine présence – et pour
l’administration Obama de pouvoir
avancer des « succès » diplomatiques –
en concluant des accords « historiques »
avec Cuba puis avec l’Iran, deux nations
soumises à un Etat de siège sans
précédent depuis des décennies à cause
de leur politique indépendante,
anti-impérialiste et internationaliste,
et qui n’ont pas plié malgré la guerre
économique, diplomatique et médiatique
(et parfois militaire) impitoyable à
laquelle ils ont été soumis. Bien au
contraire, tant Cuba que l’Iran étaient
parvenus à un rayonnement régional
inégalé, et malgré la propagande
occidentale, les accords conclus
représentent pour eux une victoire
éclatante, et un aveu d’échec cuisant
pour Washington et ses vassaux qui ne
peuvent mettre en avant que des succès
illusoires énoncés en
fanfare pour en pallier l’inanité.
Ainsi de Barack
Obama qui
mettait en avant une fatwa de Sayed
Ali Khamenei, Guide Suprême de la
Révolution Islamique, interdisant la
production, la possession et
l’utilisation d’armes nucléaires, en la
présentant comme un résultat obtenu par
les efforts de son administration. Mais
la réalité est que
cet interdit avait été édicté par l’Imam
Khomeini dès 1984, en pleine guerre
Iran-Irak, alors que l’Iran était soumis
aux attaques chimiques de Saddam Hussein
– avec la complicité active de
l’Occident. Malgré la menace
existentielle qui pesait alors sur la
République Islamique et les demandes
pressantes qui lui étaient adressées en
ce sens par les élites politiques et
militaires iraniennes, l’Imam Khomeini
avait catégoriquement interdit toute
recherche sur les armes chimiques,
biologiques ou nucléaires – et a
fortiori toute possession ou utilisation
de telles armes. Son autorité reste
telle qu’il est inconcevable de voir cet
interdit religieux – et non pas
seulement politique – transgressé par
quiconque au sein de la République
Islamique, ou même du Hezbollah,
comme a pu le souligner explicitement
Hassan Nasrallah. Du reste, Sayed
Ali Khamenei lui-même a édicté une fatwa
explicite à cet effet au milieu des
années 1990, rendue publique à partir de
2004. Elle a été
rappelée par l’Iran en 2005 devant
l’Agence Internationale pour l’Energie
Atomique (AIEA), dont
tous les rapports ont attesté qu’il
n’y a pas le moindre indice de la
poursuite d’un programme nucléaire
militaire par l’Iran, toutes les données
établissant clairement le contraire.
Mais peut-être que « Big Brother »
accorde tellement de ressources à
l’espionnage des conversations
privées de ses vassaux qu’il en oublie
de prendre connaissance des déclarations
et rapports officiels de ses
antagonistes, et même de
ses propres agences de renseignement,
jusqu’à celles d’Israël,
qui corroborent toutes le caractère
purement civil du programme nucléaire
iranien.
Mahmoud Ahmadinejad
lui-même, caricaturé à outrance en
Occident comme un provocateur
génocidaire en son temps, en guise de
préparation des masses à l’agression qui
se préparait (alors qu’il n’avait pas
même l’apparence d’un « mollah »,
contrairement à Hassan Rouhani ; les
« codes » occidentaux sont volages),
avait rappelé ce principe intangible
dès son discours d’investiture.
Enfin, l’Iran est resté un fer de lance
de la
Conférence internationale pour le
désarmement nucléaire, œuvrant pour
le démantèlement de toutes les armes de
destruction massive au Moyen-Orient sous
le slogan « L’énergie nucléaire pour
tous, l’arme nucléaire pour personne ».
Comme l’a souligné Vladimir Poutine,
chantre du respect droit international
pour qui cet accord constitue également
une grande victoire, ce mouvement ne
peut que se renforcer, et l’Iran est
appelé à jouer un rôle prépondérant au
Moyen-Orient. Ainsi, seules les masses
crédules, conditionnées par des médias
aux ordres, pouvaient croire qu’il y
avait véritablement un danger de
possession de l’arme nucléaire par
l’Iran. Remarquons que la palme de
l’inconsistance doit revenir à
l’inénarrable
François Hollande, qui a osé
déclarer en réponse à la question
éclairée d’une presstituée (« Peut-on
faire confiance au régime des
mollahs ? ») : « Ma préoccupation
était d’éviter la prolifération
nucléaire, d’éviter que l’Iran puisse
accéder à l’arme nucléaire. Si l’Iran
accédait à l’arme nucléaire, l’Arabie
Saoudite, Israël, d’autres pays
voudraient également accéder à l’arme
nucléaire. Et ce serait un risque pour
la planète tout entière. » Sans
aucun doute, un Israël nucléaire serait
un risque pour la planète tout entière –
et il l’est effectivement, ce pays étant
l’un des rares pays à posséder des
centaines d’ogives nucléaires sans avoir
ratifié le Traité de Non-Prolifération,
et sans autoriser la moindre inspection
de ses sites par l’AIEA. De telles
contorsions en disent long sur
le degré d’avilissement de la France
face aux intérêts USraéliens.
Ainsi, les
accusations portées contre Téhéran ont
toujours été des mensonges éhontés
visant à entraver son développement et à
contenir sa puissance et sa
souveraineté, ce dont les dirigeants et
le peuple iranien
ont parfaitement conscience,
contrairement à ce que peuvent laisser
entendre
certains analystes. Les sanctions
occidentales imposées à l’Iran doivent
être levées progressivement au cours des
prochains mois, ce qui mettra fin à une
crise artificielle et « manufacturée
de toutes pièces » – pour reprendre le
mot de Mohammad Javad Zarif, le Ministre
des Affaires Etrangères iranien –, au
grand dam d’Israël. Benjamin Netanyahu,
qui avait notamment fait campagne sur
son intransigeance sur la question du
nucléaire iranien, pour laquelle il a
mis en péril jusqu’à ses relations avec
la Maison Blanche par
une ingérence sans précédent dans la
politique américaine, a en effet
condamné cet accord
dans les termes les plus explicites.
Ce bref discours mérite d’être cité et
commenté :
Le monde
d’aujourd’hui est un endroit beaucoup
plus dangereux qu’il ne l’était hier.
Les plus grandes
puissances internationales ont misé
notre avenir collectif sur un accord
conclu avec le principal soutien du
terrorisme international. Ils ont parié
qu’en l’espace de dix ans, le régime
terroriste de l’Iran changerait, tout en
retirant toute pression qui pouvait
l’inciter à le faire. En fait, l’accord
donne à l’Iran toutes les raisons de ne
pas changer.
Dans la décennie
à venir, l’accord va apporter à l’Iran,
au régime terroriste de Téhéran, des
centaines de milliards de dollars. Ce
butin faramineux va alimenter le
terrorisme de l’Iran dans le monde
entier, son agression dans la région et
ses efforts pour détruire Israël, qui
sont déjà en œuvre.
Étonnamment, ce
mauvais accord n’exige pas de l’Iran
qu’il cesse son comportement agressif de
quelque façon que ce soit. Et juste ce
vendredi dernier, cette agression était
exposée aux yeux de tous.
Alors que les
négociateurs mettaient la dernière main
à l’accord à Vienne, le Président
soi-disant modéré de l’Iran a choisi de
participer à une manifestation à
Téhéran, et au cours de cette
manifestation, une foule déchaînée a
brûlé des drapeaux américains et
israéliens et scandé « Mort à
l’Amérique, Mort à Israël! »
Cela ne s’est
pas produit il y a quatre ans. C’est
arrivé il y a quatre jours.
Le Guide Suprême
de l’Iran, l’Ayatollah Khamenei, a
déclaré le 21 mars que l’accord ne pose
aucune limite à l’agression de l’Iran.
Il a déclaré : « Les négociations avec
les États-Unis portent sur la question
nucléaire et sur rien d’autre. »
Et il y a trois
jours, il l’a clairement rappelé : « Les
États-Unis, a-t-il dit, incarnent
l’arrogance mondiale, et la lutte contre
eux se poursuivra sans relâche, même
après que l’accord nucléaire soit
conclu. »
Voici ce que
Hassan Nasrallah, le chef du groupe
terroriste Hezbollah, satellite de
l’Iran, a déclaré à propos de
l’allégement des sanctions, qui est un
élément clé de l’accord. Il a déclaré :
«Un Iran riche et fort sera en mesure de
soutenir ses alliés et amis dans la
région plus qu’à aucun autre moment dans
le passé. »
Traduction : le
soutien de l’Iran au terrorisme et à la
subversion va augmenter après l’accord.
[Suit un parallèle avec la Corée du
Nord, qui aurait obtenu l’arme nucléaire
malgré les engagements pris et les
inspections internationales].
La ligne de fond
de ce très mauvais accord est exactement
ce qu’a déclaré aujourd’hui le Président
de l’Iran Rouhani : « La communauté
internationale lève les sanctions et
l’Iran maintient son programme
nucléaire. »
En ne
démantelant pas le programme nucléaire
de l’Iran, dans une décennie, cet accord
donnera à un régime terroriste non
réformé, impénitent et beaucoup plus
riche la capacité de produire plusieurs
bombes nucléaires, de fait tout un
arsenal nucléaire avec les moyens de les
lancer.
C’est une erreur
historique colossale !
Israël n’est pas
lié par cet accord avec l’Iran, et
Israël n’est pas lié par cet accord avec
l’Iran car l’Iran continue à chercher
notre destruction.
Nous nous
défendrons toujours.
Merci. »
Faut-il y voir
seulement un effet sonore, une de ces
déclarations grotesques et impudente
dont il est coutumier, à l’instar du « schéma »
–
sorti tout droit des dessins animés
Looney Tunes – qu’il a brandi devant
l’Assemblée Générale des Nations Unies
en septembre 2012 ? Au-delà des
extravagances habituelles sur le
caractère militaire du projet nucléaire
iranien, et de l’inversion des valeurs
flagrante que constitue l’imputation à
l’Iran, nation qui n’a commis aucune
agression depuis le 18e
siècle, d’un prétendu militarisme et
d’une politique expansionniste (c’est
bien plutôt le portrait fidèle d’Israël
de sa création à nos jours), il convient
de souligner qu’une grande partie des
déclarations de Netanyahu sont fondées,
voire, si on remplace les termes
« terrorisme » et « agression » par
« Résistance » et « internationalisme »,
assez pertinentes.
Oui, le monde a
changé, et cet Israël qui terrorisait la
région et imposait sa loi durant des
décennies a maintenant peur, et a de
très bonnes raisons d’avoir peur. C’est
un spectacle assez plaisant qui mérite
d’être observé de plus près.
Depuis la chute du
Shah en 1979, le régime iranien est
passé du statut de principal allié des
Etats-Unis au Moyen-Orient, dans la
droite ligne des autocraties
moyenâgeuses pro-américaines – et avant
Israël même, avec lequel il avait les
relations les plus étroites –, à celui
de son opposant le plus résolu. Une des
premières décisions de l’Imam Khomeini a
été de fermer l’ambassade d’Israël et de
la remplacer par la première ambassade
de Palestine au monde ; quant à
l’ambassade américaine, elle fut
également fermée après la séquestration
des personnels américains pendant plus
d’un an, dans le but d’obtenir
l’extradition du Shah, exilé aux
Etats-Unis, afin qu’il soit jugé et
châtié pour ses crimes. Si l’Iran n’a
pas de relations diplomatiques directes
avec les Etats-Unis, considérés
officiellement comme le « Grand Satan »
et le « cœur de l’Arrogance mondiale »,
il ne reconnait pas même l’existence
d’Israël (sans même parler de sa
légitimité), le « Petit Satan », décrit
par l’Imam Khomeini comme « une tumeur
cancéreuse qui doit disparaître de
l’existence » dès 1979.
L’Imam Khomeini a
décrété le dernier Vendredi du mois de
Ramadan comme la Journée Internationale
d’Al-Quds (Jérusalem), au cours de
laquelle des millions de musulmans
défilent en Iran (et partout dans le
monde) aux cris de « Mort à
l’Amérique », ce qui signifie Mort à
l’impérialisme américain, et « Mort à
Israël », ce qui est un appel à la
disparition pure et simple de l’Etat
d’Israël, et pas simplement à la fin de
tel régime ou de telle politique. Et
effectivement, comme le souligne
Netanyahu, Hassan Rouhani lui-même
participe à de telles manifestations où
sont brûlés les drapeaux américains et
israéliens – même si certains médias
mainstream, pour une fois,
mettent en doute l’authenticité de
l’accusation de Netanyahu, alors qu’en
d’autres circonstances, ils avaient
toujours pris pour argent comptant les
déclarations israéliennes ; cela prouve
que le maître est bien Washington avant
Tel-Aviv. Du reste, les slogans « Mort à
l’Amérique » et « Mort à Israël »
scandent chacun des discours de Sayed
Khamenei, l’hostilité à Israël et à la
politique étrangère américaine étant
profondément enracinées dans l’ensemble
de la société iranienne, celle-ci étant
très cultivée et éveillée, et même
éminemment raffinée.
Cette hostilité de
l’Iran à l’hégémonie américaine et au
militarisme israélien n’est pas
seulement politique et diplomatique,
mais également économique et militaire :
dès 1979, les factions de la Résistance
palestinienne, puis libanaise, ont
trouvé en Téhéran un allié de tout
premier choix, qui dispensait argent,
entraînement et armement avec
prodigalité au Hezbollah et à l’OLP,
puis au Hamas et au Jihad Islamique,
sans condition. Initialement
clandestin, ce soutien n’est aujourd’hui
même plus passé sous silence par l’Iran
ou ses alliés, qui le clament haut et
fort. C'est grâce à lui qu’Israël a pu
être
mis en déroute au Liban et tenu en échec
à Gaza. L’Iran affirme faire tout
son possible pour armer les factions de
la Résistance, et n’a jamais répondu aux
menaces américano-israéliennes que par
la surenchère :
« Non, nous ne
sommes pas impliqués au Bahreïn. Partout
où nous sommes impliqués, nous le
déclarons explicitement. Nous nous
sommes impliqués dans la lutte contre
Israël, ce qui a entraîné les victoires
des guerres de 33 jours [Liban, 2006] et
de 22 jours [Gaza, 2008-2009]. Et
dorénavant, partout où une nation ou un
groupe combattra l’entité sioniste, nous
les soutiendrons et leur apporterons
notre aide, et nous n’avons pas du tout
peur de le déclarer ouvertement. C’est
une réalité. »
Sayed Ali Khamenei, 3 février 2012
Tels sont la
posture et le vocable officiels de la
République Islamique d’Iran et de tous
ses dirigeants et représentants, qu’il
s’agisse de Sayed Khamenei ou de
Hassan Rouhani, de leurs alliés
syriens ou du
Hezbollah, et que la presse
occidentale en face ses gros titres ou
qu’elle le passe sous un pieux – et
docile – silence afin de permettre à ses
maîtres de fanfaronner sur une prétendue
victoire diplomatique. Telle est la
politique de l’Iran depuis 1979,
maintenue malgré toutes les tensions, à
travers la guerre Iran-Irak qui a ravagé
le pays, et au plus fort des sanctions
occidentales et menaces d’agression
américano-israéliennes. La levée des
sanctions contre l’Iran se traduira donc
inévitablement par un soutien accru pour
les mouvements de Résistance au
Moyen-Orient, comme le redoute
Netanyahu, et annonce
de nouvelles défaites pour Israël.

On comprend donc
aisément la rage du Premier ministre
israélien, qui, après avoir essayé
d’obtenir le soutien américain pour
attaquer l’Iran, puis de faire échouer
les négociations nucléaires, et enfin,
en désespoir de cause, de faire inclure
la reconnaissance de l’existence
d’Israël dans l’accord final (ce que la
République Islamique d’Iran a
catégoriquement rejeté et n’acceptera
jamais), se retrouve humilié et
complètement isolé. Certes, pour l’Etat
terroriste, raciste et colonialiste
d’Israël, l’Iran est
une menace existentielle. Non pas
qu’il menacerait son peuple de génocide,
bien entendu. Sayed Khamenei a expliqué
ce qu’il entend par la nécessaire
disparition de l’entité sioniste, et il
convient de l’écouter :
« L’entité
sioniste est une entité qui s’est fixé
pour objectif de déchaîner une violence
extrême dès les premiers instants de sa
naissance illégitime. Ils ne nient même
pas cette violence. Ils se sont fixé
pour objectif de contrôler la région
d’une main de fer. Ils le déclarent
partout et ils en sont fiers. Telle est
leur politique.
Depuis l’année
1948 – lorsque cette entité illégitime
est officiellement née – jusqu’à ce
jour, ils ont poursuivi cette politique.
Cela fait maintenant 66 ans qu’ils
poursuivent cette politique. Bien sûr,
ils avaient commis de nombreux crimes en
Palestine avant même d’être
officiellement reconnus et avant même
que les colonialistes aient imposé cette
entité au monde et à la région. Mais au
cours de ces 66 années, ils ont fait
tout ce qu’ils pouvaient en tant que
gouvernement et en tant que système
politique. Ils ont commis tous les actes
imaginables de violence qu’un
gouvernement peut infliger à un peuple.
Et ils n’ont jamais fait preuve du
moindre scrupule. Telle est la nature de
l’entité sioniste.
Il n’y a pas
d’autre remède à cette situation que
l’anéantissement de cette entité.
Anéantir l’entité sioniste ne signifie
pas du tout massacrer les Juifs de la
région. La déclaration sensée de notre
Imam magnanime [Khomeini], que Dieu le
sanctifie, selon laquelle Israël devait
être anéanti, est basée sur un principe
humaniste. Nous avons présenté au monde
la solution pratique pour que cela se
produise, et personne n’a pu nous
réfuter de façon rationnelle. Nous avons
soutenu qu’un sondage et un référendum
devaient être menés de sorte que les
gens qui vivent dans cette région, en
proviennent et y appartiennent [les
réfugiés, etc.] puissent déterminer
eux-mêmes qui doit la gouverner. Nous
avons soutenu que c’est le peuple qui
devait résoudre ce problème.
Tel est le sens
de l’anéantissement de l’entité
sioniste. Telle est la solution. C’est
une solution qui est compréhensible et
favorisée par les normes actuelles du
fonctionnement du monde. Ceci est une
solution pratique. Nous avons même fait
une proposition à l’Organisation des
Nations Unies et à un certain nombre
d’organisations internationales chargées
de ces questions. Et cette proposition a
été débattue en leur sein.
Il n’y a pas de
remède au problème que cette entité
sauvage et vorace – dont la politique
est de se comporter avec les gens avec
une poigne de fer, avec cruauté et
sauvagerie, et qui ne se soucie
aucunement de tuer des civils et des
enfants, d’attaquer différentes régions
et de répandre la destruction – a créé,
si ce n’est sa destruction et son
anéantissement. Si, par la grâce de
Dieu, ce jour vient et si elle est
anéantie, nous ne pourrons que nous en
féliciter. Mais quel est le remède tant
que cette entité usurpatrice perdure ?
Le remède est une résistance militaire
active et résolue contre cette entité.
Les Palestiniens
doivent manifester leur puissance face à
l’entité sioniste. Personne ne devrait
penser que s’il n’y avait pas eu les
tirs de roquettes de Gaza, l’entité
sioniste aurait cessé ses incursions. Ce
n’est pas le cas. Considérez ce qu’ils
font en Cisjordanie. Ils agissent ainsi
alors qu’il n’y a pas de roquettes, pas
d’armes de guerre ou de défense en
Cisjordanie. Les seules armes que les
gens ont là-bas sont les pierres.
Regardez ce que l’entité sioniste est en
train de faire là-bas. Elle fait tout le
mal qu’elle peut. Elle détruit les
maisons des gens, elle détruit leurs
champs, elle détruit leurs vies et les
humilie et les rabaisse. Ils leur
coupent l’eau et l’électricité à l’envi.
Les sionistes ne
pouvaient pas accepter quelqu’un comme
Yasser Arafat, qui avait négocié et fait
des compromis [extrêmes et
inacceptables] avec eux. Ils l’ont
assiégé, humilié, empoisonné et détruit.
Il est faux de croire que si nous ne
manifestons pas de puissance face aux
sionistes, ils seront plus tolérants et
feront preuve de miséricorde pour les
gens et respecteront leurs droits. Ce
n’est pas du tout le cas. Le seul remède
qui existe avant que l’entité sioniste
soit anéantie est que les Palestiniens
parviennent à agir d’une manière
puissante, à démontrer leur force.
S’ils démontrent
leur force, il est possible que l’autre
côté – qui est cette entité violente et
vorace – se retire, car ils souhaitent
actuellement une trêve [à Gaza] malgré
toute leur puissance. Cela indique
qu’ils sont devenus désespérés. Ils
tuent des civils et des enfants et ils
font preuve d’une cruauté sans bornes.
Mais ils sont aussi désespérés. Ils sont
dans une situation désespérée et c’est
pour cela qu’ils courent après une
trêve.
Par conséquent,
nous croyons fermement que la
Cisjordanie doit être armée comme Gaza.
Il est nécessaire de démontrer sa force.
Tous ceux qui sont intéressés par le
sort de la Palestine doivent faire tout
ce qu’ils peuvent pour cela. Voilà ce
qui doit être fait : le peuple de
Cisjordanie doit lui aussi être armé. La
seule chose qui peut soulager les
malheurs des Palestiniens est de
démontrer leur force et leur puissance.
Sinon, si nous agissons de manière
docile, soumise et servile, la situation
des Palestiniens ne s’améliorera en rien
et la violence exercée par cette
créature violente, maléfique et vorace
ne diminuera pas. »
Sayed Ali Khamenei, 23 juillet 2014.
Tel est l’Iran. L’Iran est déterminé à
armer le peuple palestinien et tout
mouvement de Résistance pour leur
légitime défense face à la politique de
terreur de l’occupant. Et en pleine
agression israélienne contre Gaza, alors
que tout le monde ne parlait que de
paix, il affirmait à la face du monde
qu’il comptait intensifier sa politique
internationaliste d’armement des
factions de la Résistance (sa politique
« d’agression », dirait Netanyahu) et
l’étendre à la Cisjordanie. Pour l’Iran,
non seulement est-ce là la seule voie
qui permette d’améliorer le sort des
Palestiniens, comme l’a prouvé le
Hezbollah au Liban, mais ce n’est qu’une
étape avant la disparition définitive de
l’entité sioniste de la carte du
Moyen-Orient. A ce propos, n’est-ce pas
l’internationalisme cubain au Congo puis
en Angola qui a porté le coup fatal au
régime raciste et colonialiste d’Afrique
du Sud ? L’analogie n’est certes pas
parfaite, mais bien des parallèles
peuvent être dressés entre La Havane et
Téhéran – deux puissances souveraines,
anti-impérialistes et courageuses,
authentiquement au service de leur
peuple et des opprimés, mues par des
seules considérations humanitaires dans
leur politique extérieure, sans la
moindre velléité expansionniste. Cuba
est en voie de normalisation de ses
relations avec Washington, qui a
irrémédiablement perdu l’Amérique
Latine, mais pour Téhéran, les jeux ne
sont pas encore faits.
Telle est la vision
iranienne. Que l’on considère le projet
iranien de résolution de la question
israélo-palestinienne comme possible,
souhaitable ou impensable n’est pas la
question (même s’il sera intéressant de
l’évaluer sur les plans de la morale, du
droit international et du pragmatisme ;
on peut déjà signaler l’exemple de la
fin de l’Algérie française) : ce qui
importe, c’est que ce soit la position
officielle et officieuse de l’Iran, que
l’Iran soit déterminé à y œuvrer sans
relâche et à mobiliser toutes ses
ressources dans cet objectif. Et ce qui
est clair, c’est que le Moyen-Orient est
en train de se remodeler avec l’Iran
comme principale puissance régionale,
appelée à jouer un rôle de puissance
mondiale. L'Axe de la Résistance
(Iran-Syrie-Hezbollah) ne peut qu'en
sortir renforcé, tandis qu'Israël et
l'Arabie Saoudite, ainsi que leurs
alliés régionaux (Turquie, Egypte, pays
du Golfe, etc.), ne peuvent que voir
leur influence décliner. Ayant échoué à
entraver le développement de l’Iran et à
infléchir cette politique extérieure
iranienne internationaliste, la
véritable préoccupation américaine,
Washington a été contraint de négocier
exclusivement sur la question nucléaire,
et de céder aux demandes de l’Iran.
Face à cette
victoire spectaculaire de la République
Islamique, qui a vu toutes ses exigences
satisfaites sans aucune concession
véritablement significative de sa part,
Barack Obama s’est vainement
auto-congratulé en présentant cet
accord comme « une démonstration de
force de la diplomatie et du leadership
américains ». Il a tout de même reconnu
que « Nous continuerons à avoir de
profondes divergences avec l’Iran…
[qui,] même sans l’arme nucléaire,
continue de représenter un défi pour nos
intérêts et nos valeurs... Israël a des
inquiétudes légitimes concernant sa
sécurité vis-à-vis de l’Iran. C’est un
très grand pays avec une armée
puissante, qui a proclamé qu’Israël ne
devrait pas exister… qui a financé le
Hezbollah, et qui a des missiles pointés
sur Tel Aviv… Allons-nous essayer de les
inciter à s’engager sur une voie plus
constructive ? Bien sûr. Mais nous avons
peu d’espoir de succès. » Tout à fait,
Monsieur le Terroriste-en-chef.
Sayed Hasan
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