Discours du Secrétaire Général du
Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 23
juin 2017, à l’occasion de la Journée
Internationale d’Al-Quds (Jérusalem)
Cette journée a été
instituée par l’Imam Khomeini en 1979
pour réaffirmer l’attachement de la
communauté musulmane à la cause
palestinienne et aux lieux saints d’Al-Quds,
et elle est célébrée le dernier vendredi
du mois de Ramadan.
[…] Eh bien,
sixième (élément de force pour la cause
palestinienne), la persistance et
l’endurance des mouvements de Résistance
au Liban et en Palestine. Ils ne se sont
pas enfuis, ni retirés, ni n’ont déposé
les armes, ni n’ont détruit leurs
missiles, ni ne les ont jetés à la mer,
ni ne les ont jetés à la poubelle, ni ne
les ont troqués, ni n’ont changé de
ligne, d’alliances ou de positions,
malgré tout ce dont nous venons de
parler : les menaces, intimidations,
accusations de terrorisme, arrestations,
assassinats, emprisonnement, blocus,
assèchement des sources d’argent, lois
imposant des sanctions, (inscription sur
la) liste des organisations terroristes,
etc. C’est également une chose (très)
importante.
Mais le plus
important, laissez-moi le souligner, et
qui constitue également un véritable
succès pour la Résistance au Liban et en
Palestine à travers toutes ces (six ou
sept) années passées : cette Résistance
qui œuvre à sa perpétuation, à sa force,
à son état de préparation, à
l’augmentation de ses effectifs, sur les
plans moral, psychologique, matériel,
militaire et sécuritaire, ce même
Israël, à (la conférence annuelle)
d’Herzliyya (juin 2017), en considérant
les pays qu’il a dénommés « les pays
arabes sunnites modérés » (et en
réalité, la responsabilité de répondre à
ces déclarations incombe plus aux
sunnites qu’à nous), mais en même temps,
Liberman, cet extrémiste fanatique, que
dit-il ? Lorsqu’il parle du problème de
savoir pourquoi Israël n’est pas parvenu
à des accords de compromis dans la
région, il énumère un certain nombre de
raisons, et je vais juste vous (en) lire
deux lignes et demie.
L’une des raisons
qu’il énonce, écoutez bien parce que ces
paroles ont coûté (beaucoup de) sang, et
constituent un succès (véritable), une
victoire, une reconnaissance de l’ennemi
(lui-même) (que devraient prendre en
considération) ceux qui discutent
toujours (de cette réalité). Dans ce
discours à Herzilya, Liberman dit : « Je
considère que l’un de nos problèmes est
que depuis 1967, nous n’avons... nous
n’avons... (rires) nous n’avons remporté
aucune bataille. » Voilà (ce que
déclare) Liberman. Je reprends ma
lecture : « Je considère que l’un de nos
problèmes est que depuis 1967, nous
n’avons remporté aucune bataille. En
réalité, la dernière bataille, et la
dernière fois que nous avons gagné (une
guerre), c’était la guerre des
six-jours. Qui avait gagné et qui avait
perdu ne faisait (alors) aucun doute
pour quiconque. » C’est-à-dire qu’en 67,
personne n’avait aucun doute qu’Israël
avait gagné, et que les Arabes avaient
perdu. « L’absence de victoires est une
chose qui mène au peu de confiance (en
nos capacités) de la partie adverse. »
Je vais encore citer un extrait de ses
propos (après mon commentaire).
Eh bien, ils
reconnaissent donc aujourd’hui (leurs
défaites successives). Et c’est pourquoi
après 1973, il fallait obtenir une
victoire (d’où l’invasion du Liban),
tout comme aujourd’hui, il faut détruire
la Syrie et travailler (à saper) les
mouvements de Résistance car Israël a
besoin d’une victoire. Israël a besoin
d’une victoire. Pour parvenir à un
accord de compromis (avec les pays
arabes), Israël a besoin d’une victoire.
Maintenant, bien
sûr, il y a certains aspirants sournois
(au pouvoir) ou occupants antiques de
trônes tremblants qui veulent offrir une
victoire politique à Israël sans combat,
gratuitement. J’y reviendrai également.
L’autre élément
qu’il faut aussi enregistrer au crédit
de la Résistance au Liban et en
Palestine... J’espère encore qu’on sera
très attentif à ces propos, car au
Liban, en général, on suit ce genre de
déclarations : un responsable israélien
monte (régulièrement) au créneau pour
faire des (menaces de guerre), l’un
prétend renvoyer le Liban 20 ans en
arrière, l’autre 50 ans, un autre encore
200 ans... Régulièrement, les
ambassadeurs aussi, certaines ambassades
étrangères (essaient) d’intimider les
responsables libanais, (laissant
entendre a demi-mot) qu’il va y avoir
une guerre ou pas, que l’été sera
brûlant ou pas, etc.
Bien sûr, je vais
lire ces deux extraits, mais nous
n’avons pas confiance en les Israéliens,
(donc) cela ne veut pas dire que nous
soyons sûrs (de la véracité de leurs
propos). Mais c’est pour vous dire quel
est l’état d’esprit de cette conférence,
ce qu’ils y ont dit. (Je vais lire) un
extrait des déclarations du Ministre de
la Défense, le Ministre de la guerre
israélien, et un texte du Chef d’Etat-Major
de l’armée ennemie. Ce sont les deux
personnes les plus concernées par la
guerre, avec Netanyahu.
Liberman dit (je le
cite afin que certains Libanais effrayés
se rassurent un peu) : « On me demande
toujours : ‘Qu’est-ce qui va se passer à
Gaza ? Sommes-nous encore une fois face
à une guerre ? Que se passera-t-il avec
le Hezbollah ? Que se passera-t-il en
Syrie ?’ Et une fois encore, je répète
ce que je dis toujours... » Qui
s’exprime ici ? Liberman qui (ne
cessait de) menacer, de promettre (des
actions militaires), d’écumer (de rage),
etc. « Nous n’avons aucunement
l’intention de prendre l’initiative
d’une quelconque action militaire, ni en
été, ni en automne, ni au Nord
[c’est-à-dire avec nous], ni au Sud
[c’est-à-dire avec nos frères à Gaza].
Notre objectif est la prévention sans la
guerre. Et il est possible de [mener des
actions de] prévention sans déclencher
une guerre en créant une dissuasion
véritable et effective, au sujet de
laquelle on peut discuter. » Grâce à la
dissuasion, on empêche la guerre.
Eh bien, qui
s’exprime donc ici ? Le Ministre de la
guerre ennemi. Bien sûr, il a évoqué
beaucoup de choses de manière franche et
transparente dans son discours. Eh bien,
pourquoi ? Pourquoi ne veut-il pas de
guerre ? Ni avec Gaza ni avec le Liban ?
Parce qu’une telle guerre serait (très)
coûteuse, mes (chers) frères et sœurs.
C’est avec ça qu’il
faut que nous comprenions l’importance
du succès à Gaza et l’importance du
succès au Liban. Le succès de la
Résistance, le succès de l’équation en
or, Armée-Peuple-Résistance. Le succès
de l’harmonie nationale, même de manière
générale. Voilà le succès. Mais de
manière fondamentale, c’est la
Résistance, qui possède la capacité de
rendre une guerre avec Israël
extrêmement coûteuse pour Israël.
Et [Liberman], que
disait-il donc juste avant ? Il veut une
victoire. Et il sait qu’une guerre à
Gaza n’amènera aucune victoire. Et que
la guerre contre le Liban n’amènera
aucune victoire. Il pourra détruire,
tuer, transgresser... Personne ne
dispute la bestialité de l’ennemi et ses
grandes capacités [de destruction]. Mais
il ne pourra pas réaliser une victoire,
car il (fait face à) de la volonté, à
des résistants, à des héros, à un peuple
qui embrasse (la Résistance), à un
peuple, à des familles de martyrs, à une
direction politique, à des savants, à
des forces, etc., etc., etc. Par
conséquent, la Résistance (n’a rien à
craindre), et continue à réaliser des
victoires heure après heure.
Cette situation
même constitue une situation de
dissuasion pour l’ennemi. La situation
dans laquelle l’ennemi sait qu’il n’a ni
porte, ni fenêtre, ni le moindre orifice
pour lancer une guerre victorieuse
contre le Liban, ou pour mener une
guerre victorieuse à Gaza, voilà ce qui
le dissuade. Et c’est une preuve de la
force de la Résistance au Liban, une
preuve de la force de la Résistance à
Gaza, et c’est là la considération
fondamentale prise en compte par
l’ennemi en ce qui concerne la
Résistance et ses batailles.
Le Chef d’Etat-Major
de l’armée ennemie dit aussi, après
avoir largement décrit la (prétendue)
capacité d’Israël à agir, détruire,
transgresser, éradiquer et tout ce que
vous voulez, en dernier lieu, il déclare
: « Et malgré la réalité que nous avons
décrite, et notre vif désir d’éloigner
l’organisation Hezbollah du Sud du
Litani, comme le demande la résolution
1701 (de l’ONU), nous avons un
intérêt... [à quoi donc ?]... nous avons
un intérêt à ce que ce calme se perpétue
durant de longues années devant nous. »
Ce n’est pas le Ministre des Affaires
étrangères qui s’exprime, ce n’est pas
un diplomate : c’est le chef de l’armée,
dont le rôle est de menacer, de
promettre, de terroriser, d’effrayer...
Que dit-il donc ? Il dit que « notre
intérêt est de rester tranquilles,
sensés, nous voulons le calme pour de
longues années, tant que nous pouvons
réaliser ce calme par cette dissuasion.
» Eh bien, pourquoi cela ? Pourquoi
Israël considère-t-elle la Résistance
ainsi aujourd’hui ? Voilà donc.
Septième (élément
de force pour la cause palestinienne),
du coté des peuples de la Communauté
islamique (en plus de l’Iran et du Yémen
largement évoqués précédemment), et
malgré toutes les blessures, regardez
aujourd’hui le peuple du Bahreïn qui
manifeste, et sur qui on tire des balles
(réelles). O peuple palestinien (je
m’adresse à nouveau à nos frères
Palestiniens), vos frères au Bahreïn
manifestent pour vous, pour votre cause,
pour vos lieux saints, pour vos droits,
et le régime des Khalifa leur tire
dessus, sur leurs têtes et sur leurs
poitrines, et il les arrête, il les
torture, il les emprisonne, il les
frappe. Mais ce peuple du Bahreïn,
fidèle et loyal (à la Palestine) lui
aussi, sort (massivement) aujourd’hui
pour dire que la Palestine, pour nous,
est une religion, un principe (de foi),
une fraternité, une famille, une
Communauté (islamique)...
C’est la même chose
lorsqu’on regarde le Nigéria. Leur
Cheikh et Chef est en prison [Cheikh
Zakzaky] du fait d’un complot saoudien,
des milliers d’entre eux ont été tués,
des milliers d’entre eux ont été
arrêtés, mais ils sortent aujourd’hui
par centaines de milliers, par dizaines
de milliers et dans plusieurs villes
pour la Palestine et pour Al-Quds
(Jérusalem). Et de même en Irak, en
Syrie, au Pakistan, en Afghanistan, en
Tunisie, en Turquie, en Mauritanie...,
dans les capitales occidentales, à
Londres et ailleurs.
Que signifie cela ?
Cela signifie que la Communauté
islamique, et ce malgré les menaces (à
son encontre), les distractions et
l’accaparement [causés par les crises],
son déchirement, l’incitation sectaire,
religieuse, raciale, identitaire et
partisane à laquelle elle est soumise,
et tout ce que vous voulez, Al-Quds
(Jérusalem) et la Palestine sont
toujours présentes (dans les coeurs et
les esprits), et le seront de plus en
plus.
J’ai souhaité
procéder de cette manière pour montrer
que non, dans l’Axe opposé [à l’Axe
USA-Israël-Europe-Arabie
Saoudite-Golfe], cet objectif essentiel
qu’est la liquidation de la cause
palestinienne, l’exclusion de la
Palestine et de la cause palestinienne
de l’équation n’a pas été réalisé, il a
échoué. Ils ont échoué à le réaliser, et
plus encore, l’Axe de la Résistance
croît en présence, en efficacité et en
puissance.
Voilà ce à quoi
nous voulions arriver en dernier lieu
avant la conclusion. Je voulais parler
de la situation interne du Liban mais je
n’aurai malheureusement pas le temps.
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