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LE CRI DES PEUPLES

Nasrallah : le confinement peut mener à la paupérisation et à la famine, l’Etat doit protéger les plus démunis

Lundi 13 avril 2020

Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 13 mars 2020, consacré presque exclusivement à la crise sanitaire mondiale due au Covid-19 (il y avait alors 124 cas au Liban et 3 décès) et aux mesures que chaque individu doit prendre pour se préserver et protéger autrui. 

Première partie de ce discours : Nasrallah proclame une guerre mondiale contre le coronavirus et dénonce les mensonges des dirigeants occidentaux

Transcription :

[…] Le quatrième point est la nécessité de respecter scrupuleusement les mesures et dispositions du gouvernement. Et je ne parle pas seulement du Ministère de la Santé. Si le Ministère de l’Instruction et de l’Education Nationale décrète qu’il n’y a plus d’écoles, alors toutes les écoles doivent fermer. Les écoles privées ne doivent pas se dispenser de respecter ces mesures sous prétexte qu’elles sont privées. S’il est décrété que les Universités ferment, alors toutes doivent fermer. De même pour les décisions du Ministère du Travail et des autres Ministères : toutes les dispositions décidées par le gouvernement et par chacun des ministères doivent être scrupuleusement respectées. S’il est décrété que les restaurants doivent être fermés sous telles et telles conditions, il faut fermer les restaurants selon ces conditions (types, horaires, sur place / à emporter / livraison, etc.). Toutes ces mesures doivent être scrupuleusement respectées et appliquées.

Cinquièmement, le point le plus important concernant ces mesures, qui constitue aujourd’hui le point décisif pour empêcher la propagation ou du moins la limiter, et de mettre fin à tout regroupement ou rencontre, et de s’imposer le confinement ou l’isolation les plus stricts. Chacun doit rester chez soi, avec sa femme et ses enfants, et (autant que possible), y rester et ne pas en sortir pour aller où que ce soit. Même pour la prière, mon frère, tu dois prier chez toi, ne vas pas à la mosquée. Que puis-je te dire de plus (pour souligner le caractère impérieux du confinement) ? Prie chez toi et ne va pas à l’église. Car je m’exprime pour les musulmans et pour les chrétiens. Sauf pour ceux qui n’ont pas le choix : par exemple, si untel ne va pas travailler, il n’a pas de quoi manger du pain ; si untel ne va pas travailler, il va se faire renvoyer ; etc. (Ceux-là n’ont pas le choix). Jusqu’à ce que le gouvernement libanais prenne les mesures les plus strictes (et interdise le travail), et alors (absolument) tout le monde devra les respecter.

Quoi qu’il en soit, ces mesures, à quoi visent-elles ? En vérité, il est vrai que ce mal est (très) dangereux. Mais il est facile de lutter contre lui. Si dangereux que soit ce virus, il est (très) facile de lui faire face. C’est aussi simple que ça : on te demande de respecter les gestes barrière, de te laver les mains, de respecter telles mesures sanitaires aux repas, lors des déplacements, etc., de t’isoler, de cesser les regroupements, (rien de plus). Cela ne nécessite qu’un peu de volonté et de discipline. Oui, on étouffe, on s’ennuie confinés dans nos maisons. Mais il s’agit d’une guerre ! Considérez-vous en guerre ! Pendant la guerre, est-ce qu’on va prendre l’air ou faire du tourisme ? Est-ce qu’on va faire du ski ou de la luge ? Est-ce qu’on va faire des barbecues au bord de l’eau ? En temps de guerre, tout le monde prend des mesures de guerre. Soyez raisonnables, et comportez-vous de manière responsable ; considérez que ce sont des mesures de guerre.

Par conséquent, tout type d’assemblée (doit être prohibé). Nous avons déjà parlé des mosquées, et je veux y ajouter tout événement culturel, religieux ou politique, tout cela doit être ajourné. (Même) en ce qui concerne les familles de martyrs, nous aurons bientôt des commémorations annuelles, mais nous nous sommes tous mis d’accord (pour les annuler). Pardonnez-nous et soyez compréhensifs, mais il n’y aura pas le moindre rassemblement, la moindre célébration, la moindre rencontre, ni dans les complexes, ni dans les husseyniyas, ni où que ce soit.

Même en ce qui concerne les funérailles, à Dieu ne plaise qu’il y ait des martyrs (de Syrie, d’Irak, etc.), mais même s’il y en avait, nous n’allons pas prendre la peine de demander de fatwa : nous annonçons clairement que nous voulons qu’il y ait le strict minimum possible pour les funérailles. Si une personne meurt, que Dieu lui fasse miséricorde, et s’il y a un martyr, que Dieu accepte son sacrifice, mais il ne doit y avoir qu’un nombre très faible et modeste de membres de sa famille qui prennent part à son enterrement. Il faut en finir (ponctuellement) avec la culture qui impose à tout un village de participer aux funérailles pour ne pas être honteux face à la famille du défunt, et que tout le village suive le cortège funèbre : c’est une belle habitude de nos villes et de nos villages, mais en ces circonstances, elle doit être oubliée, car ce qui était noble hier perd toute sa noblesse et sa beauté dans cette bataille (et devient détestable aujourd’hui). Ce qui est noble et beau, c’est le minimum possible de personnes participant aux funérailles, que ce soit le jour de l’enterrement, la 3e semaine, la 7e semaine, l’ouverture des husseyniyas et les cérémonies de condoléances, (tout cela doit être oublié). Je ne vous dis pas qu’il s’agit d’une obligation religieuse ou pas, mais j’espère seulement que dorénavant, et jusqu’à ce que cette crise soit derrière nous, j’espère de tout mon cœur que vous allez alléger ces funérailles pour les gens et pour vous-mêmes. Il faut l’alléger tant pour les familles qui ont perdu un être cher que pour les autres personnes (proches, voisinage, …).

Il y a quelques jours, j’ai vu sur les réseaux sociaux que par exemple, telle famille avait perdu un proche, et avait annoncé d’elle-même qu’elle annulait toutes les cérémonies traditionnelles et remerciait tout le monde en demandant à Dieu de récompenser (tous ceux qui auraient voulu y assister). C’est excellent. Même la famille du défunt ou du martyr doit prendre l’initiative de dire aux gens qu’ils ne doivent pas venir (assister aux funérailles ou leur présenter leurs condoléances) mais se contenter de réciter la sourate al-Fatiha à la mémoire du défunt et de prier Dieu pour lui, et qu’ils leur en seraient reconnaissants, ne voulant rien de plus. Ces questions ne doivent pas être éclipsées par la volonté de bien faire, ou de se conformer aux habitudes & aux traditions. Tout cela doit être gelé (provisoirement). Tel est le gros titre, et tout le reste n’est que détail. La règle absolue est : pas de regroupements, pas d’assemblées, pas de cérémonies, etc. Il faut que les gens restent autant isolés que possible les uns des autres, et ne fassent jamais plus que le strict nécessaire.

Par exemple, dans certains endroits, les gens ont quitté les grandes villes pour retourner dans leurs villages, mais ce n’est une bonne chose qu’à condition qu’ils ne s’y mêlent à personne. Si on va dans un village pour s’y mêler aux gens et y faire des réunions ou assemblées, des repas en groupe, des visites, du tourisme, c’est très mauvais. Si on rentre au village, on va directement chez soi et on s’y enferme ! Car le virus peut se propager dans les villages comme il le fait dans les villes. Il est vrai qu’il se propage plus dans les villes car il y a plus de monde, (mais il ne faut pas le propager dans les villages par négligence).

Le sixième point concerne à la fois l’Etat et ses institutions et le peuple en général, à savoir la considération due aux personnels ambulanciers et médicaux. J’ai bien dit qu’ils étaient en première ligne, et à cet égard, il est de notre devoir de manifester reconnaissance et gratitude à tous les responsables qui assument leurs fonctions dans ce contexte (critique), en particulier au Ministère de la Santé et à la cellule dédiée (à la lutte contre le coronavirus), ainsi qu’aux hôpitaux publics ; mais il faut distinguer tout particulièrement l’hôpital public Président Rafik Hariri à Beyrouth (qui accueille les patients libanais du Coronavirus [230 à ce jour, et 4 décès]), qu’il s’agisse de sa direction, des médecins, des infirmiers et infirmières : nous leur adressons tous nos remerciements et toutes nos félicitations, car ils sont en première ligne. Il faut les soutenir moralement, et prier pour leur santé et leur préservation. Et il faut faire tout ce qui peut aider ces personnels, et également tous ceux qui travaillent dans les ambulances, dans toutes les institutions —Croix-Rouge, différents centres médicaux d’analyses et d’examens, tous personnels de santé, etc.—, nous devons tous leur adresser nos remerciements.

Et de même, je conseille, recommande et propose au gouvernement libanais de prendre des mesures d’exception pour soutenir ces personnels. Depuis quelque temps déjà (du fait de la crise économique et financière au Liban), ils ont des problèmes au niveau de leurs salaires et moyens de subsistance, et il ne faut plus tarder (pour les verser) dans cette bataille qui fait rage aujourd’hui. Toutes les autres dépenses, il faut les retarder au profit de celle-là, (vitale) dans cette bataille, (afin d’assurer aux personnels soignants une sécurité à cet égard). Plus encore, il ne suffit pas de leur donner ce qu’on leur doit, et il faut penser à une gratification complémentaire pour leurs efforts et fardeaux, car l’ampleur du danger, du poids et des pressions qui pèsent sur eux est bien supérieure à la normale.

Nous remercions donc (chaleureusement) tous ces personnels, et tout le monde doit le faire et leur marquer toute la considération qui leur est due, les soutenir moralement et psychologiquement, ainsi que matériellement et financièrement. Nous devons tous éprouver un grand respect pour eux, les remercier et avoir conscience de l’ampleur des sacrifices qu’ils réalisent (pour la Nation).

De même, j’espère que [le Liban fera] ce qu’a fait l’Iran —je ne sais pas ce qu’il en est pour les autres pays—, même si certaines personnes au Liban sont prises de convulsions dès qu’on parle de l’Iran [à l’instar des folliculaires Zemmour et autres Onfray et de leurs nombreux dévots dès qu’on parle de l’Islam, et qui n’abandonnent pas leur haine morbide même en ces circonstances tragiques]. En Iran, le plan du Guide Suprême a été mis en place, sur la base de la suggestion du Ministère de la Santé : ainsi, tout médecin, infirmier, ambulancier ou autre personnel soignant qui, dans l’exercice de ses fonctions, serait infecté par le coronavirus et en mourrait, est considéré comme un martyr du travail et de la Nation. Et bien sûr, cela entraîne non seulement des obligations morales, mais surtout matérielles à l’égard de sa famille. Les obligations morales lui sont dues, et les obligations morales & matérielles (financières, etc.) sont dues à sa famille en cas de décès.

J’espère qu’au Liban, puisqu’on parle de bataille (contre le coronavirus), que ces personnels soignants auront accès à ces honneurs. De même que pour les soldats ou forces de sécurité, salariés et fonctionnaires de l’Etat, s’ils sont tués au service, il y a des obligations morales et matérielles de l’Etat envers sa famille (veuves & orphelins) du fait qu’il sont martyrs, nous devons en faire de même à l’égard des personnels soignants.

Septièmement, il faut se préparer dès maintenant au pire. Nous voulons tous nous entraider pour empêcher la propagation du virus, mais imaginez qu’il se propage tout de même, pour une raison ou pour une autre. Le Ministère de la Santé, les autres ministères, les institutions, le peuple, nous tous avons le devoir de nous préparer au pire. Il y a des pays dans le monde, même des pays qui sont considérés comme les plus développés du monde et les mieux dotés sur le plan sanitaire, qui ont réquisitionné des hôtels et ouvert des écoles & universités (pour y accueillir les malades). De telles mesures ne doivent pas poser de problème ou être sujettes à l’hésitation : il faut les prendre (dès maintenant) ne serait-ce que par précaution. Il faut préparer les lieux, les équipements et les ressources pour une phase plus avancée de l’épidémie si, à Dieu ne plaise, nous nous dirigions vers le pire. Il faut que le cadre humain soit préparé (personnel médical, volontaires, etc.) : tous les étudiants (en médecine)… Et nous devons en profiter pour remercier tous les étudiants des universités libanaises, que ce soit en médecine ou dans d’autres disciplines, qui ont pris des initiatives, se sont portés volontaires (face au covid-19), etc.. Tous les étudiants en médecine, infirmerie, ou tous métiers de la santé, etc., doivent être mobilisés par précaution, comme des réservistes, pour assister et suppléer les personnels médicaux si la situation devait empirer. Il faut préparer les lieux d’accueil (des malades), les équipements (médicaux et de vie courante), les ressources humaines, pour les hypothèses les plus pessimistes (quant à l’évolution de l’épidémie). Il ne faut pas rester à attendre les bras croisés. Bien sûr, des actions sont déjà en cours, mais je souhaitais souligner cette idée et à appeler à ce qu’elle soit déployée au maximum possible.

A cet égard, je dois dire que le Hezbollah, et je l’annonce maintenant, nous mettons à la disposition de l’Etat toutes nos possibilités, et tous nos effectifs médicaux, de santé et autres, absolument tout le monde, qu’il s’agisse de nos combattants, de nos hommes, de nos femmes, tout ce que nous possédons en fait de capacités humaines, d’associations et de matériel. Tout cela est à l’entière disposition du gouvernement et du Ministère de la Santé pour mener cette bataille qu’ils sont en train de mener. Ce sont eux qui dirigent cette bataille, c’est le gouvernement, et nous n’aspirons à rien à cet égard, nous nous retroussons les manches et nous sommes à leur service. C’est l’attitude à avoir, car cette bataille est différente, et tous ses instruments ne sont pas en notre possession mais entre les mains de l’Etat. Nous et les autres ne pouvons constituer qu’une force d’appoint [Pour lutter contre l’épidémie, le Hezbollah a déployé plus de 20 000 personnes, dédié au covid-19 tout un hôpital déjà fonctionnel, ainsi que quatre autres hôpitaux désaffectés en cours de rénovation et d’équipement, créé 32 centres médicaux et 3 hôpitaux de campagne, et loué des hôtels entiers pour les quarantaines. Comparer ces actions avec les 30 lits de l’hôpital de campagne vanté par Macron… alors que le Liban a une population 14 fois inférieure et 100 fois moins de cas de covid-19, malgré un dépistage systématique !].

Voir également Lutte contre le coronavirus : le Hezbollah ridiculise l’armée française (New York Times)

Huitièmement, il faut tirer bénéfice des expériences (et des bonnes pratiques) des autres pays : la Chine, l’Italie, la Corée, le Japon, l’Iran, et maintenant la France, l’Allemagne, la Belgique, et même (pourquoi pas) les Etats-Unis, cela ne doit nous poser aucun problème. Il faut profiter de l’expérience des autres pays pour gagner du temps et épargner notre énergie. Il ne faut pas que nous refassions les mêmes erreurs, car le temps est très précieux. Dans cette bataille, le temps est un facteur décisif, chaque heure, chaque jour est précieux et crucial.

Neuvième point, il faut donner la priorité absolue à cette bataille, que ce soit de la part du gouvernement, de l’Etat ou du peuple libanais, de quiconque se trouve au Liban, des médias, quiconque a une influence et peut faire des efforts doit donner la priorité absolue à cette bataille.

Dixièmement, il faut une solidarité sociale. Je parle rapidement, car les points que j’évoque sont clairs en eux-mêmes (et consensuels), et je ne fais que les souligner en tant que points (importants). Il faut une solidarité sociale (véritable et effective). Naturellement, aujourd’hui, les mesures gouvernementales qui ferment les restaurants, le tourisme, etc., etc., etc., tout cela implique que beaucoup de gens n’auront peut-être plus de quoi vivre, n’auront plus de salaire ou de revenus. Peut-être qu’on créera un autre problème : en voulant échapper au coronavirus, on tombera dans la famine, et on mettra en danger la sécurité de la société. Avant d’en arriver aux solutions (pour régler les problèmes sécuritaires qui pourraient surgir), à savoir que l’armée, les forces de police et la justice assument toutes leurs responsabilités pour empêcher toute fissure de la sécurité nationale, il faut d’abord prendre des mesures préventives. Les capacités de l’Etat sont bien connues, et je veux parler des responsabilités du peuple lui-même dans la solidarité sociale. Dans chaque village, et pour les villes dans chaque quartier, dans chaque famille, dans chaque lieu, il y a des gens qui vivent plus à l’aise que d’autres. Il y a des gens qui ont beaucoup d’argent, il y a des gens qui perçoivent les impôts religieux (zakat, khums, qui sont redistribués aux plus démunis), etc. Mais même indépendamment des impôts religieux, même les simples particuliers qui sont à l’aise, qui sont riches, qui sont capables, nous devons tous nous protéger mutuellement. Les familles doivent s’entraider, les habitants d’un même village doivent s’entraider, les habitants d’un même quartier doivent s’entraider, etc. Cela a commencé il y a quelques mois, mais le besoin aujourd’hui est devenu très pressant.

Je tiens à adresser un appel aux riches de tous les villages, de toutes les villes, en espérant qu’ils m’entendront. Là où il y a des responsables ou clercs du Hezbollah, je n’ai pas besoin de lancer un appel, car nos consignes sont claires et seront appliquées impérativement, mais tous doivent considérer comme faisant partie de leur travail de s’assurer du bien-être de toutes les familles dans la proximité de leur champ de responsabilité, car avec le temps, certaines n’auront peut-être même plus une seule miche de pain, ne trouveront pas de quoi se nourrir ou se procurer les biens de première nécessité. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir, nous devons nous entraider et être solidaires, faire des dons, (ajourner les paiements des loyers ou dettes), etc. Cela doit être considéré comme de la responsabilité de chacun.

De même, le gouvernement doit faire ce qu’il faut à cet égard. Il ne suffit pas d’imposer fermeture sur fermeture. Certains sont pressés de voir l’état d’urgence déclaré. J’annonce clairement qu’à tout moment où le gouvernement libanais verra dans l’intérêt national de décréter l’état d’urgence, que personne ne considère que le Hezbollah s’y opposerait, vous êtes libres de le faire à tout moment (et nous le respecterons). C’est vous, le gouvernement libanais, qui dirigez la bataille, via les Présidents (de la République, du Conseil des ministres et du Parlement) et les ministres, sous la tutelle de Son Excellence le Président de la République, du Président du Parlement et de toutes les institutions de l’Etat. Au moment où vous estimerez qu’il est temps de déclarer l’état d’urgence au Liban, c’est votre responsabilité (exclusive) et faites-le (sans hésitation), sans prêter attention à qui que ce soit. Mais jusqu’à ce que ce moment arrive, et même une fois qu’il sera arrivé, lorsque le gouvernement décrète la fermeture de telle et telle branche (éducation, restauration, etc.), il faut également chercher une alternative, car il y a des gens qui se retrouveront sans salaire, sans moyens de subsistance. Nous savons bien qu’au Liban, il y a beaucoup de gens qui, s’ils ne travaillent pas tel jour, n’ont pas de quoi acheter à manger ce jour-là. Ce problème fait partie de la bataille. Il ne s’agit pas seulement des hôpitaux, des médicaments, etc. Cette question fait pleinement partie de la bataille. Si nous remédions au premier aspect (médical et sanitaire) mais que nous ignorons l’autre aspect (social, salarial, etc.), nous allons non seulement perdre la sécurité de notre société (violence, délinquance, émeutes, etc.), mais même le premier aspect, à savoir la bataille contre la propagation du virus, sera perdu.

A cet égard, en suivant le dossier ces derniers jours, j’ai vu que dans beaucoup de pays du monde, les banques et les finances (privées) ont annoncé à leurs gouvernements qu’elles étaient prêtes à l’aider, car elles ont des sommes d’argent colossales à leur disposition, des dépôts, etc., et elles se sont déclarées prêtes à apporter leur aide, non pas à faire des prêts à taux d’intérêts élevés [Rires], mais à apporter une aide aux gouvernements, à la branche de la santé, afin de leur donner les moyens de faire face à cette épidémie fulgurante et insatiable. J’appelle les établissements financiers libanais à agir avec le même sens de la responsabilité. Nous savons tous que le budget de l’Etat est dans une situation difficile. Les intérêts privés au Liban disposent de sommes d’argent absolument colossales, et ont amassé, depuis 1993, des gains astronomiques, par dizaines de milliards de dollars, et vous avez maintenant le devoir d’assumer cette responsabilité, de manière volontaire. S’il doit y avoir une réquisition, une saisie de force par décret, c’est l’affaire du gouvernement et du Parlement. Mais en tant que citoyen libanais, je m’adresse aux intérêts privés libanais, en particulier au secteur financier et bancaire, et je leur dis qu’ils sont les premiers qui ont le devoir de tendre une main secourable au gouvernement libanais, aux finances de l’Etat libanais, à la branche de la santé ainsi qu’à la solidarité sociale, afin que le peuple puisse endurer, persévérer et que le pays puisse sortir victorieux de cette bataille.

Mon dernier point en ce qui concerne le coronavirus —je n’ai pas beaucoup d’autres points à évoquer, il m’en reste deux avant la conclusion, et le second sera bref. Mon dernier point en ce qui concerne le coronavirus, et le plus important à mes yeux, est qu’en nous lançant dans cette bataille (contre la maladie), ô les gens, ô mes bien-aimés, nous devons être armés de la foi, la foi en Dieu le Très-Haut et l’Exalté. Dieu le Clément, Dieu le Miséricordieux, Dieu le Capable, Dieu qui tient en Ses mains le Royaume des Cieux et de la Terre, Dieu le Tout-Puissant. Cette foi doit être présente avec force dans notre esprit, dans notre cœur et dans notre âme tout au long de cette bataille, comme pour toutes les batailles. Et nous devons nous réfugier en Dieu le Très-Haut et l’Exalté, L’appeler au secours, Lui demander protection et recherche ardemment Sa présence. Nous devons L’invoquer pour qu’il nous secoure, nous donne les moyens et nous guide. Cette bataille exige de la patience, de la détermination, de l’endurance, de l’espoir ; il ne faut pas désespérer. Il faut de la persévérance, de la volonté, de la résolution. Et c’est Dieu qui nous donne tout cela.

Cette bataille a besoin de guidance, y compris de la guidance des savants (en sciences islamiques), des scientifiques, des médecins, des centres d’expertise et de recherche internationaux. Il est possible que même après 1 ou 2 mois, voire 1 ou 2 ans, ils ne parviennent à aucun résultat (à aucun remède), et c’est Dieu qui peut les guider et leur enseigner (ce qu’ils ignorent). C’est Dieu qui peut leur ouvrir les portes closes. Il faut faire appel à Dieu le Très-Haut et le Tout-Puissant et avoir foi en Lui, et ce doit être là notre arme la plus puissante et la plus constante dans cette bataille.

Écoutez-moi bien, ô mes frères et sœurs, ô les gens : le plus grand danger dans n’importe quelle bataille, qu’elle soit politique, militaire, et même sanitaire et médicale, est lorsqu’un des deux belligérants sur le front est atteint par la peur, la terreur, le sentiment d’impuissance, de faiblesse, d’impasse, de désespoir. Lorsque la mentalité défaitiste s’empare de lui, tout est fichu, et ce même s’il s’agit d’une puissante armée, même s’il possède l’arme nucléaire, même si ses capacités sont colossales. Car la base est ici (dans le cœur, le for intérieur).

Aujourd’hui, faire peur aux gens, leur inspirer la terreur, leur donner l’impression que nous sommes face à une pandémie insurmontable, à laquelle aucun remède ne peut être trouvé et aucun succès être obtenu, et face à laquelle il faut s’avouer vaincu, baisser les bras et se morfondre, faire cela est une véritable catastrophe, et c’est même un crime. Ce crime est peut-être aussi grave que celui de semer la corruption sur la Terre (un des plus grands péchés en Islam). Quiconque s’exprime, commente ou écrit sur les réseaux sociaux doit être particulièrement vigilant au fait que faire peur aux gens, les terroriser, répandre des mensonges, répandre l’esprit défaitiste, le désespoir, le découragement, la faiblesse, etc., cela mène à la défaite et à notre perte. Nous devons surmonter tout cela. Il faut se considérer en guerre.

Même face à la mort… Supposons que ce mal ait été isolé aux seuls hôpitaux et y subsiste pendant un certain temps, et que comme le disent les médecins, parce qu’untel souffre de telle ou telle comorbidité, qu’il est d’un âge avancé ou autre, le covid-19 entraîne effectivement sa mort. Que Dieu en fasse surgir un bien (dans ce monde ou dans l’au-delà) !

« Certes, tu es appelé à mourir, comme ils sont aussi appelés à mourir. » (Coran, 39, 30). « Toute âme goûtera la mort. » (Coran, 3, 185). Nous allons tous mourir un jour, et le décret est arrivé pour untel, fin de l’histoire. Nous avons le devoir de faire tout notre possible (pour se préserver). Il ne faut pas rendre les armes sans combattre, jamais de la vie ! Notre obligation religieuse est de faire tout ce qui peut protéger notre vie. Mais supposons que la mort frappe untel ou untel. Que Dieu en fasse un bien ! Nous sommes satisfaits de la volonté de Dieu le Très-Haut et l’Exalté, et nous devons continuer à vivre.

Comme pour la guerre : dans la guerre, nos maisons sont détruites, de même que nos biens et nos ressources, nos bien-aimés sont tués, blessés, réfugiés, frappés de tous les maux, mais on tient bon. Lorsque nous résistons, nous prenons le dessus et nous remportons la victoire. Mais si la mort, les blessures et les destructions mènent à notre défaite, nous aurons tout perdu. Il en va de même pour cette bataille (contre le coronavirus).

C’est la foi qui nous donne cette force. (Nous pouvons résister et vaincre grâce) aux invocations, à la demande d’intercession (auprès des Prophètes et Imams), à l’appel à Dieu le Très-Haut et l’Exalté. Chacun peut le faire à sa manière, selon ses croyances, car la relation avec Dieu est ouverte (et peut s’exprimer de différentes manières). Chacun peut invoquer Dieu dans la langue qu’il veut, de la manière qu’il veut, de la façon qui lui paraît appropriée.

Parle avec lui comme tu parles à n’importe qui. Il t’entend, Il sait et comprend ce que tu dis, Il accède même à tes pensées et à ton cœur. Il connaît ta sincérité et ton ardeur.

C’est pourquoi nous avons besoin de cette foi, de ces invocations et de cette âme forte. Nous n’avons pas le droit de laisser notre détermination être ébranlée. Nous devons être forts face à ce défi, même si les vérités sont difficiles, il faut garder confiance en Dieu. Pendant les différentes guerres (menées par le Hezbollah), on nous apprenait qu’il y avait 100 martyrs, 200 martyrs, 1000 martyrs, 5000 martyrs, 10 000 blessés, 100 000 maisons détruites… Mais nous n’étions pas ébranlés. Et c’est pour cela que nous avons toujours été victorieux. Et aujourd’hui, c’est la même chose. Quelles que soient les pertes infligées par cette épidémie, nous devons faire face avec force et détermination. Les forts sont ceux qui survivront et qui seront victorieux.

Je demande à Dieu le Très-Haut et l’Exalté la santé et le salut à tous, et la victoire dans cette bataille, avec Sa grâce. […]

Fin de la section consacrée au coronavirus. Nasrallah a ensuite évoqué la situation économique du Liban (en défaut de paiement) et les pistes acceptables (exploitation du pétrole & du gaz, piste chinoise, etc.) et inacceptables (taxation des classes populaires, reddition au FMI ou aux diktats américains, etc.) de redressement, ainsi que les événements récents en Irak.

Voir notre dossier sur le coronavirus.

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Source : Le cri des peuples
https://lecridespeuples.fr/...

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