Conférence de
presse
La Russie dénonce les crimes de guerre
des Etats-Unis en Syrie
Maria Zakharova
Jeudi 14 mars 2019 Conférence de
presse de Maria Zakharova, porte-parole
du Ministère russe des Affaires
étrangères, Moscou, 7 mars 2019.
Source:
Ministère des Affaires Etrangères de la
Fédération de Russie
Video:
sayed7asan.blogspot.fr
Transcription:
Dans l'ensemble,
nous estimons que la situation en Syrie
est stable. Les principaux foyers de
tension qui persistent se situent à
Idleb, dans le nord-est et dans le sud
du pays.
Nous constatons une situation très
dangereuse dans la zone de désescalade
d'Idleb. Les terroristes de l'alliance
Hayat Tahrir al-Cham, formée autour du
Front al-Nosra, ont de fait pris le
contrôle de toute la zone de désescalade
au début de l'année. Les combattants ont
intensifié leurs bombardements contre
les positions des forces
gouvernementales et élargissent leurs
groupes offensifs sur les théâtres des
opérations d'Alep, de Hama et des
montagnes de Lattaquié (Hmeimim).
Environ 370 épisodes de ce genre ont été
enregistrés depuis le début de l'année,
qui ont entraîné 20 morts et 70 blessés.
Dans ce contexte,
des représentants des ministères russe
et turc de la Défense poursuivent leur
travail actif de concertation sur le
paquet de mesures pour une mise en œuvre
efficace et complète du mémorandum de
Sotchi sur Idleb du 17 septembre 2018.
Nous espérons que la mise en pratique
des ententes obtenues par nos militaires
permettra de changer radicalement et de
stabiliser la situation à Idleb et dans
sa région, ainsi que de neutraliser la
menace terroriste émanant de cette zone.
Les unités des Forces démocratiques
syriennes, soutenues par la coalition
internationale contre Daech, poursuivent
l'opération de nettoyage de la ville de
Baghouz, à l'est de l'Euphrate. La
situation au nord-est de la Syrie est
également compliquée par le fait que la
population de souche de ces régions,
notamment les Arabes sunnites, se
prononce contre les actions des
administrations locales kurdes, ce qui
provoque régulièrement des affrontements
armés et sanglants entres les Arabes et
les Kurdes. Ces deux derniers mois, on a
constaté environ 100 attentats qui ont
tué près de 200 personnes et en ont
blessé plusieurs centaines.
Dans le contexte des opérations
terroristes menées par la coalition
internationale à l'est de l'Euphrate, le
fait que les États-Unis et leurs alliés
ignorent la protection de la population
civile en violant les principales normes
du droit international, attire une
attention particulière et suscite une
préoccupation sérieuse. L'un des signes
de cet état de fait réside dans la
situation catastrophique dans le camp de
personnes déplacées d'al-Houl, situé
dans la province de Hasseke. Les civils
fuient vers ce camp déjà surpeuplé
depuis la province de Deir-ez-Zor, où la
coalition non seulement bombarde les
terroristes de Daech, mais porte aussi
des frappes non-sélectives contre des
sites d'infrastructure civile. Ainsi, la
population d'al-Houl est passée de 10
000 à 47 000 personnes suite à l'afflux
de personnes déplacées depuis les villes
de Baghouz et de Hajin. Qui plus est,
les personnes qui y arrivent après
plusieurs journées de traversée du
désert s'y installent sans tentes,
matériel de couchage, vêtements chauds
ni aucun produit de première nécessité.
Plus de 80 personnes, notamment des
bébés âgés de moins d'un an, sont
décédées depuis le début de l'année.
Beaucoup de gens sont morts
d'hypothermie. On constate dans le camp
un déficit sévère d'aliments, d'eau
potable et de médicaments. Les réfugiés
souffrent d'infections respiratoires et
entériques, de la leishmaniose, ainsi
que de la tuberculose, de la polio ou
encore de la lèpre.
Compte tenu de l'attention particulière
de la communauté internationale pour la
situation dans le camp de Roukban, nous
sommes surpris par l'indifférence et
l'omission de la crise à al-Houl. La
négligence envers la situation
catastrophique de ce camp ainsi que
d'autres lieux d'hébergement de
personnes déplacées en Syrie, est
cynique - pour ne pas dire plus.
En ce qui concerne le camp de Roukban,
la Russie envisage d'accorder tout le
soutien possible à la résolution
définitive de ce problème. Il est, selon
nous, nécessaire de faire des efforts
pour démanteler ce camp et reloger ses
habitants, ce qui correspond aux
aspirations qu'ils ont clairement
formulées lors d'un sondage spécial de
l'Onu.
Le Ministère syrien des Affaires
étrangères a exprimé sa volonté d'aider
les habitants de Roukban à revenir à
leur foyer dans les régions libérées du
pays et d'assurer leur déplacement
sécurisé depuis le camp. Des lieux de
séjour aménagés offrent toutes les
conditions nécessaires pour l'accueil
initial et l'hébergement des réfugiés
dans leur ville d'origine. Ainsi, les
provinces de Homs et d'Alep, aussi bien
que les banlieues de Damas, ont mis à
disposition des lieux d'hébergement pour
environ 35 000 personnes et ont préparé
des stocks d'eau, de médicaments et de
produits de première nécessité. Qui plus
est, les Syriens ont formé le 1er mars -
en concertation avec les militaires
russes - un convoi de bus pour évacuer
les personnes déplacées.
Malheureusement, le refus des Américains
de garantir sa sécurité au cours du
déplacement dans la "zone de sécurité"
de 55 km formée illégalement autour de
la base militaire américaine autour de
la base militaire américaine d'Al-Tanf
n'a pas permis de mettre en œuvre cette
opération humanitaire.
Nous voulons néanmoins poursuivre le
dialogue sur le camp de Roukban avec
toutes les parties intéressées,
notamment l'Onu, les États-Unis et la
Jordanie, sans aucunes conditions
préalables et sans politiser les aspects
humanitaires de ce problème. Nous
soulignons la nécessité de garantir et
de mettre en œuvre le droit légitime de
tous les réfugiés et personnes déplacées
à revenir dans leur lieu de séjour
permanent.
En ce qui concerne l'aspect politique,
il faut souligner les progrès positifs
dans la normalisation des relations
entre Damas et les pays arabes. Ainsi,
une délégation syrienne menée par
Hammouda Sabbagh, Président du Conseil
du Peuple syrien, a pris part à la 29e
conférence de l'Union interparlementaire
arabe qui s'est déroulée du 3 au 4 mars
à Amman. Selon les médias, Hammouda
Sabbagh s'est entretenu avec Mohamed al-Halbousi,
Président de la Chambre des députés de
l'Irak, et Si Afif Abdelhamid, chef de
la Commission de la coopération
internationale de l'Assemblée populaire
nationale d'Algérie. Le Président du
parlement syrien s'est également
entretenu en marge du forum avec Martin
Chungong, Secrétaire général de l'Union
interparlementaire, qui a notamment
exprimé sa volonté de se rendre à Damas.
Moscou salue et soutient ce processus
naturel et objectif de normalisation
autour de la Syrie. Nous estimons que le
retour de Damas au sein de la famille
arabe et le rétablissement de son statut
de membre de la Ligue arabe favoriseront
encore la stabilisation et
l'assainissement de la situation au
Moyen-Orient.
Vous avez vu quels débats avaient eu
lieu à l'Onu au sujet du rapport de la
Mission de l'OIAC sur l'utilisation des
armes chimiques en Syrie. Nous n'avons
pas pu ignorer les propos de Karen
Pierce, Ambassadrice britannique à
l'Onu, qui a affirmé que la "négation du
rapport par la Russie constituait un
exemple du fait que la Russie orientait
ses recherches dans des directions du
type "la Terre est plate"". Je voudrais
dire à Mme Pierce que sa mauvaise
éducation britannique lui a joué un
tour. Le fait est que la théorie de la
"Terre plate" a été défendue le plus
activement au Royaume-Uni, où on a même
mis en place une société dédiée existant
depuis le XIXe siècle. Le travail de
cette dernière n'a pas été arrêté au XX
siècle, au contraire: il a atteint un
nouveau niveau après avoir déménagé aux
États-Unis. Apprenez d'abord l'histoire
et les faits. Et on parlera après.
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